Devenir maçon : Démarches, formation et salaire
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Tout en enregistrant une progression de leur activité en volume en 2022, les entreprises de l’artisanat du bâtiment ont fait face, trimestre après trimestre, au ralentissement du rythme de leur croissance.
Intrinsèquement dépendantes du marché du neuf (qui représente 75% de l’activité des entreprises de la construction contre 25% pour l’entretien-amélioration), les entreprises du gros œuvre ont bénéficié du dynamisme de la construction de bâtiments non résidentiels dont les mises en chantier ont enregistré une progression de 5% en 2022, principalement porté par la construction d’entrepôts, de commerces et de bâtiments industriels. Malgré une légère hausse des surfaces commencées de logements individuels, les mises en chantier de logements neufs ont quant à elles reculé de 3,6% sur la même période en raison de la chute du logement collectif.
En parallèle, les entreprises du secteur ont été confrontées à de nombreuses difficultés : problèmes d’approvisionnement (stratégie zéro covid en Chine, conflit en Ukraine), hausse des coûts des matériaux de construction, flambée des coûts de l’énergie (carburant, électricité) et alourdissement des charges de personnel (revalorisations salariales). Les hausses des coûts n’ayant pu être que partiellement répercutées aux clients, les pressions sur les marges des entreprises du secteur se sont considérablement accentuées.
Malgré l’entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché (instauration de l’alignement des rémunérations des travailleurs détachés sur celles des salariés employés par les entreprises établies sur le territoire, durée de détachement limitée à 12 mois, création d’un statut de détachement longue durée aux conditions plus strictes), le BTP reste l’un des principaux secteurs à recourir à ce statut en France. Les fraudes au travail détaché et au travail dissimulé constituent une concurrence déloyale portant préjudice aux acteurs du secteur.
Amorcé en 2022, le ralentissement de la croissance du volume d’activité des entreprises du bâtiment s’intensifiera en 2023.
La poursuite de la remontée des taux d’intérêt, le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers, la hausse des coûts de construction (entrée en vigueur de la RT 2020 depuis le 1er janvier 2022, persistance des prix élevés des matériaux et de l’énergie, hausse du Smic) ainsi que les fortes tensions sur le pouvoir d’achat des ménages, seront autant de facteurs qui freineront l’activité en volume sur l’ensemble des segments d’activité.
Ainsi, après avoir bénéficié d’un fort rebond mécanique post-covid, la construction de logement neuf sera confrontée à un très fort repli.
Sur le segment du non résidentiel neuf, les investissements privés et publics fléchiront (dégradation de la conjoncture économique, rationalisation des espaces de travail, mise en œuvre de la démarche zéro artificialisation nette).
L’entretien-rénovation résistera davantage que la construction, tiré par le dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique. En effet, la demande pour ce type de travaux sera soutenue par la flambée du prix de l’énergie (électricité, gaz), l’augmentation des crédits alloués aux dispositifs d'aides (relèvement de 2,4 à 4 milliards d'euros du budget alloué à MaPrimeRénov’ en 2024) et par l’exclusion des passoires thermiques de la location. En comprimant le pouvoir d’achat des ménages, les tensions inflationnistes pèseront toutefois sur la demande en travaux. Par ailleurs, le nombre de transactions dans l’ancien, indicateur permettant d’évaluer l’activité à venir en travaux d’entretien-rénovation, devrait fléchir après avoir enregistré des niveaux historiques ces dernières années.
Dans ce contexte global, les entreprises du gros œuvre seront particulièrement impactées par le retournement de marché de la construction neuve. Alors que leur chiffre d’affaires sera soutenu par un effet prix (répercussions des hausses des coûts de construction), leur activité en volume fléchira sous l’effet des baisses des mises en chantier de logements et de bâtiments non résidentiels. La résilience de l’activité de l’entretien-rénovation, et plus particulièrement du segment des travaux d’amélioration de la performance énergétique, aura un impact très limité sur l’activité des entreprises du gros œuvre.
Selon la taille des entreprises :
Les entreprises de taille artisanale : elles représentent l’essentiel des entreprises du secteur (96% d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 71% n’en emploient aucun). Ce type d’entreprises intervient localement sur de petits chantiers, soit directement pour le compte d’un maître d’oeuvre (architectes, constructeurs) ou d’un particulier, soit en qualité de sous-traitant sur des chantiers de plus grande envergure pour le compte d’entreprises du bâtiment plus importantes.
Les PME : elles opèrent sur des chantiers plus importants au niveau régional ou national pour le compte de promoteurs, d’entreprises privées ou de collectivités locales. Elles réalisent 35% du chiffre d’affaires du secteur de la construction de bâtiments (résidentiels et non résidentiels) et des travaux de construction spécialisés (travaux de maçonnerie générale).
Les très grandes entreprises : dominées par trois majors (Vinci, Eiffage, Bouygues), elles captent près de 60% du chiffre d’affaires de la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels alors qu’elles ne représentent que 0,2% des entreprises de la branche. Elles opèrent sur les chantiers de grande ampleur (bureaux, habitat, santé, éducation, culture, commerce, etc.) au niveau national grâce à l’ancrage territorial de leurs filiales. Elles interviennent sur toute la chaine de valeur de la construction (conception, promotion, exploitation, maintenance, etc.).
Selon le type d’activité :
La construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels
La part des travaux réalisés dans la construction neuve représente plus des 3/4 de l’activité en valeur des entreprises du secteur. Plus de 72% du chiffre d’affaires de la branche provient de la commande privée (particuliers, entreprises privées, entreprises du BTP confiant des travaux en sous-traitance). La moitié du chiffre d’affaires est réalisé dans la construction de logement (maisons individuelles et logements collectifs), plus de 15% dans la construction de bâtiments non résidentiels (bureaux, commerces, usines, exploitations agricoles, écoles, hôpitaux, hôtels, etc.), le tiers restant étant issus des ouvrages de travaux publics.
Les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment
Ces entreprises travaillent essentiellement pour une clientèle privée (particuliers, entreprises privées, entreprises du BTP confiant des travaux en sous-traitance). 2/3 du chiffre d’affaires est réalisé sur le segment résidentiel et 45% du chiffre d’affaires généré découle des travaux réalisés sur des bâtiments existants (travaux de réhabilitation).
Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment
Bon à savoir
On compte 125 526 entreprises dans le secteur des travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment en 2020¹.
En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 40,404 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2022 | 150,4 |
2021 | 140,7 |
2020 | 119,9 |
2019 | 125,6 |
2018 | 116,2 |
2017 | 109,9 |
2016 | 102,5 |
2015 | 100,0 |
Construction de maisons individuelles
Bon à savoir
On compte 35 011 entreprises dans le secteur de la construction de maisons individuelles en 2020¹.
En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 14,153 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2022 | 157,9 |
2021 | 145,8 |
2020 | 127,7 |
2019 | 131,4 |
2018 | 127,8 |
2017 | 120,3 |
2016 | 108,4 |
2015 | 100,0 |
Construction d'autres bâtiments
Bon à savoir
On compte 15 712 entreprises dans le secteur de la construction d'autres bâtiments en 2020¹.
En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 20,828 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2022 | 116,1 |
2021 | 112,7 |
2020 | 101,0 |
2019 | 112,4 |
2018 | 103,2 |
2017 | 98,7 |
2016 | 96,0 |
2015 | 100,0 |
(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020.
(2) Source : Insee, Esane.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015.
Voir aussi