Étude de marché de l’impression 3D

Les chiffres clés du marché de l’impression 3D

600-800 millions d’€

estimation du marché français

703 milliards de dollars

estimé d’ici 2030

20 000 à 50 000 €

prix moyen d’une imprimante 3D professionnelle

+26,3 %

augmentation annuelle de dépôt de brevets

3,9 %

des brevets sont déposés par la France

22,6 %

taux de croissance annuel jusqu’à 2029

Dans cet article

impression 3D

Quel code APE/NAF pour de l’impression 3D ?

Créer une activité d’impression 3D nécessite d’avoir un code APE ou code NAF.

Pour cela, vous immatriculez votre entreprise auprès de l’INSEE (via le guichet unique), qui vous attribue un code :

  • Il s’agit généralement du code APE 18.12Z - Autre imprimerie (labeur).

Il existe plus de 6 600 entreprises avec ce code APE/NAF, dont la majorité sont des entreprises d’impression traditionnelle (magazines, papiers, sérigraphie, textile, etc.).

  • Il est possible d’opter pour le code APE 28.99A -  Fabrication de machines d'imprimerie, si votre entreprise produit et fabrique des imprimantes 3D.

L’activité de l’impression 3D 

Les différentes entreprises de l’impression 3D

Il y a 3 sortes d’activité sur le marché de l’impression 3D (ou fabrication additive) :

  • Les fabricants d’imprimantes 3D : quelques entreprises leaders comme Stratasys (Israël) et 3D Systems Corporation (Etats-Unis) ou Proadways (France).

  • Les éditeurs de logiciels de Conception Assistée par Ordinateur (CAO) qui permettent de modéliser et de concevoir des objets.

Blender, Fusion 3D ou SolidWork… Il existe des logiciels gratuits, open source ou propriétaires.

  • Les imprimeurs 3D prestataires de services : le marché est plus éclaté, entre le prototypage, l’impression, la formation, etc. Ils représentent la moitié du marché.

Comment s’organise le marché de l’impression 3D ? 

Le marché de l’impression 3D est concentré autour de grands acteurs (notamment 3D Systems, General Electric ou Stratasys) qui possèdent des brevets technologiques et les fonds nécessaires pour ce type d’investissement.

Le coût des imprimantes et l’évolution de la technologie en font un marché avec de fortes barrières à l’entrée pour les petites entreprises.

Le marché s’organise principalement autour de la fabrication et du prototypage. Il est dominé par le prototypage (50 à 60 %). 5 sociétés se partageaient 25 % des parts de marché de l’industrie de l'impression 3D industrielle en 2023.

Les entreprises d’impression 3D travaillent principalement avec les secteurs de l'aérospatial, la défense et la santé.

Bon à savoir

Stratasys a été un pionnier de l’impression 3D en développant la technologie de dépôt de fil fondu (FDM). 3D Systems est apparu sur le marché avec le procédé de frittage laser.

Les fournisseurs de l’impression 3D

Les entreprises d’impression 3D ne peuvent fonctionner sans leurs fournisseurs de matériaux : métaux, polymères (plastiques), filaments ou résines.

Les entreprises fournisseuses sont souvent dépositaires de brevets et proposent leurs innovations aux entreprises d’impression 3D, mais il existe des revendeurs et grossistes de consommables.

Les fournisseurs se spécialisent souvent dans une industrie, comme EOS, fournisseur spécialisé de systèmes d’imprimantes 3D et de production en série (métaux et matières plastiques).

Mais ils peuvent aussi innover pour un usage spécifique, comme avec l’imprimante 3D J850 Techstyle de la société Stratasys, destinée spécifiquement au marché du textile.

Voici quelques fournisseurs pour les entreprises d’impression 3D :

  • Grossiste 3D : imprimantes, consommables, pièces détachées, peinture, etc.

  • AddUp : fournisseurs français d’outils et d’impression 3D métallique.

  • Arrk : fabricant de moule et prototypage.

Les syndicats de l’impression 3D

La filière de l’impression 3D est peu structurée en syndicats. Cependant, France Additive est l’association de référence qui fédère des acteurs de la recherche, de l’industrie, de la supply chain ou encore du digital, autour de la fabrication additive. Ses objectifs sont notamment de :

  • Structurer l’écosystème ;

  • Échanger et diffuser les savoirs et les compétences ;

  • Promouvoir la filière auprès des pouvoirs publics ;

  • Fédérer un réseau.

