Le régime de retraite des professions libérales
La retraite de base des professions libérales
Peu importe votre statut juridique, le régime de retraite de base des professions libérales est un régime à points. C’est l’un des seuls régimes français qui fonctionne de cette manière.
Le régime de base est commun à toutes les professions libérales. Voici le fonctionnement :
Vous versez une cotisation dépendant de votre revenu.
Cette cotisation vous confère des points.
Au moment de prendre votre retraite, on multiplie vos points par la valeur du point en vigueur à cette date pour obtenir le montant de votre retraite.
⚠️ Seule exception : pour les auto-entrepreneurs libéraux dépendant des micro-bnc, le système de calcul est différent.
La valeur du point pour le régime de base est de 0,6540 € au 1er janvier 2025.
La retraite complémentaire des professions libérales
En plus du régime de base, les professionnels libéraux disposent d’une retraite complémentaire qui vient compléter leur pension.
Selon la CNAVPL, le régime complémentaire représente environ 70 % du montant de la pension du professionnel.
Les régimes complémentaires fonctionnent également selon un système à points. Les règles de fonctionnement dépendent de chaque groupe de métiers et sont édictées par les caisses de retraite complémentaires des libéraux.
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Quelles caisses de retraite selon votre profession libérale ?
Si vous êtes profession libérale, la CNAVPL (caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales) gère votre retraite de base.
La CNAVPL rassemble 10 caisses de retraite selon les professions libérales exercées. Ces caisses de retraite s’occupent du régime complémentaire correspondant à leur profession.
Voici les 10 caisses :
la CPRN pour les notaires ;
la CAVOM pour les officiers ministériels, les officiers publics et des compagnies judiciaires ;
la CAVEC pour les experts-comptables et les commissaires aux comptes ;
la CAVP pour les pharmaciens ;
la CARPV pour les vétérinaires ;
la CIPAV pour les architectes, géomètres, psychologues, etc. ;
la CAVAMAC pour les agents généraux d’assurance ;
la CARCDSF pour les chirurgiens-dentistes et sages-femmes ;
la CARMF pour les médecins ;
la CARPIMKO pour les auxiliaires médicaux (infirmiers, kinés, etc.).
Bon à savoir
La CIPAV rassemble les professions libérales suivantes : architecte, architecte d’intérieur, économiste de la construction, maître d’œuvre, géomètre, ingénieur-conseil, moniteur de ski, guide de haute et moyenne montagne, ostéopathe, psychologue, psychomotriciens, psychothérapeute, ergothérapeute, diététicien, chiropracteur, expert en automobile, expert devant les tribunaux, guide conférencier et mandataire judiciaire à la protection des majeurs.
Profession libérale : à quel âge pouvez-vous partir à la retraite ?
L’âge de départ légal de départ à la retraite pour les professions libérales n’est pas différent des autres professions.
Vous pouvez partir à 64 ans à la retraite si vous êtes né après 1968 (soit 172 trimestres cotisés).
Quelques exceptions :
Si vous êtes né avant 1967, l’âge légal de départ à la retraite se situe entre 62 et 64 ans.
Si vous n’avez pas tous vos trimestres de retraite, vous pouvez partir à la retraite à taux plein à 67 ans.
Bon à savoir
Il existe d’autres situations où vous pouvez acquérir des trimestres en dehors du travail : naissance d’un enfant lors d’un congé parental, carrière longue, etc.
Comment calculer sa retraite en profession libérale ?
Le montant des cotisations vieillesse
Les professions libérales paient une cotisation de 10,6 % du revenu pour la retraite répartie ainsi :
8,73 % sur la part du revenu annuel située en dessous du plafond de la Sécurité sociale (PASS), soit 47 100 € en 2025 ;
1,87 % sur la part du revenu annuel située en dessous de 5 PASS, soit 235 500 € en 2025.
🚨 Suite à une réforme, le taux de 8,23 % passera à 8,73 % en 2026 (sur les revenus 2025).
Bon à savoir
Il existe une cotisation minimale qui correspond à 450 fois le montant horaire du SMIC au 1er janvier de l’année. En 2025, cette cotisation est d’environ 566 €.
