Devenir artisan d’art : les étapes essentielles pour réussir

En résumé :

  • Pour devenir artisan d’art, il faut exercer un métier reconnu dans la liste officielle de l’artisanat d’art (ébéniste, céramiste, bijoutier, verrier…).

  • Le titre d’artisan d’art s’obtient avec un diplôme dans le domaine ou trois ans d’expérience. Il est délivré par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Un niveau supérieur permet de demander le titre de maître artisan d’art.

  • Devenir artisan en micro-entreprise permet de lancer son activité rapidement et à moindre coût.

Dans cet article

Devenir artisan d'art

Étape 1 : Choisir un métier d'artisanat d'art

Quelles compétences pour être artisan d’art ? 

L’artisan d’art se situe à mi-chemin entre l’artiste et l’artisan traditionnel. Il exerce un métier manuel qui allie technicité, savoir-faire et créativité. Bien souvent, un artisan d’art ne produit pas en série. Il fabrique des pièces uniques ou en petites séries, avec une forte dimension artistique.

Pour réussir dans ce domaine, vous devrez développer une maîtrise technique solide, affiner votre sens créatif et cultiver un savoir-faire précis et minutieux.

Voici quelques questions à vous poser pour trouver le métier d’artisanat fait pour vous :

Checklist

  • Aimez-vous travailler avec vos mains ?

  • Préférez-vous un métier qui exige de la minutie (joaillerie, ciselure) ou un travail plus physique comme l’ébénisterie ou la ferronnerie ?

  • Quels matériaux vous attirent (bois, verre, textile…) ?

  • Préférez-vous les objets décoratifs ou fonctionnels ?

Des exemples de métiers d’art 

Tous les métiers artisanaux ne sont pas considérés comme de l’artisanat d’art.

La liste des métiers d’art est fixée par l’arrêté du 24 décembre 2015. Ils sont répartis dans 16 domaines d’activités.

Domaine d’activités 

Métiers 

Ameublement et décoration

Sculpteur / sculptrice sur bois, vernisseur / vernisseuse, fabricant / fabricante de serrures

Architecture et jardins

Marbrier / marbrière, sculpteur / sculptrice sur pierre

Bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et horlogerie

Graveur / graveuse, bijoutier / bijoutière, orfèvre, horloger / horlogère

Céramique

Céramiste, potier / potière, modeleur / modeleuse

Cuir

Maroquinier / maroquinière, bottier / bottière, 

Facture instrumentale

Chaudronnier / chaudronnière, restaurateur / restauratrice d’instruments à vent

Jeux, jouets et ouvrages mécaniques

Fabricant / fabricante de jouets, de poupées, de manèges, carrossier / carrossière

Luminaire

Créateur / créatrice de luminaires 

Métal

Coutelier / coutelière, armurier / armurière

Mode et accessoires

Tailleur / tailleuse, modéliste, couturier / couturière

Restauration

Restaurateur / restauratrice de peintures, meubles, textiles, cuirs, mosaïques

Tabletterie

Écailliste, cornier / cornière, brossier / brossière

Papier, graphisme et impression

Calligraphe, fabricant / fabricante de papier, imprimeur / imprimeuse

Spectacle

Costumier / costumière, perruquier / perruquière

Textile

Sérigraphe, brodeur / brodeuse, peintre décorateur / décoratrice sur tissu

Verre et cristal

Verrier / verrière, fondeur / fondeuse en pâte de verre, polisseur / polisseuse

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Étape 2 : Se former pour apprendre un métier d'art

Les métiers d'artisanat reposent sur des techniques précises qui ne s’improvisent pas. Il est donc important de se former. Les formations en apprentissage (auprès des Compagnons du Devoir ou des lycées professionnels) sont très appréciées dans l’artisanat d’art. Elles permettent de progresser rapidement et d’apprendre les gestes précis du métier.

Le CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) est la porte d’entrée idéale pour acquérir les bases techniques d’un métier d’art. Il existe de nombreuses spécialités : ébénisterie, bijouterie, ferronnerie, maroquinerie, tapisserie…

Après le CAP, vous pouvez poursuivre avec :

  • le BMA (brevet des métiers d’art) : un diplôme en 2 ans pour perfectionner ses gestes auprès d'un professionnel expérimenté dans certaines spécialités (bijou, céramique, ferronnier d’art, ébéniste, horlogerie).

  • le Bac Pro AMA (artisanat et métiers d’art) : une formation qui allie pratique professionnelle en stage et projets d’atelier, avec des spécialisations comme l’ébénisterie, la verrerie ou la tapisserie d’ameublement.

