Comment réaliser un compte de résultat prévisionnel fiable ?
En résumé
Le plan de trésorerie recense les encaissements et les décaissements de l’entreprise. C’est un des tableaux financiers de votre business plan.
Son objectif au quotidien est d’éviter la cessation des paiements. Maîtriser son cash flow évite de se retrouver en situation précaire.
Pour réussir son plan de trésorerie, partez de votre compte de résultat financier pour compléter, mois après mois, les dépenses et les recettes.
Le plan de trésorerie de l’entreprise est un document prévisionnel financier que l’on fait figurer dans le business plan. Il suit les flux de trésorerie ou cash flow de l’entreprise, mois par mois, et se divise en deux colonnes :
Les encaissements, c’est-à-dire les entrées d’argent de l’entreprise ou recettes ;
Les décaissements, c’est-à-dire les sorties d’argent de l’entreprise ou dépenses.
💡 Sachez qu’il n’y a pas de différences majeures entre le budget prévisionnel de trésorerie et le plan de trésorerie. Ce sont les mêmes documents comptables à peu de choses près.
En théorie, ce n’est pas plus compliqué qu’un budget familial !
Rappelons que la partie financement du business plan comprend plusieurs parties indépendantes :
le compte de résultat prévisionnel à partir de vos prévisions financières;
le bilan prévisionnel qui donne une image du patrimoine de l’entreprise ;
le plan de trésorerie.
Une gestion de trésorerie rigoureuse est indispensable à la bonne santé financière de l’entreprise. Le budget de trésorerie permet de suivre l’équilibre entre les entrées d’argent et les sorties d’argent de l’entreprise au fil des mois.
Grâce à un plan de trésorerie, l’entrepreneur peut s’assurer qu’il possède toujours un solde de trésorerie positif. Il est sûr qu’il a suffisamment de liquidités dans ses caisses pour payer ses dépenses en attendant que l’argent rentre. Il affiche ainsi une bonne solvabilité aux yeux des tiers.
L’autre objectif du prévisionnel de trésorerie est de permettre à l’entreprise de planifier ses investissements futurs. Pour projeter des investissements, l’entreprise doit dégager une trésorerie suffisante tous les mois et essayer de limiter ses dépenses pour maximiser sa rentabilité. C’est donc un outil de gestion efficace pour piloter l’entreprise. Vous déterminez ainsi votre capacité d’autofinancement, une donnée utile pour investir.
Le plan de trésorerie ne sert pas à connaître le résultat ou la rentabilité. Vous devez donc mettre les dépenses et les recettes au moment où elles doivent être payées ou encaissées.
Exemple : vous imaginez avoir des clients sur 6 mois avec paiement d’un acompte à la signature du devis et le solde en fin de mission ? Dans le tableau de trésorerie, vous entrez l’acompte au mois 1 et le solde au mois 6 (voire au mois 7 s’il le client dispose de 30 jours pour régler la facture…).
👉 Les entrées d’argent devant figurer dans le plan de trésorerie sont :
Le chiffre d’affaires encaissé ;
Les apports en capital (apport personnel ou levée de fonds);
Les apports en compte courant d’associés ;
Les emprunts bancaires ;
Les éventuelles aides et subventions ;
Les remboursements des crédits de TVA.
Évaluer le chiffre d’affaires prévisionnel est une des données les plus difficiles à évaluer. Dans le cadre du business plan, votre étude de marché sert à identifier le chiffre d’affaires prévisible.
👉 L’entreprise doit intégrer toutes les sorties d’argent :
Les immobilisations (investissements) ;
Les factures des fournisseurs ;
Les charges récurrentes (loyer, électricité, assurance, etc.) ;
Les salaires et les cotisations sociales ;
Les impôts et taxes (TVA, impôt sur les sociétés, etc.) ;
Les dettes financières (le paiement des échéances d’emprunt) ;
Les autres frais : paiement des dividendes, remboursement d’apports en compte courant, etc.
Recensez bien toutes les dépenses importantes de votre entreprise. N’hésitez pas à élaborer plusieurs scénarios et à vous montrer conservateur sur vos hypothèses pour ne pas vous retrouver pris au dépourvu.
