Étude de marché des travaux de couverture

Les chiffres clés du marché

6,5 milliards d’€

chiffre d’affaires du secteur en 2021

10 %

des entreprises sont qualifiées RGE

+33 %

progression des installations domestiques en autoconsommation en 2023

23 152

entreprises exercent une activité de travaux de couverture par éléments en 2021

45 à 75 €

tarif horaire moyen d’un couvreur-zingueur

45 %

des propriétaires ont réalisé des travaux de rénovation énergétique depuis 2019

Dans cet article

couverture-et-etancheite

Code APE/NAF pour une activité de couvreur : 43.91B

Une entreprise de travaux de couverture exerce son activité sous le code APE/NAF 43.91B correspondant aux travaux de couverture par éléments.

Attribué par l'INSEE lors de l’immatriculation de l’entreprise, il s’applique aux artisans spécialisés dans la réalisation de travaux de couverture, l’entretien de toitures et l’installation d’équipements d’évacuation des eaux pluviales. Ce sont 23 152 entreprises actives sous le code 43.91B en 2022. Ce code permet d’identifier l’activité principale de chaque entreprise.

Il existe également des codes pour des activités connexes :

  • 43.99A pour les spécialistes de l’étanchéification. On compte 6 144 sociétés immatriculées sous ce code en 2022.

  • 43.29A pour la réalisation des travaux d'isolation.

L’activité de couvreur

L’activité d’un artisan couvreur englobe des services de conception, d’installation et d’entretien des toitures. Cela inclut :

  • La pose de revêtements ;

  • L’installation des éléments d’étanchéité et d’isolation thermique ;

  • La réparation et le nettoyage de toitures ;

  • La pose de dispositifs spécifiques (velux, panneaux photovoltaïques).

Ces professionnels interviennent principalement sur des chantiers locaux de petite envergure, que ce soit directement pour un maître d'œuvre (architectes, constructeurs) ou un particulier. Elles peuvent également intervenir en tant que sous-traitantes d’entreprises de construction.

L’organisation de l’activité

La proportion d’entrepreneurs individuels est élevée dans le secteur. Celui est organisé autour de deux branches d’activité.

On retrouve les entreprises spécialisées dans les travaux de couverture. Elles interviennent généralement dans le résidentiel, où elles effectuent des travaux d’entretien et de rénovation. Beaucoup élargissent leur offre en proposant des services annexes comme l’aménagement de combles, la charpente, l’isolation, la pose de panneaux solaires ou le ravalement de façades.

En parallèle, les entreprises de travaux d’étanchéification sont spécialisées dans l’imperméabilisation des structures (toitures-terrasses, façades, ouvrages enterrés, etc.) et dans les solutions de déshumidification. Cette branche représente 22 % des professionnels du secteur de la couverture.

Les syndicats

La FFB (Fédération Française du Bâtiment) est la principale organisation représentant les artisans et entrepreneurs du bâtiment. Cette organisation défend leurs intérêts pour faire évoluer les différentes professions du secteur.

On peut citer d’autres organisations soutenant les professionnels des travaux de couverture :

  • CSFE : Chambre Syndicale Française de l'Étanchéité

  • FFTB : Fédération Française des Tuiles et des Briques

  • GMPV : Groupement des Métiers du Photovoltaïque

  • SECODEB : Syndicat des Éléments Complémentaires de l'Enveloppe du Bâtiment

Le marché des travaux de couverture

Contexte du marché

En 2023, les travaux d’entretien et de rénovation, qui représentent une part essentielle de l’activité des entreprises du secteur, ont ralenti. Cette tendance s’explique principalement par la diminution des transactions dans l’immobilier ancien.

23,3 %

de chute des mises en chantier en un an illustrent la crise qui frappe la construction neuve, notamment dans le segment résidentiel.

Ce repli affecte particulièrement les entreprises spécialisées dans les grands projets.

