Étude de marché du courtage en France

Les chiffres clés du marché de l’assurance

34 065

entreprises dans le secteur en 2020

14,9 milliards d’€

chiffre d’affaires total du secteur en 2021

37 340

nombre de courtiers en France

779

suppressions et radiations enregistrées en 2020

2 500 €

tarif moyen d’un courtier en assurance

2 à 6 employés

pour un cabinet de courtage

Dans cet article

courtier et agent d''assurance

Code APE / NAF du courtage : 66.22Z

Le code APE (Activité Principale Exercée) ou NAF (Nomenclature d'Activités Française) pour les courtiers en assurance est le 66.22Z - Activités des agents et courtiers d'assurances.

Il est attribué par l’INSEE et concerne toutes les activités de courtage en assurance, incluant les agents d'assurances, les courtiers en assurances et les autres intermédiaires en assurance.

D’autres codes NAF peuvent être déclarés pour cette profession :

  • 66.19B : Autres activités auxiliaires de services financiers, hors assurance et caisses de retraite

  • 66.29Z : Autres activités auxiliaires d'assurances et de caisses de retraite

  • 66.21Z : Évaluation des risques et dommages

  • 64.92Z : Autre distribution de crédit

L’activité du courtage et de l’assurance

L’organisation de la profession 

Le secteur du courtage en assurance en France est structuré autour :

  • des courtiers : ils sont liés avec les compagnies d'assurance de leur choix et recherchent parmi les contrats ceux qui sont les plus performants et les mieux adaptés aux besoins de leurs clients. Ils en assurent la souscription et la gestion en échange de commissions versées par l'assureur (ils engagent leur responsabilité civile professionnelle).

  • des agents généraux d’assurance : ils exercent leur activité dans le cadre d'un mandat exclusif délivré par une ou plusieurs compagnies d'assurance (celles-ci répondent vis-à-vis des clients des fautes qu'il pourrait commettre dans l'exercice de son mandat).

En France, le secteur du courtage en assurance compte environ 37 340 courtiers. Près de 90 % d'entre eux sont constitués de très petites entreprises (TPE) employant moins de 11 salariés. Le secteur est fortement concentré dans trois régions :

  1. l'Île-de-France ;

  2. l'Auvergne-Rhône-Alpes ;

  3. la Nouvelle-Aquitaine.

Ces trois régions regroupent à elles seules 43 % des courtiers.

Les fournisseurs et partenariats  

Les courtiers en assurance collaborent avec un large éventail de compagnies d'assurance afin de proposer des solutions sur mesure à leurs clients. On retrouve notamment :

  • AXA

  • Allianz

  • Malakoff

  • Generali

  • Covéa (groupe d’assurance mutualiste qui regroupe des marques comme MAAF, MMA, GMF)

Ces collaborations permettent aux courtiers de négocier les meilleures conditions pour leurs clients, que ce soit en termes de couverture, de tarifs ou de services.

Les syndicats

La profession s’organise autour de la Fédération Française de l'Assurance (FFA), du Syndicat des Courtiers d'Assurances (SCA) et du Syndicat des Courtiers d'Assurances (SYCRA). Ces syndicats permettent de défendre les intérêts de la profession auprès des pouvoirs publics, de négocier des accords et des conventions et d'informer les courtiers sur les évolutions de la réglementation du marché.

Le marché du courtage en assurance 

Le contexte du marché 

Bien qu'ils évoluent sur un marché porteur, les courtiers et les agents d'assurance doivent constamment s'adapter à un secteur en profonde mutation :

  • évolutions réglementaires : la volonté d'instaurer plus de transparence dans les rapports entre professionnels et assurés (informations sur les liens financiers du professionnel vis-à-vis des compagnies d'assurance…) entraîne une véritable inflation réglementaire qui durcit les conditions d'exercice de la profession.

