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Ouvrir une auto-école

2 min. de lecture
Mis à jour le 27 Décembre 2023
ouvrir auto-ecole
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Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?

COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Le secteur des auto-écoles a profondément évolué ces dernières années en raison de réformes successives :

  • La libéralisation du secteur intervenue en 2015 a attisé les convoitises de nouveaux acteurs sur Internet (envoituresimone.com, ornikar.com, auto-ecole.net, lepermislibre.fr, etc.). Ces derniers proposent des cours théoriques à distance, la location de véhicule à double-commande ou la mise en relation entre élèves et moniteurs indépendants. Le succès de ces sites repose sur un positionnement tarifaire très attractif avec lequel les auto-écoles traditionnelles peinent à rivaliser (en moyenne, le coût global est 15% moins élevé qu’en auto-école traditionnelle). Or, le critère prix est déterminant dans le choix du centre de formation pour le consommateur.

  • L'externalisation des épreuves théoriques confiées à des opérateurs privés depuis 2016 (La Poste, SGS, Code'n Go, Pointcode), la réduction de la durée de l'épreuve pratique et la modification de la méthode d'attribution des places d’examen, sont autant de mesures qui visent à atteindre l’objectif d’un délai moyen de 45 jours pour passer le permis. Cette réduction des délais d’attente entraîne une baisse du nombre d’heures de conduite prises au-delà du forfait de base (20 heures au minimum), pénalisant le volume d’activité des auto-écoles.

  • Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures pour promouvoir davantage la conduite accompagnée afin qu'à terme, 50% des jeunes passent par ce dispositif pour obtenir leur permis. En raison d'un coût moyen inférieur de 500 euros par rapport à la formation classique (taux de réussite plus élevé, moins d'heures de conduite au-delà du seuil minimum des 20 heures), le développement de la conduite accompagnée pèse sur le chiffre d’affaires des auto-écoles.

  • Le développement de la formation sur simulateur de conduite (depuis juillet 2019, la part des heures sur simulateur passe de 5 heures à 10 heures), l’essor de l’apprentissage sur boîte automatique (qui nécessite 13 heures de formation contre 20 heures pour la conduite sur boîte manuelle) et la possibilité de recourir à la conduite supervisée après la formation initiale de 20 heures ou en cas d’échec à l’épreuve pratique, concourent aussi à la diminution du coût du permis. Les auto-écoles traditionnelles font ainsi face à une baisse du chiffre d’affaires moyen par candidat.

  • Depuis le 1er juin 2020, un contrat type du permis de conduire est instauré afin de faciliter la comparaison des offres et empêcher les auto-écoles de facturer des frais illégaux (transfert d'un dossier d'une auto-école à une autre, présentation à l'examen, etc.).

Dans ce contexte, les professionnels du secteur sont contraints de se diversifier (stages de récupération de points, stages d’éco-conduite, stages de perfectionnement, sensibilisation à la sécurité routière en milieu scolaire, location de voitures à double commande, etc.) et à consentir des investissements pour rester compétitifs (équipements en simulateur notamment). L’accès sur Internet au taux de réussite des auto-écoles favorise les établissements performants.

Par ailleurs, l'adhésion au label "qualité des formations au sein des écoles de conduite" devient essentielle pour bénéficier d’avantages concurrentiels et se diversifier :

  • proposer en exclusivité les formations post-permis : sensibiliser aux dangers de la route six mois après l'obtention du permis de conduite,

  • proposer en exclusivité le dispositif du permis à un euro par jour,

  • bénéficier du référencement de l’école de conduite sur le site internet de la sécurité routière,

  • proposer une formation à la conduite dans le cadre du compte personnel de formation grâce à une procédure de référencement simplifiée auprès des organismes financiers.

Tendances

La diversification des activités des auto-écoles en ligne, à l’instar de « Ornikar » dans le domaine de l’assurance auto ou encore de « En Voiture Simone » passé sous le contrôle du groupe de distribution automobile « By My Car » qui propose des véhicules neufs ou d’occasion ainsi que des assurances automobiles, atteste des mutations en cours du modèle économique des plateformes numériques du secteur.

Afin d’améliorer les conditions d’activité des travailleurs des plateformes, les instances européennes œuvrent à l’élaboration d’une directive sur les travailleurs des plateformes numériques qui instaurerait un principe de présomption de salariat. Si cette législation était adoptée, sa transposition dans le droit national pourrait, à terme, rebattre les cartes entre auto-écoles classiques et auto-écoles en ligne.

Bon à savoir

On compte 13 501 entreprises dans le secteur de l'enseignement de la conduite en 2020¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 2,069 milliards d'euros².

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Enseignement de la conduite.

(2) Source : Insee, Esane, Enseignement de la conduite.

Article mis en ligne le 27 Décembre 2023