Étude de marché de la sophrologie

Les chiffres clés du marché de la sophrologie

20 814

adhérents à la Chambre syndicale de la sophrologie

45 €

tarif moyen par séance individuelle

43 ans

âge médian des professionnels

+99 %

recherches sur les Pages Jaunes entre 2015 et 2018

60,73 %

exercent leur activité à titre principal

88 %

de femmes

Dans cet article

Devenir sophrologue

Code APE / NAF des sophrologues : 86.90F

D'après les données collectées par le premier syndicat professionnel des sophrologues, la Chambre syndicale de sophrologie, 95 % des sophrologues exercent leur activité sous le code APE/NAF 86.90F.

Ce code, attribué par l'Insee, correspond aux activités à ambition thérapeutique, c'est-à-dire aux activités médicales ou paramédicales.

Les sophrologues peuvent également être inscrits sous le code APE 96.09Z. Dans ce cas, l'activité est dite à ambition corporelle/bien-être, et relève de la prestation de services. Ils seraient 5 % à exercer sous ce code APE selon la Chambre syndicale de sophrologie.

Les données du Syndicat des sophrologues professionnels* viennent confirmer cette tendance, puisque 70,5 % des personnes interrogées exercent sous le code NAF 86.90F, et 5,3 % avec le code 96.09Z.

Notez que ces deux codes APE délivrés par l'Insee existent depuis le 12 février 2012. Les sophrologues inscrits avant cette date et disposant d'un autre code APE peuvent demander la modification de celui-ci pour correspondre aux nouveaux codes de l'Insee.

L’activité de sophrologue

La sophrologie fait partie de la famille des médecines douces. Cette pratique psychocorporelle a vu le jour en 1960, créée par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo. En grec ancien, ce terme correspond à l'étude de l'harmonisation de la conscience.

La sophrologie peut être envisagée comme :

  • à visée thérapeutique ;

  • une philosophie de vie.

Pour cela, les sophrologues ont recours à des méthodes verbales centrées sur la respiration, la décontraction musculaire et la visualisation mentale.

L'organisation du marché de la sophrologie

L'essor du marché de la sophrologie au cours des dernières années a permis de structurer ce secteur d'activité et d'en révéler les grandes tendances.

Très majoritairement, les sophrologues exercent leur activité sous le statut de micro-entrepreneur, ou auto-entrepreneur. L'enquête de la Chambre syndicale de la sophrologie sur les conditions d'installation des sophrologues* note cette prédominance dans le choix du statut juridique :

  • 83,55 % exercent en tant qu'auto-entrepreneurs ;

  • 3,61 % sont en EURL ou SARL ;

  • 2,31 % sont en SASU.

De fait, en règle générale, le métier de sophrologue s'exerce seul, sans salarié et sans associé.

La formation en sophrologie

Depuis 2011, les sophrologues peuvent obtenir une certification professionnelle grâce au Titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Cette reconnaissance de leur cursus de formation n'est néanmoins pas obligatoire pour leur permettre d'exercer leur activité.

Le Titre RNCP présente cependant un intérêt pour les patients des sophrologues et leurs divers interlocuteurs, à l'image des médecins, puisqu'elle leur permet de démontrer l'acquisition d'un certain socle de connaissances.

D'après une étude menée auprès de 6 148 personnes par la Chambre syndicale de la sophrologie*, le Titre RNCP rencontre un franc succès auprès des professionnels du secteur :

  • 72,26 % ont opté pour une école dotée du Titre RNCP ;

  • 27,04 % n'ont pas choisi de formation proposant le Titre RNCP.

Les syndicats de sophrologues

Plusieurs syndicats professionnels regroupent les sophrologues exerçant leur activité en France. Historiquement, le Syndicat des sophrologues professionnels (SSP) était le plus conséquent en nombre d'adhérents.

Toutefois, c'est désormais la Chambre syndicale de la sophrologie qui réunit le plus grand nombre de sophrologues, devant le SSP et d'autres syndicats professionnels, à l'image du Syndicat des sophrologues indépendants.

