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Ouvrir une auto-école

3 min. de lecture
Mis à jour le 03 Janvier 2023
ouvrir auto-ecole
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Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?

COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Les professionnels du secteur évoluent dans un secteur en profonde mutation depuis la réforme du permis de conduire instaurée par la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances de 2015 (dite loi Macron) :

L'émergence de nouveaux modèles économiques

La libéralisation du secteur a attisé les convoitises de nouveaux acteurs sur Internet (envoituresimone.com, ornikar.com, auto-ecole.net, lepermislibre.fr, etc.) lesquels proposent des cours théoriques à distance, la location de véhicule à double-commande ou la mise en relation entre élèves et moniteurs indépendants. Le succès de ces sites repose sur un positionnement tarifaire très attractif (en moyenne, le coût global est 15% moins élevé qu’en auto-école traditionnelle). Or, le critère prix est déterminant dans le choix du centre de formation pour le consommateur. Dans ce contexte de très fortes pressions tarifaires, les auto-écoles traditionnelles peinent à rivaliser.

La réduction des délais pour passer l'examen (et pour le repasser en cas d'échec) :

l'externalisation des épreuves théoriques confiées à des opérateurs privés depuis 2016 (La Poste, SGS, Code'n Go, Pointcode), la réduction de la durée de l'épreuve pratique et la modification de la méthode d'attribution des places d’examen, sont autant de mesures qui visent à atteindre l’objectif d’un délai moyen de 45 jours pour passer le permis. Cette réduction des délais d’attente entraîne une baisse du nombre d’heures de conduite prises au-delà du forfait de base (20 heures au minimum), pénalisant le volume d’activité des auto-écoles.

Le développement de la conduite accompagnée :

Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures pour promouvoir davantage la conduite accompagnée afin qu'à terme, 50% des jeunes passent par ce dispositif pour obtenir leur permis : abaissement de l'âge pour débuter la conduite accompagnée à 15 ans, possibilité ouverte aux bénéficiaires de la conduite accompagnée de passer le permis à 17 ans, promotion de la conduite accompagnée lors des journées défense et citoyenneté, etc. En raison d'un coût moyen inférieur de 500 euros par rapport à la formation classique (taux de réussite plus élevé, moins d'heures de conduite au-delà du seuil minimum des 20 heures), le développement de la conduite accompagnée pèse sur le chiffre d’affaires des auto-écoles.

Le développement de la formation sur simulateur de conduite (depuis juillet 2019, la part des heures sur simulateur passe de 5 heures à 10 heures), l’essor de l’apprentissage sur boîte automatique (qui nécessite 13 heures de formation contre 20 heures pour la conduite sur boîte manuelle) et la possibilité de recourir à la conduite supervisée après la formation initiale de 20 heures ou en cas d’échec à l’épreuve pratique, concourent aussi à la diminution du coût du permis. Les auto-écoles traditionnelles font ainsi face à une baisse du chiffre d’affaires moyen par candidat.

Depuis le 1er juin 2020, un contrat type du permis de conduire est instauré afin de faciliter la comparaison des offres et empêcher les auto-écoles de facturer des frais illégaux (transfert d'un dossier d'une auto-école à une autre, présentation à l'examen, etc.). Dans ce contexte, les pressions tarifaires s'intensifient.

Dans ce contexte, les professionnels du secteur sont contraints de se diversifier (stages de récupération de points, stages d’éco-conduite, stages de perfectionnement, ASSR en milieu scolaire, etc.) et à consentir des investissements pour rester compétitifs (équipements en simulateur notamment). L’accès sur Internet au taux de réussite des auto-écoles favorise les établissements performants.

Par ailleurs, l'adhésion au label "qualité des formations au sein des écoles de conduite" (instauré en 2018 et modifié en 2021) devient essentielle pour bénéficier d’avantages concurrentiels et se diversifier :

- proposer en exclusivité les formations post-permis : sensibiliser aux dangers de la route six mois après l'obtention du permis de conduite,

- proposer en exclusivité le dispositif du permis à un euro par jour,

- bénéficier du référencement de l’école de conduite sur le site internet de la sécurité routière,

- proposer une formation à la conduite dans le cadre du compte personnel de formation grâce à une procédure de référencement simplifiée auprès des organismes financiers.

Tendances

Bien qu’affaiblis par la crise sanitaire, les professionnels du secteur ont profité d’un rebond d’activité en 2021 même si son ampleur a été freinée à la fois par les difficultés à recruter des moniteurs et par le manque de places d’examen.

De plus la crise sanitaire a accéléré la modernisation du secteur avec, notamment, le développement des simulateurs de conduite et le recours à la réalité virtuelle.

La diversification des activités des auto-écoles en ligne, à l’instar de « Ornikar » dans le domaine de l’assurance auto ou encore de « En Voiture Simone » passé sous le contrôle du groupe de distribution automobile « By My Car » qui propose des véhicules neufs ou d’occasion ainsi que des assurances automobiles, atteste des mutations en cours du modèle économique des plateformes numériques du secteur.

Les travaux de la Commission européenne sur le statut des travailleurs indépendants travaillant par l’intermédiaire des plateformes numériques (présomption de salariat) pourraient, à terme, rebattre les cartes entre auto-écoles classiques et auto-écoles en ligne.

L'organisation du marché

les exploitants indépendants constituent l'essentiel des professionnels du secteur. En effet, la majorité des entreprises sont de petites tailles (l'exploitant ne possédant souvent aucun salarié).

les groupements d'auto-écoles, qui sont encore peu nombreux.

Bon à savoir

On compte 13 363 entreprises dans le secteur de l'enseignement de la conduite en 2020¹.

En 2020, le chiffre d'affaires total du secteur était de 1,539 milliards d'euros².

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Enseignement de la conduite.

(2) Source : Insee, Esane, Enseignement de la conduite.

Article mis en ligne le 03 Janvier 2023