Étude de marché du bar

Les chiffres clés du secteur des débits de boissons

5,29 milliards d'€

chiffre d’affaires pour le secteur en 2021

+4,7 %

hausse des prix entre 2011 et 2022

29 %

des Français associent les bars à l’art de vivre à la française

43 110

sociétés dans le secteur en 2021

+13 %

consommation sur le marché des spiritueux sans alcool

55 €

budget moyen consacré aux bars et cafés par mois

Dans cet article

Étude de marché du bar

Code APE/NAF pour les bars/cafés : 56.30Z

Le code APE/NAF du bar est 56.30Z. Ce code, délivré par l'INSEE lors de l'immatriculation d'une entreprise, concerne les établissements dont l'activité principale est l'exploitation de débits de boissons. Ce sont 43 110 sociétés recensées dans le secteur des débits de boissons en 2021.

Il existe également des codes APE/NAF spécifiques liés au secteur des débits de boissons :

  • 56.10A : restauration traditionnelle

  • 56.10C : restauration de type rapide

L’activité du débit de bar

Le secteur des débits de boissons englobe tous les établissements dont l'activité principale est la vente de boissons, à consommer sur place ou à emporter.

L’organisation de l’activité

Le secteur est d’abord structuré autour de divers modèles commerciaux. Les bars traditionnels, bars-tabacs et cafés de quartier constituent la majorité des établissements. Ces lieux sont souvent des points de rencontre et proposent une offre variée de boissons alcoolisées et non alcoolisées.

On retrouve aussi les bars à thème (bar à cocktails, bars à jeux, cafés-librairies) et les bars spécialisés (bars à vin, bars à bière artisanale) qui représentent des segments en forte croissance, portés par des indépendants et des enseignes sous franchise. Ces établissements se différencient soit par leur concept original, leur ambiance spécifique ou encore les produits de qualité.

On peut aussi distinguer les établissements du secteur par type de licence. Pour la vente sur place, la licence III permet de servir des boissons avec un taux d'alcool inférieur ou égal à 18°, comme le vin ou la bière. La licence IV, plus restrictive, autorise la vente de toutes les boissons alcoolisées, y compris celles avec un taux supérieur à 18°. Les établissements concernés par les débits à emporter (épiceries, bars-cavistes et vente à distance) possèdent la petite licence à emporter et la licence à emporter.

Les syndicats professionnels

Exploiter un bar implique de nombreuses responsabilités et une gestion rigoureuse au sein d’un cadre réglementaire complexe. Les professionnels indépendants du secteur peuvent s’appuyer sur les syndicats et les organisations professionnelles.

Le Collectif Culture Bar-Bars est une fédération nationale qui regroupe plus de 500 établissements : cafés-concerts, clubs, cafés-cultures et bistrots. L'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) apporte un appui aux professionnels en matière de réglementation, fiscalité et formation.

Le marché du bar

Le marché des bars en France a traversé des périodes difficiles, notamment à cause de la pandémie de COVID-19, qui a imposé des fermetures prolongées. Mais la levée des mesures sanitaires en 2022 a entraîné un regain d'intérêt des Français pour les bars.

L’activité des professionnels retrouve un fonctionnement normal, soutenu par une demande domestique croissante et un retour du tourisme.

46,8 %

c'est la hausse du chiffre d'affaires du secteur au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2019.

Les Français restent très attachés aux bars, qu’ils considèrent comme essentiels à leur vie sociale.

Environ 29 %

de la population associe ces lieux à l’art de vivre à la française.

Plus de 35 % des personnes les fréquentent au moins une fois par mois, avec une proportion particulièrement forte chez les jeunes de 18 à 35 ans (51 %).

Mais sur ce marché, les bars indépendants traditionnels doivent rivaliser avec les enseignes de caves et bars (V and B, Orge & Houblon, les Berthom, Au fût et à mesure, etc.) ainsi que des chaînes de cafés (Starbucks, Columbus Café & Co, Momen’Tea, etc.).

