Étude de marché de la réparation automobile

Les chiffres clés du secteur commerce et réparation automobile

21,3 milliards d'€

chiffre d’affaires pour le secteur en 2021

18 millions

d’opérations réalisées en moyenne par an

10,8 ans

durée de vie moyenne des véhicules en 2023

69 292

sociétés dans le secteur en 2020

14 %

réparateurs formés à la réparation des véhicules électriques

1 Français sur 4

réalise le service après-vente soi-même

Dans cet article

garage automobile

Code APE/NAF pour les services d’entretien et réparation automobile : 45.20A

Les entreprises de réparation automobile exercent leur activité sous le code APE 45.20A correspondant à l'entretien et la réparation de véhicules légers. Ce sont 69 292 sociétés recensées dans le secteur de l’entretien et de la réparation automobile en 2020.

Le code APE est attribué par l'INSEE à toute entreprise lors de son immatriculation. Il permet de classifier l'activité principale de l'entreprise à des fins statistiques.

Les professionnels du secteur peuvent être concernés par d’autres codes APE/NAF pour des activités connexes :

  • 45.20B pour l’entretien et la réparation de véhicules lourds

  • 45.11Z pour le commerce de véhicules automobiles légers

  • 45.32Z pour le commerce d’équipements divers, de pièces détachées et d’accessoires pour véhicules

L’activité des réparateurs de véhicules

Les réparateurs automobiles interviennent sur différents aspects de la maintenance des véhicules :

  • entretien courant

  • réparations mécaniques

  • diagnostics et réparations électroniques

  • détection des pannes électroniques, reprogrammation

  • réparation de carrosserie et de peinture

  • services annexes (remplacement de pare-brise, pneumatiques, contrôle technique)

Cette activité peut être réalisée en indépendant, en franchise ou via des réseaux de centres auto.

L’organisation de l’activité

L’activité d’entretien et de réparation automobile se structure autour de plusieurs types d'établissements.

Les garagistes indépendants sont des professionnels généralistes. Ces acteurs, particulièrement nombreux sur le marché, couvrent un large éventail de réparations mécaniques et proposent également des services spécialisés en complément (vente d'équipements, carburant, carrosserie, dépannage, service après-vente, etc.).

On retrouve des professionnels spécialisés. Les concessionnaires sont sous contrat avec un constructeur, ce qui leur permet de vendre des véhicules et de réaliser les services après-vente spécifiques à une marque. Mais avec la nouvelle réglementation, d'autres acteurs peuvent désormais réaliser le service après-vente des marques constructeurs.

Les agents de marque, liés par un contrat d'agence avec un constructeur, se concentrent sur la vente de véhicules, sur laquelle ils sont commissionnés. Ils se positionnent également sur les services d’entretien et de réparation de véhicules de marque.

Il existe aussi les grands réseaux sous enseigne. On peut distinguer les réseaux spécialisés dans la réparation rapide (Speedy, Midas) et les centres auto (Feu Vert, Norauto) spécialisés dans la vente d'accessoires et de pièces détachées avec des services de maintenance.

Les syndicats professionnels

La FNA (Fédération Nationale de l’Automobile) défend et accompagne au quotidien les entrepreneurs-artisans de l’automobile et de la mobilité. L’organisation représente de nombreux métiers : mécaniciens réparateurs automobiles (MRA), réparateurs agréés (RA), agents de marque, carrossiers ou encore réparateurs de poids lourds, qu'ils soient indépendants ou affiliés à un réseau.

Pour ces professionnels, la FNA joue un rôle de porte-parole aussi bien auprès des pouvoirs publics français et européens que des organismes professionnels (IRP Auto, ANFA, IPSA, GNFA, etc.).

Le marché de l’entretien et la réparation automobile

Le contexte du marché

38,9 millions

de véhicules sont en circulation en France en 2023.

Le nombre de véhicules particuliers en circulation a augmenté de 3,1 % depuis 2017. Cette évolution s'accompagne d'une augmentation de la durée de vie des véhicules, qui est désormais de 10,8 ans, contre 9,7 ans en 2015.

Le vieillissement du parc automobile contribue à la demande croissante pour les services d’entretien et de réparation, qui devient le principal poste de dépenses des automobilistes. Le chiffre d'affaires du secteur des réparateurs automobiles atteint environ 21 milliards d'euros.

Mais le parc automobile est en pleine mutation, notamment avec l'électrification.

1 753 222

véhicules neufs sont immatriculés en 2023.

Parmi ces immatriculations, 17 % sont des véhicules électriques neufs. Leur part ne cesse d’augmenter chaque année, avec près de 3,5 points de plus qu'en 2022. Cette modernisation du parc automobile implique de nouveaux besoins dans le domaine de la réparation, mais également de nouvelles compétences techniques du côté des professionnels.

Les changements réglementaires ont également eu un impact significatif sur le marché de l'après-vente. L'accès légal aux fiches techniques et aux pièces de rechange des constructeurs permet aux réparateurs indépendants d'obtenir des agréments pour le service après-vente. Cela renforce leur position face aux concessionnaires.

