
Code APE / NAF des centres de contrôle technique : 71.20A
Le code NAF des centres de contrôle technique est le 71.20A - Contrôle technique automobile. Ce code s'applique à toutes les entreprises qui effectuent des contrôles techniques périodiques et obligatoires pour les véhicules particuliers et utilitaires légers.
D’autres codes NAF peuvent aussi s’appliquer selon les activités complémentaires des centres :
45.20A : Entretien et réparation de véhicules automobiles légers
66.21Z : Expertise des dommages pour le compte des compagnies d'assurance
L’activité du contrôle technique
Les centres de contrôle technique sont chargés de vérifier le bon fonctionnement des véhicules afin de contribuer à la sécurité routière et à la protection de l’environnement. Cette activité inclut le contrôle des véhicules légers (inférieurs ou égaux à 3,5 tonnes) ainsi que des véhicules lourds (au-delà de 3,5 tonnes). On distingue deux types de centres de contrôle technique :
Les centres rattachés à un réseau : ces centres partagent les données des contrôles avec leur réseau affilié, ce qui leur permet de bénéficier d’un soutien logistique et technique.
Les centres indépendants : ces centres transmettent leurs informations à l’Union Technique de l'Automobile, du Motocycle et du Cycle (UTAC-OTC), un organisme technique central chargé de garantir la qualité et l'homogénéité des contrôles réalisés.
L’organisation de la profession
Depuis son introduction en 1992, le contrôle technique a favorisé la création d’emplois dans les secteurs de l’entretien et de la réparation automobile.
personnes travaillent dans le secteur du contrôle technique.
Au 31 décembre 2023, on comptait 6 710 centres de contrôle technique agréés répartis sur 5 683 établissements, employant un total de 12 903 salariés.
Parmi les 13 329 contrôleurs techniques agréés, un besoin croissant de recrutement se fait sentir, principalement en raison du vieillissement de la main-d’œuvre et des nouvelles obligations réglementaires, comme le contrôle obligatoire des deux-roues à partir de 2024, qui nécessitera 500 recrutements supplémentaires.
Les fournisseurs
Les centres de contrôle technique collaborent avec des fournisseurs spécialisés pour les équipements nécessaires aux inspections. Par exemple, des entreprises comme Actia et Capelec fournissent des équipements de diagnostic et de contrôle des gaz, essentiels pour respecter les normes en vigueur.
Les syndicats
Le rôle du Syndicat National du Contrôle Technique Automobile (SNCTA) est de protéger les droits et les intérêts des entreprises et professionnels du secteur, tant sur le plan matériel que moral. Le SNCTA a rejoint la Fédération Nationale de l'Automobile afin de renforcer sa capacité d’action pour soutenir les centres dans plusieurs domaines clés : mutualisation des compétences, recrutement et formation, maintien de l'indépendance des centres, création de lien professionnel et sensibilisation du public.
Le marché du contrôle technique
Le contexte du marché
Les centres de contrôle technique bénéficient de plusieurs leviers de croissance :
le durcissement des contrôles génère une hausse des contre-visites. Près de 20 % des véhicules sont désormais déclarés non conformes lors de leur première inspection.
le vieillissement du parc automobile dynamise le secteur. L'âge moyen des véhicules est passé de 9,7 ans en 2015 à 10,8 ans en 2023. Un effet lié à une meilleure durabilité des véhicules et au coût élevé des voitures neuves qui freine l'achat. Les véhicules de plus de 4 ans étant soumis à une obligation de contrôle tous les deux ans, ce phénomène renforce l’activité des centres de contrôle technique.
l’instauration du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues : depuis avril 2024, le contrôle technique est désormais obligatoire pour les deux-roues, trois roues, et quadricycles motorisés. D'ici 2027, ce sont 4 millions de véhicules supplémentaires qui seront contrôlés, soit 15 % du volume actuel des contrôles de voitures et utilitaires légers.
Toutefois, le volume d’activité peine à croître au rythme souhaité, car la progression du parc automobile est faible (+1,9 % entre 2018 et 2023) par rapport au nombre de centres (+5,4 % sur la même période). De plus, le marché des véhicules d’occasion est en baisse depuis 2022, ce qui affecte directement le nombre de contrôles, car les voitures d’occasion doivent être examinées dans les six mois précédant leur vente.
Dans un contexte de concurrence et de digitalisation, les marges du secteur sont sous pression. Des plateformes comme CTeasy et des comparateurs en ligne, y compris ceux de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), facilitent la comparaison des prix, ce qui pousse les centres à limiter leurs hausses tarifaires.