À noter également, la signature de la “ Charte des bonnes pratiques dans le domaine de la fabrication additive et de l’impression 3D appliquées à l’art” en 2022, qui a un objectif pédagogique et qui sensibilise au respect de la propriété intellectuelle.

D’autre part, les conventions collectives de l’impression 3D appliquées, sont généralement :

  • La Convention collective Imprimerie de labeur et industries graphiques ;

  • La Convention collective Industries de la sérigraphie et des procédés d'impression numérique connexes.

Le marché de l’impression 3D 

Le contexte du marché de l’impression 3D 

Outre quelques fournisseurs leaders, le marché de l’impression 3D est assez fragmenté.

Les productions 3D restent marginales dans le paysage industriel français. Effectivement, certains critères limitent le développement et la rentabilité de l’impression 3D :

  • Les coûts marginaux et des consommables ;

  • Une vitesse d’impression et de production relativement lente ;

  • La taille limite des objets imprimés en 3D.

L’impression 3D se limite aujourd’hui à des petites séries, voire à l’impression de pièces uniques ou sur mesure, comme des prothèses médicales, des implants, des pièces très spécifiques pour l’industrie aérospatiale ou l’impression de prototypes.

Malgré tout, le marché international des technologies 3D était estimé à plus de 171 milliards de dollars en 2020 et pourrait atteindre 703 milliards de dollars en 2030. Cela résulte d’une forte demande, notamment aux Etats-Unis (mais pas uniquement).

Par exemple, depuis la pandémie, il y a une forte demande pour les fournitures médicales et une forte croissance du marché de l’impression 3D industrielle (sur les machines à plus de 100 000 $).

Les opportunités d’entreprises d’impression 3D 

Le marché de l’impression 3D offre de nombreuses opportunités, outre la vente de technologie, l’offre des entreprises se développe sur :

  • Le conseil et la formation en impression 3D aux autres entreprises et aux secteurs stratégiques ;

  • La fusion par faisceau d'électrons (EBM) pour une fabrication à haute précision avec des matériaux très résistants. Le marché pour ce type d’impression est estimé à 1,5 milliard de dollars en 2022.

  • Se spécialiser dans un secteur particulier de l’impression 3D.

Exemple : la startup Orthovoxel spécialisée dans l’impression 3D d’orthèses et prothèses orthopédiques.

  • Ouvrir une entreprise d’impression 3D en franchise et bénéficier d’un réseau de clients et fournisseurs établis.

Rejoindre une franchise requiert un coût à l’entrée plus important, mais permet à l’entrepreneur de s’insérer plus rapidement sur un marché.

Exemple

Pour rejoindre l’enseigne de magasins grossistes Atome3D, il faut un apport personnel de 35 000 €, un droit d’entrée de 15 000 € et un investissement global de 95 000 €.

Notez que la majorité des entreprises d’impression 3D est en Europe (52 %), mais la majeure partie du chiffre d’affaires est réalisé en Amérique du Nord, avec quasiment 34,5 % de part de marché en 2022.

Évolution du chiffre d’affaires des entreprises d’impression 3D

Le taux de croissance annuelle composé (TCAC) est estimé à 22,6 % au niveau mondial entre 2024 et 2029, ce qui fait de l’impression 3D un secteur extrêmement dynamique, avec un bon retour sur investissement (selon les verticales).

Depuis ces dernières années, la croissance du marché est autour de 10 % par an.

Aux Etats-Unis, le marché de l’impression 3D industrielle atteignait 20 milliards de dollars en 2023 et un taux de croissance annuel composé de quasiment 16 % de 2024 à 2032, grâce à de nouveaux business models, l’évolution de la technologie et le développement de l’internet des objets.

Notez que les marges vont de 50 à 90 % du coût du matériel utilisé, et se réduisent selon les coûts fixes (local, énergie, etc.) et la main d'œuvre.

L’environnement réglementaire de l’impression 3D

Si aucun diplôme n’est obligatoire pour faire de l’impression 3D, l’entrepreneur doit maîtriser des compétences techniques, technologiques, opérationnelles et de ventes.

Il existe des formations pour obtenir une certification en technologie de fabrication additive :

  • Les formations et workshops Prodways ou la formation qualifiante de l’IUT de Bordeaux.

