Étude de marché entreprise de démolition

Code APE / NAF d’une entreprise de démolition : 4311Z

Le code NAF d’une entreprise de démolition est le 4311Z.

Ce code vise les opérations suivantes :

• la démolition d'immeubles et d'autres constructions ;

• les travaux de démolition d'ouvrages de génie civil, y compris les chaussées.

Les codes APE / NAF sont attribués par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) à toutes les entreprises qui exercent cette activité de manière artisanale ou industrielle.

L'activité d’une entreprise de démolition

Les activités de démolition constituent des prestations de destruction partielle ou totale de bâtiments, par des moyens mécaniques (dynamitage, lance thermique) ou manuels.

À l'activité de démolition s'associe souvent le terrassement qui consiste à préparer et à viabiliser un terrain avant la construction.

L’organisation de la profession

Le marché se structure selon le type d'activité :

• Les travaux de démolition : ils incluent toutes sortes de constructions ou ouvrages de génie civil, tels que les chaussées, etc.

• Les travaux de terrassement courants et travaux préparatoires : ils englobent le creusement de tranchées, la réalisation de tranchées pour le passage des câbles ou des canalisations, ainsi que les travaux de terrassement liés aux chantiers de construction, comme le creusement, le comblement et le nivellement. Cette activité représente 93 % des entreprises du terrassement.

• Les travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse : ils visent notamment la préparation des voies de communication (routes, autoroutes, voies ferrées, canaux, etc.) et le remodelage des sols. Cette activité concerne 7 % des entreprises du terrassement.

Le secteur de la démolition et de la préparation de sites se caractérise par une diversité d’entreprises aux tailles et aux rôles variés. Les entreprises se répartissent en trois catégories principales :

• Les entreprises artisanales : elles représentent la grande majorité des entreprises du secteur. 93 % d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 66 % n’en emploient aucun. Elles réalisent 28 % du chiffre d’affaires de la branche démolition et préparation de sites et interviennent principalement en tant que sous-traitantes pour des entreprises de travaux publics de grande envergure.

• Les PME : elles s'occupent de chantiers plus importants à l’échelle régionale ou nationale et représentent 50 % du chiffre d’affaires de la branche démolition et préparation de sites.

• Les très grandes entreprises : elles comptabilisent une vingtaine d’unités. Cette catégorie, dominée par quelques grands groupes du BTP, réalise un peu plus de 20 % du chiffre d’affaires du secteur. Elles interviennent sur des chantiers de grande envergure sur tout le territoire.

Les fournisseurs

Côté fournisseurs, les entreprises nouent des partenariats au niveau de l'équipement et des matériaux de démolition et de terrassement. Leur rentabilité repose sur la capacité des professionnels de la démolition et du terrassement à trouver des produits de qualité, solides, et à des prix avantageux.

Le salon Intermat, salon international de la construction et des infrastructures, est l'un des plus grands salons du BTP du monde. De même, les Constructions Days présentent les produits et les dernières innovations dans les six secteurs d'activité du bâtiment, dont la démolition et le terrassement. Ces salons sont l'occasion de nouer des partenariats et de trouver des fournitures et des équipements innovants.

Les syndicats

La profession est organisée autour de la SEDDRE, le Syndicat des entreprises de déconstruction, dépollution et recyclage. Le SEDDRE est adhérente à la Fédération française du bâtiment (FFB) créée pour représenter et soutenir les acteurs du BTP.

Le marché de la démolition

Le contexte du marché

Au niveau mondial, le marché de la démolition a enregistré une croissance significative après 2020, malgré les défis liés à la COVID-19. En France, ce marché a presque doublé, atteignant un chiffre d'affaires de 1,3 milliards d'euros en 2023, ce qui témoigne d'une reprise supérieure aux niveaux d'avant la pandémie. Cette croissance est principalement due à l'urbanisation grandissante, qui a entraîné une forte demande de démolition.

