Code APE/NAF pour une activité d’opticien : 47.78A
L’activité d’opticien est couverte par le code APE/NAF 47.78A qui correspond au commerce de détail d’optique. Il s'applique à tout commerce spécialisé dans la vente de lunettes, lentilles et autres équipements optiques. 12 418 entreprises sont recensées dans ce secteur en 2020.
Il existe d’autres codes APE/NAF du même secteur :
Le code 32.50B pour la fabrication de lunettes
Le code 86.22B pour les autres activités des médecins spécialistes, dont les ophtalmologistes.
Attribué par l'INSEE, le code APE/NAF permet de classer les entreprises selon leur activité principale.
L’activité d’opticien
L'activité d'opticien-lunetier consiste à vendre des équipements de correction visuelle (lunettes, lentilles, etc.) prescrits par des ophtalmologistes. Elle comprend également la vente de produits d'entretien, la réparation d'équipements et parfois des services annexes comme des examens de vue.
L’organisation de l’activité
L’activité d’opticien est structurée autour de plusieurs types d'acteurs. Les opticiens indépendants sont des professionnels qui ne sont pas affiliés à des réseaux sous enseigne. Ils s’approvisionnent auprès de centrales d'achat (Supercent, La Centrale des Opticiens, etc.) pour accéder à une gamme diversifiée de produits.
On retrouve des groupements coopératifs réunissant des opticiens sous une même centrale d'achat. Optic 2000, Krys et Atol sont les principales enseignes de ce type de modèle. Il existe également les réseaux de franchise comme Alain Afflelou et Générale d'Optique.
Les réseaux mutualistes, gérés par des mutuelles, collaborent avec des opticiens agréés. Ils ont la particularité de pouvoir négocier des tarifs spécifiques et des conditions de remboursement.
Avec le e-commerce, on compte de nouveaux acteurs, comme Jimmy Fairly et Polette, qui ont intégré des services en ligne et en magasin (click & collect, essayage virtuel, livraison à domicile, etc.).
Les syndicats professionnels
Plusieurs syndicats professionnels soutiennent l'activité des opticiens en défendant leurs intérêts et en encadrant la profession. Parmi eux, la Fédération Nationale des Opticiens de France (FNOF) regroupe plus de 4 000 opticiens indépendants. Le ROF (Rassemblement des Opticiens de France) soutient de son côté les groupements coopératifs de franchises et succursalistes.
Ces organisations agissent pour la valorisation du métier, la formation continue et pour la promotion de la qualité des soins visuels et de l’innovation dans le secteur.
Le marché des lunettes
Le contexte du marché
L'année 2023 a marqué un record pour le secteur de l'optique en France, avec une croissance de 4,5 % par rapport à 2022.
C'est le chiffre d'affaires du secteur de l'optique en france en 2023.
La crise sanitaire a pesé lourdement sur le marché, provoquant une baisse de 9 % de la consommation d'optique médicale en 2020. Les professionnels de l’optique ont subi une baisse de leur activité en raison des restrictions sanitaires, des fermetures de points de vente et du report des soins. De son côté, l'inflation a provoqué une baisse du pouvoir d'achat des Français, avec près d'un quart des dépenses en soins d'optique restant à la charge des ménages.
Mais le marché continue de croître, notamment en raison du vieillissement de la population, les problèmes de vue augmentant fortement après 45 ans.
souffrent de troubles de la vision, et parmi elles, 92 % portent des lunettes ou des lentilles de contact.
Cette dynamique attire de nouveaux acteurs. La concurrence s’intensifie entre les opticiens indépendants, les grandes enseignes, l’e-commerce et les enseignes low cost, accentuant les pressions tarifaires.
Parallèlement, la diversification des lieux de prescription et de vente, la digitalisation et les attentes des consommateurs viennent faire évoluer le secteur.
Évolution du chiffre d’affaires du marché
Le chiffre d'affaires du marché de l'optique a connu une tendance à la baisse sur l’année 2020 due aux fermetures des magasins et des confinements. On note une reprise des activités en 2021, avec un chiffre d'affaires atteignant 6,75 milliards d'euros.
