Le financement d'une entreprise : les solutions
En résumé
L’apport personnel permet de financer entièrement ou partiellement les frais liés au lancement de votre activité.
Pour obtenir un crédit bancaire, il doit correspondre à 30 % du coût total de votre projet, en moyenne.
Son objectif premier est de rassurer vos prêteurs. Lorsqu’il est intégré au capital social, il constitue également une garantie pour l’ensemble de vos créanciers professionnels.
Certains dispositifs d’aide peuvent venir renforcer l’apport personnel de votre entreprise. C’est notamment le cas des prêts d’honneur, qui permettent par ailleurs un effet de levier important. Ainsi, vous pourrez emprunter des sommes plus élevées auprès des banques.
L’apport personnel représente les capitaux que vous apportez vous-même pour financer votre projet professionnel. Souvent, vous complétez ensuite l’enveloppe budgétaire nécessaire à sa mise en œuvre par des financements externes, tels qu’un crédit bancaire.
💡Cet apport vous permet de régler certaines dépenses liées au lancement de votre activité, telles que :
Les frais de création d’entreprise ;
Les publicités obligatoires ;
La constitution du stock de départ ;
L’achat ou la location de vos locaux ;
L’acquisition de votre matériel professionnel.
Effectuer un apport à la création de votre entreprise peut aussi servir à la couverture de votre besoin en fonds de roulement (BFR). En d’autres termes, il finance le décalage entre le règlement de vos factures et la réception des premiers paiements de vos clients.
Bon à savoir
Votre apport est affecté, en partie ou en totalité, au capital social de votre entreprise. Selon le statut juridique choisi, un capital minimum peut d’ailleurs être imposé. Par exemple, il est de 37 000 € si vous souhaitez créer une société anonyme (SA).
Dans le cadre d’une entreprise individuelle, vos patrimoines personnels et professionnels ne font qu’un. Ainsi, ces structures n’impliquent pas la dotation d’un capital social.
Aucune véritable règle n’existe quant au montant minimal de l’apport à la création d’une entreprise. Dans l’absolu, vous êtes seulement contraint par le capital social minimum propre au statut juridique choisi. Cependant, vous devrez rassembler des fonds suffisants pour financer le lancement de votre activité.
Vous devrez donc probablement demander un prêt professionnel auprès d’une banque. Ces structures exigent alors que vous régliez une partie du coût de votre projet avec vos fonds propres. Ainsi, un apport personnel de 30 % est généralement attendu.
Bon à savoir
Dans le cadre d’une reprise d’entreprise, la participation exigée peut parfois être moins importante. Ainsi, financer 20 % du coût de votre projet avec vos fonds personnels est généralement suffisant.
Le montant minimal de votre apport dépend donc du coût total des investissements que vous avez à réaliser. Vous devez le calculer en établissant un business plan, que vous pourrez soumettre à vos prêteurs potentiels.
👉 Il doit inclure un prévisionnel financier, qui doit lui-même comprendre un budget de trésorerie. Ce document présente l’ensemble des investissements que vous devrez effectuer. En détaillant vos recettes et vos dépenses prévisionnelles, il permet aussi d’évaluer votre BFR. Ainsi, il mesure le montant total de votre besoin de liquidités.
Bon à savoir
Prévoyez une marge d’erreur lorsque vous réalisez votre business plan. La formulation d’hypothèses trop optimistes pourrait vous conduire à emprunter une somme trop faible. En cas de contretemps, vous rencontreriez alors des difficultés à financer le lancement de votre entreprise.
Dans votre business plan, vous aurez précisé le montant de votre apport personnel. Il représente les capitaux que vous apportez vous-même, en complément des capitaux que vous empruntez.
Les banques exigent bien souvent la constitution d’un apport personnel pour vous accorder un crédit. Au-delà de ce caractère obligatoire, cette enveloppe peut procurer de réels bénéfices à votre société.
Effectuer un apport à la création de votre entreprise constitue une preuve importante de votre engagement personnel. Votre participation pécuniaire traduit une volonté de partager les risques liés au financement de votre nouvelle activité professionnelle.
👉Ainsi, vous aurez intérêt à ce que votre projet soit couronné de succès, afin d’obtenir un retour sur investissement. Vos objectifs sont alors les mêmes que ceux de la banque, qui sera grandement rassurée au moment de vous accorder les fonds sollicités.
Attention
Emprunter sans apport peut être compliqué.
Cette somme rassure par ailleurs vos créanciers quant à votre solidité financière.
Elle démontre votre capacité à vous construire une épargne. Une banque percevra ce signal de manière positive, en considérant que vous êtes un bon gestionnaire.
Si l’apport est intégré au capital social, il permet également de tranquilliser les autres créanciers de votre société. Pour certains statuts juridiques, votre responsabilité est limitée aux apports. Cela signifie qu’en cas d’impayés, vos fournisseurs ne pourront faire valoir leurs droits que sur le capital social. Ainsi, plus il est élevé, plus leurs garanties le sont aussi.
Votre apport de fonds propres diminue mécaniquement la somme que vous empruntez auprès d’acteurs externes. Or le crédit bancaire, comme la plupart des financements extérieurs, présente un coût élevé pour la société. Un apport personnel conséquent permet donc de réduire les charges liées au lancement de votre projet entrepreneurial.
