Étude de marché de cabinet de vétérinaire

Les chiffres clés du marché des cliniques vétérinaires

20 844

vétérinaires en 2022

400 000 €

chiffre d’affaires moyen d’une clinique vétérinaire

80 644 €

revenu annuel moyen des vétérinaires

58,6 %

vétérinaires inscrits en libéral

1 175

nouveaux inscrits à l’Ordre des vétérinaires en 2022

6 848

vétérinaires salariés en 2022

Dans cet article

devenir vétérinaire

Code APE / NAF des vétérinaires : 75.00Z 

Selon la nomenclature des activités françaises (NAF) de l'INSEE, les cliniques vétérinaires et les vétérinaires exercent sous différents codes APE. Voici les principaux codes associés à cette profession :

  • 75.00Z - Activités vétérinaires : ce code couvre l'ensemble des activités de soins et de contrôle vétérinaires exercés sur des animaux de ferme ou de compagnie. Il inclut également les activités des assistants vétérinaires.

  • 75.00.11 - Services vétérinaires pour animaux de compagnie : cette sous-catégorie comprend les services médicaux, chirurgicaux et dentaires fournis à des animaux de compagnie dans des cliniques vétérinaires, des services hospitaliers ou des laboratoires.

  • 75.00.12 - Services vétérinaires pour animaux d’élevage : ce sous-code est réservé aux vétérinaires qui se spécialisent dans les soins et le traitement des animaux d’élevage.

  • 75.00Z / B - Activités vétérinaires pour animaux de ferme : Ce sous-code est réservé aux vétérinaires qui se spécialisent dans les soins et le traitement des animaux de ferme, y compris les bovins, les ovins, les caprins et les porcins.

L’activité des cabinets de vétérinaire 

Les vétérinaires veillent à la santé des animaux de compagnie, de ferme ou sauvages. Ils réalisent des diagnostics, des traitements, des interventions chirurgicales et fournissent des conseils en matière de santé animale. Leur activité se déploie dans divers types d'établissements. On distingue principalement :

  • les cliniques vétérinaires : elles représentent 59,3 % des établissements de soins vétérinaires et sont équipées pour des interventions complexes.

  • les cabinets vétérinaires : plus petits que les cliniques, ces établissements représentent 40,3 % des établissements de soins vétérinaires et offrent des services similaires, souvent avec une portée plus locale.

  • les centres hospitaliers vétérinaires : il existe 14 centres hospitaliers en France, spécialisés dans la médecine et la chirurgie des équidés ou des animaux de compagnie.

L’organisation de la profession 

Le secteur vétérinaire français est dynamique.

8 178

c'est le nombre d'établissements vétérinaires, dont 81 % sont des lieux de soins où sont reçus les animaux pour être soignés et 1 551 établissements sont des locaux où s’exerce la profession de vétérinaire. 

La taille des structures varie : 35 % n'ont qu'un seul vétérinaire, tandis que 29,5 % en ont plus de 5.

En termes d’emploi, sur les 20 844 vétérinaires inscrits, 12 208 exercent en libéral, soit 58,6 % des inscrits. Les salariés du secteur libéral représentent 38 % des inscrits, en hausse de 6,6 % en 2022.

Quant aux sociétés d’exercice vétérinaire, elles emploient 6 848 vétérinaires salariés. Ces structures emploient en moyenne 2,92 salariés vétérinaires, contre 1,4 pour les praticiens individuels.

Les fournisseurs 

Les principaux fournisseurs du secteur sont les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires, les fabricants d’équipements médicaux comme IDEXX Laboratories et Covetrus et les entreprises de nutrition animale (Royal Canin, Hill’s Pet Nutrition, Vibrac…). Ces partenariats permettent aux vétérinaires de fournir des vaccins, des médicaments antiparasitaires, des technologies de soins avancées ainsi que des aliments spécialisés.

Les syndicats 

Des associations et syndicats professionnels, tels que l'Ordre des Vétérinaires et le Syndicat National des Vétérinaires d'Exercice Libéral (SNVEL) veillent au respect de la déontologie professionnelle, à la formation continue des vétérinaires, et à la défense des intérêts de la profession. Ces organisations participent également à l'élaboration des politiques publiques en matière de santé animale et collaborent avec les autorités pour garantir des normes élevées de soins vétérinaires.

Le marché des cliniques vétérinaires

Le contexte du marché 

L'activité des vétérinaires évolue dans un contexte très porteur. Pour les vétérinaires spécialisés dans les soins aux animaux de compagnie, la demande est en constante augmentation. Cette croissance repose sur plusieurs facteurs :

  • l’augmentation du nombre d'animaux domestiques (un foyer sur deux possède au moins un animal de compagnie) ;

  • la médicalisation croissante des soins prodigués aux animaux ;

  • la sensibilité au bien-être animal.

