Comment devenir traducteur freelance ?

En résumé :

  • Devenir traducteur freelance ne requiert pas obligatoirement de diplôme mais suivre une formation spécialisée augmente votre crédibilité.

  • Pour vous lancer, définissez vos domaines de spécialisation et fixez des tarifs justes.

  • La micro-entreprise est le statut juridique privilégié pour débuter.

  • Pour trouver vos premiers clients, misez sur un site web professionnel, le réseautage, les agences et les plateformes spécialisées.

  • Le métier de traducteur évolue avec l’IA mais la spécialisation et l’expertise humaine restent essentielles pour se démarquer.

Dans cet article

Devenir traducteur freelance

Quelle formation faut-il pour devenir traducteur freelance ?

Les diplômes pour devenir traducteur indépendant

Bonne nouvelle pour les autodidactes : devenir traducteur freelance ne nécessite pas obligatoirement de diplôme spécifique ! Cependant, une formation solide augmentera considérablement votre crédibilité auprès des clients potentiels 📚.

La plupart des aspirants traducteurs passent par un master (bac + 5) comme un master en LEA (langues étrangères appliquées) ou encore un master LLCE (langues, littératures et civilisations étrangères).

Pour vous spécialiser en traduction, voici les formations les plus reconnues en France :

  • l’école supérieure d’interprètes et de traducteurs (ESIT) à Paris ;

  • l’institut de management et de communication interculturels (ISIT) à Paris ;

  • l’ITIRI à Strasbourg, etc.

Bon à savoir

La formation est quasi indispensable pour atteindre un niveau professionnel.

Les compétences indispensables pour réussir comme traducteur

👉 Pour devenir un bon traducteur, vous devez maîtriser :

  • au moins deux langues (votre langue maternelle + une langue étrangère minimum) ;

  • la culture des pays dont vous traduisez la langue ;

  • un ou plusieurs domaines de spécialisation (juridique, médical, marketing…) ;

  • les outils de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) ;

  • la relecture et la révision de textes.

En plus de ces compétences techniques, posséder des compétences « business » sera clairement un atout pour vous démarquer. Savoir se vendre, communiquer sur les réseaux sociaux, fixer ses prix… Tout cela, ça s’apprend aussi !

Bon à savoir

Il existe 3 grands types de traducteurs : le traducteur littéraire (pour les livres), le traducteur technique (spécialisé dans le domaine médical, industriel, etc.) et le traducteur assermenté (traduction de documents et textes juridiques).

Comment fixer ses tarifs en traduction freelance ?

Fixer vos tarifs représente un véritable défi quand vous débutez. Trop bas, vous risquez de dévaloriser votre travail. Trop élevés, vous aurez du mal à trouver des clients.

Les différentes façons de facturer en traduction

Selon le rapport de la SFT de 2022, les traducteurs facturent généralement selon l’une de ces 2 méthodes :

  • au mot : en moyenne entre 0,10 € et 0,15 € par mot ;

  • à l’heure : en moyenne entre 40 € et 50 € de l’heure.

D’autres tarifs existent comme le tarif à la page, au feuillet ou au forfait.

Exemple

Pour une traduction anglais-français généraliste de 2 000 mots, le tarif moyen se situe autour de 0,08 € par mot, soit 160 € pour le projet. En revanche, pour une traduction juridique ou médicale, le tarif moyen est de 0,15 € par mot, soit 300 € pour le même volume.

Les différents facteurs influençant vos tarifs

Plusieurs éléments peuvent justifier des tarifs plus élevés :

  • la rareté de la combinaison linguistique (par exemple : si vous maîtrisez une langue rare et complexe comme l’hindi ou le chinois, c’est un plus !) ;

  • le niveau de technicité du texte ;

  • l’urgence de la livraison ;

  • votre expérience ;

  • votre réputation et vos anciens clients, etc.

Attention

Ne succombez pas à la tentation de casser les prix pour obtenir vos premiers contrats ! Fixer un prix juste permet de valoriser vos compétences et de vivre décemment de votre activité.

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Quel est le meilleur statut juridique pour un traducteur freelance ?

Plusieurs options s’offrent à vous pour exercer votre activité de traducteur indépendant.

La micro-entreprise

Le statut le plus répandu quand on débute est la micro-entreprise. C’est un statut idéal car il permet de vous lancer facilement sans vous encombrer de nombreuses formalités administratives.

Les charges sociales sont faibles (24,6 % du CA encaissé) et vous ne payez que si vous encaissez du chiffre d’affaires. Vous pouvez bénéficier du versement fiscal libératoire sous conditions, ce qui peut vous permettre de payer moins d’impôt sur le revenu.

Attention

La micro-entreprise possède néanmoins 2 bémols : votre chiffre d’affaires est limité à 77 700 € par an et vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles.

