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Capacité d’autofinancement : définition et calcul

5 min. de lecture
Mis à jour le 20 Octobre 2022
Capacité d'autofinancement
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La capacité d’une entreprise à autofinancer son développement est un élément important pour sa stabilité et sa rentabilité. À quoi sert la capacité d’autofinancement (CAF) ? Comment la calculer ? On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la capacité d’autofinancement d’une entreprise.

Qu’est-ce que la capacité d’autofinancement ?

Définition de la capacité d’autofinancement

La capacité d’autofinancement désigne les ressources générées par l’activité de l’entreprise pour financer son développement. Autrement dit, la CAF correspond à la capacité de la société à créer de l’argent qu’elle pourra employer pour se financer.

La CAF peut être utilisée pour rembourser les dettes de l’entreprise, verser des dividendes ou réaliser des investissements.

Elle correspond à la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables. On reviendra en détail sur ce calcul par la suite 😉 !

La différence entre CAF et EBE

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est un solde intermédiaire de gestion. Il correspond aux ressources dégagées par l’entreprise grâce à son exploitation.

Mais l’EBE ne prend pas en compte certains éléments comme les dotations aux amortissements, la politique de financement de l’entreprise ou encore les produits et charges exceptionnels.

À la différence de l’EBE, la CAF intègre ces éléments. On peut d’ailleurs calculer la capacité d’autofinancement d’une entreprise à partir de l’excédent brut d’exploitation.

À quoi sert la capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement peut-être calculée au cours de la vie d’une entreprise mais aussi dès l’étape des prévisions financières du business plan aux côtés du compte de résultat prévisionnel ou du bilan prévisionnel.

C’est un indicateur indispensable pour mesurer la capacité d’une entreprise à générer des ressources pour financer son développement. Elle permet de s’assurer de la rentabilité d’une entreprise et d’évaluer sa bonne santé financière.

En clair, connaître sa CAF, c’est savoir si vous pouvez contracter un emprunt et le rembourser dans les délais sans mettre en péril votre entreprise. Connaître sa CAF, c’est aussi pouvoir estimer le montant des dividendes que vous pourrez verser aux actionnaires ou associés.

Comment utiliser sa capacité d’autofinancement ?

La capacité d’autofinancement sert généralement dans 4 situations.

# 1 Rembourser ses dettes

Les entreprises utilisent souvent leur capacité d’autofinancement pour rembourser les intérêts d’un emprunt bancaire ou les différentes dettes contractées envers leurs fournisseurs, l’État, l’URSSAF, etc.

# 2 Investir sans l’aide de la banque

La CAF peut aussi être utilisée pour réinvestir directement les profits générés dans de nouveaux investissements (machines, locaux…) sans passer par les banques. En clair, elle donne à l’entreprise une plus grande indépendance financière.

Au-delà de la question de l’indépendance financière, le financement d’une entreprise par des moyens extérieurs peut coûter cher (intérêts bancaires, etc.). Se servir de la CAF plutôt que de contracter un nouveau prêt permet de faire des économies.

# 3 Distribuer des dividendes

La capacité d’autofinancement doit aussi profiter aux associés ou aux actionnaires de l’entreprise. Elle autorise l’entreprise à leur distribuer des dividendes. Calculer le montant de la CAF permet d’évaluer le montant des dividendes distribuables.

# 4 Rassurer les tiers

Enfin, la capacité d’autofinancement d’une entreprise permet de rassurer ses partenaires financiers et notamment les banques et investisseurs potentiels si elle est élevée. Grâce à une CAF élevée, vous pourrez obtenir plus facilement un prêt.

Aux yeux des tiers, c’est un élément permettant de s’assurer de la bonne santé financière de l’entreprise.

Comment calculer sa capacité d’autofinancement ?

Il existe 2 méthodes pour calculer la capacité d’autofinancement d’une entreprise :

  • À partir de l’excédent brut d’exploitation (méthode soustractive) ;

  • À partir du résultat net (méthode additive).

1re méthode : le calcul de la capacité d’autofinancement à partir de l’excédent brut d’exploitation

➡️ CAF = EBE + produits encaissables — charges décaissables

Revenons en détail sur la définition des produits encaissables et des charges décaissables.

Les produits encaissables sont les produits encaissés ou les produits à encaisser qui génèrent de l’argent.

Exemples : les ventes de produits, prestations de services ou marchandises, les produits financiers, les produits exceptionnels…

Les charges décaissables correspondent aux charges décaissées ou à décaisser qui représentent une sortie d’argent.

Exemples : les intérêts bancaires, les intérêts des comptes courants d’associés, les pénalités et amendes…

2e méthode : le calcul de la capacité d’autofinancement à partir du résultat net de l’entreprise

Dans ce cas, on effectue le calcul suivant :

➡️ CAF = résultat net comptable de l’exercice + charges calculées — produits calculés + valeur nette comptable d’éléments d’actifs cédés — produits de cession des éléments d’actifs.