Parallèlement, de nouveaux concepts de bar émergent : bar à vin, bar à cocktails, café littéraire, comedy club, bar à jeux, bar à charcuterie, fromage ou encore tapas. Certains établissements ont également fait le choix d’axer leur offre sur des produits spécifiques comme les boissons végétales, les produits bio et locaux.

En effet, les attentes des consommateurs évoluent ces dernières années.

18 %

de diminution de la consommation d’alcool a été constatée au cours des deux dernières décennies, en grande partie en raison d'une préoccupation croissante pour la santé.

Les concepts spécialisés et hybrides qui s’adaptent aux nouvelles habitudes de consommation gagnent du terrain. Ces établissements deviennent des lieux de vie, d'échanges, de détente, de rencontres et de travail, adaptés au nomadisme, à l'essor du télétravail et des activités de freelance.

Évolution du nombre de création d'entreprise

Entre 2020 et 2021, de nombreux établissements ont été confrontés à des fermetures prolongées, des restrictions strictes et une baisse drastique de la fréquentation. Ces difficultés ont refroidi un bon nombre de projets de création de bars, en raison de l'incertitude économique et des coûts élevés liés aux adaptations sanitaires.

En parallèle, la baisse de la consommation d’alcool sur place et l’évolution des comportements des consommateurs ont également pesé sur les perspectives du secteur, dissuadant certains entrepreneurs de se lancer durant cette période. En 2022, le nombre de création d’entreprise est en légère reprise.

Statistiques des défaillances d'entreprise du secteur des débits de boissons

Le secteur des débits de boissons a subi de fortes pressions économiques durant la période post-COVID. Ce sont au total 803 établissements en défaillance. 607 établissements ont connu une liquidation judiciaire directe en 2022, c’est 95,8 % de plus qu’en 2021.

Évolution du chiffre d'affaires du secteur

Les fermetures prolongées, les restrictions de capacité et la baisse de la fréquentation ont durement impacté les bars. Ces mesures ont engendré une chute du chiffre d’affaires, forçant certains établissements à fermer temporairement ou définitivement.

À partir de 2022, le secteur a amorcé une reprise.

4,7 %

d’augmentation des prix des boissons alcoolisées entre 2011 et 2022 explique en partie ce rebond, auquel s’ajoute le retour des consommateurs après la levée des restrictions.

L’effet prix positif soutient la croissance en valeur du chiffre d'affaires.

Taxation des boissons alcoolisées selon le type de produit

Type de produit

Taux de taxation en 2022

Taux de taxation en 2024

Bière taux normal > 2,8 %

7,70 €/hl

7,96 €/hl

Bière taux réduit < 2,8 %

3,85 €/hl

3,98 €/hl

Vins non pétillants ≥ 1,2 %

3,92 €/hl

4,05 €/hl

Vin pétillant, pourcentage d'alcool ≥ 1,2 %

9,70 €/hl

10,02 €/hl

Produits intermédiaires 1,2 % ≤ 18 %

195,86 €/hl

202,39 €/hl

Rhum-Territoires français d'outre-mer ≥ 18,1 %

903,64 €/hlap

933,78 €/hlap

Autres alcool spiritueux

1 806,28 €/hlap

1 866,52 €/hlap

Cidre/Poirés/Hydromel

1,37 €/hl

1,41 €/hl

Dans un contexte inflationniste, la hausse des droits d’accise des boissons alcoolisées impacte les professionnels du secteur. Pour compenser ces charges supplémentaires, de nombreux établissements ont été contraints d'augmenter leurs prix de vente, ce qui peut affecter la fréquentation et le ticket moyen des consommateurs.

L’environnement réglementaire

L’ouverture d’un bar en France est soumise à une réglementation stricte. Les établissements doivent obtenir une licence de débit de boissons qui détermine les types de boissons qu'ils peuvent vendre, ainsi qu’un permis d’exploitation qui précise les réglementations applicables.