L’acquisition des points
Grâce à ces cotisations, vous avez le droit à un certain nombre de points :
Avec la 1re cotisation : 557 points maximum pour un revenu égal ou supérieur au PASS. Si vous avez gagné moins, vous recevez un nombre proportionnel de points.
Avec la 2e cotisation : 25 points maximum pour un revenu égal ou supérieur à 5 fois le PASS. De façon identique, si vous avez gagné moins, vous obtiendrez moins de points.
🚨 La première cotisation donnait le droit à 525 points. Elle passera à 557 points en 2026.
Bon à savoir
Avec l’ancien système, pour les années travaillées avant 2004, le fonctionnement est différent. Vous avez cumulé 100 points par trimestre.
Décote et surcote
Il faut également prendre en compte une éventuelle décote ou surcote qui peut modifier le montant de votre future pension de retraite :
La décote correspond à une situation où vous n’avez pas tous vos trimestres de retraite.
La surcote correspond à un excédent de trimestres de retraite.
Voici les taux à garder en tête :
1,25 % par trimestre manquant pour la décote ;
0,75 % par trimestre supplémentaire pour la surcote jusqu’en août 2023 et 1,25 % par trimestre supplémentaire à partir du 1er septembre 2023.
Bon à savoir
La décote peut être au maximum de 25 %.
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Exemple de calcul de la retraite de base d’une profession libérale
Nous allons prendre l’exemple de Patrick, notaire, qui se demande combien il va toucher à la retraite. En 2024, il a perçu 80 000 € de revenu.
Voici le montant des cotisations qu’il paie pour 2024 sur un revenu de 80 000 € :
8,73 % x 47 100 = 4 111 €
1,87 % x 80 000 = 1 496 €
Il a donc payé un total de 5 607 € pour sa retraite.
Il faut maintenant convertir ces 5 607 € en nombre de points.
Pour la première cotisation :
Il a gagné 80 000 €, il obtient les 557 points car il dépasse le plafond annuel de la Sécurité sociale (47 100 €). Le calcul à effectuer est :
4 111/4111 x 557 = 557 points
Pour la deuxième cotisation :
On fait le calcul suivant avec 4 404 € qui correspond à la cotisation maximale pour 2025.
1496/4404 x 25 = 8,4 points
Il obtient ainsi 8,4 + 557 = 565,4 points.
Admettons ensuite, que Patrick ait cotisé environ 565 points par an pendant 30 ans, soit un total de 16 950 points.
Il veut prendre sa retraite en 2025. Il suffit alors de multiplier ce montant par la valeur du point de service en 2025 : 16 950 x 0,654 0 = 11 085,3 par an.
➡️ Il percevra donc environ 11 085 € par an pour sa retraite de base.
Préparer et optimiser sa retraite en profession libérale : nos conseils
L’épargne retraite en indépendant (PER)
En tant qu’indépendant, il est utile d’épargner pour sa retraite pour continuer à maintenir son niveau de vie. Pour cela, vous pouvez souscrire à un plan d’épargne retraite (PER) et prévoir les versements dans votre comptabilité en libéral.
Ce type de placement permet de mettre de côté régulièrement une somme d’argent en profitant d’un taux d’intérêt intéressant. Le PER procure également un avantage fiscal : vous pouvez déduire les sommes versées de vos impôts et ainsi faire baisser votre imposition en libéral.
Bon à savoir
Il existe d’autres supports pour préparer sa retraite en indépendant comme l’assurance-vie, l’immobilier locatif ou encore la bourse.
Le cumul retraite et activité libérale
Il est possible de continuer son activité indépendante ou d’en exercer une autre tout en percevant sa pension de retraite.
Le cumul peut être intégral ou plafonné, notamment si vous ne répondez pas à certains critères (exemple : vous ne remplissez pas la condition d’âge).
Bon à savoir
Depuis 2023, le cumul retraite et activité libérale est créateur de nouveaux droits. Autrement dit, vous pouvez augmenter votre pension de retraite en continuant à travailler !
Le rachat de trimestres
Les professions libérales peuvent racheter des trimestres de retraite pour augmenter leur retraite. Le rachat des trimestres est possible si vous n’avez pas pu valider vos 4 trimestres dans l’année.
Attention
Le rachat de trimestres reste assez limité : vous ne pouvez racheter qu’au maximum 12 trimestres.