Alors que le parc automobile français continue d'augmenter, on constate que de plus en plus d'automobilistes français négligent l'entretien de leurs véhicules. Selon une étude Aramis auto et Opinionway, 15 % des automobilistes optent pour le report des réparations, tandis que 14 % préfèrent les effectuer eux-mêmes pour réduire leurs dépenses. L'inflation est l'une des principales raisons de cette tendance.

Évolution du chiffre d'affaires du secteur

Le marché de l’entretien et la réparation automobile a été touché en 2020 par la crise sanitaire qui a entraîné la forte réduction des déplacements des véhicules. Certains professionnels ont constaté une baisse de 9 % du chiffre d'affaires de leur atelier de réparation.

À partir de 2021, le secteur a connu une reprise progressive, stimulée par un retour à la normale des activités. En 2023, le renforcement des contrôles techniques a également conduit à une augmentation des contre-visites, qui représentent désormais près de 20 % des contrôles effectués.

Évolution indice des prix à la consommation pour l'entretien et réparation de véhicules particuliers

L’inflation contribue à la hausse générale des prix dans le secteur de l’entretien et la réparation automobile. Selon SRA, le coût total des réparations a progressé de 3,9 % en 2022 par rapport à 2021. Mais également une hausse notable de 4,3 % du prix moyen des pièces de rechange, ainsi qu'une une hausse de 2,6 % du coût de la main-d'œuvre en carrosserie. Un contexte inflationniste qui pèse sur le budget des automobilistes.

L’offre sur le marché de l’entretien et la réparation de véhicule

Le marché des services d’entretien et de réparation de véhicule est dominé par les garages indépendants, qui conservent une large part du marché malgré la forte concurrence sur ce type de service.

Garages indépendants

Les mécaniciens en réparation automobile (MRA) sont généralement appréciés pour leur approche personnalisée et leur proximité avec la clientèle. En termes de volume d'entrées en atelier, les MRA sont les premiers acteurs du marché de l'après-vente depuis plusieurs années.

Leur savoir-faire et leur capacité à répondre à des demandes variées (réparations courantes, diagnostic, carrosserie) leur permettent de fidéliser une clientèle locale. Mais leur taille plus modeste limite parfois leurs capacités d’investissement dans des équipements technologiques, ce qui peut les désavantager face aux évolutions rapides du secteur (véhicules électriques et hybrides).

Réparateurs agréés

En grand nombre sur le marché, les réparateurs agréés (RA) perdent progressivement des parts de marché. Ces acteurs bénéficient d’un accès direct aux pièces d’origine des constructeurs automobiles. Leur affiliation à un constructeur renforce la confiance des consommateurs, mais peut aussi les restreindre en termes de flexibilité tarifaire.

Ils sont particulièrement reconnus pour leur capacité à prendre en charge les véhicules sous garantie.

53 %

des automobilistes ne reviennent pas dans les réseaux constructeurs une fois la période de garantie écoulée.

En conséquence, ces réseaux deviennent minoritaires en termes d'entrées en atelier à partir de la 3ème année de vie du véhicule, au profit des réparateurs indépendants.

Centres automobiles

Les enseignes nationales comme Feu Vert ou Norauto, disposent de puissantes centrales d’achat, leur permettant de proposer des prix compétitifs. Leur large maillage territorial et leur capacité à offrir des services standards à un prix attractif en font des concurrents de poids sur le marché. Mais cette approche « à la chaîne » limite la personnalisation du service et peut parfois donner lieu à un manque de suivi client.

Réparateurs rapides

Les réparateurs rapides (Speedy, Midas) captent une petite partie du marché en se concentrant sur les interventions légères et rapides (vidanges, changement de pneumatiques, batteries, etc.). Ils sont sollicités pour leur rapidité d’intervention sur les véhicules.

L’étude de la demande

Le marché est marqué par une forte dépendance à l’automobile pour les déplacements quotidiens, professionnels et les activités sociales.

Cette dépendance à l’automobile est largement répandue à travers le territoire, mais elle est plus marquée en dehors des centres urbains. 90 % des habitants des zones rurales comptent sur leur voiture pour rendre visite à des proches, contre 66 % dans l'agglomération parisienne.

Mais la relation des automobilistes à l'entretien des véhicules est préoccupante. Une étude de Mondial Assistance révèle que 4 Français sur 5 attendent l'apparition d'un problème pour faire réparer leur véhicule, plutôt que d'agir de manière préventive. Cela expose le parc automobile à une dégradation plus rapide.

En termes de fréquence des révisions de leur véhicule, la majorité des conducteurs estiment qu'une révision annuelle est nécessaire, alors que 32 % pensent qu'une révision tous les deux ans est suffisante. Une petite proportion prend le risque de repousser la révision.

Le coût élevé des réparations reste un frein majeur. La crainte des frais élevés pousse un quart des automobilistes à repousser ou éviter les interventions chez le garagiste.

360 euros

est le budget mensuel moyen que les Français consacrent à leur véhicule.

Ce sont 25 % d'entre eux ne pouvant pas consacrer plus de 100 euros par mois.

657 euros

est le montant moyen des réparations de véhicule en 2023.