Les apports effectués à votre société proviennent en priorité de vos ressources personnelles. Ainsi, il est préférable de se constituer une épargne suffisante en amont. Idéalement, vous devriez donc avoir planifié le lancement de votre projet de longue date, afin de rassembler les sommes nécessaires.💰
Bon à savoir
Vous possédez un plan d’épargne entreprise (PEE) ? Dans le cadre d’un projet de lancement d’une nouvelle activité, vous pouvez demander le déblocage anticipé des sommes qui y sont placées. Cette possibilité est également accordée à l’époux(se), au partenaire de Pacs et aux parents du créateur.
Former soi-même l’apport personnel de son entreprise n’est pas permis à tout le monde. En effet, son montant est parfois tellement important qu’il nécessiterait la constitution d’une épargne pendant de nombreuses années. Si vous ne souhaitez pas différer votre projet, des sources de financement alternatives existent cependant.
👉 Dans les faits, votre apport est souvent composé de plusieurs éléments. Les fonds propres du créateur sont ainsi renforcés par un ou plusieurs financements externes. On parle alors d’effet de levier, puisque ces sommes permettent ensuite de solliciter des crédits bancaires plus importants.
Attention
La réussite d’une entreprise est incertaine, d’autant plus lors de ses premiers mois d’activité. Vous devriez donc conserver une partie de votre épargne de côté, pour être en mesure de faire face à d’éventuels imprévus.
Pour constituer ou renforcer l’apport personnel de votre entreprise, plusieurs alternatives existent.
Cet organisme accorde des aides de France Travail à ses allocataires, lorsqu’ils souhaitent conduire un projet entrepreneurial. Si vous bénéficiez d’une indemnisation de sa part, deux solutions s’offrent à vous :
Le maintien de vos droits : vous continuez à percevoir vos prestations sociales pendant la phase de démarrage de votre activité. Lorsque vous commencez à encaisser des revenus, les versements de vos droits au chômage diminuent progressivement.
L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) : si vous optez pour ce dispositif, vous percevez 60 % de vos droits restants en deux versements égaux. Le premier intervient à la constitution de votre société. Le second paiement est programmé 6 mois plus tard.
👉 L’ARCE peut donc permettre de renforcer l’apport personnel de votre projet.
Bon à savoir
Lorsque vous mobilisez l’ARCE, vous perdez le statut de demandeur d’emploi. Le versement du solde de vos allocations est alors suspendu. Cependant, vous pourrez demander la reprise de votre indemnisation sous certaines conditions. C’est notamment le cas si vous cessez l’activité créée dans les trois ans suivant l’ouverture de vos droits.
Les prêt d’honneur sont des crédits à taux zéro, accordés sans garanties. Ils sont versés par des organismes spécialisés dans le soutien aux créateurs d’entreprise (Initiative France, Réseau Entreprendre, etc.).
L’octroi d’un tel financement est conditionné à la constitution d’un business plan détaillé. Vous devez également suivre une procédure d’obtention relativement longue.
💡Les critères pris en compte par ces réseaux d’accompagnement sont proches de ceux retenus par les banques. Ils étudient ainsi la viabilité économique de votre projet et votre capacité de remboursement.
Bon à savoir
En plus des sommes d’argent perçues, vous bénéficiez d’un accompagnement pendant la phase de lancement de votre projet.
Le prêt d’honneur est obligatoirement associé à un crédit traditionnel. Dans ce cadre, il exerce un effet de levier significatif.
Exemple
Initiative France estime que pour 1 € versé, les banques accordent en moyenne 9,50 € de financement complémentaire.
Le financement participatif consiste à faire appel à des particuliers pour obtenir des fonds, par l’intermédiaire de plateformes spécialisées.
💡Pour réussir votre campagne de crowdfunding, vous devez séduire votre audience. Pour cela, construisez une présentation attractive de votre projet, et des plus-values qu’il va apporter. Vous devez également être transparent quant à l’utilisation qui sera faite des sommes récoltées.
Diffusez largement votre campagne, afin d’atteindre un nombre d’investisseurs suffisant pour remplir votre objectif de financement. Pour cela, vous pouvez vous appuyer sur les réseaux sociaux, par exemple.
Les fonds obtenus prennent généralement la forme d’un prêt. Dans ce cas, vous fixez les conditions du remboursement en amont de votre campagne de crowdfunding. Si le projet suscite un réel enthousiasme auprès du public, vous pouvez aussi espérer recevoir des dons.
Bon à savoir
Une campagne de financement participatif peut permettre de susciter un engouement des consommateurs autour de votre offre. Les particuliers qui s’impliquent dans un tel projet deviennent souvent les premiers clients de l’entreprise créée.
Vous pouvez également solliciter l’aide d’un proche pour renforcer votre apport personnel. On parle alors de love money. Les sommes confiées peuvent prendre différentes formes :
Un don.
Un prêt.
Une prise de participation au capital de votre société.
Le prêt d’argent est la formule la plus souvent retenue. Si vous optez pour cette solution, formalisez ses conditions en établissant un contrat écrit signé par les deux parties. Vous limiterez ainsi les risques de conflit.
Bon à savoir
Un écrit est obligatoire pour un prêt entre particuliers dont le montant excède 1 500 €. Aux yeux de la loi, une reconnaissance de dette signée par l’emprunteur suffit.
💡Sachez également que le don de sommes d’argent au profit d’un enfant ou d’un petit-enfant peut bénéficier d’une exonération de droits de mutation. Elle est accordée dans la limite de 31 865 € tous les 15 ans.
Voir aussi