Le garage est un commerce de proximité qui ne connaît pas la crise. Si vous aimez réparer les voitures, on vous dit tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir votre garage automobile.
Étape 1 : définir son projet de garage
🚗 Le secteur d’activité de la réparation automobile est divisé entre différents acteurs :
Les garagistes indépendants réparant toutes les marques de voitures ;
Les réseaux sous enseignes comme Midas, Feu Vert, Norauto… ;
Les concessionnaires automobiles comme Renault, Volkswagen, Fiat…
La première des questions à trancher si vous voulez ouvrir votre garage est donc de savoir si vous souhaitez ouvrir une franchise ou bien être totalement indépendant.
La franchise permet de profiter de la notoriété de la marque et facilite un démarrage en douceur avec la certitude d’acquérir rapidement une clientèle. La rentabilité est quasiment toujours au rendez-vous.
Pour autant, il ne faut pas oublier que pour ouvrir une franchise, vous devrez payer des droits d’entrée dans la franchise et une redevance mensuelle au franchiseur. Par ailleurs, vous ne serez pas totalement libre dans votre gestion et devrez rendre des comptes.
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Étape 2 : mener une étude de marché
Avec un chiffre d’affaires de presque 18 milliards d’euros en 2019 selon l’INSEE, on peut dire que le marché de la réparation automobile se porte bien.
Peu touchés par la crise du coronavirus, les garages ont aussi vu leur rôle se renforcer en raison de l’augmentation des points de contrôle du contrôle technique des véhicules. La technicité grandissante des voitures (plus d’électronique, voitures électriques, etc.) oblige aussi les particuliers, même bricoleurs, à se tourner vers un garagiste pour faire réaliser leurs travaux de mécanique.
L'étude de marché permettra de faire la lumière sur toutes les tendances et évolutions du marché automobile ces dernières années. Elle s’attachera aussi à éclairer deux points essentiels pour la réussite de votre projet :
La demande : qui sont vos futurs clients ?
L’offre : qui sont vos concurrents ? Que proposent-ils ? Quels sont leurs tarifs ?
Pour récolter le maximum d’informations, tournez-vous vers les bases de données de l’INSEE, les revues spécialisées, les fédérations (fédération nationale de l’automobile…), les syndicats (Conseil national des professions de l’automobile…), Internet, etc.
Le retour d’expérience de vos proches est aussi un bon moyen de comprendre ce que vos futurs clients peuvent attendre d’un garage : relation de confiance, rapidité du service, proximité avec le domicile, prix modérés…
Étape 3 : préciser son activité de garagiste
Pour la plupart des garages, l’activité de réparation est majoritaire (90 % du chiffre d’affaires en moyenne). Mais dans la réalité, l’activité d’un garagiste peut être multiple. Il peut :
Réparer les véhicules (carrosserie, embrayage, boîte de vitesse…) ;
Proposer de l’entretien courant (vidange, pneus…) ;
Faire des dépannages/remorquages ;
Vendre des produits et accessoires auto (lubrifiant, lave-glace…) ;
Vendre des voitures d’occasion.
Au-delà des prestations que vous allez proposer, d’autres éléments doivent être définis clairement :
La gamme de prix pratiqués ;
Les horaires d’ouverture du garage ;
La stratégie de communication pour vous faire connaître ;
Les actions de fidélisation des clients ;
Les relations avec les fournisseurs…
Étape 4 : les investissements nécessaires pour ouvrir son garage automobile
Pour ouvrir un garage automobile ou ouvrir un centre de contrôle technique, il vous faut un grand local commercial. Ce local doit comporter une partie atelier pour effectuer les réparations et une petite partie dédiée à l’accueil du public. Si vous envisagez de vendre des pièces détachées et accessoires automobiles, pensez à acquérir une plus grande surface. Le coût du local dépend de vos choix : droit au bail, reprise d’un fonds de commerce…, mais aussi de la surface et de l’emplacement du garage.
L’emplacement du garage est important pour attirer la clientèle. En général, les garages sont situés près des axes routiers. Le plus important est de considérer l’étendue de la zone de chalandise du local (c’est-à-dire la zone d’où proviendront vos potentiels clients).