En outre, les avancées technologiques ont alimenté les sous-marchés. Le segment des robots de démolition est amené à connaître un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 15,7 % entre 2021 et 2031. Le TCAC représente le taux moyen de croissance des revenus ou des ventes au fil du temps.

Du côté du recyclage des déchets de construction et de démolition, le marché a connu une hausse. La croissance de 32,6 milliards d'euros en 2021 est désormais estimée à 55,54 milliards en 2028. Bien que le marché soit fragmenté avec 625 entreprises et 7 921 salariés en 2022, ce secteur reste rentable grâce à Demcy, filiale de démolition d'Eiffage, qui a généré près de 75 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021, avec 150 projets de déconstruction courant 2020.

L'industrie est néanmoins confrontée à des enjeux dans la gestion des 45 millions de tonnes de déchets de construction/démolition produits en France en 2022. La nécessité d'un recyclage et d'une meilleure gestion de ces déchets est désormais indiscutable.

Évolution du nombre d’entreprises

Le secteur de la construction fait face à une hausse historique des défaillances d'entreprises depuis 2023, avec une concentration des faillites dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France.

Cette réalité ne reflète toutefois pas les sous-secteurs de la démolition et du recyclage des déchets. La prise de conscience environnementale quant à la réutilisation des matériaux augmente. Ce constat est d'autant plus marqué par l'essor des initiatives visant à intégrer les principes de l'économie circulaire dans la gestion des déchets de construction. Les entreprises de démolition, en particulier, se tournent de plus en plus vers des pratiques durables qui favorisent le recyclage et la réutilisation des matériaux issus des chantiers.

En 2020, le nombre d'entreprises dans le secteur de la démolition était de 21 906, comparé à 20 771 en 2019. En 2021, le nombre total d'établissements du secteur était de 23 523. Cette augmentation continue indique bel et bien une tendance de croissance positive pour les entreprises du secteur.

Évolution du chiffre d’affaires des entreprises de démolition

En dehors de l’année 2020, le secteur connaît une croissance régulière de son chiffre d’affaires en valeur depuis près de 10 ans.

Cette évolution est portée largement par l'urbanisation rapide et le besoin croissant de maximiser l'espace dans les grandes villes. Comme les nouvelles structures remplacent souvent les anciennes, il existe un parallèle entre l'augmentation de la construction de nouveaux bâtiments et la nécessité de démolir.

L’environnement réglementaire

La réglementation dans le secteur de la démolition vise principalement à garantir la sécurité des travailleurs, le respect des règles d'urbanisme, de désamiantage, et d'élimination des déchets. Les règles concernent également la qualification des salariés, les permis et les attestations nécessaires pour conduire des engins de chantier (bulldozer, pelleteuse, excavatrice, etc.).

La réglementation prévoit des méthodes strictes de démolition avec des étapes précises et des contraintes pour le professionnel (le cahier de clauses techniques particulières).

Depuis juillet 2023, le diagnostic PEMD (nouveau diagnostic déchets) est obligatoire pour les projets importants de démolition et de rénovation. D'autres textes réglementaires sont à appliquer, comme la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV).

En outre, la norme RE 2020 et le label Qualibat sont obligatoires pour une entreprise de démolition.

L'offre en démolition

Le marché de la démolition est dominé par un mélange d'entreprises indépendantes spécialisées et de filiales de conglomérats de construction plus importants, chacune apportant sa propre expertise à l'avant-garde de cette industrie exigeante.

Les spécialistes indépendants de la démolition

Trois grands acteurs se distinguent sur le marché de la démolition.

• Avenir Déconstruction : entreprise indépendante qui propose des services complets de démolition, de l'obtention des permis obligatoires jusqu'au démantèlement précis des structures. Avenir Déconstruction se distingue par son engagement en matière de sécurité et de responsabilité environnementale.