Détaillons les éléments à connaître pour effectuer ce calcul.

Les produits calculés correspondent aux produits non-encaissables. Autrement dit, ils ne donnent pas lieu à une rentrée d’argent mais ils ont quand même un impact sur le résultat de l’entreprise.

Exemples : les reprises sur amortissements, les quotes-parts des subventions d’investissement…

Les charges calculées sont les charges non-décaissables. Ces dernières ne donnent pas lieu à une sortie d’argent mais elles ont un impact sur le résultat de l’entreprise.

Exemples : les dotations aux amortissements, les dotations aux provisions…

☝️ Faites appel à un expert-comptable

Si ces notions vous semblent trop complexes, n’hésitez pas à vous faire conseiller par un expert-comptable ou à demander de l’aide auprès de nos coachs.

Comment interpréter la capacité d’autofinancement ?

La CAF minimale

Il est difficile de définir une CAF minimale pour toutes les entreprises car cette dernière varie beaucoup en fonction de l’activité de l’entreprise, de son stade de développement, du contexte économique, etc.

En moyenne, on estime cependant que :

  • La CAF doit représenter au moins 5 % de son chiffre d’affaires si l’entreprise est soumise à l’impôt sur les sociétés ;

  • Elle doit représenter au moins 15 % de son chiffre d’affaires si l’entreprise est soumise à l’impôt sur le revenu.

La CAF positive

Lorsque la capacité d’autofinancement est positive, c’est la meilleure des situations.

Une CAF positive signifie que l’entreprise génère des bénéfices d’exploitation. Dans ce cas, elle peut les utiliser pour financer son développement, emprunter, investir, payer des dividendes, etc.

L’entreprise a toujours intérêt à améliorer sa capacité d’autofinancement. C’est en effet un indicateur qui pèse dans la relation avec les banques. Avoir une CAF élevée donne à l’entreprise un pouvoir de négociation plus grand. Le risque pour le banquier est plus faible : il est donc plus enclin à prêter de l’argent à l’entreprise dans des conditions avantageuses pour elle.

Mais au-delà de la relation avec la banque, la CAF permet à l’entreprise d’afficher une certaine sérénité et une sécurité. Elle sait qu’elle pourra plus facilement faire face en cas de coups durs.

La CAF négative

Si la capacité d’autofinancement est négative, la situation de l’entreprise est plus délicate.

Concrètement, cela signifie que l’entreprise ne génère pas assez de ressources pour financer son développement. Elle doit donc faire appel à des ressources externes comme l’emprunt, les apports en capital des associés, etc. C’est souvent le cas en début d’activité lorsque l’entreprise est encore au début de son développement.

Que faire en cas de CAF négative ? Il faut tout simplement essayer d’améliorer sa CAF.

👉 2 possibilités s’offrent à vous :

  • Augmenter les produits encaissables : pour cela, il n’y a pas de secret : il faut augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise. Par exemple, vous pouvez relever le prix de vente de vos produits/services, fidéliser les clients pour qu’ils achètent plus, lancer un nouveau produit, etc. ;

  • Baisser les charges décaissables : dans ce cas, vous devez diminuer les charges fixes de l’entreprise. Par exemple : baisser les charges financières, les charges de personnel, acheter des matières premières moins onéreuses, etc.

Les ratios en relation avec la capacité d’autofinancement

Connaître sa capacité d’autofinancement permet aussi de calculer d’autres ratios qui peuvent être intéressants pour apprécier la rentabilité de l’entreprise.

👉 Voici 2 exemples de ratios calculés à partir de la CAF :

  • Le ratio dettes financières/CAF :

Ce ratio est souvent utilisé par les banques pour connaître la capacité de remboursement d’une entreprise. En général, les banques préfèrent lorsque ce ratio ne dépasse pas 2 ou 3.

Par exemple : si la société est endettée à hauteur de 100 000 € et que sa CAF est de 50 000 €, le ratio est de 2. Il faudra donc 2 ans à l’entreprise pour rembourser ses dettes.

  • Le ratio CAF/chiffre d’affaires :

Ce ratio permet de connaître le montant des ressources internes créées par l’entreprise pour assurer son financement. Autrement dit, il s’agit de la capacité d’une entreprise à dégager des ressources pour s’autofinancer.

Par exemple : si le ratio est de 10 %, cela signifie que sur 1 000 € de chiffre d’affaires, 100 € peuvent être utilisés pour financer le développement de l’entreprise.

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La CAF est un indicateur révélateur de la rentabilité de l’entreprise mais aussi de sa liberté d’action financière.

Article mis en ligne le 20 Octobre 2022