Hausse des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs
Mauvaise nouvelle pour les auto-entrepreneurs : un nouveau décret paru au journal officiel le 30 mai 2024 annonce une hausse des taux de cotisations sociales dès le 1er juillet 2024.
Jusqu'à présent, les auto-entrepreneurs en libéral ne cotisaient pas pour leur retraite complémentaire. Selon Grégoire Leclercq, président de la Fédération Nationale des Auto-entrepreneurs, cela va changer avec un nouveau décret, ce qui affectera leurs revenus.
➡️ Pour les professions libérales affiliées au régime général
Avant le 1er juillet 2024 : Le taux de cotisations sociales est à 21,10 %.
À partir du 1er juillet 2024 : Le taux commencera à augmenter progressivement. Il passera à 23,10 % en juillet 2024, à 24,60 % en janvier 2025, et atteindra finalement 26,10 % en janvier 2026.
➡️ Pour les professions libérales affiliées à la Cipav
Avant le 1er juillet 2024 : Le taux est fixé à 21,20 %.
À partir du 1er juillet 2024 : Le taux subira une augmentation unique, montant à 23,20 %, et ce taux restera ensuite stable.
Des changements qui s'inscrivent dans une volonté plus large d'aligner la protection sociale des auto-entrepreneurs sur celle des autres travailleurs, notamment en matière de retraite.
Qui est concerné par la hausse des cotisations sociales ?
La France comptait fin 2023 2,7 millions d'auto-entrepreneurs, mais tous ne sont pas impactés. En effet, seules les professions libérales affiliées au régime général (qui déclarent leur chiffre d’affaires dans la catégorie des BNC) et à la Cipav verront une modification des taux de cotisations sociales.
➡️ Au total ce sont tout de même 800 000 auto-entrepreneurs qui sont concernés :
600 000 travailleurs indépendants rattachés au régime général ;
200 000 rattachés à la Cipav.
Exemple
Libéraux à la CIPAV : professions réglementées et micro-entreprises créées avant 2018
Architectes (y compris les architectes d'intérieur), ingénieurs-conseils, psychologues, psychothérapeutes (non médecins), ergothérapeutes (libéraux), ostéopathes, chiropracteurs, graphistes indépendants, designers, consultants en management et stratégie, formateur, traducteurs et interprètes…
Libéraux au régime général (SSI) : professions non réglementées et micro-entreprises créées après 2018
Agents immobiliers, agents commerciaux, consultants en divers domaines (marketing, informatique, RH, etc.), professions juridiques non réglementées (comme les conseillers juridiques), professions paramédicales non rattachées à d'autres ordres (comme certains types de thérapeutes), webmasters et développeurs web, journalistes indépendants, photographes professionnels…
Des cotisations sociales en hausse jusqu'en 2026
Si la hausse des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs rattachés à la Cipav devrait s'arrêter au 1er juillet 2024, ce n'est pas le cas pour ceux rattachés au régime général. En effet, le décret prévoit une hausse annuelle des cotisations sociales de 1,5 % jusqu'en 2026.
Catégories |
Taux de cotisations 2024 (jusqu'au 1er juillet) |
À partir du 1er juillet 2024 |
2025 |
2026 |
---|---|---|---|---|
Libéraux à la Cipav |
21,20 % |
23,2 % |
23,20 % |
23,20 % |
Libéraux au régime général |
21,10 % |
23,10 % |
24,60 % |
26,10 % |
L'objectif : une retraite revalorisée pour les auto-entrepreneurs
Une baisse des revenus de 500 € par an pour une retraite complémentaire revalorisée de 75 € par mois.
Cette mesure, bien que potentiellement impopulaire à première vue, vise à renforcer la sécurité sociale des travailleurs indépendants. L'objectif affiché par le gouvernement est d'aligner progressivement leurs droits sur ceux des salariés traditionnels.
Concrètement, cette hausse devrait se traduire par une meilleure retraite des auto-entrepreneurs.
La Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) apporte un éclairage chiffré. Selon l'organisation, les nouveaux taux se traduiraient par un effort financier non négligeable pour les indépendants.
➡️ Concrètement, les auto-entrepreneurs devraient débourser en moyenne 500 € supplémentaires par an. En contrepartie, cette hausse leur permettrait de percevoir environ 75 € de plus par mois au titre de la retraite complémentaire.
Des chiffres soulèvent des questions sur l'équilibre entre le coût immédiat pour les entrepreneurs et les bénéfices à long terme. Ils alimentent le débat sur la pertinence de la réforme et son impact sur l'attractivité du statut d'auto-entrepreneur.
Reste à savoir comment les principaux intéressés percevront ce compromis.
Hausse des cotisations sociales : quelles solutions ?
Selon l'INSEE, le salaire moyen des auto-entrepreneurs en 2023 était de 590 € par mois. Un chiffre qui, s'il cache de grandes disparités, montre aussi la grande précarité de nombreux travailleurs indépendants.
Alors que les auto-entrepreneurs subissent déjà l'inflation comme l'ensemble des français, cette hausse des cotisations sociales va directement impacter leur budget.
Pour beaucoup, l'heure est donc à la réflexion sur des solutions. Parmi les pistes que les auto-entrepreneurs peuvent envisagées :
➡️ Une révision des tarifs pour compenser la hausse des charges ;
➡️ Une optimisation des dépenses professionnelles (changer de compte pro par exemple) ;
➡️ Une diversification des activités pour augmenter le chiffre d'affaires.
À partir de 8 €/mois, sans engagement.