Code APE / NAF des auto-écoles : 85.53Z
Le code NAF des auto-écoles en France est le 85.53Z : Enseignement de la conduite. Il comprend toutes les activités liées à la formation des conducteurs de véhicules, qu'il s'agisse de cours théoriques (Code de la route) et pratiques (temps de conduite) pour obtenir un permis de conduire.
Le code 85.32Z s’applique quant à lui aux écoles de conduite pour chauffeurs professionnels (camions, autobus, autocars, taxis…) et aux écoles de conduite destinées à des pilotes professionnels.
L’activité des auto-écoles
Les auto-écoles ont pour mission de former de futurs conducteurs. Elles proposent quatre types d’apprentissages pour le permis de conduire :
Formation classique : elle est assurée par les auto-écoles traditionnelles et en ligne, avec un programme standard de cours théoriques et pratiques. 80 % des candidats au permis de conduire choisissent cette voie traditionnelle, et ils sont 56,8 % à obtenir leur permis du premier coup.
Formation accélérée : programme intensif permettant de réduire la durée de la formation (environ 1 mois et demi au lieu de 3 à 6 mois).
Conduite accompagnée : accessible dès 15 ans, elle inclut une période de conduite encadrée par un adulte. En 2022, seulement 16 % des candidats ont opté pour la conduite accompagnée, malgré un taux de réussite plus élevé (74,7 %) que celui des candidats en formation classique.
Conduite supervisée : pour les élèves majeurs, elle offre une expérience de conduite en autonomie sous la surveillance d’un superviseur avant l’examen. Le taux de réussite à l’épreuve pratique du permis B est de 75 % pour les candidats ayant suivi une formation anticipée à la conduite contre 52 % pour les candidats ayant suivi une formation classique.
L’organisation de la profession
En 2019, le secteur des auto-écoles en France compte 12 250 structures d’enseignement de la conduite et emploie 27 000 salariés.
Les micro-structures dominent le secteur : 44 % sont des entreprises sans salarié, principalement portées par l'émergence des plateformes digitales qui s'appuient sur des moniteurs indépendants. Parmi les structures employeuses, 52 % comptent entre 1 et 9 salariés, tandis que seulement 4 % des auto-écoles dépassent le seuil des 10 employés.
des emplois du secteur de l’enseignement de la conduite sont des moniteurs d’auto-école.
Les trois quarts des emplois du secteur sont occupés par des enseignants de la conduite et de la sécurité routière. Entre 2007 et 2015, leurs effectifs ont progressé de 24 %, les moniteurs diversifiant de plus en plus leurs activités avec des formations post-permis ou des stages de sécurité.
Les fournisseurs
Les auto-écoles collaborent avec différents fournisseurs pour assurer leur activité. Des partenariats avec des constructeurs automobiles comme Renault et Peugeot permettent d'obtenir des véhicules d'apprentissage à double-commande. Pour l'assurance, des spécialistes comme AXA et Allianz proposent des contrats adaptés aux besoins particuliers des auto-écoles.
En parallèle, les auto-écoles se tournent aussi vers des plateformes numériques comme Klaxo, DRIVUP ou Omega Permis pour optimiser la gestion de planning et le suivi pédagogique des élèves, facilitant ainsi l’organisation des leçons de conduite.
Les syndicats
L’UNIDEC (Union Nationale Intersyndicale des Enseignants de la Conduite) est un acteur clé du secteur depuis 1982. Ce syndicat défend les intérêts des auto-écoles et propose des mesures pour faire évoluer la profession et la sécurité routière.
L'UNIC (Union Nationale des Indépendants de la Conduite) se spécialise quant à elle dans la communication et la protection juridique des professionnels indépendants, leur fournissant informations et recours en cas de litiges.
Le marché des auto-écoles
Le contexte du marché
Avec les réformes de ces dernières années, les auto-écoles ont traversé de profonds changements. La libéralisation du secteur en 2015 a ouvert la voie à de nouveaux acteurs en ligne, tels qu'Ornikar et En Voiture Simone, qui proposent des formations à des tarifs très compétitifs, souvent inférieurs de 15 % aux auto-écoles traditionnelles.
L’externalisation des épreuves théoriques (confiées depuis 2016 à des opérateurs privés comme La Poste) et la réorganisation des places d’examen visant à réduire les délais d’attente à 45 jours, ont elles aussi réduit le nombre d'heures de conduite prises en supplément, ce qui pénalise le volume d’activité des auto-écoles.