Le marché de la sophrologie

Le contexte du marché

Comme de nombreux secteurs d'activité, la sophrologie a été mise à l'épreuve durant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. Les restrictions mises en place par le gouvernement ont mis en difficulté la profession, qui a néanmoins su faire preuve d'ingéniosité pour s'adapter au contexte.

L'enquête menée en 2021* sur cette année particulière qu'à été 2020 par la Chambre syndicale de la sophrologie démontre ainsi que 72,88 % des sophrologues sont parvenus à maintenir leur activité pendant la crise sanitaire. Un chiffre conséquent rendu possible par les téléconsultations, et qui a permis de limiter les difficultés financières des sophrologues.

Près de 63 %

d'entre eux ont ainsi choisi de proposer des vidéoconférences à leurs clients.

Évolution du nombre de cabinets de sophrologie

S'il n'existe pas de données globales sur le métier de sophrologue, il est tout de même possible d'avoir une idée des grandes tendances de ce marché sur la base du nombre d'adhésions à la Chambre syndicale de la sophrologie. Au 18 octobre 2024, le premier syndicat professionnel du secteur compte 20 814 adhérents.

Date

Nombre de sophrologues adhérents

18/10/2024

20 814

17/12/2019

10 652

Évolution du nombre de créations et de fermetures

Afin d'estimer la longévité des sophrologues dans l'exercice de leur métier, la Chambre syndicale de la sophrologie livre des statistiques intéressantes. Selon le syndicat professionnel, 58 % des personnes interrogées en mai 2021* exerçaient leur activité depuis plus de deux ans. Une bonne nouvelle, puisque l'on sait que les deux premières années d'activité sont décisives pour un travailleur indépendant.

Dans l'étude menée par le SSP, les chiffres sont encore plus encourageants, puisque plus de 80 % des personnes interrogées ont lancé leur activité depuis plus de deux ans, et près de la moitié (49,8 %) l'ont fait depuis plus de 5 ans, témoignant de la pérennité qu'il est possible d'atteindre dans cette activité.

L'activité de sophrologue attire néanmoins un grand nombre de personnes chaque année, se traduisant par un fort taux de professionnels travaillant dans ce secteur depuis moins de deux ans. Selon la Chambre syndicale de la sophrologie, ils étaient 41,68 % dans ce cas, toujours en mai 2021.

Durée d'exercice

Pourcentage de sophrologues

Moins de 2 ans

18,4 %

De 2 à 5 ans

31,8 %

Plus de 5 ans

49,8 %

Évolution du chiffre d’affaires

Le métier de sophrologue reste encore assez peu rémunérateur. Parmi les personnes ayant répondu aux questions du Syndicat des sophrologues indépendants, seuls 1,7 % d'entre eux gagnent plus de 40 000 euros à l'année, et 12,7 % ont un chiffre d'affaires compris entre 20 000 et 40 000 euros par an.

Fourchette de revenus annuels

Pourcentage de sophrologues

Moins de 2 000 euros

27 %

De 2 000 à 20 000 euros

58,6 %

De 20 000 à 40 000 euros

12,7 %

Plus de 40 000 euros

1,7 %

De manière générale, les revenus des sophrologues sont très variables, et dépendent notamment :

  • de leur lieu d'exercice ;

  • de leur ancienneté ;

  • de l'exercice de leur activité à temps partiel ou à temps complet.

L’environnement réglementaire

Pour exercer l'activité de sophrologue, il n'est pas nécessaire d'obtenir un diplôme spécifique. Cette profession est dite non-réglementée, et l'ouverture d'un cabinet de sophrologie est donc libre.

Une formation en sophrologie reste néanmoins indispensable pour pouvoir exercer son métier au quotidien auprès de ses patients. Celle-ci peut être certifiée par un Titre RNCP. Par ailleurs, la Chambre syndicale de la sophrologie propose un code de déontologie, et une norme Afnor a été publiée en 2021 sur le métier de sophrologue.

L’offre en sophrologie

Le marché de la sophrologie est essentiellement exercé par des professionnels installés en micro-entreprises. Ceux-ci exercent seuls, et il n'existe pas de grands réseaux dans ce domaine d'activité, contrairement à d'autres.