  • concurrence accrue : outre les réseaux traditionnels qui tendent à se concentrer (compagnies d'assurance, banques, mutuelles), on assiste depuis plusieurs années à l'arrivée des acteurs de l'assurtech qui misent sur le digital pour proposer des services innovants. Les pressions tarifaires, qui résultent de cette concurrence exacerbée, pèsent sur la rentabilité des petites structures du secteur.

  • digitalisation de l'assurance : elle offre aux assureurs des possibilités nouvelles pour collecter et analyser les données de leur client (big data), proposer des offres sur-mesure et traiter plus rapidement les demandes de leurs clients. Les professionnels du secteur sont toutefois contraints de consentir des investissements importants pour digitaliser leur activité.

Évolution du nombre de courtiers en assurance  

Le nombre de courtiers en assurance en France a connu une évolution notable ces dernières années. La crise sanitaire a impacté l’économie, mais le marché se reconsolide depuis 2021. Selon le dernier rapport de l’Orias, le nombre de courtiers en assurance a augmenté de 3 % par rapport à 2019.

Évolution des suppressions et radiations 

En 2020, l'Orias a enregistré 779 suppressions et radiations dans la catégorie des courtiers en assurance (COA). Plusieurs raisons expliquent ces chiffres :

  • 54 % des radiations étaient dues à l’arrêt total ou partiel d’activité ;

  • 23 % des courtiers ont été radiés du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ;

  • 10 % n’ont pas présenté leur attestation de responsabilité civile professionnelle.

En plus de cela s'ajoutent 1004 suppressions suite à une absence de renouvellement d'inscription annuelle auprès de l’Orias.

Les courtiers en assurance doivent faire face à plusieurs défis en matière de conformité réglementaire et de maintien de la capacité professionnelle.

Évolution du chiffre d’affaires des courtiers en assurance 

Le chiffre d’affaires des courtiers en assurance est marqué par de forts contrastes en fonction de la taille des structures. Les petits cabinets de courtage peinent souvent à dépasser les 200 000 € de chiffre d'affaires annuel alors que les grands groupes dominent largement le marché avec des chiffres d’affaires atteignant plusieurs millions d’euros.

L’environnement réglementaire 

Le secteur du courtage en assurance est fortement influencé par les évolutions réglementaires. L'entrée en vigueur de la Directive sur la Distribution d'Assurance (DDA) et des futurs décrets impose une régulation stricte des courtiers. La loi du 1er avril 2022 a introduit l'obligation pour tous les courtiers de s'immatriculer à l'ORIAS et d'adhérer à une association professionnelle agréée par l'ACPR.

Les professionnels du secteur doivent également disposer de différents niveaux de capacité professionnelle. Le 1er niveau consiste à justifier d’une expérience d'un an et d’un stage de 150 heures minimum.

Ces réglementations visent à garantir la compétence et la conformité des courtiers, mais elles imposent également des contraintes significatives sur leur activité.

L’offre du secteur du courtage en assurance

Plusieurs acteurs se côtoient sur le marché des assurances. Les courtiers entrent en concurrence avec les bancassureurs, les assurtechs, les courtiers de proximité et les salariés des mutuelles et des institutions de prévoyance.

Les courtiers en ligne 

Les courtiers en ligne représentent une part croissante du marché : 42 % des 224 assurtechs françaises appartiennent à cette catégorie. En 2021, le nombre de courtiers en ligne a augmenté de 10 % par rapport à 2020, ajoutant 46 nouvelles startups au secteur.

Les courtiers en ligne ont l’avantage d’offrir des services rapides et accessibles via des plateformes digitales. Toutefois, ils doivent faire face à une forte concurrence et constamment innover pour maintenir leur position.

Les grands cabinets de courtage 

Les grands cabinets de courtage, tels que Willis Towers Watson (WTW) France, Marsh France et Aon France, dominent le marché. Ils interviennent principalement sur le marché de l'assurance dommages, représentant 18 % des primes, et sur l'assurance de personnes, avec une part de marché de 13 %. Leur implantation géographique est souvent mondiale, avec une forte présence en France.