Les politiques publiques encouragent également la conduite accompagnée, moins coûteuse pour les élèves (environ 500 € en moins par rapport à la formation classique) et avec un taux de réussite élevé. Cela reste une alternative économique intéressante pour les familles, mais les auto-écoles en ressentent les effets sur leur rentabilité.
Avec les réformes comme le contrat type obligatoire depuis 2020 et l'essor de l’apprentissage sur simulateur ou sur boîte automatique (qui nécessite moins d’heures de conduite), les professionnels du secteur doivent innover pour compenser la baisse de chiffre d’affaires par candidat.
Pour rester compétitives, les auto-écoles investissent dans des équipements modernes et diversifient leur offre avec des stages de récupération de points, des formations en éco-conduite, ou encore le label "École conduite qualité", qui apporte certains avantages comme :
accès exclusif aux formations post-permis pour sensibilisation routière ;
permis à un euro par jour, attractif pour les jeunes conducteurs ;
référencement sur le site de la sécurité routière afin de renforcer la visibilité ;
simplification d’inscription pour la formation via le compte personnel de formation (CPF).
Évolution du nombre d’auto-écoles
Le nombre d'auto-écoles a connu une forte croissance ces dernières années, avec une augmentation de 38 % en dix ans. Cette croissance s'explique en partie par la libéralisation de l'accès à la profession qui a facilité la création de nouvelles entreprises tout en accentuant la concurrence dans le secteur. Durant la crise sanitaire, 12 414 écoles de conduite disposaient d’un agrément préfectoral pour continuer à exercer.
Évolution du nombre de candidats au permis de conduire
Ces dernières années, le nombre de candidats inscrits aux différents permis est resté stable, autour de 1,2 million de personnes par an. Mais en 2020, les fermetures prolongées et les reports d’examens ont fait chuter le taux de permis délivrés.
À partir de 2021, les chiffres sont revenus à la hausse avec 904 842 permis délivrés. Cependant, les délais pour passer l'examen se sont allongés en raison d'un manque d'inspecteurs, créant des tensions et des temps d’attente prolongés dans certaines régions.
Évolution du chiffre d’affaires des auto-écoles
c’est le chiffre d’affaires moyen d’une auto-école.
En 2021, le chiffre d'affaires global du secteur de l'enseignement automobile en France a atteint 2,069 milliards d'euros. Pourtant, la pandémie de 2020 a bouleversé le secteur, obligeant les clients à se tourner vers des solutions en ligne suite aux fermetures prolongées des auto-écoles traditionnelles.
Dans ce contexte, Ornikar a su tirer parti de la situation en enregistrant une croissance de 30 % par mois. Avec 420 000 nouveaux utilisateurs, son chiffre d'affaires est passé de 14 millions d’euros en 2018 à 45 millions en 2020, un écart frappant avec les auto-écoles traditionnelles dont le chiffre d’affaires moyen tourne autour de 100 000 €.
L’environnement réglementaire
Les auto-écoles françaises sont soumises à des règles strictes pour assurer une formation sécurisée et de qualité. Les véhicules de formation doivent être équipés d’une double commande (frein et embrayage côté passager) pour permettre aux moniteurs d'intervenir en cas de besoin. De plus, chaque voiture doit afficher clairement sa fonction d’apprentissage et être régulièrement contrôlée pour garantir sa sécurité. Ces exigences contribuent à la fiabilité de l’enseignement et assurent un environnement adapté à la formation des conducteurs.
L’offre dans le secteur de l’enseignement de la conduite
Les auto-écoles traditionnelles dominent encore le marché français, représentant 80 % de l'offre d'enseignement de la conduite. Toutefois, les plateformes en ligne, qui couvrent environ 20 % du marché, gagnent du terrain en raison de leur flexibilité et des tarifs compétitifs.
Les auto-écoles traditionnelles : 80 %
Les auto-écoles physiques restent largement plébiscitées : 81 % des apprentis conducteurs préfèrent ce format. Des réseaux historiques comme ECF et CER continuent de s'imposer sur le marché grâce à leur expertise reconnue et au lien de confiance établi avec les apprenants. Le contact humain direct avec les moniteurs constitue leur force principale, notamment pour la formation pratique.