• Brunel Demolition : autre titan du secteur indépendant reconnu comment étant un spécialiste fiable capable de s'attaquer à des projets complexes dans tout le pays. L'entreprise est réputée pour réaliser des séries de projets de démolition avec une précision inégalée, pour sa capacité d'adaptation et pour son utilisation des technologies de pointe.

• Occamat : de taille moindre, son approche ciblée et agile du métier lui a assuré une clientèle fiable. L'entreprise s'engage à répondre aux besoins uniques de chaque projet, en insistant sur la sécurité et sur la protection de l'environnement.

Les filiales de grands groupes de construction

Des extensions de conglomérats de construction exercent leur savoir-faire dans les travaux de curage, désamiantage, déconstruction et dépollution.

• Cardem : l'extension du Groupe Vinci dispose de ressources considérables, de technologies de pointe, mais aussi d'une puissante expérience sur les projets de démolition à grande échelle.

• Demcy : avec l'appui du groupe Eiffage, Demcy prend en charge des travaux de démolition ambitieux et complexes qui accompagnent souvent les grands projets de réaménagement urbain. Son expertise en déconstruction complexe s'associe à un leadership en matière de pratiques durables (récupération et le recyclage des matériaux).

L'étude de la demande

Besoins et attentes des clients

Le marché de la démolition dépend de plusieurs éléments qui influencent la demande. On peut citer les tendances du marché immobilier. La demande pour la démolition peut augmenter dans les zones où la valeur des terrains est élevée, incitant les propriétaires à démolir des bâtiments anciens pour libérer de l'espace pour de nouvelles constructions plus rentables.

En outre, l'urbanisation, la densification des villes ou les changements dans les modèles de travail (comme le télétravail) peuvent influencer la demande de démolition pour réaménager les espaces.

Outre la démolition de logements et de locaux, certains types de travaux de déconstruction nécessitent une véritable expertise ainsi qu'une technique de pointe. C'est le cas des ponts, des routes, des prisons, des barres d'immeubles, ou encore des lycées.

De même, la démolition d'églises, de monuments, d'artefacts, a augmenté au cours de ces dernières années en France. L'Observatoire du patrimoine religieux estime que 2 500 à 5 000 édifices sont menacés de démolition d'ici à 2030.

Certains sinistres, comme les inondations, peuvent entraîner des dégâts importants nécessitant des opérations de démolition pour reconstruire les infrastructures endommagées.

Comportements de la clientèle

De manière générale, les chantiers de démolition sont programmés à des moments précis, comme le début d'un projet de construction, de rénovation ou de démolition programmée.

Si, auparavant, la boule de démolition était de coutume, l'utilisation de machines polyvalentes dotées de bras mécaniques et d'accessoires interchangeables est indispensable. De même que les chantiers doivent désormais inclure des processus d'élimination et de recyclage des débris pour protéger l'environnement. Contrôler la poussière et la libération d'agents dangereux dans l'air (comme l'amiante) est également un prérequis.

Les services demandés sont la démolition, la déconstruction, le tri des déchets, la location de benne, l'évacuation et le transport des débris, la décontamination des sites et le nettoyage.

Coût moyen de la démolition

Le coût de la démolition d'un bâtiment dépend notamment de la nature de l'intervention, des matériaux utilisés, de la surface à démolir, des engins nécessaires, de l'évacuation des gravats, des contraintes d'accessibilité du site et des obligations de désamiantage préalable.

Pour un bâtiment, le prix par m³ démoli varie de 75 € à 220 €. La moyenne est de 148 € par m³ démoli. Pour évacuer des gravats amiantés, le prix se situe entre 170 € et 290 € par tonne évacuée.

L'analyse des canaux de distribution

Pour obtenir des chantiers de déconstruction, les entreprises passent principalement par les appels d'offre, la sous-traitance ou les partenariats avec des acteurs du BTP ou de l'immobilier.