De plus, les centres doivent régulièrement investir pour s’adapter aux nouvelles normes et équipements, tout en faisant face à des difficultés de recrutement, notamment en raison de l'exigence d’un bac pro en maintenance pour les contrôleurs.
Face à ces enjeux, les centres de contrôle technique développent des offres de fidélisation comme des forfaits (contrôle technique + contre-visite + contrôle volontaire), choisissent des emplacements stratégiques, et collaborent avec d'autres acteurs de la filière automobile pour diversifier leurs services, à l’image de Dekra avec son service « Code-by-Dekra » pour le passage de l’examen du Code de la route.
Évolution du nombre de centres de contrôle technique
Le nombre de centres de contrôle technique est en constante progression, avec une hausse de plus de 20 % en dix ans. Au 31 décembre 2023, la France comptait 6 710 centres agréés, dont 1 236 centres indépendants non affiliés à un réseau.
Le marché reste dominé par quatre grandes enseignes :
Dekra-Norisko avec plus de 1 500 centres ;
SGS (Securitest et Auto-sécurité) avec près de 2 000 centres ;
AutoVision avec plus de 1 000 centres ;
Autosur avec environ 900 centres.
Évolution du nombre de créations et de fermetures de centres de contrôle technique
centres de contrôle techniques agréés créés en 2022
Le secteur des centres de contrôle technique a enregistré une croissance continue des ouvertures de centres entre 2019 et 2022, avec un pic de 203 nouvelles ouvertures en 2022. Cette dynamique s'explique notamment par le rattrapage post-Covid, lorsque les fermetures temporaires en 2020 ont créé un report massif des rendez-vous.
En 2023, on note un léger ralentissement avec une hausse des fermetures, un signe d’essoufflement du secteur, confronté à des enjeux de rentabilité et à des pressions concurrentielles croissantes.
Évolution du chiffre d’affaires des centres de contrôle technique
c’est le poids du marché français du contrôle technique.
Bien que le chiffre d’affaires des centres de contrôle technique reste globalement en croissance, cette hausse s’est ralentie ces dernières années en raison des pressions tarifaires. La concurrence s'intensifie avec l'arrivée des comparateurs en ligne et des réseaux low-cost. Des acteurs comme CT Easy et CT Malin bousculent le marché en proposant des tarifs réduits sur certaines périodes. Face à cette nouvelle concurrence, les grandes enseignes multiplient les promotions, ce qui impacte directement leurs marges malgré une activité soutenue.
L’environnement réglementaire
Les centres de contrôle technique sont soumis à une réglementation qui évolue régulièrement. En plus des vérifications traditionnelles de sécurité routière et de conformité mécanique, le contrôle technique inclut désormais des mesures rigoureuses sur les émissions polluantes, répondant ainsi aux préoccupations environnementales croissantes. Pour s'adapter à ces exigences, les centres doivent acquérir de nouveaux équipements et former leur personnel, ce qui alourdit leurs charges mais améliore la fiabilité des contrôles.
L’offre en contrôle technique
Les enseignes SGS (Securitest, Auto Sécurité), Dekra (Dekra, Norisko), AutoVision et Autosur se partagent l’essentiel du marché et offrent une couverture géographique étendue et un service standardisé. Au-delà de ces grands réseaux, des centres de contrôle indépendants et des généralistes de l'automobile complètent l’offre.
Les réseaux de contrôle technique agréés : 82 %
Les réseaux agréés, représentant 82 % des centres, bénéficient d’une présence nationale imposante avec des centres implantés dans au moins 90 départements. Ils se concentrent exclusivement sur le contrôle technique et n’exercent pas d’autre activité, ce qui garantit leur expertise.
Cette organisation en franchise permet une standardisation des contrôles et une notoriété renforcée auprès des automobilistes. Cependant, cette spécialisation peut réduire la flexibilité des services, un inconvénient pour certains usagers cherchant un service tout-en-un.
Voici la liste des principaux réseaux :
groupe Dekra (Dekra, Norisko et Autocontrol) ;
groupe Secta (enseigne Autosur) ;
groupe Vivauto (enseigne Autovision) ;
groupe SGS (enseignes Sécuritest et Auto Sécurité).
Les centres de contrôles techniques non rattachés à un réseau : 18 %
Les centres indépendants ne représentent que 18 % du marché et sont souvent regroupés en coopératives comme Auto Sécuritas (A-3S), Auto’Nome et Auto Bilan System. Ces coopératives offrent aux exploitants indépendants une alternative aux grands réseaux, en leur permettant de mutualiser les ressources sans perdre leur autonomie.