Face à l’inflation, 7 % des automobilistes, particulièrement les plus jeunes (12 % des moins de 35 ans), préfèrent effectuer eux-mêmes les petites réparations et l’entretien de base de leur véhicule.

L’analyse des canaux de distribution

Ouvrir un garage reste le premier point d’intervention auprès de la clientèle. L’atelier de proximité est souvent perçu comme un partenaire de confiance en raison de l’ancrage local et de la fidélité de leur clientèle. Pour un réparateur indépendant, investir dans la relation client, offrir un service personnalisé et miser sur la proximité sont des leviers importants pour fidéliser.

Avec la digitalisation du secteur, les plateformes digitales comme Allogarage, Mecazen ou Vroomly sont en pleine expansion. Ces canaux offrent aux clients la possibilité de rechercher les garages près de chez eux, de comparer les prix et de prendre rendez-vous en ligne. Il peut être intéressant de se référencer sur ce type de plateforme pour gagner en visibilité et d’élargir sa base de clients. C’est aussi un moyen de se différencier par la transparence des prix et les avis clients.

Un réparateur indépendant peut également envisager les interventions à domicile, un segment émergent. Les services de réparation de véhicule à domicile ou sur le lieu de travail sont particulièrement appréciés pour leur flexibilité. Se positionner sur ce type de prestation permet de répondre à la demande croissante de commodité, tout en réduisant les coûts liés à un atelier.

Les tendances du marché de la réparation automobile

Les grandes tendances

La transition vers l'électrique en est l’une des tendances notables qui vient bousculer le marché de l’entretien et la réparation automobile. La croissance du parc de véhicules électriques et hybrides impose aux réparateurs de se former à ces technologies, qu’il s’agisse de la gestion des batteries ou des systèmes électroniques spécifiques. Cette montée en compétence est indispensable pour rester compétitif. Il y a 14 % de mécaniciens en réparation automobile équipés et formés à la réparation des véhicules électriques, contre 95 % pour les réparateurs agréés.

En parallèle, la digitalisation du secteur révolutionne l’expérience client. De plus en plus de consommateurs apprécient les services en ligne comme la prise de rendez-vous, le suivi des réparations ou l’achat de pièces détachées. Proposer ce type de service est un levier de croissance pour le service après-vente.

Le recours aux pièces reconditionnées et d’occasion devient une alternative prisée par les clients. C’est une tendance renforcée par les préoccupations environnementales et les économies potentielles pour les clients. Les services de réparation éco-responsables permettent de répondre aux besoins de nombreux automobilistes cherchant des solutions pour réduire les coûts d’entretien.

Les perspectives du secteur

Avec le vieillissement du parc automobile et la croissance de la demande pour des solutions d’entretien économiques, les garages indépendants bien positionnés (service client de proximité, prix attractifs) ont encore un fort potentiel de croissance.

Avec 38,9 millions de véhicules en circulation en France, de nombreux foyers possèdent leur véhicule. Pourtant, la part de la location avec option d'achat (LOA) et la location longue durée (LLD) progresse sur le marché. Ce type de contrat représente plus de 50 % des immatriculations de véhicules neufs en France. La LOA et la LDD modifient la demande dans le secteur de la réparation automobile. Ces formules incluent généralement l'entretien du véhicule, redirigeant ainsi une partie de la clientèle vers des réseaux affiliés aux contrats de location.

Face à la complexité croissante des nouveaux véhicules, en particulier les modèles électriques et hybrides, les réparations "do it yourself" perdent du terrain. Bien que 1 Français sur 4 réalise lui-même l'entretien de son véhicule, les systèmes de plus en plus sophistiqués nécessitent l'intervention de professionnels qualifiés. Les réparateurs doivent donc s'adapter en investissant dans des outils de diagnostic de pointe pour rester compétitifs et répondre aux exigences techniques des voitures d'aujourd'hui.

Conclusion

Le marché de la réparation automobile poursuit une dynamique positive, soutenu par une croissance continue du nombre d’immatriculation de véhicules chaque année et par son rôle essentiel dans la mobilité des Français. La voiture reste le principal mode de transport, en particulier dans les zones rurales et périurbaines, où elle est indispensable au quotidien.

2 emplois sur 3

sont générés par le secteur de la réparation automobile au sein de la branche automobile.

Grâce à l'expansion des activités de services après-vente liées à un parc automobile vieillissant, un âge moyen qui dépasse désormais les 10 ans, l'emploi connaît une croissance régulière depuis 2021.

Les professionnels sont soumis à plusieurs pressions : l’inflation, qui augmente le coût des services, et l’intensité de la concurrence, qui les oblige à revoir leurs tarifs tout en maintenant des niveaux de qualité et de technicité élevés.

L'essor des véhicules électriques pourrait également réduire la fréquence des visites en atelier. Une voiture électrique nécessite 12 % d'opérations d'entretien en moins qu'un modèle thermique. Cette transition vers les véhicules électriques et hybrides exige des investissements conséquents en formation et en matériel, ce qui représente un défi pour les petites structures.

Accueil
Fiches métiers
Ouvrir un garage automobile
Étude de marché de la réparation automobile