La parole est à Sarah, cofondatrice de Graille, entreprise spécialisée dans la distribution de plats complets en milieu étudiant.
Bonjour Sarah, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour ! J'ai 29 ans, et je suis la cofondatrice de Graille. C'est un système de cantine sans contrainte pour les écoles supérieures qui ne sont pas équipées de restaurant universitaire. Nous avons donc développé un système de distributeur automatique connecté, approvisionné chaque jour en produits frais, et installé directement sur le lieu d'étude.
Super, et dans quelle région êtes-vous établie ?
Nous sommes basés à Lyon !
Et que faisiez-vous avant de vous lancer dans cette activité ?
Avant cela, je travaillais au sein d'une agence de communication, je faisais de la planification stratégique. Le concept de Graille était en attente depuis un moment, étant donné qu'il est issu d'un projet de création de start-up pour mes études à Sup de Pub Lyon. Nous avons pu apercevoir l'intérêt pour le concept en le présentant autour de nous, il y avait un vrai besoin. L’idée a eu le temps de mûrir pendant 3 ans. Une fois cette dernière affinée et prête, j’ai quitté mon travail pour lancer Graille en novembre 2020.
Quelles ont été les étapes de la création de votre projet ?
Graille a vu le jour dans un projet d'études, et nous étions au départ très cadrés. Les rendus étaient réguliers, et axés sur la communication. Quand j'ai décidé de me lancer, mon compagnon, qui a fait une formation à l'Institut Paul Bocuse, a fait le choix de me rejoindre dans cette aventure. Nous nous sommes alors inscrits à la CCI, afin de suivre un parcours d'aide à la création d'entreprise. Nous avons alors retravaillé notre business plan et nos dossiers financiers, qui ont ensuite été présentés aux banques, ce qui nous a permis de nous lancer.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre concept ? À qui s'adresse votre projet ?
Notre concept s'adresse principalement à des étudiants. Le but est que les étudiants aient accès à petit prix, à de bons tupperwares fait-maison 24h/7 pour se restaurer directement au sein de l'école.
J'avais des problèmes pour me restaurer au cours de mes études, et nous avions à coeur de donner la possibilité de bien manger le midi, en offrant une alternative aux sandwichs, aux kebabs, aux pastabox… Nous proposons donc un repas complet, avec des produits frais, si possible locaux. Les plats vendus en distribution sont pleins d'ingrédients transformés et ne sont pas nourrissants, nous voulions un service permettant de tenir toute la journée : en bref, une alternative qualitative et nourrissante.
Aussi, nous mettons un point d'honneur à ce que nos plats soient accessibles, et disponibles sous différents formats.
Comment exercez-vous cette activité ? Avez-vous un local commercial ? À domicile ? Sur Internet ?
Nous nous sommes installés dans une cuisine partagée. Cela nous permet de tester nos concepts et de fabriquer nos produits sans investir davantage dans l'achat d'une cuisine au démarrage. Nous livrons ainsi les écoles en fonction de la demande : les distributeurs étant connectés, nous savons ce qui a été consommé et ce qu'il faut réapprovisionner.
Quels bénéfices personnels tirez-vous de cette activité ? Qu'avez-vous appris de cette expérience ?
Premièrement du côté personnel, je trouve cela très épanouissant de pouvoir faire les choses avec les gens qu'on aime. En famille ou entre amis. C'était un souhait partagé avec mon compagnon de faire quelque chose ensemble, de grandir ensemble, de mener à bien ce projet et nous sommes très heureux de l'aventure.
Ensuite, sur le plan professionnel, j'apprends énormément car il faut tout faire. J'avais peur au moment de quitter mon travail, surtout en cette période de pandémie. Mais cela se révèle une expérience bénéfique car j'exerce encore dans ma branche (communication et stratégie) et j'emmagasine de l'expérience valorisable. J'ai aussi beaucoup de responsabilités : on est en première ligne avec les clients finaux, et l'on doit développer l’entreprise à l’extérieur.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées au cours de cette aventure ?
La crise a été un coup dur, les écoles ont fermées au moment du lancement. Cela a été une période stressante, et nous avions peur de devoir arrêter. Cela a aussi été difficile de quitter mes anciens collègues et l'ambiance qui régnait dans l'agence pour se retrouver à deux pendant le confinement. Hormis cela, je tire beaucoup de positif de l'ensemble de l'expérience.
Quel conseil donneriez-vous aux futurs entrepreneurs ?
Il ne faut pas voir les choses comme une montagne infranchissable. Même si on a une Idée concrète du produit, tout ne se lance pas en un jour, et il peut y avoir un décalage, aussi petit soit-il, entre ce qui était imaginé et la réalité. Cela peut être décourageant mais il faut savoir se concentrer sur l'essentiel au départ.
Vous pouvez retrouver Sarah et Graille via :