Ce modèle favorise une relation de proximité avec la clientèle locale, souvent appréciée pour sa transparence et sa flexibilité. Toutefois, le manque d’implantations en réseau limite leur visibilité nationale.
Les généralistes de l’automobile
Certains centres de contrôle technique sont intégrés dans des enseignes de réparation et de commerce automobile comme Midas et Norauto. On en compte moins de 100 en France. Ces centres fonctionnent sous des dérogations pour renforcer la couverture géographique, particulièrement en zones peu desservies.
Ils offrent l’avantage de regrouper plusieurs services sous un même toit, permettant aux automobilistes de profiter d’un guichet unique pour l'entretien, la réparation et le contrôle technique. Ce modèle de "garage multi-services" simplifie grandement le parcours client, en évitant les déplacements multiples.
De plus, leur intégration au sein d'enseignes nationales connues leur confère une certaine légitimité et visibilité auprès des consommateurs. Cependant, le secteur du contrôle technique reste pour l'instant peu impacté par ces nouveaux acteurs, encore trop peu nombreux.
L’étude de la demande
Besoins et attentes de la clientèle
Le contrôle technique est un passage obligé pour les automobilistes, mais les centres de contrôle techniques doivent répondre à leurs attentes. La proximité et la facilité d'accès jouent un rôle déterminant dans le choix du centre.
des clients recherchent des établissements bien notés avec des avis positifs, des photos qui inspirent confiance, et un itinéraire pratique pour se rendre au centre.
Les attentes varient aussi selon l’âge et l’ancienneté du véhicule. Les jeunes conducteurs, souvent propriétaires de véhicules anciens, sont plus susceptibles de posséder des voitures nécessitant davantage de vigilance. En revanche, les 45-64 ans, qui conduisent des véhicules plus récents, sont plutôt à la recherche de conseils personnalisés.
La confiance est également essentielle : 61 % des automobilistes suivent les recommandations de leur contrôleur technique, même lorsqu’une contre-visite n’est pas imposée. Pourtant, beaucoup limitent leur vision du contrôle aux freins, aux pneus et à la signalisation, négligeant d'autres éléments clés. Seuls 12 % des automobilistes pensent aux éléments de visibilité, 9 % à la carrosserie et à peine 3 % au niveau sonore. Il revient donc au contrôleur de rappeler l’importance de ces points pour assurer une sécurité optimale.
Habitudes d’achat de la clientèle
La fréquentation des centres de contrôle technique se concentre autour des dates de renouvellement obligatoires. Cependant, environ un tiers des automobilistes retardent leur contrôle, et 42 % de ces retardataires dépassent le délai d'un mois.
Pour l'ensemble des véhicules, les pneus et les feux constituent les principaux motifs de contre-visite.
Les défauts les plus fréquents concernent les essieux, roues, pneus et suspensions, où 10,21 % des véhicules testés présentent des pneus endommagés, entaillés ou mal montés.
La fonction éclairage et dispositifs réfléchissants suit de près, avec 9,19 % des contrôles nécessitant une contre-visite, notamment en raison de feux de croisement mal orientés.
Les problèmes liés aux nuisances occupent la troisième place, touchant 7,23 % des véhicules contrôlés, souvent pour des émissions de gaz polluants au-delà des seuils réglementaires.
Ces points de contrôle deviennent des aspects cruciaux pour les automobilistes, tant pour prévenir les contre-visites que pour assurer leur sécurité au quotidien.
Panier moyen
c’est le prix moyen d’un contrôle technique en France.
Le panier moyen du contrôle technique en France oscille autour de 80 €, avec une faible augmentation entre 2022 et 2023. Cependant, il existe de grandes disparités selon les départements.
En Haute-Savoie, la visite atteint en moyenne 99,46 €, tandis que dans des départements comme la Moselle, l’Ariège, la Loire, le Loiret et le Cantal, le coût moyen reste plus abordable (autour de 70 €). Le contrôle technique représente entre 6 et 20 % du budget automobile des Français dans l’entretien de leur véhicule.
En moyenne, un centre de contrôle technique effectue entre 15 et 20 contrôles par jour.
L’analyse des canaux de distribution
La réservation en direct
La réservation en direct est le canal de distribution traditionnel pour les centres de contrôle technique. Elle repose sur la prise de rendez-vous par téléphone ou directement sur place, favorisant ainsi une relation de proximité avec la clientèle.
Ce canal offre l'avantage d’une flexibilité tarifaire : en fonction de leur politique commerciale, les centres peuvent appliquer des remises fidélité ou des offres de dernière minute pour maximiser leur taux de réservation. La proximité et la communication directe permettent également de rassurer les clients qui bénéficient de conseils personnalisés.