Ils sont également soumis à des réglementations concernant la sécurité des lieux, l'hygiène et la prévention de l'alcoolisme. Des réglementations spécifiques, comme le droit de terrasse (ouverte, fermée ou contre-terrasse) et la déclaration à la SACEM pour la musique, peuvent également s'appliquer.

L’offre sur le marché du bar

Les bars indépendants dominent historiquement le secteur des débits de boissons, mais sont désormais confrontés à la concurrence de divers acteurs.

Bars indépendants

Les bars traditionnels sont des lieux appréciés pour leur proximité avec la clientèle et leur capacité à proposer une ambiance authentique. Certains établissements souffrent parfois d’une image vieillissante, alors que d’autres ont fait le choix d’innover avec une idée de bar à concept : bar spécialisé, bar ludique, bar à jeux, bar à thème. Mais les tensions sur les marges rendent ces établissements plus vulnérables face à la concurrence des enseignes.

Enseignes sous franchise

Les points de vente franchisés se développent sur le territoire. Ces franchises se démarquent par une offre spécialisée, comme les bars à bières ou à vins, et par des concepts bien définis qui attirent une clientèle jeune et urbaine. Ils ont la capacité à standardiser l'expérience tout en offrant des cadres attrayants.

Voici des exemples de franchise de bar :

Enseigne

Concept

Les Berthom

Lieux conviviaux centrés sur le rassemblement de personnes. Offre : bières, vins, softs, cocktails, produits locaux, service à table

Le Gang des Taverniers

Groupement de bars et de brasseries indépendants

My Beers

Concept hybride de bar et cave à bière artisanale. Offre axée sur l’événementiel et l’afterwork

Ninkasi

Fabrique de bières et distillerie. Offre : bars-restaurants, salles de concerts

Les Trois Brasseurs

Concept de microbrasserie

Columbus Cafe & Co

Chaîne de Coffee Shop

Au Fût et à Mesure

Bar à bière. Offre : concept de self-service

Monsieur Le Zinc

Bar à bière et vin en self-service

Acteurs en ligne et livraison à domicile

Les caves à bières en ligne (Bieronomy, Find a Bottle), les caves à vin en ligne (Vinatis, Mon Copain Caviste) et les plateformes de livraison de boissons comme Shake It Easy et Cocktails N History, représentent une nouvelle concurrence sur le marché.

Ces acteurs profitent de la digitalisation et de la livraison rapide pour capter une clientèle qui préfère consommer chez elle. Bien que pratiques, ces services manquent du lien social et de l'ambiance propre aux bars, mais ils séduisent par la commodité et la diversité de l'offre.

L’étude de la demande

Habitudes de consommation

88 % des consommateurs continuent de fréquenter les bars et cafés malgré la conjoncture économique actuelle.

Entre 1 et 3 fois par semaine

c'est la fréquence moyenne à laquelle les Français fréquentent ces lieux, une tendance particulièrement marquée dans les zones urbaines. Beaucoup d’entre eux tiennent à se faire plaisir.

La jeune génération est un segment de clientèle clé pour les activités de bar. Environ 40 % des moins de 35 ans envisagent d'augmenter la fréquence de leurs visites dans les prochains mois à venir.

Mais les habitudes de consommation ont évolué ces dernières années. Les clients ne se contentent plus seulement de consommer des boissons, mais s'attendent à vivre des expériences uniques. Cela se traduit par une forte demande pour des cocktails créatifs, des ambiances originales (bars à thèmes, soirées spéciales) et des événements comme des concerts ou des jeux. La dimension sociale et conviviale des bars reste un atout essentiel, surtout pour les jeunes générations, qui considèrent ces lieux comme des espaces de détente, de rencontres et de loisirs.

Panier moyen

Malgré leur intention de fréquenter les bars, les Français tendent à rationaliser leurs dépenses.

55 €

est le budget moyen consacré pour les sorties dans les bars et cafés par mois.