  • le DN MADE (Diplôme national des métiers d’art et du design) : de niveau bac +3, ce diplôme est parfait pour ceux qui veulent développer leur créativité. Des écoles d’arts appliqués comme Boulle, Estienne, Duperré ou l'Ensaama proposent ce cursus.

Si vous avez un projet de reconversion en artisanat d’art, la plupart de ces formations sont accessibles aux adultes. Certaines écoles d’art proposent des formations courtes pour acquérir un savoir-faire spécifique (céramique, dorure, sculpture…). Les GRETA-CFA permettent de passer un CAP en 1 an en accéléré.

Exemple

Voici un aperçu des différentes formations possibles :

  • CAP art et techniques de la bijouterie-joaillerie à l’École Boulle ;

  • CAP arts et techniques du verre option vitrailliste au lycée Lucas de Nehou à Paris ;

  • DN MADE ornement, parcours mosaïque ou vitrail à l'Ensaama Paris ;

  • DN MADE créateur verrier Lycée Jean Monnet à Moulins-Yzeure.

Étape 3 : Obtenir le statut d’artisan d’art

Quelles sont les conditions pour obtenir le titre d’artisan d’art ?

Pour être reconnu comme artisan d’art, vous devez exercer un métier relevant de l’artisanat d’art et justifier d’un des critères suivants : détenir un diplôme reconnu dans le secteur (CAP, Bac Pro, BMA..) ou avoir une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le métier concerné.

Vous pouvez également obtenir le titre de “maître artisan d’art”. Il met en valeur votre expertise et vous permet de partager votre savoir-faire via des formations. Vous devez en faire la demande auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de votre département. Pour y prétendre, vous devez soit :

  1. détenir un diplôme de niveau Bac +2 dans le domaine des métiers d’art et justifier de 2 années de pratique professionnelle dans le métier dans lequel vous êtes diplômés.

  2. être immatriculé depuis 10 ans au sein du RNE (Registre national des entreprises) et justifier d’un savoir-faire reconnu.

Attention

Le terme “artisan“ est protégé. Sans reconnaissance officielle de la CMA, son usage abusif peut entraîner des sanctions de la DGCCRF, allant de l’amende jusqu’à la fermeture de l’établissement.

Quel statut juridique choisir pour exercer le métier d’artisan d’art ?

Pour lancer votre activité, vous devez choisir une forme juridique adaptée à votre statut d’artisan. Il faut prendre en compte votre chiffre d’affaires prévisionnel, la manière dont vous souhaitez gérer vos impôts, ainsi que les investissements que vous prévoyez (atelier coûteux, stock de matériel important, outils spécifiques…).

Deux options s’offrent à vous :

  • l’entreprise individuelle (EI) ou la micro-entreprise pour débuter avec des démarches administratives simplifiées ;

  • la société (EURL, SARL, SASU, SAS) si vous souhaitez évoluer rapidement, embaucher ou protéger votre patrimoine personnel.

Si vous lancez votre activité d’artisanat d’art en solo, la micro-entreprise et l’entreprise individuelle (EI) sont les statuts les plus courants. Mais attention, chaque statut a ses avantages et ses inconvénients. Voici ce qu’il faut savoir avant de vous décider :

  • Permet de se lancer rapidement et facilement.

  • Peu d’obligations comptables (un simple livre de recettes).

  • Des cotisations sociales réduites en prestations artisanales (21,20 % du chiffre d’affaires).

  • Pas d’impôt sur le revenu ni de cotisations sociales à payer si vous ne générez pas de revenus.

  • Exonération de TVA avec un chiffre d’affaires inférieur à 35 000 € pour les prestations de services et 85 000 € pour la vente de marchandises.

  • Possibilité de cumuler l’activité artisanale avec une autre activité salariée.

  • Option pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu.

  • Impossible de déduire ses frais professionnels (matières premières, équipement, frais de déplacement, loyer de l’atelier…).

  • Chiffre d’affaires plafonné à 77 700 € pour les prestations de services.

  • Cotisations sociales calculées sur le chiffre d’affaires brut, donc pas toujours rentable lorsque l’artisan facture le matériel.

  • Difficultés pour obtenir des prêts bancaires.

Étape 4 : Monter son entreprise pour commencer à exercer

Les démarches administratives à effectuer 

En micro entreprise 

Tout se fait en ligne, sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. C’est très rapide ! L’immatriculation est gratuite.