Bien que l’accompagnement pédagogique soit un atout, les auto-écoles traditionnelles sont parfois jugées plus coûteuses et moins flexibles comparées aux options en ligne.
Les auto-écoles en ligne : 20 %
La formation à distance gagne du terrain avec 20 % de parts de marché en 2020. Les plateformes numériques comme Ornikar et Le Permis Libre séduisent grâce à leur praticité et un bon rapport qualité-prix, tandis que des plateformes hybrides comme Stych combinent approche digitale et méthodes classiques.
Ces plateformes séduisent par leurs tarifs compétitifs et leur grande flexibilité horaire. Cependant, l'absence de structure physique peut déstabiliser certains élèves qui préfèrent un encadrement plus traditionnel. La qualité variable des moniteurs indépendants partenaires et le manque d’interaction avec un instructeur dédié en présentiel peuvent également être un frein.
Les opérateurs privés
Depuis 2016, l'examen du code de la route s'est ouvert à des opérateurs privés comme La Poste, SGS, Code'n Go et Pointcode. Cette externalisation vise à réduire le délai d'attente pour l'obtention du permis. Ces acteurs modernisent le secteur en multipliant les centres d'examen et en proposant des créneaux plus flexibles.
Cette évolution profite aux candidats qui peuvent désormais passer leur code plus rapidement et plus près de chez eux, mais elle impacte le chiffre d’affaires des auto-écoles traditionnelles. La multiplication des intervenants peut également complexifier le parcours des candidats qui doivent jongler entre différentes structures.
L’étude de la demande
Besoins et attentes des élèves d’auto-écoles
Pour de nombreux jeunes, obtenir le permis de conduire marque une étape vers l'indépendance et permet d’accéder plus facilement à l’emploi. En 2022, les 16-24 ans constituaient 78 % des candidats au permis, reflétant leur besoin d’autonomie.
La formation théorique en ligne est de plus en plus plébiscitée pour sa flexibilité et son accessibilité. Elle convient mieux aux jeunes élèves qui recherchent des plateformes pour s’entraîner à leur rythme et préfèrent un format qui s’intègre facilement à leurs emplois du temps variés.
Quant aux leçons pratiques, les élèves ont besoin de pouvoir réserver des leçons de conduite selon leurs disponibilités, ce qui demande une gestion souple et réactive de la part des auto-écoles.
Habitudes et comportements des élèves d’auto-écoles
La clientèle des auto-écoles se divise en quatre catégories :
les jeunes de moins de 25 ans ;
les plus de 25 ans ;
les scolaires sensibilisés à la sécurité routière ;
les titulaires du permis souhaitant se perfectionner.
Les jeunes de 15 à 24 ans, autrefois les principaux inscrits en auto-école, se montrent aujourd'hui moins pressés d’obtenir leur permis de conduire. Le développement des transports en commun et du covoiturage réduit leur dépendance à la voiture, notamment dans les zones urbaines où la couverture de transport est plus dense.
Pourtant, les inscriptions au permis sont plus fréquentes en milieu urbain, alors que les zones rurales constatent une baisse. La nouvelle génération préfère étudier en ville et choisit souvent de passer son permis sur son lieu d’études.
Montant des prestations
c’est le tarif moyen pour un permis classique avec 20h de conduite.
Le panier moyen en auto-école varie en fonction de la formule choisie pour le permis B :
1 204 € permis classique avec 20 heures de conduite
1 443 € permis en conduite accompagnée
1 325 € permis en conduite supervisée
945 € permis boite auto
Les prix diffèrent aussi par région : par exemple, le permis classique coûte environ 1 477 € dans la Sarthe contre 1 003 € dans le Nord.
L’analyse des canaux de distribution
Les plateformes tierces
Les plateformes tierces telles que DrivingSchools.com ou DriversEd.com permettent aux auto-écoles de se connecter à une clientèle élargie via des annuaires en ligne. Ces plateformes apportent visibilité et crédibilité, facilitant ainsi la gestion des réservations.
Elles imposent toutefois des frais et commissions, ce qui peut réduire la marge de profit. Pour en tirer parti, les auto-écoles doivent surveiller les avis clients et veiller à ce que leurs tarifs et disponibilités soient actualisés pour rester compétitifs.