Les jeunes semblent davantage enclins à investir dans les cafés et bars : 14 % des moins de 35 ans prévoient un budget mensuel dépassant 100 euros, contre seulement 7 % des personnes de 35 ans et plus.

L’analyse des canaux de distribution

Le modèle traditionnel des bars, situés dans des quartiers vivants et à proximité de la clientèle, reste le canal dominant. Avoir un point de vente physique permet d’organiser des événements à thème, des concerts ou encore des happy hours pour attirer une clientèle variée. Les événements spéciaux, comme des collaborations avec des artistes ou des marques locales, sont également une stratégie pour développer sa visibilité.

Ces dernières années, de plus en plus d’établissements se positionnent sur une offre de boissons à emporter, et même la livraison à domicile de vins, de bières, de cocktails encore ou de kits de cocktails. Ces canaux de distribution permettent de toucher un public plus large, généralement en quête de commodité.

Avec la digitalisation, développer sa présence en ligne est indispensable :

  • Promouvoir le lieu, les événements, les produits via les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Tik Tok)

  • Créer un site web professionnel qui présente les boissons, menus et actualités de l’établissement

  • Créer une fiche établissement sur Google My Business pour se référencer

Les tendances du marché des bars

Les grandes tendances

Le secteur du débit de boisson évolue sous l’influence de plusieurs tendances. La tendance des bars à concept prend de l’ampleur. En effet, ce type d’établissement séduit les consommateurs en quête de diversité de l’offre et de concept innovant.

La demande de bières, cocktails et boissons sans alcool ou à faible teneur en alcool est en forte progression. Le phénomène "NoLo" (no/low alcohol) gagne en popularité, porté par des tendances de consommation plus responsables, comme le Dry January ou le sober curious.

13 %

c’est la hausse enregistrée en 2022 pour le marché des spiritueux sans alcool.

Les bières artisanales et les produits locaux rencontrent également un franc succès, alimentés par l'intérêt des clients pour les microbrasseries et la diversité de saveurs qu'elles offrent.

En parallèle, le bien-être occupe une place importante dans les choix de consommation. Les boissons dites nutraceutiques, enrichies en nutriments ou offrant des bienfaits pour la santé, comme les smoothies protéinés, le kéfir ou les mocktails enrichis, trouvent leur place sur les cartes des bars.

Les perspectives du secteur

Le secteur des bars en France continue d'offrir des opportunités intéressantes, surtout pour ceux qui souhaitent se lancer avec des concepts différenciés et innovants. En effet, l’innovation est importante pour se démarquer de la concurrence.

Il peut être intéressant de se positionner certaines offres :

  • Spécialisation dans des créations uniques inspirées de la mixologie

  • Spécialisation de la consommation de boissons écoresponsables et bio (kéfir, kombucha, bières artisanales locales et bio)

  • Création de bars éphémères pour tester un nouveau concept ou des événements spéciaux

Conclusion

Le marché des bars occupe une place centrale sur le territoire. Avec plus de 22 000 débits de boissons à travers le pays, ces établissements sont bien plus que des lieux de consommation : ils sont des espaces de convivialité, symboles de l’art de vivre à la française. Le bar incarne le lien social dans les quartiers.

La crise sanitaire a fragilisé de nombreux établissements, ralentissant les projets de création de bars. Mais la reprise économique et la demande croissante pour les lieux de convivialité sont des signaux encourageants.

Aujourd’hui, le marché fait face à plusieurs défis. La hausse des coûts d’exploitation, notamment liée à l’obtention de licences et à l'augmentation des taxes sur l’alcool, complique l'entrée des nouveaux acteurs. Les professionnels doivent également s’adapter aux nouvelles tendances de consommation. Les bars à thèmes, les bars à cocktails ou encore les concepts de cafés coworking séduisent de plus en plus la clientèle. Malgré ces obstacles, le marché des bars reste dynamique. Il conserve son rôle vital au cœur de la vie sociale et économique du pays.

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