  • Les diplômes en ingénierie et/ou design industriel, niveau Licence ou Master (exemple : filière Ingénierie du design industriel - IDI, de l'Université de Technologie de Compiègne).

Outre ces compétences, créer une entreprise dans le secteur nécessite de respecter la réglementation de l’impression 3D. Les imprimantes 3D doivent être aux normes européennes (sécurité, santé et respect de l’environnement) et avoir le marquage CE.

Faire de l’impression 3D implique de manier des équipements, du matériel et des consommables qui peuvent présenter des risques (exemple : des résines photopolymères pour l’imprimante), ainsi vous devez :

  • Vérifier l’entretien et le bon fonctionnement des équipements et de leurs composants ;

  • Utiliser des équipements conformes et respecter les règles de recyclage de déchets ;

  • Respecter la réglementation en matière d'équipement de protection individuelle (EPI).

Concernant l’impression 3D de dispositifs médicaux ou de matériel de défense, d’autres normes de sécurité s’appliquent (notamment sur la protection de données).

Enfin, pour réaliser des impressions 3D, vous devez souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC pro) qui couvre les dommages corporels, matériels ou non, causés à des tiers.

L’offre et les concurrents

Le marché de l’impression 3D se fragmente entre les grands groupes et leurs filiales (Stratasys, HP, Dassault, etc.), et de très nombreuses petites sociétés et startups innovantes. Chacune se positionne sur des verticales différentes.

Voici quelques entreprises d’impression 3D selon leur secteur :

Fournisseurs de matériel

Fournisseurs de logiciels

Fournisseurs d’imprimante

BASF


3DXtech


Stratasys 


Dupont

Autodesk


Dassault Systemes


Siemens


HP


3D Systems


Stratasys

SLM


3D Systems


Stratasys


XYZ Printing

Le prototypage domine l’offre en impression 3D avec 72 % des usages dans l'aérospatiale et la défense (aux Etats-Unis principalement), suivi par la R&D (43 %) et la production de pièces (39 %).

Les principaux marchés sont l’aérospatial, la défense, le médical et l’industrie.

La demande pour l’impression 3D

Besoins et attentes des consommateurs

L’impression 3D va continuer de s’imposer comme un outil de production à part entière, en plus d’être une simple solution de prototypage et de R&D.

Par exemple, le fabricant de pneus Michelin a prototypé un pneu “increvable” qu’il pourrait produire en série grâce à l’impression 3D et l'utilisation de différents composés.

Plus récemment, les consommateurs sont en demande d’une meilleure durabilité des produits (40 % en font un enjeu majeur), notamment avec la recherche de matériaux et consommables recyclés et moins polluants, autres que les polymères ou le métal.

L’impression 3D permet aussi une production plus efficiente et moins gourmande en matière, tout en évitant trop de stock.

Côté marché de masse, la majorité des imprimantes 3D se vend à minima plusieurs milliers d’euros, ce qui en fait un marché compliqué à adresser pour les vendeurs d’imprimantes grand public. Même si, le marché des imprimantes d’entrée de gamme (ou imprimantes de bureau) représente 28 % du total des ventes.

Habitudes d'achat des consommateurs

Les habitudes évoluent avec l’évolution de la technologie et la découverte de nouveaux matériaux (impression en fibre de carbone, graphène, plastiques recyclés, etc.).

L’impact de l’impression 3D se ressent sur plusieurs secteurs industriels principalement, et peu encore sur des marchés B2C ou dans l’usage quotidien. La personnalisation des objets, la co-création et le sur mesure se développent fortement, car les consommateurs peuvent se voir proposer des biens correspondant exactement à leurs attentes.

Par exemple, l’entreprise espagnole Horizons Optical propose des lentilles de contact et des lunettes parfaitement adaptés aux clients, grâce à des outils d’impression 3D.

Les principaux utilisateurs de l’impression 3D sont des ingénieurs, des designers ou des dirigeants, dans différentes industries de pointe : biens de consommation (14 %) et biens industriels (13 %).

40 %

des utilisateurs intensifs utilisent l’impression 3D pour la production en série. C’est donc un véritable outil de production qui s'intègre toujours plus aux processus de fabrication industrielle. 

Panier moyen

Le coût d’une imprimante 3D évolue de quelques centaines d’euros à plus de 100 000 € pour les plus professionnelles.

Au coût unitaire d’une imprimante, s’ajoutent : le coût des consommables, le logiciel d’impression 3D, l'électricité, la maintenance et la formation du personnel à la fabrication additive industrielle.