Les autres statuts juridiques

Pour les traducteurs qui souhaitent passer à la vitesse supérieure après la micro-entreprise, vous pouvez opter pour :

  • l’entreprise individuelle classique (le plus souvent) ;

  • la société unipersonnelle (SASU ou EURL).

Ces options sont intéressantes si votre chiffre d’affaires grossit ou si vos charges commencent à devenir importantes (par exemple, si elles représentent plus de 34 % de votre chiffre d’affaires).

Critères

Micro-entreprise

Entreprise individuelle

EURL

SASU

Simplicité de création & gestion

Très simple (déclaration en ligne, peu de paperasse)

Moyenne (plus de rigueur que micro mais accessible)

Complexe (statuts + dépôt capital, annonces légales)

Complexe (statuts + dépôt capital, annonces légales)

Charges sociales

Faibles (taux forfaitaire, pas de cotisations minimales)

Variables selon le revenu

Modérées (en fonction de la rémunération)

Élevées (assimilé salarié, cotisations sociales fortes)

Fiscalité & comptabilité

Imposition sur le chiffre d'affaires, pas de comptabilité réelle

BIC/BNC au réel simplifié, comptabilité complète requise

IR ou IS au choix, comptabilité plus technique

IS, gestion rigoureuse avec bilan, liasse fiscale, etc.

Plafond de chiffre d'affaires

77 700 €/an

Aucun

Aucun

Aucun

Déduction des charges

❌ Non

✅ Oui

✅ Oui

✅ Oui

Protection sociale

Régime micro-social (sécurité sociale des indépendants)

Sécurité sociale des indépendants

TNS (travailleur non salarié)

Assimilé salarié (régime général, meilleure protection)

Quelles sont les démarches pour se lancer en tant que traducteur freelance ?

Une fois votre statut choisi, il faut officialiser votre activité auprès des administrations compétentes.

Créer son entreprise de traduction via le Guichet unique 

Voici les étapes à suivre pour créer votre entreprise facilement :

  1. Faire un business plan pour tester la rentabilité de votre projet.

  2. Choisir un statut juridique.

  3. Immatriculer votre entreprise via le Guichet unique de l’INPI.

  4. Ouvrir un compte bancaire professionnel (obligatoire au-delà de 10 000 € de CA annuel).

  5. Souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle.

Bon à savoir

Pour créer votre entreprise de traduction, rendez-vous sur le site du Guichet unique de l’INPI. Ce site vous permet de réaliser toutes les démarches administratives. Vous recevrez votre numéro SIRET sous environ deux semaines.

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Les assurances nécessaires pour les traducteurs 

En tant que traducteur, vos erreurs peuvent avoir des conséquences importantes pour vos clients. Il est donc recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. Cette assurance vous protège en cas de dommages causés à autrui dans l’exercice de votre activité.

💸 En moyenne, la RC pro coûte environ 150 € à 300 € par an pour un traducteur.

Exemple

La RC pro vous couvrira si vous transmettez un virus par mégarde en envoyant un fichier par mail à votre client.

Où trouver ses premiers clients en traduction ?

Le plus grand défi d’un traducteur débutant est souvent de constituer sa clientèle. Voici plusieurs stratégies efficaces pour vous faire connaître.

Réseaux sociaux et site web

Pour trouver des clients en ligne, créez un site web professionnel présentant vos services et spécialités, avec pourquoi pas, un blog professionnel.

Autre élément essentiel aujourd’hui : les réseaux sociaux. Créez-vous des profils professionnels sur les réseaux et publiez régulièrement du contenu.

Bon à savoir

LinkedIn reste l’un des meilleurs réseaux pour trouver des clients en freelance.

Les agences de traduction

Les agences de traduction sont l’un des plus gros pourvoyeurs de clients des traducteurs, surtout lorsqu’ils débutent.

Vous pouvez les démarcher directement pour proposer vos compétences. Une fois dans leur fichier de freelances, elles vous contacteront dès qu’elles auront des clients qui ont besoin de vos services.

Attention

Certaines agences ont tendance à tirer les tarifs vers le bas.

Les plateformes de traduction

Plusieurs plateformes peuvent vous aider à trouver vos premiers clients :

  • ProZ.com : revendique la plus grande communauté de traducteurs au monde ;

  • Translators Café : site de mise en relation clients/traducteurs ;

  • Gengo ou Translated : plateformes spécialisées en traduction.

Bon à savoir

Pensez également aux plateformes généralistes de freelancing comme Malt, Fiverr ou Upwork.