Malgré la crise sanitaire, les opticiens indépendants maintiennent une part significative du marché, avec un chiffre d'affaires moyen de 350 000 euros par an. En moyenne, un opticien indépendant vend 3 paires de lunettes par jour, avec un panier moyen de 403 € HT (verres et montures). Selon l'UFC, la marge brute moyenne par équipement optique est de 275 €.
Les verres correcteurs, qu'ils soient unifocaux ou progressifs, sont les principaux moteurs du marché, représentant 61 % du chiffre d'affaires total. En contraste, les segments des lunettes de soleil et des lentilles de contact sont en déclin.
L’environnement réglementaire
Le marché de l'optique en France est fortement réglementé, notamment en ce qui concerne les conditions de remboursement par la Sécurité sociale et les mutuelles. Depuis avril 2015, l'encadrement des remboursements par les mutuelles, incluant un plafonnement des montants pour les verres et les montures et une prise en charge limitée à tous les deux ans. La réforme du 100 % santé a introduit des changements dans la couverture des dépenses en optique médicale, mais seuls 5 % des dépenses en optique sont couverts.
L’offre sur le marché des lunettes
La distribution sur le marché de l’optique est largement dominée par les groupements coopératifs, les succursales et les franchises.
Les indépendants non rattachés à réseau sous enseigne
du marché est représenté par les opticiens indépendants, bien qu’ils constituent 49 % des points de vente sur le territoire.
Ces professionnels misent sur une approche personnalisée et un service de proximité pour se différencier des réseaux sous enseigne. Ils sont particulièrement appréciés pour leur qualité du service client et l’expertise individuelle.
Mais ces indépendants doivent faire face à des marges serrées, principalement dues à leur capacité de négociation plus limitée par rapport aux grandes enseignes.
Les grandes enseignes
Krys, Optic 2000, Alain Afflelou ou encore Atol dominent le marché avec environ 60 % des parts de marché. Ces chaînes bénéficient de leur forte notoriété, de leur présence étendue et d'une grande capacité de négociation avec les fournisseurs.
Leur modèle repose sur des économies d'échelle qui leur permettent de proposer une large gamme de produits à des prix attractifs. Le service plus standardisé par rapport à un opticien indépendant peut être un frein pour les consommateurs.
Les réseaux mutualistes
Ces réseaux sont constitués d'opticiens agréés par des mutuelles, qui négocient directement avec eux des tarifs préférentiels pour leurs adhérents. En offrant des lunettes et des verres correcteurs à des prix compétitifs, les réseaux mutualistes permettent aux consommateurs de bénéficier d'une prise en charge plus avantageuse.
du marché des opticiens est représenté par ces réseaux, avec environ 750 points de vente.
Le modèle mutualiste a l’avantage de rendre les soins optiques plus accessibles.
Les pures players en ligne
Le commerce en ligne des lunettes a apporté ces dernières années une nouvelle dynamique au marché. Les ventes en ligne de lunettes représentent environ 6 à 7 % du total des ventes.
Les acteurs, comme Direct Optic, Sensee et Polette, se distinguent par leurs prix compétitifs, la simplicité d'achat et l'accessibilité (outils d'essayage virtuel). Leur modèle "bricks & clicks", qui combine vente en ligne et points de vente physiques, permet d'étendre leur présence et de multiplier les points de contact avec les clients.
Ce circuit de distributeur peut être restreint pour certains achats nécessitant un ajustement précis ou un service après-vente personnalisé.
L’étude de la demande
Habitudes des clients
portent actuellement des lunettes. Parmi eux, 69 % utilisent des lunettes correctrices, tandis que 7 % optent pour des lunettes de repos.
Le port de lunettes augmente significativement avec l’âge, avec un taux particulièrement élevé chez les plus de 45 ans en raison de la presbytie.
En termes du choix de la monture de lunettes, les consommateurs accordent une grande importance au prix qui est un facteur décisif pour 93 % des acheteurs. La dimension esthétique de la monture est également un critère qui compte dans l’achat de lunettes. Les lunettes sont en effet de plus en plus assumées comme un accessoire de mode.
En parallèle, les attentes des consommateurs évoluent également vers des solutions optiques plus pratiques et esthétiques. 18 % des Français corrigent leur vision avec des lentilles de contact. Un choix préféré par les 45-54 ans, dont 26 % en sont adeptes.
