Étude de marché de la formation professionnelle

Les chiffres clés du marché de la formation professionnelle

27,6 milliards d'€

chiffre d’affaires des organismes de formation en 2022

80 %

des organismes de formation sont privés

32 %

des Français suivent une formation chaque année

87 800

organismes de formation en 2022

1 mois

durée moyenne d’une formation professionnelle

72 %

d’apprenants plébiscitent les formations digitalisées

Dans cet article

formation-professionnelle

Code APE/NAF pour les centres de formation : 85.59A

Un formateur indépendant exerce son activité sous le code APE 85.59A correspondant à la formation continue d’adultes. C’est l’organisme l’INSEE qui fournit ce code lors de l’immatriculation d’une entreprise pour classifier son activité principale exercée. On compte 87 800 organismes de formation professionnelle en 2022.

L’activité des centres de formation

Les centres de formation proposent des formations professionnelles qualifiantes, certifiantes ou simplement orientées vers le développement de compétences spécifiques. Leurs offres s’adressent à différentes cibles : les entreprises, les établissements publics, les personnes en recherche d’emploi, de création ou de reprise d’entreprise, les personnes en reconversion ou encore les étudiants.

L’organisation de l’activité

Le secteur regroupe un grand nombre de formateurs indépendants, qui interviennent seuls, avec d’autres formateurs ou en sous-traitance d’un organisme de formation.

On retrouve les organismes privés à but lucratif (Cegos, Demos), des entreprises spécialisées dans la prestation de formation pour les entreprises et les administrations publiques. Ces organismes interviennent sur mandat. Leur offre de formation est adaptée aux besoins des entreprises en matière de compétences et de développement de leur collaborateur.

Les organismes privés à but non lucratif (Aftral, Promotrans), qui sont sous forme d’associations, de coopératives ou de mutuelles, interviennent principalement aux côtés de particuliers. Ils proposent des formations généralement plus accessibles, parfois financées par des dispositifs publics ou privés.

Les institutions publiques et parapubliques (CNAM, AFPA, GRETA, universités, CCI, etc.) jouent aussi un rôle sur le marché. Ces organismes sont majoritairement financés par des fonds publics et proposent des formations certifiantes auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi.

Ces dernières années, des spécialistes de l'e-learning ont fait leur apparition. Ces acteurs proposent des formations à distance et des parcours diplômants, répondant à la demande croissante de flexibilité dans l’apprentissage.

Les syndicats professionnels

Les acteurs indépendants de la formation professionnelle sont soutenus par le Sycfi (Syndicat des Consultants Formateurs Indépendants). Cet organisme représente les formateurs exerçant de manière indépendante, en les accompagnant dans leur activité et en promouvant leurs intérêts professionnels. Le Sycfi agit pour près de 50 000 très petites entreprises unipersonnelles (TPE).

Le marché de la formation professionnelle

Le contexte du marché

Le marché de la formation professionnelle est soutenu par des politiques publiques fortes, notamment avec la réforme de 2018 sur la formation continue, qui a introduit le Compte Personnel de Formation (CPF), facilitant l'accès aux financements pour les individus. Les entreprises ont également des obligations en matière de formation de leurs employés, renforçant la demande pour ce type de prestations.

Le financement de la formation professionnelle s'élève à 14,9 milliards d’euros en 2023, dont 80 % des formations sont dispensées par des organismes privés et 20 % par des organismes publics.

Le contexte économique actuel, marqué par la digitalisation et les transformations des métiers, pousse les individus et les entreprises à investir dans la montée en compétences.

Près de 90 %

des actifs reconnaissent la nécessité de se former tout au long de leur carrière afin de s’adapter aux évolutions du marché du travail.

Le baromètre 2024 de la formation et de l’emploi de Centre Inffo révèle que 41 % des salariés estiment que leur métier évolue très vite, rendant la mise à jour des compétences indispensable.

La crise sanitaire a également accéléré l'adoption des solutions de formation en ligne et des méthodes d'apprentissage flexibles. Les formations à distance (e-learning, Moocs, etc.) sont devenues des outils essentiels pour répondre aux nouveaux besoins des apprenants, souvent à la recherche de flexibilité et de parcours modulaires.

Évolution du nombre d’organismes certifiés Qualiopi

Depuis son introduction, le nombre d’organismes certifiés a connu une forte augmentation.

500

nouvelles certifications par mois en 2023 illustrent particulièrement bien cette dynamique, qui a été très marquée au cours des dernières années.

En 2023, seule la moitié des organismes de formation a obtenu la certification Qualiopi.

Pour un formateur indépendant, obtenir la certification Qualiopi est important, car elle atteste de la qualité des formations dispensées et permet d'accéder à des financements publics.

Évolution des entrées en formation CPF

Le CPF occupe une place importante dans le domaine de la formation. 7 utilisateurs sur 10 du CPF sont ouvriers ou employés.

