Pour accéder à la profession d’architecte, le parcours peut être long et semé d'embûches (5 ans en moyenne), mais ce métier couteau suisse, est passionnant. De salarié d’agence vers la reconversion en architecte libéral, de la conception de plan à l’accompagnement de travaux, voyons comment devenir architecte indépendant.
Que fait un architecte indépendant ?
Contrairement à un architecte embauché en agence, l’architecte indépendant apporte ses compétences à des clients particuliers ou des entreprises du secteur privé ou public en son nom propre. Son rôle est d’accompagner dans la conception et la réalisation d’un projet de construction et conseiller sur sa faisabilité : maisons, immeubles, bâtiments ou installations.
Comment exercer en tant qu’architecte indépendant ?
Architecte indépendant : une profession réglementée
La profession d’architecte est réglementée ainsi, il est impossible de devenir architecte sans diplôme d’architecture (par ici pour apprendre plus sur la réglementation d’un cabinet d’architecture ):
Le DEA ou diplôme d’État d’architecte délivré par une école d’architecture.
Le Master architecte, délivré par certaines universités.
Les études pour devenir architectes se composent soit :
D’un Bac + 3 offre le diplôme DEEA (diplôme d’études en architecture). Équivalent à la licence, il permet au diplômé de travailler en agence ou en bureau d’étude.
D’un Bac + 5 qui permet l’exercice de la profession d’architecte.
Pour exercer en indépendant (libéral), l’architecte doit passer une habilitation à la maîtrise d'œuvre en son nom propre (HMONP), ainsi que de s’inscrire à l’Ordre national des architectes. L’Ordre recense 30 225 architectes en 2021 (dont 43 % en libéral).
Pour renforcer ses compétences et se spécialiser en tant qu’architecte, il est possible de passer un diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) ou un diplôme propre aux écoles d’architectures (DPEA), notamment s’il souhaite se spécialiser dans l’architecture navale, en innovations ou en design. Ces diplômes vont d’un bac + 6 à + 8.
Architecte indépendant et casier judiciaire
La profession d’architecte étant réglementée, le casier judiciaire doit être vierge de condamnations qui seraient incompatibles à l'exercice de sa mission. Les employeurs et l’ordre des architectes peuvent tout à fait vérifier vos antécédents, puisqu’ils sont garants de votre intégrité.
Quel statut juridique pour devenir architecte ?
Votre diplôme en poche, vous souhaitez devenir architecte ? Vous pouvez tout à fait exercer en agence ou en bureau d’étude, tout comme ouvrir un cabinet d’architecture.
De nombreux architectes travaillent au moins quelques années en agence ou auprès d’architectes expérimentés, avant de devenir architecte en libéral.
Pour exercer en tant qu’architecte indépendant, libre à vous de choisir votre statut juridique, à chacun ses spécificités fiscales ou sociales.
Devenir architecte indépendant en EI ou micro-entreprise
Architecte en EI (entrepreneur individuel) : Vous exercez en votre nom propre en tant que travailleur non salarié et êtes imposé sur le revenu. L’entreprise individuelle est assez légère en termes de création et de gestion.
Vous pouvez opter pour le régime de la micro-entreprise à condition de respecter les plafonds de CA.
Attention
Votre plafond annuel de CA est de 77 700 € et vous paierez 22 % de cotisations sociales par mois (ce régime simplifié vous permet de ne payer de cotisations que si vous générez des revenus).
Votre code APE est le 71.11Z Activités d’Architecture.
La loi du 14 février 2022 en faveur des indépendants a simplifié le statut d’entrepreneur individuel et protège un peu plus l’entrepreneur (sur son patrimoine personnel notamment).
À partir de 8 €/mois, sans engagement.
Créer une société
Si vous souhaitez ouvrir une agence, il est possible de créer une société commerciale (SARL, SAS, EURL) ou sous la forme SCP (société civile professionnelle d’architecture). Cette dernière permet à plusieurs architectes indépendants de s’associer tout en continuant d’exercer à titre individuel.