En milieu rural, les vétérinaires tirent parti de la demande croissante de soins préventifs dans le secteur agroalimentaire, en grande partie à cause des crises sanitaires répétées qui touchent les élevages. Les éleveurs sont ainsi poussés à investir davantage dans des campagnes de vaccination, l'amélioration de l'hygiène, et la qualité de l'alimentation pour éviter des contaminations à grande échelle.

Près de la moitié des honoraires de la profession étant issue des activités annexes aux soins (médicaments, alimentation, accessoires), les vétérinaires sont très exposés aux pressions concurrentielles de la grande distribution (premier circuit de distribution pour l'alimentation animale), des animaleries qui se structurent autour de réseaux sous enseigne mais aussi des pure players du marché en ligne.

Le secteur se digitalise rapidement. Ces dernières années, les sites spécialisés dans les conseils vétérinaires à distance connaissent un certain succès.

Face à ces défis, de nombreux vétérinaires décident de se regrouper au sein de réseaux de cliniques vétérinaires (Mon Véto, Univet, VetOne…) afin de mutualiser leurs charges. Les fonds d'investissement favorisent également le développement de ces réseaux à l'échelle nationale.

Évolution du nombre de vétérinaires

Le nombre de vétérinaires a connu une augmentation de 12,4 % entre 2018 et 2022. Certaines régions comme l’Occitanie, le Grand Est et l’Auvergne-Rhône-Alpes ont particulièrement bénéficié de cette croissance, tandis que l’Île-de-France est marquée par une baisse significative du nombre de vétérinaires ( - 2,5 % sur les trois dernières années).

Évolution du nombre d’entrants et de sortants 

Sur les cinq dernières années, ce sont en moyenne 683 vétérinaires qui quittent la profession, à un âge moyen de 50 ans. En 2022, les femmes représentaient la majorité des départs. Malgré ces départs, le nombre d'inscriptions a largement compensé les départs, avec 647 inscrits pour 2022. La demande pour les soins aux animaux de compagnie explose et attire de nombreux jeunes vétérinaires.

Évolution du chiffre d’affaires des cliniques vétérinaires 

Le chiffre d’affaires des cliniques vétérinaires en France est en pleine expansion grâce à l’augmentation continue du nombre d’animaux de compagnie dans les foyers français. Un foyer sur trois en France possède un animal de compagnie, avec 14,9 millions de chats et 7,6 millions de chiens recensés en 2022.

Chaque année, le marché des animaux de compagnie enregistre une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 8 % et 12 %. Parallèlement, le secteur agricole reste un pilier essentiel de l'activité vétérinaire, avec plus de 18 millions de bovins et environ 3 millions d'autres animaux d'élevage.

Année 

Évolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur

2022

147,26

2021 

139,50

2020

126,05

2019

118,21

2018

112,34

2017

107,63

2016

104,34

2015

100,0

L’environnement réglementaire 

La réglementation des cliniques vétérinaires en France vise à garantir la qualité des soins prodigués aux animaux tout en assurant la sécurité sanitaire. Les cliniques doivent se conformer à des normes strictes concernant l'hygiène, la gestion des médicaments vétérinaires, et le respect du bien-être animal. De plus, les vétérinaires doivent être inscrits à l'Ordre des vétérinaires, et leur pratique est encadrée par des lois régissant la déontologie et l'éthique professionnelle.

L’offre en cabinet vétérinaire

Les vétérinaires indépendants 

89 %

des cliniques vétérinaires sont des cliniques indépendantes détenues par des vétérinaires en France . 

Les cliniques indépendantes représentent la majorité du marché. Elles sont généralement gérées par un ou plusieurs vétérinaires associés ainsi que des ASV (Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire). Grâce à leur présence dans les zones rurales et les petites villes, elles se distinguent par la relation de confiance et de proximité avec les clients, qui apprécient l’approche humaine et la continuité des soins. Cependant, ces vétérinaires doivent faire face à la pression financière due aux coûts d’exploitation élevés et à la concurrence accrue des réseaux de cliniques.

Les réseaux de cliniques vétérinaires 

Les réseaux de cliniques vétérinaires, comme VetOne, Mon Véto, et Univet sont en pleine expansion. D’ici 2025, on estime qu’ils représenteront 50 % des effectifs vétérinaires, contre 30 % à ce jour.

Très présents dans les zones urbaines, ils peuvent mutualiser les ressources et proposer une large gamme de services spécialisés. Leur taille leur confère également un pouvoir de négociation supérieur avec les fournisseurs. Toutefois, la standardisation des pratiques peut limiter la personnalisation des soins.

