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Le marché des travaux de maçonnerie

3 min. de lecture
Mis à jour le 20 Juin 2024
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COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Les entreprises du gros œuvre subissent de plein fouet la crise du marché de la construction neuve dont elles sont intrinsèquement dépendantes (le neuf représente 74 % de l’activité des entreprises de la construction contre 26 % pour l’activité d’entretien-amélioration).

Avec moins de 300 000 unités commencées en 2023, le logement neuf a enregistré une diminution des ouvertures de chantier de 24% sur un an. Le segment des logements individuels a été plus lourdement touché par cette tendance baissière que celui des logements collectifs. La hausse des taux d’intérêt, les coûts de construction élevés (raréfaction du foncier, impact de la réglementation environnementale RE2020, prix des matériaux et de l’énergie) et l’instabilité de la fiscalité immobilière sont autant de facteurs qui ont contribué à freiner la demande en logements neufs.

Bien que la construction de bâtiments non résidentiels ait mieux résisté que celle de logements, les surfaces autorisées et commencées ont respectivement reculé de 6,3 % et 15,0 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Tous les segments ont suivi cette tendance, avec une diminution plus marquée pour la construction d’entrepôts, de commerces et de bâtiments destinés à l’artisanat.

En parallèle de la contraction de leur activité en volume, les entreprises du secteur ont continué de faire face à des prix de matériaux élevés et à l’alourdissement de leurs charges de personnel (impact des revalorisations salariales). Les hausses des coûts n’ont pu être que partiellement répercutées aux clients, notamment en raison de la faible pratique de l’indexation des marchés par les artisans du bâtiment. Dans ce contexte les marges des entreprises de la construction sont restées sous pression.

Malgré l’entrée en vigueur en 2020 de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché (instauration de l’alignement des rémunérations des travailleurs détachés sur celles des salariés employés par les entreprises établies sur le territoire, durée de détachement limitée à 12 mois, création d’un statut de détachement longue durée aux conditions plus strictes), le BTP reste l’un des principaux secteurs à recourir à ce statut en France. Les fraudes au travail détaché et au travail dissimulé constituent une concurrence déloyale portant préjudice aux acteurs du secteur.

Tendances

Les entreprises du secteur continueront d’évoluer dans un contexte très défavorable en 2024 en raison de la persistance de la crise de la construction neuve.

Malgré l’amélioration des conditions de financement, la construction de logement neuf continuera de plonger sous l’effet du maintien des prix à un niveau élevé (raréfaction du foncier, prix des matériaux et de l’énergie) et de l’évolution des dispositifs de soutien au logement neuf (fin du dispositif Pinel au 31 décembre 2024, recentrage du PTZ).

Le segment du non résidentiel neuf devrait mieux résister que le logement, soutenu en particulier par la croissance du e-commerce, la progression de la fréquentation touristique et par les politiques publiques en faveur de réindustrialisation de la France.

La résilience de l’activité de l’entretien-rénovation, et plus particulièrement du segment des travaux d’amélioration de la performance énergétique, aura un impact très limité sur l’activité des entreprises du gros œuvre.

L'organisation du marché

Selon la taille des entreprises :

  • Les entreprises de taille artisanale : elles représentent l’essentiel des entreprises du secteur (96% d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 71% n’en emploient aucun). Ce type d’entreprises intervient localement sur de petits chantiers, soit directement pour le compte d’un maître d’oeuvre (architectes, constructeurs) ou d’un particulier, soit en qualité de sous-traitant sur des chantiers de plus grande envergure pour le compte d’entreprises du bâtiment plus importantes.

  • Les PME : elles opèrent sur des chantiers plus importants au niveau régional ou national pour le compte de promoteurs, d’entreprises privées ou de collectivités locales. Elles réalisent 35% du chiffre d’affaires du secteur de la construction de bâtiments (résidentiels et non résidentiels) et des travaux de construction spécialisés (travaux de maçonnerie générale).

  • Les très grandes entreprises : dominées par trois majors (Vinci, Eiffage, Bouygues), elles captent près de 60% du chiffre d’affaires de la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels alors qu’elles ne représentent que 0,2% des entreprises de la branche. Elles opèrent sur les chantiers de grande ampleur (bureaux, habitat, santé, éducation, culture, commerce, etc.) au niveau national grâce à l’ancrage territorial de leurs filiales. Elles interviennent sur toute la chaine de valeur de la construction (conception, promotion, exploitation, maintenance, etc.).

Selon le type d’activité :

  • La construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels

La part des travaux réalisés dans la construction neuve représente plus des 3/4 de l’activité en valeur des entreprises du secteur. Plus de 72% du chiffre d’affaires de la branche provient de la commande privée (particuliers, entreprises privées, entreprises du BTP confiant des travaux en sous-traitance). La moitié du chiffre d’affaires est réalisé dans la construction de logement (maisons individuelles et logements collectifs), plus de 15% dans la construction de bâtiments non résidentiels (bureaux, commerces, usines, exploitations agricoles, écoles, hôpitaux, hôtels, etc.), le tiers restant étant issus des ouvrages de travaux publics.

  • Les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment

Ces entreprises travaillent essentiellement pour une clientèle privée (particuliers, entreprises privées, entreprises du BTP confiant des travaux en sous-traitance). 2/3 du chiffre d’affaires est réalisé sur le segment résidentiel et 45% du chiffre d’affaires généré découle des travaux réalisés sur des bâtiments existants (travaux de réhabilitation).

Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment

Bon à savoir

On compte 88 398 entreprises dans le secteur des travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment en 2021¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 40,404 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2023 154,7
2022 151,0
2021 140,8
2020 119,9
2019 125,6
2018 116,2
2017 109,9
2016 102,5
2015 100,0

Construction de maisons individuelles

Bon à savoir

On compte 18 406 entreprises dans le secteur de la construction de maisons individuelles en 2021¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 14,153 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2023 161,8
2022 157,9
2021 145,8
2020 127,7
2019 131,4
2018 127,8
2017 120,3
2016 108,4
2015 100,0

Construction d'autres bâtiments

Bon à savoir

On compte 8 588 entreprises dans le secteur de la construction d'autres bâtiments en 2021¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 20,828 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2023 124,3
2022 116,7
2021 112,7
2020 101,0
2019 112,4
2018 103,2
2017 98,7
2016 96,0
2015 100,0

(1) Source : Insee, Démographie des entreprises, Stocks d'unités légales économiquement actives

(2) Source : Insee, Esane.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015.

Article mis en ligne le 20 Juin 2024