Devenir installateur de panneaux solaires : formation & démarches
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Alors que le secteur du bâtiment est en crise, le segment des travaux de rénovation énergétique a constitué le débouché le plus dynamique pour les entreprises de l’artisanat du bâtiment dont l’activité globale en volume s’est érodée en 2023.
Avec un parc bâti (résidentiel et tertiaire) qui représente 45% de la consommation finale énergétique annuelle française et génère 27% des émissions nationales de gaz à effet de serre, la rénovation énergétique des bâtiments est le principal levier pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans ce contexte, le secteur bénéficie depuis plusieurs années de l’amplification des politiques publiques en faveur des travaux de performance énergétique :
instauration du dispositif MaPrimeRénov’ en 2020,
plans d’investissement de 4 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics (plan France Relance de 2020) et de 2 milliards d’euros pour celle des Ehpad et hôpitaux (Ségur de la santé de 2020),
élargissement des bénéficiaires du dispositif MaPrimeRénov’ en 2021 (dotation supplémentaire de 2 milliards d’euros sur 2021 et 2022 dans le cadre du plan France Relance),
création d’un guichet unique d’information (France Rénov’) en 2022,
mise en place du prêt "Avance rénovation" en 2022,
instauration du dispositif Mon Accompagnateur Rénov' en 2022,
ouverture de la possibilité de cumuler l’éco-prêt à taux zéro et le dispositif MaPrimeRénov’ depuis 2022,
lancement du plan de rénovation du bâti scolaire (plan EduRénov) en 2023 (financement de 2 milliards de travaux d’ici 2027 pour rénover 10 000 établissements scolaires),
restauration du crédit d’impôt pour la rénovation des TPE et PME (loi de finances pour 2023).
La flambée du prix de l’énergie, la sensibilisation accrue aux enjeux écologiques et l’interdiction progressive de louer des logements considérés comme passoires thermiques (applicable aux logements de classe G en 2025, de classe F en 2028 et de classe E en 2034, soit 25% du parc immobilier actuel) sont d’autres facteurs qui stimulent la demande en travaux de rénovation énergétique.
Avec 6,6 millions de logements considérés comme passoires thermiques logements classés F et G par le DPE), le potentiel d’activité du secteur est considérable. Sa croissance est toutefois bridée par la complexité et l’instabilité des dispositifs d’aides ainsi que par le manque d’artisans labellisés. En effet, alors que les travaux de rénovation énergétique ne sont éligibles aux aides financières qu’à la condition qu’ils soient réalisés par des professionnels labellisés « RGE » (Reconnu Garant de l’Environnement), le nombre d’entreprises détentrices du label tend à stagner depuis plusieurs années et ne représente que 10% des entreprises de l’artisanat du bâtiment (soit 62 000 entreprises RGE en 2024). Dans le cadre de l’objectif fixé par le Secrétariat Général à la Planification Écologique de porter le nombre d’entreprises labellisées « RGE » à 113 000 à l’horizon 2026, les pouvoirs publics ont instauré en 2024 plusieurs mesures de simplification en cours de déploiement : instauration d’une nouvelle voie d’accès au label par validation des acquis de l’expérience, dématérialisation des demandes de qualification, allongement de la durée de qualification, simplification des modalités de renouvellement et création d’un devis-type pour les rénovations aidées
Les pouvoirs publics orienteront davantage leurs politiques d’aides financières en direction des rénovations globales au détriment des rénovations par gestes, avec pour objectif d’atteindre 200 000 rénovations globales par an dès 2024 puis 700 000 à terme. Dans ce contexte, l’intermédiatisation des projets se renforcera (systématisation du recours au dispositif Mon Accompagnateur Rénov’ pour les projets de rénovation globale : recommandation de scénarios de travaux, orientation vers des artisans labellisés « RGE » et aide à l’analyse des devis).
Malgré le renforcement des dispositifs d’aides financières en faveur de la rénovation énergétique, les tensions sur le pouvoir d’achat continueront de peser sur la capacité des ménages à supporter le reste à charge des travaux.
A l’avenir, les pouvoirs publics orienteront davantage leurs politiques d’aides financières en direction de la rénovation globale au détriment des rénovations par gestes, avec pour objectif d’atteindre 200 000 rénovations globales par an dès 2024 puis 700 000 à terme. Dans ce contexte, l’intermédiatisation des projets se renforcera (systématisation du recours au dispositif Mon Accompagnateur Rénov’ pour les projets de rénovation globale : recommandation de scénarios de travaux, orientation vers des artisans labellisés « RGE » et aide à l’analyse des devis).
Malgré les récentes annonces du gouvernement pour aménager les dispositifs d’aides, notamment à travers le projet d’élargissement du prêt "Avance rénovation" à tous sans condition de ressources, la capacité des ménages à supporter le reste à charge des travaux restera comprimée par les tensions inflationnistes.
Selon le type de travaux :
La rénovation globale : elle consiste à réaliser un ensemble de travaux de rénovation énergétique comprenant au moins deux gestes d’isolation (toiture, fenêtre/menuiserie, sols ou murs). Pour bénéficier des dispositifs d’aides financières publiques (MaPrimeRénov’ Parcours accompagné), ce type de rénovation doit permettre d’atteindre un gain de deux classes énergétiques au minimum et être précédé et suivi d’un audit énergétique. Elle est généralement coordonnée par un intermédiaire qui fait intervenir différents artisans spécialisés et labellisés RGE.
La rénovation par geste : elle consiste à réaliser un seul type de travaux liés au chauffage ou à l’isolation. Des aides forfaitaires, dont le montant varie en fonction des ressources des contribuables, peuvent être accordées si les équipements et matériaux éligibles respectent certains critères techniques. Les principaux travaux financés concernent le changement de chauffage et les travaux d’isolation.
Selon le type d’intervenants :
Les entreprises du bâtiment : elles réalisent un ou plusieurs types de travaux de rénovation énergétique. Dans le cadre d’une démarche volontaire, elles peuvent obtenir un ou plusieurs labels RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) auprès d’un organisme de qualification (Qualibat, RGE Eco Artisan, Qualifelec, CertiBat, etc.). Seuls les travaux réalisés par une entreprise labellisée RGE sont éligibles aux dispositifs d’aides financières (principe d’éco-conditionnalité). On dénombre aujourd’hui 4 000 professionnels du bâtiment (artisans, architectes) certifiés RGE « rénovation globale », soit seulement 6% du nombre total des entreprises RGE. A noter, des groupements d’artisans de différents corps de métiers tendent à se développer pour proposer une offre globale.
Les intermédiaires : aux côtés des structures publiques (Anah, France Rénov’) on trouve les délégataires CEE (Effy, Certinergy, Enr’Cert’, etc.), les plateformes d’accompagnement à la rénovation (Hemea, etc.) ou encore les réseaux de courtiers en travaux (Illico Travaux, etc.). En raison de la volonté des pouvoirs publics d’accroître la part des rénovations globales et de la faible structuration des artisans sur ce segment, cette catégorie d’intervenant sera amenée à se développer dans les prochaines années.
Bon à savoir
On compte 61 956 entreprises labellisées RGE en mars 2024¹.
En 2022, le montant des travaux générés dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov' s'élève à 9,9 milliards d'euros².
(1) Source : Ademe
(2) Source : Anah
Voir aussi