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Étude de marché du centre de formation : chiffres et éléments

2 min. de lecture
Mis à jour le 21 Décembre 2023
formation-professionnelle
Accueil Idées business Notre guide pour ouvrir un centre de formation

Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?

COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Les réformes successives de la formation professionnelle continue impactent fortement l'activité des entreprises du secteur.

D'une part, la loi relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale (loi n°2014-288 du 5 mars 2014), a profondément modifié le cadre règlementaire de la formation :

  • réforme du financement de la formation professionnelle : une contribution légale unique a été mise en place (0,55% de la masse salariale annuelle brute pour les entreprises de moins de 11 salariés et 1% pour les autres entreprises contre 1,6% auparavant). Par ailleurs, la contribution de 0,9%, au titre du plan de formation des entreprises de 10 salariés et plus, a été supprimée. Le plan de formation est désormais placé sous la responsabilité de l'employeur qui fixe librement les sommes qui y sont affectées.

  • suppression du droit individuel à la formation (DIF) et instauration du compte personnel de formation (CPF) : entré en vigueur au 1er janvier 2015, le CPF suit chaque personne tout au long de sa vie active et permet de gérer l'évolution de ses compétences de façon autonome (maximum de 150h hors abondement). Ce dispositif est réservé à certaines actions de formation : formation qualifiante ou certifiante, formation relevant du socle de compétences ou actions d'accompagnement à la VAE.

À son tour, la réforme de la formation professionnelle de 2018 (loi 2018-771 du 5 septembre 2018, dite « loi Avenir Professionnel ») a bouleversé le secteur: monétarisation du compte personnel de formation (crédité de 500 euros par an et plafonné à 5 000 euros), désintermédiation (une application permet de s'inscrire et de payer directement une formation, de consulter les droits acquis, les formations disponibles, le taux de satisfaction des stagiaires, le taux d'insertion dans l'emploi, etc.), création d'une agence nationale de régulation et d’évaluation, compétences de collectes des fonds destinés à la formation transférées aux URSSAF (non plus par les OPCA).

Par ailleurs, la crise sanitaire a fortement accéléré la digitalisation du secteur, favorisant le développement des entrants 100% digitaux.

Dans ce contexte, les centres de formation sont contraints de s'adapter :

  • repositionnement de leur offre au profit de formations éligibles au compte personnel formation,

  • passage d'une approche BtoB (organismes de formation à entreprises) à une approche BtoC (organismes de formation à personnes formées). En effet, la réforme favorise l'autonomisation des individus et l'individualisation de la formation,

  • développement des formations à distance (e-learning, Mooc, réseaux sociaux, vidéos, etc.) pour répondre aux nouvelles attentes des personnes formées : moins de temps disponible, nomadisme, meilleure maîtrise des nouvelles technologies, attente de parcours de formation modulaires, etc.

Tendances

Alors que le nombre d’organismes de formation a fortement augmenté ces dernières années, l’instauration d’une obligation de certification qualité pour les acteurs souhaitant proposer des formations financées par des fonds publics ou mutualisés, contribuera à terme à assainir le secteur (seule la moitié les organismes de formation sont certifiés Qualiopi en 2023).

Alors que les dépenses en formation professionnelle se sont emballées ces dernières années, l’introduction d’un reste à charge appliqué au compte personnel de formation prévue pour le second trimestre 2024 pourrait freiner le recours au dispositif et impacter négativement l’activité des organismes de formation.

L'organisation du marché

Selon le type d'acteurs:

  • Les organismes de formation privés à but lucratif (Cegos, Demos, etc.) sont mandatés par les entreprises et les pouvoirs publics en vue d'accomplir une prestation de formation professionnelle. Ils représentent 43% des organismes de formation en 2022.

  • Les formateurs individuels : ils interviennent principalement comme sous-traitant d’organismes de formation (65% des formateurs individuels en 2022). Ils représentent 42% des organismes de formation en 2022.

  • Les organismes de formation privés à but non lucratif (associations, ccopératives, mutuelles, etc.) s'adressent principalement aux particuliers. Ils représentent 13% des organismes de formation en 2022.

  • Les institutions publiques et parapubliques (CNAM, AFPA, GRETA, universités, CCI, etc.) sont principalement chargées de la formation des demandeurs d'emploi et des jeunes, et sont financées par des fonds publics. Alors qu’ils ne représentent que 2% des organismes de formation, ils réalisent 21 % du chiffre d’affaires global de la formation.

Bon à savoir

On dénombre 87 800 organismes de formation en 2022¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 9,188 milliards d'euros².

(1) Source : Projet de loi de finances pour 2024

(2) Source : Insee, Esane, Formation continue d'adultes.

Article mis en ligne le 21 Décembre 2023