Toutefois, l’absence de visibilité sur des plateformes de réservation peut être un inconvénient, limitant l’attraction d’une nouvelle clientèle. Une gestion efficace des créneaux horaires et de la répartition du personnel est également essentielle pour éviter les périodes de sous-activité ou de surcharge.
La réservation via les comparateurs et plateformes en ligne
Les comparateurs et plateformes en ligne comme CT Easy et CT Malin occupent une place croissante dans la distribution des services de contrôle technique. Ces outils permettent aux utilisateurs de comparer les prix et disponibilités des différents centres, rendant ainsi les services plus accessibles et transparents.
Pour les centres de contrôle, ce canal offre une visibilité accrue et permet de capter une clientèle plus large, en attirant par exemple des clients soucieux du budget. Cependant, cette présence en ligne implique des coûts, tels que des commissions et frais d’abonnement, qui peuvent peser sur les marges. Afin de se distinguer, les centres doivent donc soigner leur réputation en ligne, notamment en obtenant de bons avis clients et en maintenant des tarifs attractifs.
Les tendances du secteur
Les grandes tendances
Les centres de contrôle technique en France sont confrontés à des évolutions majeures en 2024, tant au niveau des exigences environnementales que de la diversification des véhicules contrôlés :
Renforcement des normes environnementales : à partir d'avril 2024, le contrôle technique intégrera une évaluation de la pollution sonore des véhicules et des émissions d'échappement, contribuant ainsi à diminuer leur impact écologique.
Équipements obligatoires : les véhicules de catégorie L (motos, quads, voiturettes) devront être équipés de dispositifs de sécurité comme des feux de stop fonctionnels, un triangle de signalisation, et un kit de premiers secours, renforçant la sécurité routière.
Les véhicules électriques représentent une autre tendance émergente. Bien que leur contrôle technique ne constitue que 0,4 % des inspections en 2023, il exige une certification spécifique (habilitation B2XL) et des tests dédiés. Face à l’essor de cette activité, les centres devront renforcer les compétences de leurs contrôleurs pour garantir des inspections sûres et adaptées.
Enfin, la mise en place du contrôle technique pour les deux-roues, les quads et les voiturettes modifie également le secteur. Environ 59 % des motos en circulation devraient être contrôlées d’ici fin 2024.
Les perspectives du secteur
La reprise du marché de l'occasion et l'introduction du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues en 2024 vont dynamiser l’activité des centres de contrôle. En effet, les techniciens se sont formés aux 80 points de contrôle spécifiques à ces véhicules, touchant des aspects essentiels comme la direction, le châssis, les freins, et les pneus. Ce nouvel axe de marché pourrait augmenter le volume de clients et générer de nouvelles opportunités de revenus.
Les défis s’intensifient également, notamment avec l’arrivée en 2025 de nouvelles normes sur les émissions polluantes et la sécurité des véhicules. Ces changements réglementaires vont nécessiter des ajustements et des investissements conséquents pour les centres de contrôle. Ils risquent par ailleurs d'entraîner une hausse des coûts pour les automobilistes, rendant alors la recherche des meilleurs tarifs encore plus cruciale en cette période de tension sur le pouvoir d'achat.
Conclusion
Le contrôle technique reste un passage incontournable pour les automobilistes français, garantissant la sécurité sur les routes. En 2023, ce secteur comptait 6 710 centres agréés et réalisait un chiffre d’affaires de 1,418 milliard d’euros, avec un prix moyen de 78 € par contrôle.
Cette activité ne risque pas de faiblir, portée par un parc automobile vieillissant, dont l’âge moyen a atteint 10,8 ans, et par de nouvelles réglementations comme l’obligation de contrôle pour les deux-roues dès 2024.
Face à la montée en puissance des comparateurs en ligne et des offres low-cost, les centres de contrôle technique doivent innover pour tirer leur épingle du jeu. Certains proposent des forfaits incluant contre-visite et contrôle volontaire, tandis que d’autres, comme Dekra, diversifient leurs prestations en offrant le passage du code de la route.
La digitalisation devient cruciale : des plateformes de réservation en ligne et des systèmes automatisés permettent de réduire les temps d’attente et d’améliorer l’expérience client. Les enjeux environnementaux et l’arrivée des véhicules électriques ouvrent également de nouvelles perspectives pour les centres.
Les acteurs qui sauront anticiper ces tendances et investir dans des technologies de pointe renforceront leur position sur ce marché.