Ces cabinets bénéficient d'une réputation solide avec des ressources importantes, mais peuvent être perçus comme moins flexibles que les petites structures.

Les courtiers grossistes 

Les courtiers grossistes, tels qu'April, Henner ou Entoria, jouent un rôle clé en fournissant des produits d'assurance à d'autres courtiers. Ils se positionnent sur plusieurs niches de marché et permettent une diversification des offres. Certains courtiers spécialisés se concentrent sur des segments spécifiques du marché comme l’assurance vie ou l’épargne retraite. Leur spécialisation leur permet d'offrir des produits adaptés aux besoins de niche, bien que leur part de marché soit limitée par leur focus sur des segments restreints.

Les courtiers traditionnels

En plus des courtiers traditionnels, le marché comprend également des réseaux de bancassurance, des courtiers de proximité, et des salariés des mutuelles et des institutions de prévoyance. Les bancassureurs représentent une menace pour 64 % des courtiers à cause de leur capacité à intégrer des offres d'assurance dans leurs services bancaires.

Les mutuelles et institutions de prévoyance, avec leurs réseaux salariés, sont perçues comme une concurrence par 17 % des courtiers.

L’étude de la demande

Besoins et attentes des clients 

Les consommateurs de produits d'assurance ont des attentes variées en fonction de leur profil et leur situation personnelle. Les particuliers recherchent principalement :

  • assurances habitation ;

  • assurances automobile ;

  • assurance santé et assurance vie.

Les entreprises ont besoin de couvertures spécifiques comme :

  • l'assurance responsabilité civile professionnelle ;

  • l'assurance des biens ;

  • l'assurance santé collective pour leurs employés.

Les consommateurs s'attendent à des produits d'assurance personnalisés et à des tarifs compétitifs. Ils privilégient également les services de courtage avec une assistance complète et une gestion simplifiée des sinistres.

Comportements de la clientèle

Face à la hausse des prix, 80 % des clients français de la banque et de l’assurance envisagent de modifier leurs habitudes de consommation. Plus de 70 % des consommateurs attendent des réductions tarifaires de la part de leur assureur, et 32 % souhaiteraient être récompensés pour leur fidélité par des avantages tarifaires (« cash back » ou remboursement partiel de leur cotisation).

Les Français sont plus enclins à changer de fournisseur d’assurance (29 %) que d’établissement bancaire (20 %). De plus, 38 % des clients seraient prêts à regrouper leurs contrats de banque et d’assurances pour réaliser des économies, principalement auprès de leur banque.

Les avis en ligne sont également déterminants dans la décision d’achat. En effet, 92 % des consommateurs consultent les avis en ligne avant de réaliser un achat, et 51 % ont déjà annulé un achat à cause de commentaires défavorables. Les courtiers en assurance doivent donc s’assurer de maintenir une réputation en ligne irréprochable afin d’attirer et de fidéliser leurs clients.

Montant des prestations 

Dans le secteur du courtage en assurance, les clients dépensent généralement entre 500 € et 2 000 € par an en primes. Ces montants varient selon le type d’assurance choisie, les limites de couverture et les évaluations individuelles des risques.

Selon une étude de l’industrie, la durée moyenne pendant laquelle un client reste avec un courtier en assurance se situe entre 3 et 10 ans.

L’analyse des canaux d'acquisition

La vente en face à face 

La vente en face à face reste le principal canal de distribution pour les courtiers en assurance. Environ 91 % des courtiers pratiquent cette méthode qui permet de bâtir une relation de confiance avec les clients grâce à un contact direct et personnalisé.

Ce type de vente est particulièrement adapté pour l’assurance emprunteur, la prévoyance ou la santé qui nécessitent des explications détaillées et un accompagnement personnalisé.