Les imprimantes 3D d’entrée de gamme (à partir de 2 500 $, selon l’étude CONTEXT) représentent le segment de ventes le plus dynamique, avec une croissance des livraisons de 9 % au dernier trimestre 2023.

L’analyse des canaux de distribution

Canal de distribution #1 : La vente d’imprimantes 3D et de consommables

La vente directe exige une logistique solide, des partenariats avec des prestataires de livraison, et un réseau d’acheteurs qualifiés. Les fabricants vendent souvent en direct aux clients industriels, mais il existe des revendeurs sur le marché des imprimantes domestiques. Pour faciliter son implantation, il est possible de rejoindre une franchise.

Exemple

Makershop, une plateforme de vente en ligne d’imprimantes 3D et d’accessoires ;

Dagoma, une boutique en ligne d’imprimantes 3D.

Canal de distribution #2 : Les prestataires d’impression et de prototypage

Imprimer en 3D pour des clients est un canal de vente intéressant, à condition d’imprimer des pièces à haute valeur ajoutée, en faisant du volume pour un meilleur retour sur investissement (car les coûts fixes/variables restent élevés).

À nouveau, l’entreprise française Dagoma propose également des services d’impression aux entreprises (plus de 123 000 pièces imprimées depuis leur création).

Canal de distribution #3 : Le conseil

Conseil aux entreprises, stratégie d’intégration des technologies, conférences… Devenir consultant en impression 3D est une piste intéressante pour travailler dans le secteur sans investir dans le matériel.

Les tendances du secteur de l’impression 3D 

Les grandes tendances

Selon l’étude CONTEXT qui a rencontré de nombreuses entreprises de l’impression 3D (fabricants, vendeurs, etc.), la fabrication additive est en passe de devenir “un processus de fabrication plus grand public”.

Cependant, en 2021, l’impression 3D pesait seulement 0,1 % de l'ensemble des ventes manufacturières dans le monde. Ainsi, l’utilisation de l’impression 3D paraît encore réservée aux industries de pointe comme l'aérien, la défense, l’automobile, l’ingénierie ou la santé.

Malgré tout, le secteur vise un taux de croissance de 22,6 % par an d’ici 2029 et des grandes tendances se dégagent :

  • Fort développement des technologies d’impression 3D (comme la fusion laser sur nid de poudre ou des nouvelles techniques d’impression de polymères).

  • Des investissements gouvernementaux dans l’impression 3D et la R&D.
    Par exemple, l’Inde souhaite s’approprier 5 % du marché mondial.

En France, on développe des subventions comme l’Aide à l’investissement de transformation vers l'industrie du futur.

  • L’évolution de la technologie : métallurgie computationnelle, impression pour les polymères, stéréolithographie, etc.

L’impression 3D doit continuer à évoluer pour réaliser de meilleures économies d'échelle et se déployer dans d’autres industries et vers les biens de consommation.

Les perspectives du secteur 

Les perspectives paraissent florissantes pour la France, avec un marché estimé entre 600 et 800 millions d’euros. Mais attention aux fortes contraintes réglementaires et à la pression concurrentielle (notamment des Etats-Unis).

Actuellement, les entreprises testent et utilisent la fabrication additive surtout pour leurs prototypes. Mais les vendeurs et les prestataires doivent réussir à optimiser la production en série et à trouver des business models rentables et plus accessibles au grand public.

Les opportunités vont se renforcer dans le milieu de la défense (avec les tensions géopolitiques actuelles) et suite à la forte demande pour les semi-conducteurs.

L’entreprise 3D Systems fournit d’ailleurs des solutions dans ce domaine.

Conclusion

Avec 25 % de parts de marché captées par 5 sociétés seulement, il est compliqué de s’imposer en tant que nouvelle entreprise d’impression 3D. Les grands groupes peuvent investir massivement, lorsque les startups ou PME doivent constamment s’adapter au marché et à ses évolutions.

Pour s’imposer face aux géants américains notamment, le secteur doit se fédérer et trouver l’équilibre entre croissance globale, développement des usages et technologies, et bien sûr, rentabilité.

Le marché de l’impression 3D offre de nombreux débouchés et bien que les fabricants d’imprimantes captent 40 % du marché, il est possible de se développer dans la prestation, le conseil, la formation ou les services de réparation d’imprimantes.