Dans ce contexte, se positionner sur les travaux de rénovation énergétique offre des perspectives prometteuses grâce aux aides publiques. Mais sous conditions : les dispositifs d’éco-conditionnalité (pilotés par l’État et l’ADEME) rendent obligatoire la qualification RGE.

Seules 10 % des entreprises artisanales du bâtiment sont qualifiées RGE. L’adoption de ce label se montre comme une piste stratégique pour booster ses activités.

En février 2024, 80 % des couvreurs signalaient une activité normale ou soutenue.

7,9 mois d’activité

à temps plein en février 2023 contre 6,9 mois en février 2024 illustrent la baisse lente mais continue des carnets de commandes.

Près d’1 entreprise sur 4 estime que cette durée d’activité est inférieure à la normale.

Les petites structures (moins de 10 salariés) prévoient une diminution d’activité plus modérée (-1,9 mois) par rapport à celles de plus de 10 salariés (-4,5 mois). Celles-ci sont davantage touchées par le recul du marché du logement neuf, un segment clé de leur activité.

Du côté des conditions d’approvisionnement, les tensions observées entre 2021 et 2023 sur les matériaux comme les tuiles se résorbent progressivement. Alors qu’en février 2023, 87 % des entreprises subissent des difficultés d’approvisionnement, elles ne sont plus que 22 % en 2024.

75 %

des professionnels des travaux de couverture constatent encore des pressions sur les prix des fournitures et matériaux.

Évolution du chiffre d'affaires du secteur des travaux de couverture par éléments

6,5

milliards d'euros de chiffre d’affaires sont réalisés par les entreprises du secteur des travaux de couverture par éléments en 2021.

L’activité s’est maintenue, avec une progression du chiffre d’affaires notable de +7,3 % en 2023. Cette hausse ne reflète cependant pas une augmentation des volumes d’activité, mais plutôt un effet prix favorable.

Les entreprises ont dû faire face à des coûts de production élevés, qu’il s’agisse des matériaux de construction, de l’énergie ou encore des revalorisations salariales imposées par le contexte inflationniste. Les professionnels ont dû ajuster leurs stratégies pour préserver leurs marges.

Évolution du chiffre d'affaires du secteur des travaux d'étanchéification

4,4

milliards d'euros de chiffre d’affaires sont réalisés par les entreprises du secteur des travaux d’étanchéification en 2021.

En 2023, la croissance en valeur s’est accélérée avec une hausse de 6,4 % du chiffre d’affaires.

Cela reflète aussi un intérêt croissant pour les travaux d’imperméabilisation, notamment dans le cadre de la rénovation énergétique et de la construction durable.

En ce concerne les revêtements d’étanchéité pour toitures-terrasses, la surface posée est passée de 37,2 millions de mètres carrés en 2021 à 37,9 millions en 2022.

Performance énergétique des résidences principales en 2023

Ce sont 30 millions de résidences principales en 2023. Les passoires énergétiques (classe F et G) concernent 4,8 millions de résidences principales dont :

  • 1,5 million dans le parc locatif privé

  • 0,4 million dans le parc locatif social

  • 2,9 millions pour les propriétaires occupants

À partir de 2025, les logements de classe A à F seront considérés comme « énergétiquement décents ». En 2028, ce seront ceux de la classe A à E. Un autre levier important pour les professionnels pour se positionner sur les travaux de rénovation.

L’offre sur le marché des travaux de couverture

Le marché des travaux de couverture est caractérisé par une présence importante d’entreprises artisanales.

Entreprises indépendantes

Les artisans indépendants représentent la majorité des entreprises du secteur. Ces structures, souvent locales, interviennent à l’échelle locale, principalement sur des chantiers de petite envergure.

Leur proximité est leur avantage pour répondre rapidement aux besoins des particuliers ou des petites entreprises. Mais leur capacité à répondre à des projets de grande ampleur reste limitée par leur taille et leurs moyens.