Les sophrologues à temps complet et à temps partiel

La concurrence entre les sophrologues reste néanmoins bien réelle. Les professionnels qui veulent s'établir à titre principal peuvent notamment être confrontés à la concurrence de sophrologues proposant des tarifs nettement plus bas, et leur activité peut en pâtir.

La téléconsultation en sophrologie

Bien que les consultations à distance se soient développées lors de l'épisode du Covid-19, les patients privilégient les consultations au cabinet du sophrologue. De fait, la concurrence est essentiellement locale. Dans les grandes villes, une étude approfondie des cabinets de sophrologie déjà installés est ainsi vivement recommandée.

Les autres médecines douces

Au-delà de la sophrologie, d'autres médecines douces peuvent être utilisées dans des objectifs similaires. Les sophrologues peuvent ainsi être en concurrence avec des hypnothérapeutes, la Programmation neurolinguistique (PNL), le yoga, des réflexologues ou encore des naturopathes. Pour y faire face, certains sophrologues pratiquent d'ailleurs de telles activités à titre complémentaire* selon la Chambre syndicale de la sophrologie.

L’étude de la demande

Besoins et attentes des patients

Rapportée par une enquête de l'Inserm*, la thèse d'Anne Mauéjouls sur l'utilisation de la sophrologie met en lumière plusieurs domaines dans lesquels la sophrologie peut intervenir. Les besoins des patients sont particulièrement variés :

  • gestion du stress, des troubles psychosomatiques, des TOC et des troubles du comportement alimentaire ;

  • gestion de la douleur et soins palliatifs ;

  • préparation à l'accouchement et à la maternité ;

  • troubles cognitifs et du sommeil, syndromes anxio-dépressifs ;

  • acceptation des traitements contre le cancer ;

  • asthme, hypertension artérielle ;

  • alcoolisme, addiction à la drogue.

La diversité des attentes des patients explique également la diversité dans les méthodes pratiquées par les sophrologues, et la complémentarité de certaines autres médecines douces.

Comportements de la patientèle

D'après un sondage réalisé en 2018 par BVA* pour le compte de la Chambre syndicale de la sophrologie, 94 % des Français ont déjà entendu parler de la sophrologie, et 71 % savent ce qu'est cette pratique. Un chiffre en nette augmentation par rapport à 2014, où 59 % des personnes interrogées avaient déclaré savoir ce qu'était la sophrologie.

De plus en plus démocratisée auprès du grand public, la sophrologie touche un public toujours plus large. Les Français ont d'ailleurs majoritairement une image assez bonne ou très bonne de la sophrologie, à 76 %.

Habitudes des patients

Les recherches de sophrologues ont bondi au cours des dernières années. D'après le baromètre des Pages Jaunes, celles-ci ont augmenté de 99 % entre 2015 et 2018. Rien que sur l'année 2018, 3 millions de recherches de sophrologues ont été réalisées.

D'après l'enquête sur la clientèle des sophrologues* de la Chambre syndicale de la sophrologie :

  • la très grande majorité des patients sont des femmes, à hauteur de 96,09 % des consultations ;

  • la classe d'âge la plus représentée est les 41 à 50 ans, à hauteur de 40,85 % de la patientèle ;

  • le premier motif de consultation d'un sophrologue est la gestion du stress (96,37 %).

L’analyse des canaux de distribution

Les consultations au cabinet

Les sophrologues exercent majoritairement leur activité dans leur cabinet, à hauteur de 76,92 % selon l'enquête sur l'installation des sophrologues* de la Chambre syndicale de la sophrologie. Ils sont d'ailleurs très nombreux (88,54 %) à avoir un cabinet de sophrologie. Notez que pour 41,48 % d'entre eux, ce cabinet se situe à leur domicile personnel.

Les avantages de ce type de consultations sont de permettre d'offrir un environnement neutre et rassurant au patient. Le sophrologue, quant à lui, évite des déplacements chronophages et coûteux, tout en conservant en un seul lieu le matériel nécessaire à ses séances de travail.