En plus du local, les autres investissements importants à prévoir sont :
L’achat d’un stock de pièces automobiles : même si les garages fonctionnent souvent à la commande, il est conseillé de posséder quand même des pièces de base ;
L’achat des différents matériels, outils et équipements nécessaires à l’activité (pont élévateur, cric, équilibreur électronique…) ;
Un éventuel véhicule de remplacement à prêter aux clients ;
La rémunération du personnel (mécanicien, secrétaire…) ;
Les frais administratifs (assurance professionnelle…)…
💰 Quelques chiffres : selon une étude de la BPI, un garage automobile réalise en moyenne un chiffre d’affaires de 200 000 € HT. Le budget minimal pour se lancer tourne autour de 100 000 € à 400 000 €.
Étape 5 : choisir le statut juridique de son garage
Le statut juridique de votre garage définit l’imposition de vos bénéfices, le régime social du dirigeant, votre responsabilité, etc. C’est donc un point capital !
Voici les différences principales entre les 2 statuts les plus répandus pour ouvrir un garage lorsqu’on est au moins 2 associés :
SARL (société à responsabilité limitée) |
Limitée aux apports |
Travailleur indépendant si le gérant est majoritaire, assimilé-salarié si le gérant est minoritaire ou égalitaire |
Impôt sur les sociétés |
Rigidité |
SAS (société par actions simplifiée) |
Limitée aux apports |
Assimilé-salarié |
Impôt sur les sociétés |
Souplesse |
Si vous êtes seul aux commandes de votre garage, vous pouvez opter pour :
Une SASU (la forme unipersonnelle de la SAS) ;
Une EURL (la forme unipersonnelle de la SARL).
L’entreprise individuelle est peu recommandée en raison de l’absence de protection du patrimoine du garagiste. De la même façon, le régime de la micro-entreprise (ex régime de l’auto-entrepreneur) reste marginal à cause des plafonds de chiffre d’affaires.
Étape 6 : rédiger le business plan de son garage
Le business plan est essentiel pour concrétiser votre projet dans les moindres détails. Il comprend 5 parties :
La présentation de votre projet ;
L’étude de marché ;
La structure juridique choisie ;
Le modèle économique (comment votre entreprise gagne de l’argent) ;
Les tableaux financiers.
Dans cette dernière partie, on trouve notamment :
Le compte de résultat prévisionnel ;
Le bilan prévisionnel ;
Le tableau des flux de trésorerie ;
Le plan d’investissements…
N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour établir des prévisions financières crédibles et conformes à la réalité.
Étape 7 : les conditions pour ouvrir un garage automobile : la réglementation
La réglementation pour ouvrir un garage est particulièrement stricte.
Avant toute chose, il faut savoir que le garagiste est tenu d’une obligation de résultat dans les réparations qu’il effectue. Cela signifie qu’il doit impérativement rendre au client un véhicule réparé et en bon état de fonctionnement. Cette obligation est l’inverse d’une simple obligation de moyen qui consisterait à simplement tout mettre en œuvre pour réparer la panne (mais pas à la réparer effectivement).
En outre, le professionnel tenant un garage doit :
Afficher les prix et prestations pratiqués dans le garage ;
Proposer des pièces d’occasion pour la réparation des véhicules dans certains cas ;
S’assurer du respect des normes de sécurité et d’accessibilité essentielles des établissements recevant du public ;
Éditer des devis et factures conformes à la loi (la « note » est obligatoire pour les particuliers dès que le montant facturé dépasse 25 €) ;
Respecter la réglementation des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement).
Étape 8 : peut-on ouvrir un garage automobile sans diplôme ?
On ne s’improvise pas garagiste du jour au lendemain ! Pour ouvrir votre garage, vous devez en effet avoir une qualification professionnelle prouvant votre expertise dans le domaine. Il peut s’agir d’un CAP, d’un BEP ou d’un diplôme de niveau équivalent ou supérieur.
À défaut de détenir la qualification nécessaire, vous pouvez faire valoir votre expérience professionnelle dans le métier en tant qu’indépendant ou en tant que salarié. Par exemple, vous pouvez ouvrir votre propre garage après 3 ans d’expérience acquise en CDI ou CDD chez votre ancien patron !
En plus de l’habileté technique indispensable au métier, un bon garagiste doit posséder des capacités de gestion affûtées et le goût du contact avec la clientèle.
Étape 9 : se lancer
Ouvrir un garage entraîne de coûteux investissements pour acquérir le matériel nécessaire pour réparer les voitures. Il faudra donc trouver les financements pour vous lancer (prêt bancaire, apport personnel…).
Ensuite, déclarez votre activité auprès de votre centre de formalités des entreprises (CFE) compétent.
À savoir : selon les modalités d’exercice de l’activité, vous devrez parfois demander des autorisations et faire des déclarations spécifiques en rapport avec la protection de l’environnement. Renseignez-vous auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat.
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