Il existe aussi de grands groupes comme Sevetys qui dominent une part croissante du marché, avec des ambitions nationales et internationales. Ils bénéficient de solides investissements pour étendre leur réseau.

Les centres hospitaliers vétérinaires 

Ces structures de grande taille représentent une plus faible part de marché (estimée à 5 %). Elles sont équipées pour gérer des cas complexes et assurer des urgences 24h/24 et 7j/7. Leur force réside dans leurs équipements de pointe et la présence constante de spécialistes sur place. Cependant, ces avantages ont un coût : les tarifs pratiqués sont souvent élevés, ce qui peut être un frein pour certains clients. De plus, le suivi personnalisé peut parfois être moins développé que dans des structures plus petites.

Les vétérinaires ruraux 

Les vétérinaires ruraux jouent un rôle essentiel dans le secteur agricole, en se spécialisant dans les soins aux animaux d'élevage. Ils occupent environ 5 % du marché et sont naturellement implantés dans les zones rurales.

Cependant, ils doivent couvrir des zones d'intervention très étendues et être disponibles en permanence pour répondre aux besoins des exploitations agricoles.

Les vétérinaires de la fonction publique 

Les vétérinaires de la fonction publique jouent un rôle crucial dans la protection de la santé publique et le contrôle des maladies animales. En 2022, la fonction publique regroupait 1 057 vétérinaires, répartis en trois principaux corps d'activité :

  1. Les inspecteurs de la santé publique vétérinaire (901 individus) sont chargés de veiller à la sécurité sanitaire des aliments d'origine animale, à la santé des animaux, et à la protection animale.

  2. Les vétérinaires des armées (75 individus) sont quant à eux responsables de la santé des animaux au sein des forces armées,

  3. Les vétérinaires des laboratoires publics d'analyses vétérinaires (81 individus) assurent les diagnostics et les analyses nécessaires pour prévenir et contrôler les maladies animales.

L’étude de la demande

Besoins et attentes des clients 

Les animaux de compagnie sont devenus de véritables membres de la famille. Cette évolution transforme les attentes des clients des cliniques vétérinaires. La qualité des soins et l'attention au bien-être animal sont désormais des priorités pour les clients des cliniques vétérinaires.

Cependant, cette exigence s'accompagne parfois d'une perception négative des vétérinaires. Ils peuvent parfois être perçus comme des commerçants lorsqu'ils proposent des médicaments ou des aliments spécialisés. Les vétérinaires doivent donc trouver un équilibre entre leur rôle de soignant et celui de fournisseur de services, tout en maintenant une relation de confiance avec leurs clients.

Comportements de la clientèle

50 %

des Français possèdent au moins un chien ou un chat de compagnie. 

Les propriétaires de chiens ont tendance à dépenser plus que les propriétaires de chats. Les visites pour des soins préventifs, comme les vaccinations, sont fréquentes, mais les urgences et les maladies chroniques peuvent également entraîner des dépenses significatives.

En plus des consultations, les clients achètent souvent des produits complémentaires, tels que des aliments spécialisés, des compléments nutritionnels, et des produits de soins pour animaux. Ces achats se font généralement lors des visites en clinique, mais aussi de plus en plus en ligne, en fonction des conseils des vétérinaires.

Montant des prestations

87 €

c'est le coût moyen d'un rendez-vous pour un chien et 78 € pour un chat. 

Selon une enquête de l'Insee, les propriétaires de chiens dépensent en moyenne plus de 300 € par an pour l'entretien de leur animal, tandis que les propriétaires de chats dépensent environ 240 €. Ces chiffres incluent les coûts liés aux services vétérinaires, mais aussi l'alimentation et d'autres produits pour animaux.

D'autres études, comme celle de Wamiz, indiquent que le budget annuel pour un chien peut atteindre 800 €, contre 600 € pour un chat. Les dépenses varient selon le type d’animal et ses besoins spécifiques.

L’analyse des canaux d'acquisition

Les cliniques vétérinaires traditionnelles 

Les cliniques vétérinaires physiques restent le canal dominant pour la distribution de soins et de produits vétérinaires. Elles offrent un accès direct aux services de diagnostic, de traitement, et de prévention, ainsi qu'à la vente de médicaments, d'aliments spécialisés et d'accessoires pour animaux.

Elles permettent de créer une relation de confiance entre le vétérinaire et le client ainsi qu’un suivi personnalisé grâce aux consultations en face à face.

Les services de téléconsultations  

Les plateformes en ligne gagnent en popularité, particulièrement depuis la pandémie de COVID-19. Elles permettent un accès rapide à des conseils vétérinaires, souvent à un coût inférieur à celui des visites en clinique. Ces services sont particulièrement prisés pour les consultations de routine, les suivis post-opératoires ou pour obtenir un second avis.