Appels d'offres publics et privés

Participer à des appels d'offre permet de remporter des contrats de démolition, surtout dans le secteur public. En général, il s'agit de grands projets de démolition. L'intérêt des appels d'offre est d'accéder à des contrats lucratifs et de bénéficier d'une bonne visibilité.

Partenariats avec des acteurs du secteur du BTP

Trouver des partenaires qui, tels des prescripteurs d'affaires, aboutit à une collaboration sur des projets spécialisés dans la démotion. Il peut s'agir de sociétés générales du bâtiment et de construction. Il est aussi possible d'établir des relations de sous-traitance avec :

• des entreprises de construction et de rénovation ;

• des agences immobilières et des promoteurs immobiliers ;

• des entrepreneurs du bâtiment, sociétés de terrassement.

Les relations de sous-traitance ont l'avantage de permettre aux entreprises de démolition d'obtenir des contrats réguliers.

Liens directs avec les clients B2C et B2B

L'entreprise de déconstruction établit une relation directe avec les particuliers ou les entreprises qui présentent des besoins précis en matière de démolition. La relation directe avec le client demeure la meilleure manière de comprendre les exigences du projet et d'adapter ses services avec précision.

Les tendances du secteur de la démolition

Les grandes tendances

Le marché mondial de la démolition est en pleine expansion, largement influencé par plusieurs tendances. Pour commencer, l'urbanisation rapide conduit à une augmentation de la densité urbaine. Pour optimiser l'espace dans les grandes villes, démolir des structures existantes peut être nécessaire pour permettre la construction de nouveaux bâtiments plus grands ou plus efficaces.

Ensuite, les robots de démolition sont de plus en plus utilisés pour leur capacité à accéder à des espaces restreints, à démolir de manière contrôlée et précise, et à réduire les risques pour la sécurité des travailleurs.

Enfin, la prise de conscience de l'impact environnemental des démolitions conduit à des pratiques de recyclage des débris de construction. Les matériaux récupérés tendent à être réutilisés dans des projets de construction, de sorte à réduire les déchets et les besoins en matières premières vierges. On observe d'ailleurs un renforcement de la réglementation et le développement de modes constructifs à faible impact environnemental dans le secteur de la (dé-)construction.

Les perspectives du secteur

La mise en place de la filière Responsabilité Élargie du Producteur (REP) en janvier 2023 est une perspective qui pourrait bouleverser l'ordre établi. Cette mesure évolutive peut avoir un impact sur gestionnaires de déchets. En centralisant les besoins des fournisseurs de matériaux, les éco-organismes pourraient exercer un certain contrôle sur les gestionnaires de déchets.

Par ailleurs, les entreprises du secteur du BTP se lancent dans le recyclage et le réemploi des matériaux de construction. Cela pour réduire leurs coûts d'approvisionnement et pour répondre aux exigences croissantes en matière de durabilité et de gestion des déchets. Cette décision crée une compétition accrue sur le marché de la gestion des déchets entre les acteurs traditionnels et ces nouveaux entrants du BTP.

Conclusion

Contrairement au secteur de la construction, le sous-secteur de la démolition en France se révèle dynamique, avec un chiffre d'affaires atteignant 1,335 milliards d'euros en 2021. Le chiffre d'affaires étant plutôt stable, cela traduit une forte résilience du secteur malgré les enjeux actuels.

Le marché fait effectivement face à de nombreux défis environnementaux : mise en décharge des déchets, consommation importante d'énergie, production d'émissions de gaz à effet de serre.

Le secteur du BTP et de la démolition doivent prendre en compte la transition écologique (par le réemploi de matériaux notamment) et s'adapter en envisageant de s'initier aux principes de l'économie circulaire.

La situation économique, marquée par une forte urbanisation, offre également des opportunités de croissance. Les entreprises doivent cependant naviguer à travers un environnement réglementaire rigoureux (diagnostic PEMD, Loi de transition énergétique pour la croissance verte, filières REP, etc.).

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