Compte Pro

Vie d'entrepreneur

Blog

CSP et création d'entreprise : ce qu'il faut savoir

3 min. de lecture
Mis à jour le 13 Septembre 2024
CSP et création d'entreprise
Accueil Devenir entrepreneur Aides à la création d'entreprise

En résumé

  • Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est un accompagnement pour les salariés licenciés, permettant notamment de se former à la création d’une entreprise.

  • Le CSP donne lieu à une allocation de sécurisation professionnelle (ASP). Son montant dépend de l’ancienneté du salarié.

  • Cumuler la création d’une entreprise et le CSP n’est pas possible, si les démarches de création d’entreprise s’effectuent pendant la durée du dispositif.

  • De même, il est impossible de créer une micro-entreprise et de profiter du CSP.

Qu’est-ce que le Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ?

Le CSP est un dispositif de France Travail (anciennement Pôle Emploi) pour accompagner certains salariés en CDI licenciés pour motif économique. L’objectif du CSP est d’aider le salarié à retrouver rapidement un emploi pérenne ou à préparer sa création d’entreprise.

Le CSP est un accompagnement qui se déroule de la manière suivante :

  • Un entretien individuel (entretien pré-bilan) entre le salarié licencié et France Travail pour évaluer ses compétences et lui proposer des formations adaptées.

  • Le conseiller accompagne le salarié licencié dans la recherche d’un nouvel emploi, lui propose des formations et notamment des formations à la création d’entreprise.

  • Le salarié licencié bénéficie d’une allocation de sécurisation professionnelle - ASP dès le début du CSP.

  • Le CSP a une durée de 12 mois maximum.

Bon à savoir

Seules les entreprises de moins de 1 000 salariés peuvent proposer le CSP. Les entreprises de plus grande taille proposent un congé de reclassement.

Qui peut bénéficier du CSP ?

Seuls les salariés en CDI, dont le licenciement économique est envisagé, peuvent bénéficier du CSP.

  • Si le salarié a plus d’1 an d’ancienneté, il perçoit 75 % de son salaire journalier de référence - SJR. Le montant de l’allocation de sécurisation professionnelle équivaut au moins à l’allocation de retour à l’emploi - ARE (allocation chômage) qu’aurait perçu le salarié.

  • Si le salarié a moins d’1 an d’ancienneté, le montant de son allocation de sécurisation professionnelle est équivalent à son allocation chômage.

Pour obtenir le CSP :

  1. Si l’entreprise est en redressement ou en liquidation judiciaire, ou si elle licencie pour motif économique.

  2. Le CSP est proposé au salarié concerné lors de l'entretien préalable au licenciement (les modalités de proposition dépendent de l’effectif dans l’entreprise). L’employeur remet un document d’information au salarié.

  3. Le salarié a 21 jours pour accepter ou refuser le CSP.

  4. Il peut, durant ce délai, effectuer un rendez-vous d’information avec France Travail, pour clarifier son projet de création d’entreprise.

Le salarié doit s’inscrire à France Travail et avoir des droits à l’assurance chômage (la durée d’affiliation pour pouvoir bénéficier des allocations chômage est actuellement de 6 mois de travail minimum).

Bon à savoir

Le licenciement économique est déclenché à la suite de difficultés d’une entreprise à conserver le salarié. Le motif de licenciement n’est pas lié aux compétences du salarié.

Le CSP est-il intéressant ?

Ce dispositif d’accompagnement a plusieurs avantages :

  • Une indemnisation potentiellement supérieure à l’ARE et surtout, versée directement sans devoir attendre plusieurs mois de traitement.

  • Le salarié bénéficie d’une indemnité compensatrice de préavis (équivalente au salaire dû, si le salarié avait travaillé jusqu’à la fin du préavis) et une indemnité de licenciement s’il remplit les conditions.

  • Un accompagnement et un accès à des formations pour préparer son projet d’entreprise ou gagner en compétences.

  • La possibilité de travailler sur de courtes périodes (6 mois maximum) tout en conservant le CSP. Si vous travaillez plus longtemps, l’ASP est suspendue, mais peut reprendre si la période d’essai est rompue et que le contrat conclu pour 6 mois ou plus, prend fin. L’ASP reprend pour la durée restante.

Exemple

Fin de période d'essai du nouveau contrat après 9 mois de CSP, le salarié perçoit l’ASP pendant 3 mois restants.

  • La conservation de sa protection sociale (assurance-maladie, assurance maternité, retraite, etc.).

Le CSP permet de se mettre dans les meilleures conditions pour préparer son projet entrepreneurial et même de commencer à le financer.

Peut-on créer une entreprise avec le CSP ?

Non, il n’est pas possible de cumuler la création d’une entreprise avec le CSP.

Dès lors que vous créez une entreprise, vous perdez l’accès à ce dispositif et notamment l’allocation de sécurisation professionnelle.

Notez qu’il est possible de bénéficier du CSP si vous avez créé votre entreprise avant le licenciement économique. France Travail considère qu’il s’agit d’une activité conservée.

