Comment ouvrir un garage automobile ?
Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?
- Qualification professionnelle
- Aptitudes commerciales
- Maîtrise de la gestion
- Poids des investissements
- Importance de la qualité de l''emplacement
- Intensité de la concurrence
- Niveau de rémunération
- Degré des contraintes horaires
- Facilité de remplacement
Contexte
Le volume d'activité du secteur de la réparation et de l'entretien de véhicules renoue avec la croissance ces dernières années.
Plusieurs facteurs y contribuent :
l'extension du parc automobile,
l'allongement de la durée de vie des véhicules,
la marginalisation du «do it yourself» : face à la complexité croissante des véhicules, les particuliers se contentent de l'entretien courant (vidanges, etc.). Les interventions plus sophistiquées sont de moins en moins accessibles à un non-professionnel.
le renforcement des contrôles techniques à compter du 20 mai 2018 (nombre de points de contrôle porté à 124 contre 131 ce qui représentera 606 points de défaillances contre 453 aujourd'hui, délai de réparation réduit à 24 heures en cas de défaut critique) stimule l'activité des réparateurs automobiles.
la réglementation européenne (règlement CE 1400/2002 puis CE 461/2010) sur la distribution automobile : elle entraîne une mutation structurelle du secteur au profit des enseignes de réparation rapide et des garagistes indépendants. En effet, cette nouvelle réglementation autorise tous les professionnels du secteur à obtenir un agrément pour assurer le service après-vente jusque-là réservé exclusivement aux concessionnaires. Cet agrément peut être demandé auprès de plusieurs constructeurs. De plus, ces derniers sont tenus de diffuser leurs fiches techniques qui étaient jusque-là réservées uniquement à leurs concessionnaires. Toutefois, cette nouvelle réglementation incite les enseignes à intensifier le maillage du territoire augmentant ainsi la concentration du secteur aux dépens des indépendants.
Toutefois, la technicité grandissante des véhicules (augmentation du nombre de matériel électronique embarqué) contraint les garagistes à employer une main d'œuvre très qualifiée qui alourdit d'une façon notable les charges de personnel. En outre, l'équipement nécessaire à l'entretien des nouvelles technologies demande du matériel de pointe et oblige les professionnels à réaliser de lourds investissements.
Tendances
Bien que l'activité du secteur ait été pénalisée lors du premier confinement (report des demandes d'entretien/réparation et des contrôles techniques), le rattrapage d'activité post-confinement, conjuguée au dynamisme du segment de la vente de véhicules d'occasion, a permis de limiter la baisse de chiffre d’affaires en 2020. Soutenu à la fois par une demande forte en services de réparation et par un effet prix, le rebond d’activité a été dynamique en 2021 (+15% en valeur sur un an).
Le vieillissement du parc automobile français inhérent à la pénurie de véhicules neufs profitera au secteur en 2022. La profession sera toutefois confrontée aux tensions inflationnistes, aux difficultés d’approvisionnement, à l’impact des revalorisations salariales et à la pénurie de main-d’œuvre.
Alors que les pressions concurrentielles sont très intenses dans le secteur, les garagistes seront contraints de limiter la répercussion de la hausse de leurs charges (pièces et main-d’œuvre principalement) sur leurs clients en rognant sur leurs marges.
L'organisation du marché
Les garagistes indépendants : (mécaniciens réparateurs automobiles) ne font pas partie des réseaux officiels de marques. Ce sont des généralistes. Ils exercent souvent une activité complémentaire spécialisée (carburant, électricité-auto, dépannage-remorquage, …). Ils peuvent obtenir l'agrément d'un ou plusieurs constructeurs pour assurer le service après-vente de leurs marques.
Les concessionnaires : exercent leur activité dans le cadre juridique d'un contrat de concession avec le constructeur en assurant la vente et le service après-vente des véhicules de leur marque. Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, les concessionnaires ne sont plus les seuls à pouvoir effectuer le service après-vente des véhicules de la marque.
Les agents de marque : ils sont liés par un contrat d'agence avec un concessionnaire pour la vente des véhicules sur laquelle ils sont commissionnés. Leur activité consiste essentiellement à réaliser des travaux de maintenance et de réparation sur des véhicules de leur marque, mais pas exclusivement.
Les réseaux spécialisés sous enseigne : on distingue deux types de réseaux : les réseaux de réparation rapide (Speedy, Midas, etc.) spécialisés dans la réparation automobile et les réseaux de centres auto (Feu Vert, Norauto, etc) spécialisés dans la vente d'accessoires et de pièces détachées et qui assurent aussi quelques activités de maintenance.
Bon à savoir
On compte 68 840 entreprises dans le secteur de l'entretien et réparation de véhicules automobiles légers en 2020¹.
En 2020, le chiffre d'affaires total du secteur était de 18,005 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2021 | 134,7 |
2020 | 117,6 |
2019 | 124,5 |
2018 | 117,8 |
2017 | 110,8 |
2016 | 104,8 |
2015 | 100,0 |
2014 | 96,6 |
2013 | 95,9 |
2012 | 93,7 |
2011 | 92,3 |
2010 | 88,7 |
(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Entretien et réparation de véhicules automobiles légers.
(2) Source : Insee, Esane, Entretien et réparation de véhicules automobiles légers.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Entretien et réparation de véhicules automobiles légers.