Le bouche-à-oreille
Le bouche-à-oreille reste l'un des canaux de distribution les plus efficaces et économiques pour les auto-écoles. La recommandation d’un proche influence souvent les choix des futurs élèves. Des avis positifs sur des plateformes comme Google My Business ou Trustpilot renforcent cette confiance et augmentent la visibilité.
Cependant, le succès de ce canal repose sur une gestion proactive de la réputation en ligne et un suivi constant des avis clients. Il est également possible de mettre en place des programmes de parrainage.
Le réseau local et les partenariats
Les partenariats locaux, avec des lycées, missions locales et entreprises, génèrent des inscriptions supplémentaires. Une auto-école peut par exemple s'associer avec un lycée pour offrir des cours de conduite à tarifs réduits aux étudiants et au personnel.
Ce type de partenariat renforce la réputation de l'auto-école et crée des liens avec la communauté locale. Toutefois, ces partenariats nécessitent un investissement en temps pour bâtir des relations solides et un suivi constant pour garantir des inscriptions régulières.
Le marketing digital
Les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram permettent un ciblage publicitaire précis pour toucher des jeunes ou leurs parents. Ce canal offre des coûts d'acquisition modérés et une mesure directe des résultats grâce aux statistiques des campagnes. Cela implique cependant de créer des contenus engageants, tels que des témoignages ou vidéos d’élèves satisfaits, et d’avoir une présence active et authentique pour interagir avec sa communauté.
Les tendances du secteur
Les grandes tendances
Dans les prochains années, les innovations technologiques vont transformer l'apprentissage de la conduite. D’abord, l'automatisation des processus va redéfinir la gestion des auto-écoles. En centralisant toutes les informations sur une plateforme unique, les auto-écoles vont pouvoir réduire les coûts de main-d'œuvre tout en simplifiant les interactions avec les élèves et les employés.
L’apprentissage à distance est aussi en plein essor. Les élèves peuvent désormais suivre des leçons de conduite sur internet, avec des enseignants virtuels. Cette approche propose une flexibilité inédite, permettant de visionner des vidéos tutorées et de participer à des discussions en ligne, rendant la formation plus accessible.
Avec la réalité virtuelle, les élèves pourront s’entraîner dans des environnements simulés, comprendre le code de la route et acquérir des compétences en toute sécurité avant de prendre le volant. Cette technologie devient une nouvelle forme de conduite accompagnée.
Les perspectives du secteur
L'année 2024 marque des changements significatifs pour les auto-écoles françaises. Une réforme issue de la loi de finances de 2023 encadre plus strictement la formation au permis de conduire. Désormais, les auto-écoles doivent limiter la sous-traitance des formations financées par le CPF à 80 % et respecter de nouvelles obligations contractuelles garantissant la qualité de l'enseignement. Par ailleurs, depuis le 1er janvier, il est possible d’obtenir le permis dès 17 ans après la réussite de l'examen pratique.
On observe également une mutation du modèle économique des plateformes numériques du secteur. Des plateformes comme Ornikar et En Voiture Simone diversifient leurs activités, proposant désormais des services élargis comme l'assurance automobile ou la vente de véhicules. De plus, l’Union européenne envisage une directive visant à mieux encadrer les travailleurs des plateformes numériques, qui pourrait aboutir à une présomption de salariat et à rééquilibrer la concurrence entre auto-écoles en ligne et traditionnelles.
Conclusion
Pour les jeunes générations, décrocher le permis est bien souvent synonyme de liberté et d'accès à l'emploi, deux aspirations fortes qui renforcent l’attractivité des auto-écoles. Avec 1,3 million de candidats en 2022 et un secteur qui génère 2,069 milliards d’euros de chiffre d'affaires, les auto-écoles occupent une place centrale dans l'apprentissage de la conduite. Elles sont toutefois confrontées à des défis importants.
Face à la concurrence des plateformes en ligne (Ornikar, En Voiture Simone, Le Permis Libre, Stych…), les auto-écoles traditionnelles, qui représentent encore 80 % de l’offre, misent sur le contact humain et la qualité de l’encadrement pour se distinguer. Elles diversifient également leurs offres avec des formations en éco-conduite, des stages de récupération de points et des outils de gestion automatisés.
L'avenir se dessine clairement : un apprentissage hybride, alliant technologies et expertise humaine. Les innovations comme l'apprentissage à distance et la réalité virtuelle ouvrent de nouvelles perspectives et rendent la formation au permis de conduire plus accessible et interactive.