La vente par téléphone

Les ventes par téléphone représentent 26 % de l'activité des courtiers. Les clients peuvent ainsi obtenir rapidement des informations des offres personnalisées, tout en bénéficiant de l'assistance d'un conseiller par téléphone si nécessaire. Les courtiers utilisent de plus en plus cette méthode.

La vente en ligne 

La vente en ligne ne représente que 14 % de l'activité des courtiers. Seulement 11 % des clients utilisent des comparateurs en ligne. Ce canal est plus prisé par les jeunes (de 18 à 35 ans) qui préfèrent la simplicité et l’efficacité des outils digitaux. Cependant, la complexité de certains produits d’assurance limite l’usage des services en ligne.

Les tendances du secteur du courtage en assurance

Les grandes tendances 

Le secteur du courtage en assurance est marqué par le durcissement de la réglementation et la transition digitale. La digitalisation permet aux courtiers d'offrir des services plus flexibles et adaptés aux besoins changeants des consommateurs, qui souhaitent des options de résiliation mensuelle et des assurances plus complètes.

Les courtiers collaborent désormais avec des grossistes afin de proposer une gamme plus étendue de produits, notamment dans les secteurs porteurs de l’assurance santé et de l’IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers).

Les nouvelles réglementations, comme la réforme de la Protection Sociale Complémentaire des fonctionnaires, ouvrent également des opportunités de diversification. Le passage d'un modèle individuel à un modèle collectif permet aux courtiers de valoriser leur rôle dans les segments des fonctions publiques territoriale et hospitalière.

Les perspectives du secteur 

L’inflation et les nouvelles attentes des consommateurs façonnent le marché du courtage. Le secteur évolue vers des services à valeur ajoutée et une utilisation accrue du digital.

De plus en plus d'assureurs introduisent des services à valeur ajoutée non liés à l'assurance, tels que des services de réparation, d'achat, de sécurité et de planification antisinistre. Par exemple, AXA propose des services pour atténuer les risques environnementaux en Europe, tandis que certains assureurs collaborent avec Ondo pour lancer des services de prévention des sinistres liés aux fuites d'eau. Ces initiatives visent à compenser le déclin des primes et à offrir plus de valeur aux clients.

En termes de dépenses technologiques, les assureurs prévoient une augmentation modeste de 2 % par an jusqu'en 2023. Les investissements se concentreront sur l'automatisation intelligente, la robotique, et les outils de développement d'applications pour réduire les coûts opérationnels et améliorer l'expérience utilisateur. Les courtiers doivent donc intégrer ces technologies pour rester compétitifs et répondre aux attentes croissantes des consommateurs pour des services rapides et efficaces.

Conclusion  

Le marché du courtage en assurance en France se distingue par une forte concentration d'entreprises de petite taille : 90 % des courtiers emploient moins de 11 salariés. En 2020, on comptait 34 065 entreprises dans ce secteur, générant un chiffre d'affaires total de 14,882 milliards d'euros en 2021.

L'évolution récente du marché montre une augmentation de 3 % du nombre de courtiers en assurance depuis 2019, et ce malgré les perturbations économiques causées par la crise sanitaire et l’inflation. Cependant, le secteur a enregistré 779 suppressions et radiations en 2020, principalement dues à des arrêts d'activité et des non-renouvellements d'inscription.

Les courtiers doivent également s’adapter à de nouvelles contraintes réglementaires (DDA et loi du 1er avril 2022) visant à renforcer la transparence et la protection des consommateurs.

La digitalisation est un autre facteur clé du secteur. Même si seulement 14 % des courtiers utilisent actuellement la vente en ligne, la tendance est à la hausse, notamment parmi les jeunes consommateurs.

Au-delà des défis, le marché du courtage présente des opportunités intéressantes. Les courtiers doivent investir dans la digitalisation et se conformer à des régulations de plus en plus strictes pour maintenir leur position. La capacité à offrir des services personnalisés et innovants sera déterminante pour répondre aux attentes des consommateurs et assurer la pérennité du secteur.

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