Il peut être intéressant de se regrouper en société commerciale de manière à mutualiser et compléter les compétences des architectes. Mais aussi pour peser de manière plus importante dans la réponse aux appels d’offres et vous positionner sur des chantiers de plus grande envergure.
Les opportunités sont nombreuses, que ce soit pour la rénovation des logements et leur remise aux normes, l’urbanisme, la conception, la construction de nouveaux logements publics ou privés.
Combien facture un architecte indépendant ?
Quel salaire pour un architecte indépendant ?
Si l’on estime le salaire moyen d’un architecte salarié à 50 000 € (avec un salaire entre 25 000 € et jusqu’à 72 000 € minimum, selon l’expérience et le cabinet), les honoraires d’un architecte indépendant sont variables. Selon l’ARAPL, en 2018, les architectes en profession libérale génèraient un CA moyen de 110 000 € (en forte baisse depuis 2008, le CA moyen était alors de 155 900 €).
Il n’y a pas de salaire maximum pour un architecte indépendant, les revenus dépendent principalement de son réseau, sa spécialité, les projets pour lesquels il travaille. Mais aussi de sa réputation et son positionnement. Une commande de maison pour un particulier ne sera pas le même prix qu’un projet de rénovation de bâtiment public.
L’architecte indépendant a plusieurs casquettes. En général, il intervient au début d’un projet immobilier, de rénovation, de réhabilitation ou de construction pour :
Étudier, chiffrer et informer de la faisabilité du projet.
Informer des normes réglementaires.
Créer des plans.
Créer une équipe de professionnels (ingénieurs, maçons, charpentiers…) pour réaliser le projet.
Être maître d'œuvre et garantir la bonne réalisation technique du chantier. Il s’assure durant toute la durée des travaux, de la conformité avec les plans.
Les modalités de paiement des honoraires de l’architecte indépendant sont mentionnées dans le contrat. Il est d’ailleurs primordial de signer un contrat avec votre client, avant le début de la mission, de manière à cadrer la prestation.
Les honoraires sont fixés librement en fonction de l’ampleur, la complexité (emplacement, contraintes, cahier des charges…) et le temps que prendra le chantier. Généralement, l’architecte facture :
Entre 10 et 15 % du montant des travaux.
Au forfait si la surface de construction est inférieure à 170 m2 ou dans le cas de demandes de permis de construire, d’appel d'offres ou d'abattage d’un mur porteur par exemple.
À la vacation horaire (à l’heure, la journée ou la semaine) dans le cadre de missions courtes ou de conseil.
Bon à savoir
L’architecte peut être payé au fur et à mesure que le projet progresse ou sous la forme d’acompte avant / après réalisation.
Combien gagne un architecte indépendant ?
En tant qu’architecte libéral en EI, il doit payer des cotisations sociales (d’environ 22 %), la TVA (20 ou 10 %) et ses frais professionnels.
En tant qu’architecte auto-entrepreneur, il ne peut pas récupérer la TVA.
Ainsi, il convient d’anticiper les coûts qu’engendrent la réalisation de la prestation et le choix d’imposition de l’architecte, avant d’établir son devis.
Les honoraires d’un architecte peuvent également varier en fonction de son secteur d’implantation : Paris, grandes villes ou province.
S’il est compliqué d’établir un ratio entre les facturations par région, celles dont les montants des travaux sont les plus importants sont : l’Île-de-France, Rhône Alpes, PACA et Aquitaine. Selon le site de l’Ordre des architectes.
Architecte indépendant : assurances et garanties
L’architecte engage sa responsabilité, il doit donc souscrire une assurance dès le début de son activité :
L’assurance responsabilité civile (RC pro) est obligatoire
L’assurance responsabilité décennale (ou garantie décennale). Elle protège les ouvrages à 10 ans après la fin des travaux.
La garantie biennale de bon fonctionnement d’une durée de 2 ans, engage l’architecte vis-à-vis du maître d'œuvre pour les dommages qui surviennent après la réception des travaux.
La garantie de parfait achèvement.
Tous les ans, les architectes doivent envoyer une attestation de l’assureur au Conseil régional de l’Ordre dont il dépend. En cas de manquement, il risque d’être radié.