Bon à savoir
Le plan de trésorerie est le seul document financier de votre business plan en TTC (toutes taxes comprises) ! Si vous êtes soumis à la TVA, vous versez des acomptes périodiques mais encaissez la TVA de vos clients.
Une fois que vous aurez listé tous vos encaissements et décaissements, vous pourrez calculer votre trésorerie nette.
La trésorerie nette se calcule grâce à deux notions de comptabilité essentielles :
Le besoin en fonds de roulement (BFR), c’est-à-dire l’argent dont l’entreprise a besoin à court terme pour tourner en attendant que les clients la payent. Il se calcule ainsi : stocks + créances clients — dettes fournisseurs ;
Le fonds de roulement (FR), c’est-à-dire l’argent disponible pour financer les dépenses de l’entreprise à moyen ou long terme. Il se calcule ainsi : ressources stables — emplois durables.
En clair, la trésorerie nette s’obtient grâce au calcul suivant :
➡️ Trésorerie nette = fonds de roulement — besoin en fonds de roulement
🙌 Pour avoir une situation de trésorerie saine, l’entreprise doit essayer de conserver une trésorerie nette positive. Cela signifie que l’entreprise peut faire face à ses engagements financiers et qu’elle n’aura pas de mal à payer une dette imprévue. Grâce à ses excédents de trésorerie, l’entreprise peut aussi investir dans son développement.
😐 Si la trésorerie nette est nulle, votre entreprise est juste à l’équilibre. À terme, ce n’est pas une situation viable car elle risque de se trouver en difficulté de paiement au moindre problème financier.
⚠️ Si la trésorerie nette est négative, votre entreprise n’a pas assez d’argent pour se financer. Le manque de trésorerie est une des causes principales des faillites des jeunes entreprises. Mais jeune entreprise ou pas, manquer de trésorerie n’est jamais bon signe !
Vous avez deux solutions pour remédier à cette situation :
Réduire votre besoin en fonds de roulement ;
Augmenter votre fonds de roulement.
Plus concrètement, vous pouvez jouer sur ces deux leviers de plusieurs façons :
Négocier des délais de paiement plus courts avec vos clients ;
Négocier des délais de paiement plus longs avec vos fournisseurs ;
Réduire vos stocks ;
Accroître vos fonds propres ;
Solliciter des financements à court terme, etc.
Pour estimer vos besoins en trésorerie de façon la plus réaliste possible, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs éléments en fonction de votre entreprise :
L’éventuelle saisonnalité de votre activité ;
Les délais de paiement de vos clients et fournisseurs ;
Une possible hausse des ventes (qui nécessite plus d’achats, donc plus de trésorerie) ;
Une variation du coût des matières premières ;
Une marge d’erreur dans l’évaluation des mouvements de trésorerie : n’hésitez pas à vous entourer de professionnels (experts-comptables…) pour évaluer correctement votre besoin en trésorerie ;
Les impayés ou les retards de paiement ;
Les aléas et dépenses imprévues : prévoyez toujours un peu plus « au cas où »…
Personne n’est devin : il est difficile de prédire exactement votre situation de trésorerie. Estimer vos besoins au lancement n’est pas toujours facile, notamment pour les dépenses de communication et de publicité. C’est pourquoi vous devez mettre à jour régulièrement les estimations de votre plan de trésorerie initial.
Comment faire varier une trésorerie prévisionnelle insuffisante ? Plusieurs conseils permettent d’améliorer la situation : par exemple, réévaluer vos besoins en personnel pour retarder l’embauche d’un collaborateur de quelques mois.
Nous vous avons préparé un modèle de tableau de trésorerie pour que vous puissiez voir à quoi ressemble ce document.
Vous pouvez établir votre plan de trésorerie sur Excel ou bien, plus simplement, sur notre application. Notre outil dédié vous aide à chaque étape pour remplir facilement votre plan de trésorerie. De la même manière, vous pouvez réaliser le bilan prévisionnel sur excel ou sur notre outil, ainsi que tous les autres documents de financement du business plan.
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