Il faudra simplement joindre vos pièces justificatives. Prévoyez une copie de votre pièce d’identité, un justificatif de domicile, une déclaration sur l'honneur de non-condamnation et une attestation de qualification professionnelle.

Vous recevrez ensuite votre numéro de SIRET sous une quinzaine de jours. 👏

Bon à savoir

L’ouverture d’un compte bancaire professionnel dédié à votre activité d’artisanat est obligatoire uniquement lorsque vous dépassez 10 000 € de chiffre d'affaires pendant deux années consécutives.

En société 

Si vous envisagez de créer une société (EURL, SARL, SASU, SAS), les démarches sont plus complexes :

  • rédaction des statuts juridiques ;

  • ouverture d’un compte professionnel et dépôt du capital social de la société ;

  • publication d’un avis de constitution dans un JAL (Journal d’annonces légales) ;

  • déclaration et immatriculation de la société sur le site du Guichet unique.

Les aides financières pour les artisans d’art 

Se lancer dans l'artisanat d'art représente un investissement conséquent : entre les outils, les matériaux et l’aménagement de l’atelier, le budget initial peut vite grimper. Heureusement, plusieurs dispositifs de financement peuvent vous aider à démarrer et développer votre activité.

Les aides régionales 

Chaque région propose des dispositifs spécifiques. Par exemple, en Occitanie, le Pass Métiers d'Art offre une subvention représentant jusqu'à 50 % de vos dépenses éligibles, dans la limite de 10 000 €. Cette aide couvre :

  • l'achat de matériel neuf ou d'occasion ;

  • les prestations de conseil (audit stratégique, design, développement commercial) ;

  • la protection de votre propriété intellectuelle ;

  • la participation à des salons professionnels.

💡 D'autres régions proposent des dispositifs similaires. Renseignez-vous auprès de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de votre département.

Les aides de l’État 

En 2023, la ministre de la Culture a lancé un nouveau dispositif d'aide à l'installation et à la modernisation des ateliers d'artisans d'art (AIMA). Cette subvention peut atteindre 7 000 € et vous permet de financer la reprise d'un atelier ou la modernisation d'un local existant.

Bon à savoir

Si vous possédez le label "Entreprise du Patrimoine Vivant" (EPV), vous bénéficiez d’un crédit d’impôt de 15 % des dépenses déclarées. Ce crédit est plafonné à 30 000 € par an.

Les prêts à taux zéro 

Si vous avez besoin de renforcer votre trésorerie sans vous endetter, tournez-vous vers les prêts d’honneur. Le Prêt d'Honneur Entrepreneurs des Métiers d'Art de la Fondation Michelle et Antoine Riboud peut aller jusqu'à 10 000 € à taux zéro.

Pour un montant plus élevé, vous pouvez faire appel au Réseau Entreprendre qui accorde des prêts d’honneur de 29 000 € en moyenne.

Enfin, n’oubliez pas les aides classiques accessibles à tous les entrepreneurs :

Checklist

  • L’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise) pour profiter d’une exonération partielle des charges sociales pendant un an.

  • Les aides de France Travail (ARE, ARCE) pour continuer de toucher vos allocations chômage pendant le lancement de votre activité.

  • Les plateformes de financement participatif comme Ulule ou KissKissBankBank.

  • Le soutien de France Active pour les projets à impact social ou environnemental.

Étape 5 : Se faire connaître et vendre ses créations artisanales

Toute la paperasse administrative est derrière vous, vous pouvez maintenant vous concentrer sur votre cœur de métier : la création. Mais pour vivre de votre savoir-faire, encore faut-il vous faire connaître.

D’abord, soyez visible en ligne. Un site internet, une boutique sur Etsy ou une page Instagram bien soignée permettent de montrer votre travail et d'interagir avec votre communauté.

Les événements physiques restent incontournables. Marchés artisanaux, salons professionnels, expositions… Ces rencontres sont l’occasion de vendre en direct et de créer des partenariats avec des boutiques locales ou d’autres artisans.

🤝 Rejoindre un collectif d’artisans peut aussi être un bon levier. Certains proposent des ateliers partagés, parfaits pour réseauter, échanger des conseils et monter des projets ensemble.

Pensez aussi aux concours et prix artisanaux pour valoriser votre expertise et booster votre notoriété.

Exemple

Le Prix Liliane Bettencourt ou le concours Meilleur Ouvrier de France peuvent vous ouvrir de belles opportunités.

Exemple business plan

Créez un business plan convaincant en quelques clics et réutilisez-le partout. Si vous avez des questions, un coach vous accompagne.

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