À ce titre, vous pouvez cumuler l’ASP et les revenus de votre entreprise.

Toutefois, le conseiller vous confirmera la possibilité du cumul lors de l’entretien individuel.

Créer une entreprise avant le CSP

Le salarié peut créer une entreprise avant le licenciement et l’accès au CSP.

Cela sera considéré comme activité conservée.

Créer une entreprise pendant le CSP

Perte du CPS.

Mais d’autres aides de France Travail sont possibles (ARE, ARCE, ACRE).

Créer une entreprise après le CSP

Possible. 

D’autres aides sont possibles, sous conditions. 

Création d’entreprise et indemnité différentielle de reclassement

Si vous créez une société (SAS, SASU, SARL, EURL) et que vous percevez une rémunération, le CSP cesse. Mais vous pouvez sous conditions, bénéficier d’une indemnité différentielle de reclassement (IDR) :

  • Votre rémunération est inférieure à votre emploi précédent (à nombre d’heures identique).

  • L’IDR est versée tous les mois, pendant 12 mois.

  • Elle est limitée à 50 % des droits restants à l’ASP.

Exemple

Il vous reste 5 000 € d’ASP, vous percevez 2 500 € d’IDR répartis sur le nombre de mois restants.

Création d’entreprise et prime au reclassement 

Si le salarié crée ou reprend une entreprise dont il devient salarié, il peut bénéficier sous conditions, de la prime au reclassement :

  • Pour les salariés licenciés d’au moins 1 an d’ancienneté.

  • Pour un CDD/CDI de 6 mois ou plus, avant la fin du 10e mois de CSP.

  • Le montant de la prime équivaut à 50 % des droits restants à l’ASP, versée en 2 fois.

Exemple

Création d’une SASU et exercice en CDI. Il reste 6 mois d’ASP pour un montant de 9 000 €. La prime sera de 4 500 € : 2 250 € versés le premier jour du contrat et 2 250 € à 3 mois, si l’emploi est conservé.

  • La prime de reclassement n’est pas cumulable avec l’IDR.

Bon à savoir

Peut-on cumuler CSP et micro-entreprise ?

Tout comme il est impossible de cumuler création d’entreprise et CSP, si vous créez une micro-entreprise, vous perdez votre CSP.

Faut-il choisir le CSP ou d’autres aides pour créer son entreprise ?

Création d’entreprise avec le CSP ou l’ARE ?

La reprise d’une activité non-salariée ou la création d’une entreprise entraîne l’annulation du CSP.

C’est pourquoi, si vous êtes sûr de votre projet d’entreprise et que vous souhaitez vous lancer dès le licenciement (ou pendant les 12 mois suivants), opter pour l’allocation d’aide au retour à l’emploi peut être plus judicieux. Notamment pour le versement des droits sous forme de capital.

Cependant, le CSP permet de bénéficier de formations et d’un accompagnement personnalisé. Ce peut être très intéressant pour vous former à l’entrepreneuriat et mieux vous lancer ensuite.

Création d’entreprise avec le CSP ou l’ARCE ?

L’Aide à la reprise ou à la création d'entreprise (ARCE) est intéressante pour les créateurs d’entreprise qui viennent d’être licenciés. Elle permet de toucher 60 % de ses allocations chômage sous forme de capital.

Pour en bénéficier, le salarié licencié doit :

  • Créer son entreprise après son licenciement ;

  • S’inscrire à France Travail ;

  • Bénéficier de l’ACRE.

Exemple

Un salarié licencié au mois d'août et souhaitant créer son entreprise au 1er septembre :

  • Sur une base de 548 jours d’ARE pour 30 € journalier, le montant estimé de l’ARCE est 9 324 €.

  • Le versement s’effectue en 2 fois : 4 662 € à la création de l’entreprise et 4 662 € 6 mois après le premier versement, si l’activité est toujours en cours.

Aides

Conditions

Contrat de sécurisation professionnelle - CSP

75 % du salaire journalier de référence.

Si moins d’1 an d’ancienneté, l’ASP équivaut au montant de l’ARE.


La durée du CSP est de 12 mois.


Accompagnement personnalisé.


La création d’une entreprise entraîne la fin du CSP.

Allocation d’aide au retour à l’emploi - ARE

Entre 57 % et 75 % du SJR.


La durée de versement de l’ARE dépend de la situation globale du marché du travail (actuellement, 548 jours).


Peu d’accompagnement.


Possibilité de cumuler création d’entreprise et ARE. Pour les entrepreneurs individuels, le montant équivaut à 70 % de l’allocation mensuelle (avec régularisation annuelle).

Aide à la reprise ou à la création d'entreprise - ARCE

60 % de l’ARE sous forme de capital (en 2 versements).


Pas d’accompagnement.


Le versement de l’ARCE est conditionné à la création d’une entreprise et à l’obtention de l’ACRE.

Enfin, pour prendre votre décision, vous pouvez simuler vos droits d’ARE et estimer le montant de l’ARCE, ainsi que le montant de votre ASP sur le site de France Travail.

Article mis en ligne le 13 Septembre 2024