Ouvrir une pharmacie : Guide 2024
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Le secteur de la pharmacie d'officine est en profonde mutation.
D'une part, le mode de rémunération officinal a radicalement évolué à partir du milieu de la décennie 2010. Alors qu'historiquement la rémunération des pharmaciens reposait sur une marge assise sur un pourcentage du prix des médicaments, l'introduction de la rémunération sur honoraires de dispensation en 2015 a amorcé un profond changement du modèle économique du secteur.
D'autre part, alors que le secteur s'est progressivement structuré autour de groupements, on assiste aujourd'hui au développement des concepts d'enseignes de pharmacie qui fédèrent leurs adhérents autour d'une identité commune à l'échelle nationale et exploitent certains codes de la grande distribution (carte de fidélité valable dans toutes les officines de l'enseigne, développement d'une gamme de produits sous marque de distributeur, techniques de merchandising, etc.). En raison d'un contexte très concurrentiel, les groupements tendent à se concentrer (à l'image du rachat d'OCP par le groupe Phoenix en 2022) afin de disposer de davantage de moyens pour mener leur politique de maillage territorial et se différencier au niveau serviciel (digitalisation innovante des officines, accompagnement au développement des nouvelles missions de santé). Leur adossement à des fonds d'investissement leur confère un solide appui financier.
Enfin, le champ de compétences des pharmaciens tend à s'élargir vers de nouvelles missions de santé. La nouvelle convention établie entre l'Assurance Maladie et la profession en mars 2022 renforce le rôle du pharmacien en tant qu'acteur majeur du système de santé publique : élargissement des compétences vaccinales, création d'un accompagnement des femmes enceintes, participation au dépistage du cancer colorectal, dispensation à domicile dans le cadre du dispositif de sortie hospitalière Prado (programme de retour à domicile), etc. Toutefois, bien que ces nouvelles missions constituent des leviers de croissance, la profession est confrontée à des freins, principalement en raison des difficultés de recrutement auxquelles elle fait face. Par ailleurs, toutes les officines ne disposeront pas des mêmes capacités d'investissement pour exploiter ces leviers (coûts d'aménagement des locaux pour disposer d'espaces dédiés, recrutement et formation du personnel) ce qui renforcera encore davantage les écarts de performances au sein du secteur.
Malgré les politiques de maîtrise des dépenses de santé menées par les pouvoirs publics, les pharmaciens d'officine pourront continuer à compter sur de solides facteurs de croissance (vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, etc.).
Par ailleurs les pharmaciens bénéficieront de nouveaux élargissements de leurs compétences :
prescription et administration de l’ensemble des vaccins à partir d’août 2023,
prescription et délivrance d’antibiotiques pour les angines et cystites en cas de test de dépistage positif à partir de 2024.
Enfin, l'exercice officinal continuera de se transformer, notamment sous l'effet du développement de l'exercice coordonné dans le cadre des maisons de santé pluriprofessionnelles, des centres de santé, des communautés professionnelles territoriales de santé ou encore des équipes de soins primaires.
L'implantation géographique de l'officine influe sur son chiffre d'affaires moyen (volume des ventes, part des ventes hors médicaments remboursables), ses charges (loyers très élevés en centre-ville et en centre commercial) et la typologie de sa clientèle (clientèle de passage/régulière) :
Les officines en zone rurale,
Les officines de quartier,
Les officines en centre-ville,
Les officines en centre commercial.
L'exercice en nom propre ne concerne que 15% des officines.
Une très large majorité de pharmaciens exploitent leur officine en société (SEL, SARL, EURL, SNC). La Société d'Exercice Libéral (SEL) est la forme juridique la plus répandue.
Les laboratoires pharmaceutiques : ils fabriquent les médicaments qu'ils commercialisent soit en direct auprès des hôpitaux et des officines, soit via les grossistes-répartiteurs.
Les grossistes-répartiteurs : ils achètent les médicaments auprès des laboratoires pharmaceutiques puis les distribuent dans les officines. Le marché est très concentré : les sept principaux grossistes-répartiteurs captent la quasi-totalité de la distribution de médicaments auprès des officines.
Les pharmacies d'officine : elles dispensent les médicaments aux patients. Leur nombre tend à diminuer sous l'effet de la restructuration officinale. La plupart adhèrent à un groupement. Ces groupements sont soit de type coopératif, soit de type privé ou encore, rattachés à un grossiste-répartiteur.
Bon à savoir
On compte 20 534 pharmacies en 2021¹.
En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 43,379 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2022 | 128,7 |
2021 | 119,0 |
2020 | 109,1 |
2019 | 107,1 |
2018 | 105,0 |
2017 | 102,4 |
2016 | 101,8 |
2015 | 100,0 |
(1) Source : Ordre National des Pharmaciens
(2) Source : Insee, Esane, Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé.
Voir aussi