En 2022, on compte 1 851 200 entrées en formation via le CPF et 16 334 organismes référencés. Une forte augmentation des formations à distance est observée, avec 51 % des formations CPF suivies en ligne. Cela met en évidence l'importance de l'accessibilité dans les programmes de formation.

Chiffre d’affaires moyen des organismes de formation selon le domaine de formation principal (NSF)

D'après l'étude réalisée par Centre Inffo, les secteurs les plus prisés en 2023 par les actifs sont l’informatique, les langues, le management, la comptabilité et la santé. De nombreux centres de formation alignent leur offre sur les secteurs d’activité en plein essor et sur les défis liés à la transformation numérique, managériale et écologique.

Parmi les secteurs d’activité porteurs, on retrouve :

  • L’informatique : développement web, programmation, gestion de base de données, etc.

  • Le management : gestion de projet, méthodes agiles, communication interpersonnelle, etc.

  • Le développement personnel : prise de parole en public, négociation, gestion des conflits, innovation, etc.

  • La transition écologique et énergétique

  • L’e-commerce et le marketing digital

L’offre sur le marché de la formation professionnelle

Formateurs indépendants

Les formateurs individuels représentent 42 % des organismes de formation. Parmi eux, 65 % des formateurs ont fait le choix d’intervenir en tant que sous-traitants pour des organismes plus importants. Ces professionnels sont généralement appréciés par les particuliers en recherche de formations personnalisées et flexibles. Leur approche individualisée est un atout, mais leur capacité à offrir des programmes à grande échelle peut être limitée.

Organismes de formation privés à but lucratif

Cegos, Demos, Adecco Training ou encore Orsys constituent 43 % du marché de la formation professionnelle. Ils offrent une large gamme de formations adaptées aux besoins des entreprises. Mais leur coût peut être un frein pour certaines entreprises, notamment les petites et moyennes structures.

Organismes de formation privés à but non lucratif

Les organismes de formation privés à but non lucratif se concentrent principalement sur les particuliers. Ils donnent accès à des formations à des prix souvent plus bas, mais ils peuvent manquer de ressources pour offrir des formations très spécifiques ou des certifications largement reconnues.

Institutions publiques et parapubliques

CNAM, AFPA, GRETA, CCI et bien d’autres institutions publiques représentent 2 % des organismes de formation, mais génèrent 21 % du chiffre d’affaires global. Elles sont essentielles pour la formation professionnelle des demandeurs d’emploi et des jeunes en France.

Plateformes de formation en ligne

La digitalisation du marché, notamment lors de la crise sanitaire, a fait émerger les plateformes d’e-learning. Podia, OpenClassrooms ou encore Udemy proposent une grande flexibilité dans le suivi d’une formation et des contenus variés. Mais la qualité des formations peut varier considérablement, et le manque d'interaction en présentiel peut ne pas convenir à tous les apprenants.

L’étude de la demande

Le public des formations professionnelles

La demande provient en majorité des salariés du privé. 41 % des salariés considèrent que leur métier évolue rapidement et ont besoin d'une mise à jour constante de leurs compétences.

1 actif sur 3

envisage de changer d'emploi d'ici deux ans, un chiffre qui atteint 72 % chez les 18-24 ans en 2023.

La formation professionnelle est largement perçue comme un levier pour évoluer dans une organisation, mais aussi pour changer de métier.

Les motivations liées à la formation professionnelle

Les critères décisifs les plus souvent mentionnés pour choisir un prestataire de formation sont l’éligibilité au CPF, les échanges avec un expert et le coût. La principale volonté des futurs apprenants est de s'assurer que la formation soit accessible via le CPF et corresponde parfaitement à leurs besoins.

Le CPF connaît un engouement depuis son lancement, avec près de 38,02 millions de comptes alimentés. Le catalogue du CPF comprend 16 324 organismes et 227 844 formations disponibles. En 2022, la moitié des formations financées par le CPF se sont déroulées à distance. Cela reflète l'importance de l'accessibilité au sein des programmes de formation.

2 123 €

est le prix moyen pour une offre de formation proposée avec le CPF.

Le format des formations professionnelles

Les formats des formations professionnelles sont aujourd'hui multiples et adaptés aux besoins variés des apprenants. Bien que le format en présentiel reste le plus répandu, représentant 55 % des dispositifs, d'autres options gagnent en popularité. La formation à distance, qui s’est largement répandue lors de la crise sanitaire, est utilisée dans 16 % des cas.

Avec la digitalisation du marché, de nombreux formateurs ont lancé des offres de formation professionnelle 100 % digitale avec les MOOC, SPOC ou encore les classes virtuelles. Les formations hybrides, combinant présentiel et e-learning, se développent pour proposer à la fois de la flexibilité et de l’interactivité. Ces nouveaux formats sont particulièrement appréciés pour leur capacité à s’adapter aux contraintes de temps, de déplacement et aux nouvelles attentes des apprenants en matière d’autonomie dans leur parcours d'apprentissage.