Le plus difficile est de maintenir la qualité des soins sans l'examen physique direct de l'animal, ce qui peut limiter l'efficacité des diagnostics.

Bon à savoir

  • le coût moyen d’une téléconsultation est de 39 € ou 15 € pour de simples conseils (24h/24) ;

  • il existe plusieurs plateformes comme Dr Milou, AnimoVET, VetApp, LinkyVet, etc.

Les pharmacies vétérinaires et les magasins spécialisés 

Ces établissements, souvent rattachés à des cliniques ou indépendants, se concentrent sur la vente de médicaments, d'aliments spécialisés et d'accessoires. Ils sont confrontés à la concurrence des grandes surfaces et des plateformes en ligne, qui peuvent offrir des prix plus attractifs grâce à des volumes d'achat plus importants.

La grande distribution et les pures players 

La grande distribution et les pure players en ligne, comme Amazon, Zooplus, VetoPlus,Pharmacy4Pets occupent une part de marché croissante. Ils offrent une large gamme de produits, souvent à des prix compétitifs. Bien que ces acteurs n'offrent pas de services médicaux, ils dominent le marché des aliments et accessoires pour animaux. Le principal défi pour ces canaux réside dans le maintien de la qualité des produits et dans la gestion des attentes des clients en matière de service après-vente.

Les tendances du secteur 

Les grandes tendances 

Le secteur des cliniques vétérinaires en France est en pleine transformation, influencé par plusieurs tendances majeures. La téléconsultation vétérinaire se développe rapidement, permettant aux vétérinaires de diagnostiquer et de traiter des animaux à distance. Un réel avantage pour les propriétaires résidant dans des zones éloignées. En parallèle, la consultation à domicile gagne en popularité, offrant un cadre moins stressant pour les animaux anxieux et permettant une évaluation comportementale plus précise.

De plus, on observe un intérêt croissant pour les médecines complémentaires, telles que la physiothérapie, l'ostéopathie, et l'acupuncture, intégrées dans l'offre de certaines cliniques pour améliorer le bien-être des animaux. Ces nouvelles pratiques répondent à une demande des propriétaires pour des soins plus holistiques et personnalisés.

Les perspectives du secteur 

Le secteur vétérinaire en France présente des perspectives de croissance intéressantes. Les jeunes vétérinaires, soucieux de leur équilibre de vie, poussent les réseaux de cliniques à proposer des conditions de travail plus attractives, avec des horaires mieux adaptés, un accès à des plateaux techniques modernes, et une réduction des tâches administratives. Cela contribue à l'essor des réseaux de cliniques, qui pourraient représenter jusqu'à 50 % des établissements d'ici 2027.

En revanche, le secteur est confronté à une pénurie de vétérinaires ainsi qu’à l’inflation. Les coûts d'exploitation des cliniques vétérinaires augmentent, notamment en raison des difficultés de recrutement et de la nécessité d'améliorer les compétences des équipes. Cette situation exige une gestion rigoureuse de l'impact de l'inflation sur les cliniques vétérinaires afin d’éviter des difficultés financières.

Le secteur doit ainsi naviguer entre les opportunités de croissance et les pressions économiques qui pèsent sur lui.

Conclusion  

Le secteur des cliniques vétérinaires en France se distingue par une forte densité d'établissements et une diversité d’activités. Avec plus de 20 000 vétérinaires en activité en 2022, dont près de 59 % exerçant en libéral, le marché est en pleine expansion et répond aux besoins croissants en soins médicaux et préventifs pour les animaux.

Ce secteur est fortement marqué par l'augmentation du nombre d'animaux domestiques et la médicalisation des soins vétérinaires. En milieu rural, les vétérinaires jouent également un rôle crucial dans la prévention des crises sanitaires au sein des élevages.

400 000 €

c'est le chiffre d’affaires moyen que génère une clinique vétérinaire.

Toutefois, le paysage vétérinaire français évolue rapidement. Les réseaux de cliniques, soutenus par des investisseurs, gagnent du terrain. Ils offrent des services plus variés grâce à la mutualisation de leurs ressources. Parallèlement, la digitalisation des services, notamment avec la téléconsultation vétérinaire, modifie les modes d'interaction entre les vétérinaires et les propriétaires d'animaux.

Les vétérinaires doivent jongler entre les opportunités de croissance et les défis engendrés par la concurrence, la pression sur les coûts et l'évolution des attentes des consommateurs. L’innovation sera la clé pour optimiser les coûts sans sacrifier la qualité des soins.

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