Les déplacements au domicile des patients

Les patients apprécient parfois que les sophrologues se déplacent à leur domicile. Ils sont un peu moins de la moitié à faire ce type de démarche (45,96 %). Ces consultations au domicile des clients présentent des avantages non-négligeables :

  • la possibilité de ne pas avoir de cabinet, et donc de frais associés, ce que font 11,46 % des sophrologues ;

  • un environnement connu et donc rassurant pour certains patients ;

  • la création facilitée d'une relation de proximité avec son interlocuteur ;

  • la possibilité pour des personnes non véhiculées ou dans l'incapacité de se déplacer de réaliser des séances de sophrologie.

Les consultations dans les locaux des entreprises

Les entreprises sont de plus en plus attirées par la sophrologie pour améliorer le bien-être de leurs salariés. Aussi font-elles appel à des sophrologues pour des consultations individuelles ou collectives dans leurs bureaux. Près d'un quart des sophrologues effectuent ce type de prestations (24,13 %).

Les tendances du secteur de la sophrologie

Les grandes tendances

Depuis de nombreuses années, le secteur de la sophrologie a gagné en légitimité, notamment grâce :

  • aux référentiels de bonne conduite mis en place par les syndicats de la profession ;

  • au Titre RNCP de certaines formations en sophrologie ;

  • à l'apparition de codes APE dédiés à la sophrologie ;

  • à la norme de l'Afnor publiée en 2021.

De quoi asseoir le succès de cette médecine alternative, qui a su s'adapter aux nouvelles exigences de ses clients. La crise sanitaire liée au Covid-19 en est le parfait exemple, puisque de nombreux professionnels ont alors choisi d'effectuer des séances en visioconférence afin de poursuivre le suivi de leurs clients et prendre en charge de nouveaux patients.

Les patients affluent, en quête d'une solution à des troubles liés à l'anxiété, à la gestion des émotions ou encore à des événements de la vie. Conscients de ces besoins en matière de bien-être et de santé dans la société, les sophrologues sont également appelés à se tourner vers un nouveau public, celui des entreprises, qui recherchent dans la sophrologie une façon d'améliorer les conditions de travail de leurs employés.

Les perspectives du secteur

De nouveaux troubles, à l'image de l'éco-anxiété, et la prise de conscience de la nécessité d'améliorer sa gestion du stress offrent de réelles perspectives de développement à la profession. Le métier de sophrologue se professionnalise, et il est désormais possible d'exercer une telle activité à titre principal.

Asseoir le lancement de son activité sur un Titre RNCP et/ou sur le référentiel normatif de l'Afnor peut permettre de se lancer dans cette activité avec un véritable atout. Mieux informés, les patients sont ici de plus en plus attentifs à la qualité des professionnels en qui ils placent leur confiance.

Conclusion

Face à un contexte économique, politique et écologique parfois inquiétant, les besoins des Français en matière de sophrologie se sont accentués depuis plusieurs années. Dans un même temps, la confiance dans les méthodes alternatives et dans les médecines douces s'est renforcée, grâce notamment au travail des syndicats et des professionnels eux-mêmes.

Le contexte actuel est ainsi favorable au développement de la sophrologie dans l'hexagone, tant comme philosophie de vie que comme solution à des troubles, à des addictions ou à des traumatismes. Preuve en est : le nombre de sophrologues est en augmentation, tout comme le nombre de recherches de cette catégorie de professionnels.

La sophrologie n'en reste pas moins une activité relativement récente, dont le défi principal concerne sa rentabilité. En effet, les sophrologues exerçant leur activité à titre secondaire sont nombreux, et les niveaux de rémunération restent encore très modestes pour une grande partie de la profession.

Pour faire face à cette problématique, les sophrologues peuvent tourner leur activité vers de nouvelles cibles, notamment les entreprises, limiter leurs frais en installant leur cabinet à leur domicile ou en privilégiant les consultations chez leurs patients et les téléconsultations, et, en priorité, étudier avec attention la concurrence locale en matière de sophrologie et de médecines alternatives concurrentes.