L’analyse des canaux de distribution

Les centres de formation en présentiel restent le premier canal majoritaire, notamment pour les formations techniques ou pratiques, généralement plus efficaces en face-à-face. Sur ce marché, se positionner sur une offre d’outils personnalisés d’e-learning peut permettre de toucher un public plus large. Le modèle hybride est à privilégier pour garder une part d’interactivité avec les apprenants.

Pour développer une activité, un formateur indépendant peut diversifier son offre en créant du contenu gratuit (webinaires, vidéos sur YouTube) pour démontrer son expertise. Participer à des salons professionnels et s’associer à des partenaires (entreprises, écoles ou encore autres formateurs) permettent également de renforcer son réseau et d'accéder à de nouvelles opportunités.

La promotion des formations s’appuie fortement sur des canaux digitaux :

  • LinkedIn est adaptée aux formations professionnelles orientées business

  • Instagram et Tik Tok sont efficaces pour éduquer son audience et de l’engager dans une formation

Les tendances du marché de la formation professionnelle

Les grandes tendances

Le marché de la formation professionnelle est marqué par plusieurs tendances qui le transforment. La digitalisation des dispositifs d’apprentissage a profondément modifié la manière dont les formations sont dispensées. L'apprentissage en ligne, les MOOCs, podcasts et d’autres outils interactifs de e-learning a permis d’élargir l'accès à la formation et de répondre aux nouvelles attentes (nomadisme, modularité du parcours de formation, autonomie, etc.).

Aujourd’hui, le secteur entre dans une nouvelle ère avec l'essor de l'Intelligence Artificielle générative. L'automatisation de la création, de la traduction de contenus ou encore la conception de formation à partir de données brutes sont autant d’évolutions possibles avec l’IA. 28 % des professionnels du secteur affirment déjà utiliser l’IA pour leur offre de formation.

En parallèle, la tendance des soft skills est en plein essor. Face à un marché du travail en constante évolution, les entreprises recherchent des formations qui développent non seulement des compétences techniques, mais aussi des compétences interpersonnelles (leadership, communication, etc.). Dans cette optique, les formations modulaires et personnalisées ont pris de l’ampleur afin de s’adapter à divers styles d'apprentissage des apprenants.

Du côté des apprenants, un besoin croissant d’accompagnement dans leurs parcours de formation est constaté. Les services de mentoring et coaching connaissent un regain d’intérêt. Le désir de progresser rapidement, le soutien durant le processus d’apprentissage, la recherche de conseils sont autant de raisons qui poussent les particuliers à s’orienter vers des formes d’accompagnement sur mesure.

Les perspectives de l’activité

Les perspectives pour le secteur de la formation professionnelle annoncent une dynamique de croissance prometteuse.

15,1 milliards d'euros

seront alloués aux formations en 2024, reflétant un soutien accru de l'État dont l'investissement a considérablement augmenté ces dernières années.

En France, 21 % des actifs envisagent actuellement une reconversion professionnelle. Cette aspiration est motivée pour 86 % d’entre eux par le désir de s'engager dans des métiers en adéquation avec leurs valeurs personnelles.

Sur le plan réglementaire, l'instauration d'un reste à charge de 100 euros pour mobiliser le CPF pourrait ralentir l'utilisation de ce dispositif. Cette mesure mise en place à partir du 2 mai 2024 risque d'avoir un impact négatif sur l'activité des organismes de formation, en restreignant l'accès aux formations pour certains actifs. Les centres de formation vont devoir redoubler d’efforts pour maintenir leur attractivité.

Conclusion 

Chaque année, 32 % des Français participent à une formation. Ces dernières années, des transformations du marché du travail ont rendu nécessaire la mise à jour des compétences. Ce contexte favorise indéniablement le développement de l'apprentissage continu, expliquant ainsi la croissance constante du marché.

La formation professionnelle devient un levier pour l'engagement et la fidélisation des talents en entreprises. 517 900 démissions de contrats à durée indéterminée ont été enregistrées dans le secteur privé en 2023, selon la DARES. Conserver le capital humain est un défi actuel.

Sur le plan pédagogique, le digital demeure un moteur clé dans l'évolution de la formation professionnelle. 90 % des apprenants ont expérimenté l'e-learning au cours de l’année 2023. La priorité des formateurs individuels est désormais de concevoir des contenus digitaux asynchrones. De son côté, la formation en présentiel, considérée comme très efficace, continue d'être très prisée. C’est pourquoi le format de blended learning se distingue comme une modalité prometteuse, cherchant à combiner les atouts des formats présentiels et distanciels.

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