Certains professionnels ont fait le choix de s’orienter dans des niches : la pose et l’entretien de toitures végétalisées ou encore de panneaux solaires.

PME

Les PME du secteur opèrent sur des chantiers plus conséquents, souvent en partenariat avec d'autres professionnels du bâtiment. Leur offre de services est plus complète, allant de la couverture à l’isolation et à la rénovation énergétique. Avec des moyens humains et techniques plus importants, ces entreprises peuvent étendre leur périmètre d’action pour atteindre une demande plus large.

Grandes entreprises

Les grandes entreprises dominent les grands chantiers et marchés publics. Parmi elles, on peut citer :

  • Attila : réseau sous enseigne spécialisé dans la réparation de toiture

  • Technitoit : réseau sous enseigne spécialisé dans la réparation de toiture

  • SMAC : spécialiste des travaux d’étanchéité

  • SIKA : spécialiste des systèmes d'étanchéité de toiture

  • FACE : spécialiste de l’enveloppe du bâtiment

Leur présence est particulièrement marquée dans les zones urbaines denses et les projets d’infrastructure à grande échelle. Si elles excellent dans les projets complexes, leur réactivité et leur proximité avec les clients individuels sont parfois limitées.

L’étude de la demande en matière de travaux de toiture

Type de clients

La demande pour des travaux de couverture et d’étanchéité provient d’une clientèle variée. Les particuliers représentent une part importante de la demande, notamment pour des projets de rénovation, d'entretien ou d'amélioration énergétique. Leur priorité se porte sur des solutions durables et conformes aux exigences de performance énergétique.

Les professionnels sont un autre segment porteur d’activité. Les promoteurs immobiliers et les maîtres d’œuvre recherchent avant tout des prestations rentables et réalisées dans des délais stricts, en vue d’optimiser leurs coûts de construction.

Les collectivités locales sollicitent les couvreurs pour des projets plus conséquents, comme la rénovation de bâtiments publics ou la mise aux normes environnementales de structures existantes.

Besoins et attentes des consommateurs

Les particuliers expriment une forte volonté de se tourner vers la rénovation pour réduire leurs factures. 45 % des propriétaires ont entrepris des travaux de rénovation énergétique depuis 2019.

L’amélioration de l’isolation de la toiture figure parmi leurs priorités. Mais ces besoins font face à certains obstacles. Pour près de 8 propriétaires sur 10 la difficulté d’accès aux aides financières est un frein majeur à la mise en œuvre de leurs projets.

Aujourd’hui, plusieurs facteurs peuvent également influencer la demande :

  • La hausse des événements climatiques extrêmes : les tempêtes ou les fortes intempéries stimulent les besoins en réparations d’urgence des toitures endommagées.

  • La sensibilité croissante aux questions énergétiques et environnementales incite les consommateurs à investir dans des solutions de couverture plus performantes et écologiques.

Prix moyen d’une toiture neuve

210 €/m²

est le prix moyen d’une toiture neuve, selon les matériaux et la complexité des travaux.

Concernant la rénovation de toiture, on compte un budget moyen entre 3 000 et 15 000 euros. Ces prix varient en fonction de la surface à couvrir et le type de prestations demandées.

L’analyse des canaux de distribution

Bouche-à-oreille

Pour activer son réseau, le bouche-à-oreille est une méthode de référence pour les artisans couvreurs. Mobiliser ses contacts professionnels et personnels permet d’obtenir des recommandations ou des projets.

Réseaux professionnels

Intégrer des réseaux professionnels du secteur est un autre canal stratégique pour accéder à des projets de plus grande envergure. Ces réseaux peuvent permettre de créer des collaborations avec des charpentiers, architectes, des maîtres d’œuvre ou autres professionnels du bâtiment.