Réseau

Le bouche-à-oreille reste un canal d’acquisition privilégié dans ce métier :

  • faites savoir à vos proches que vous vous lancez comme freelance en traduction ;

  • participez aux événements professionnels type salons, conférences… ;

  • contactez d’autres traducteurs pour proposer des partenariats

Bon à savoir

Vous pouvez aussi vous inscrire dans l’annuaire de la SFT (Société Française de Traduction). Il s’agit du syndicat professionnel des traducteurs et interprètes.

Prospection

La prospection reste un excellent moyen de trouver vos premiers clients. Contactez directement des entreprises avec lesquelles vous avez envie de travailler par mail ou via LinkedIn.

L’important est de bien personnaliser votre message pour éviter de finir dans la corbeille de la boîte mail de votre interlocuteur.

Bon à savoir

Si vous avez besoin de clients rapidement, c’est le moyen idéal.

Quels outils utiliser quand on est traducteur freelance ?

Voici quelques-uns des logiciels les plus utilisés par les traducteurs :

  • Trados Go ou Trados Studio : la référence dans le milieu ;

  • memoQ : une alternative complète à Trados ;

  • Wordfast : une bonne option pour les débutants ;

  • DeepL Pro : un logiciel de traduction automatique gratuit.

D’autres outils vous seront utiles pour gérer votre activité de freelance comme un logiciel de facturation, un CRM ou un outil de suivi du temps.

Exemple

Trados est un outil de traduction assistée par ordinateur (TAO) qui vous permet d’augmenter significativement votre productivité pour traduire plus vite. Il est accessible à partir de 25 €/mois.

Peut-on vivre uniquement de la traduction en freelance ?

La question que tout le monde se pose : est-ce un métier rentable ? La réponse est oui, mais avec quelques nuances.

Quel est le revenu moyen d’un traducteur freelance ?

2 000 €

C’est le revenu moyen d’un traducteur freelance selon le site Glassdoor.

Il y a des différences selon son expérience :

  • débutant : entre 1 500 € et 2 000 € nets mensuels ;

  • confirmé (3-5 ans) : entre 2 000 € et 3 500 € nets mensuels ;

  • expert (5+ ans) : peut dépasser 4 000 € nets mensuels.

Votre salaire en freelance varie considérablement selon votre spécialisation, vos combinaisons linguistiques, votre expérience, votre productivité (nombre de mots traduits par jour), etc.

Attention

Les premiers mois sont souvent difficiles financièrement. Prévoyez une trésorerie suffisante pour tenir au moins 6 mois sans revenus stables ou conservez une activité à temps partiel en parallèle.

Diversifiez vos services pour augmenter vos revenus

Pour mieux vivre de la traduction, envisagez de proposer des services complémentaires :

  • interprétation de conférence ou interprétation de liaison (si vous avez les compétences) ;

  • formation d’autres traducteurs (dans des écoles ou bien créer votre propre formation) ;

  • rédaction dans vos langues de travail ;

  • apprendre d’autres couples de langue pour élargir vos services,

  • autres services : relecture/correction, révision, transcréation, localisation, sous-titrage, etc.

Bon à savoir

Se diversifier est une option mais ce n’est pas une obligation. Vous pouvez aussi vous concentrer sur vos compétences phares et les perfectionner.

Quel est l’avenir du métier de traducteur indépendant ?

Le métier de traducteur connaît actuellement de profondes mutations avec l’arrivée de l’intelligence artificielle et des outils de traduction automatique.

L’impact de l’IA sur le métier de traducteur

L’intelligence artificielle transforme le secteur de la traduction, mais pas de panique : elle ne remplace pas (encore) les traducteurs professionnels 🤖 !

Si l’IA est capable de traduire des textes généraux, son travail ne satisfera pas un client à la recherche d’une traduction professionnelle et qualitative réalisée par un humain.

Elle ne remplace pas non plus la plus-value qu’apportent les traducteurs spécialisés dans des domaines techniques (juridique, médical…) où les traductions sont complexes et nécessitent des connaissances poussées et actualisées.

Bon à savoir

L’IA est davantage un super assistant qui vous permettra d’être plus rapide au quotidien et d’éviter les tâches répétitives !

Traducteur indépendant : comment rester compétitif face à ces évolutions ?

Que faire face aux évolutions de votre travail en freelance ? Voici quelques pistes pour assurer la stabilité et la pérennité de votre activité :

  • spécialisez-vous dans des domaines techniques où l’expertise humaine reste cruciale ;

  • apprenez à maîtriser les outils d’IA pour les intégrer à votre workflow ;

  • développez des compétences adjacentes pour diversifier vos activités (formation, interprétation…).

Bon à savoir

Les langues rares ou les couples linguistiques peu courants (comme japonais-français ou arabe allemand) offrent souvent de meilleures opportunités que les combinaisons très concurrentielles comme anglais-français.

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