Site internet professionnel

La création d’un site internet professionnel est un moyen de promouvoir son savoir-faire en ligne. Créer un site web clair qui valorise les services proposés et les travaux de couverture réalisés. Cette présence en ligne peut être appuyée par les réseaux sociaux. Il est intéressant de les utiliser pour partager des projets réalisés, de diffuser des conseils pratiques et bénéficier de recommandations en ligne.

Pour développer une activité de couvreur, plusieurs stratégies peuvent être mises en place :

  • Consulter des listes de permis de construire auprès des mairies : identifier des projets locaux et approcher directement les maîtres d’ouvrage.

  • S’inscrire sur des plateformes spécialisées en ligne : Hemea (ex Travauxlib), Habitat Presto, 123devis facilitent la mise en relation avec des particuliers ou entreprises cherchant des services de couverture.

Les tendances du marché des travaux de couverture

Les grandes tendances

Avec la loi Climat et Résilience, des objectifs ambitieux sont fixés pour réduire l’impact des bâtiments énergivores. Les travaux de rénovation énergétique s’imposent alors comme un moteur essentiel de la demande.

Cette dynamique sera renforcée par plusieurs facteurs :

  • le niveau élevé des prix de l’énergie

  • les incitations financières comme l’assouplissement temporaire de MaPrimeRénov (entre le 15 mai et le 31 décembre 2024)

  • les contraintes réglementaires liées à la lutte contre les passoires thermiques

En parallèle, la transition écologique influence fortement le choix des matériaux. Les consommateurs s’orientent de plus en plus vers des options de couverture durables comme les toitures végétalisées ou les tuiles recyclées.

Une autre tendance majeure est l’essor des technologies photovoltaïques. Face à la hausse des prix de l’électricité, on constate une volonté croissante des ménages d’accéder à une autonomie énergétique. Les installations domestiques en autoconsommation ont progressé de 33 % en 2023. Cette tendance crée de nouvelles opportunités pour les couvreurs.

Les perspectives du secteur

En 2024, le marché des travaux de couverture se heurte à un contexte difficile, toujours marqué par la crise de la construction neuve, qui limite les opportunités dans ce segment. Mais le secteur peut s'appuyer sur des leviers de développement importants.

Pour les entreprises indépendantes de travaux de couverture, plusieurs opportunités se dessinent :

  • Positionner ses services sur la transition énergétique : l’installation de panneaux photovoltaïques, par exemple, est soutenue par des incitations financières

  • Se spécialiser dans un service de niche : toitures végétalisées, solutions domotiques dans les toitures

  • Obtenir le label RGE pour attirer une clientèle éligible aux aides financières.

Conclusion 

Le marché des travaux de couverture génère une activité significative dans le secteur du bâtiment. En 2021, les entreprises du secteur des travaux de couverture par éléments ont généré 6,485 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Le contexte actuel impose des défis de taille. La crise de la construction neuve fragilise certaines entreprises. Parallèlement, les attentes croissantes en matière de durabilité et les réglementations énergétiques (la loi Climat et Résilience) poussent les professionnels à se réinventer.

Dans les années à venir, l’exclusion progressive des passoires thermiques du marché locatif vont pousser de nombreux propriétaires à engager des travaux de rénovation de leurs toitures pour respecter les normes.

Ils seront considérés de « décents », les logements de classe :

  • G en 2025

  • F en 2028

  • E en 203

Cela représente environ 25 % du parc immobilier actuel.

Dans ce contexte, l’obtention du label RGE devient un enjeu stratégique. Le Secrétariat Général à la Planification Écologique vise à augmenter le nombre d’entreprises labellisées RGE à 113 000 d’ici 2026.

Pour y parvenir, plusieurs mesures de simplification ont été mises en place en 2024 :

  • Un accès facilité au label via la validation des acquis de l’expérience

  • La dématérialisation des démarches

  • L’allongement de la durée de qualification

  • L’instauration d’un devis-type pour les rénovations financées par des aides publiques

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