Près de la moitié des porteurs de lentilles de contact considèrent que celles-ci sont plus esthétiques que les lunettes et plus pratiques à porter au quotidien.
Panier moyen
est le prix d’achat moyen d’une paire de lunettes à verres unifocaux.
Pour des lunettes à verres progressifs, le prix moyen est nettement plus élevé, atteignant environ 597 €. Le panier moyen est également influencé par les choix individuels en matière de qualité, de marque et de personnalisation des équipements optiques.
Les lunettes et les équipements d’optique représentent un budget conséquent pour les Français. Malgré les remboursements partiels par la Sécurité sociale, les consommateurs doivent généralement compléter les frais avec leur propre budget. Après la prise en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle, les frais restants sont en moyenne de 123 € pour des lunettes à verres unifocaux et 274 € pour des lunettes à verres progressifs. Cela reflète la couverture limitée des remboursements.
L’analyse des canaux de distribution
Le marché de l’optique est dominé par les points de vente physiques, mais la vente en ligne gagne du terrain. En effet, la boutique physique reste un canal stratégique pour les opticiens indépendants. ll permet à une clientèle locale de bénéficier d'un service personnalisé, d'essayer les montures et de recevoir des conseils adaptés.
Avec la montée de l'e-commerce, avoir une présence en ligne permet aux opticiens indépendants d'élargir leur portée au-delà de leur zone géographique immédiate.
Un site web professionnel avec des services comme la prise de rendez-vous en ligne, l’essayage virtuel des montures, les examens de vue virtuels, les commandes en ligne ou encore les retraits en magasin peuvent satisfaire les diverses attentes des consommateurs.
Les tendances du marché de l’optique
Bon à savoir
Innovation technologique : des équipements optiques de plus en plus personnalisés et adaptés aux besoins spécifiques des consommateurs (ergonomie, connectivité)
Digitalisation du secteur : évolution des modèles économiques avec la montée en puissance du e-commerce et des services hybrides (physiques et en ligne)
Vieillissement de la population française : demande croissante pour des équipements de correction visuelle
Les grandes tendances
Le marché des lunettes et de l'optique a connu d'importantes évolutions post-Covid, marquées par un rebond de l'activité après une période de ralentissement. Près de 1 Français sur 4 a dû repousser ou annuler l’achat de lunettes ou lentilles en raison de la pandémie, mais depuis, le marché a su rebondir avec un renouvellement des achats.
Ces dernières années, on constate que le marché de l'optique s'associe à l'univers de la mode. Des collaborations avec des designers permettent de créer des collections tendance, faisant des lunettes un véritable accessoire de mode. De nombreuses marques proposent désormais des collections saisonnières et des éditions limitées. Cela renforce l’attrait des lunettes en tant qu’accessoire à part entière.
Les avancées technologiques constantes (verres intelligents, verres multifocaux, etc.) améliorent le confort, la performance et la personnalisation des produits. La demande pour des produits plus esthétiques et de haute qualité reflète l'importance croissante de la santé visuelle et de l'image personnelle.
Les perspectives de l’activité d’opticien
La dynamique positive du marché de l'optique s’explique en partie par l'augmentation des troubles visuels liés au vieillissement de la population, ce qui génère une demande accrue de solutions correctrices. Le renouvellement plus fréquent des équipements, encouragé par la réforme du 100 % santé, dynamise également le marché.
Dans un environnement concurrentiel, les professionnels doivent innover pour se différencier. Avec la digitalisation croissante du secteur, il peut être intéressant d’opter pour une approche multicanale pour capter un segment de clientèle sensible aux achats en ligne.
La diversification de son activité avec les équipements auditifs constitue un autre levier de croissance important pour les opticiens. Il faut savoir que les dépenses des Français en audioprothèses ont augmenté de 60 % en 2021. Ce choix, adopté par de grandes enseignes comme Krys, Alain Afflelou ou Acuitis.
Le service d'opticiens à domicile gagne en popularité. Des réseaux comme Optic 2000 ont été pionniers en proposant ces services dans les zones rurales. D'autres acteurs spécialisés (À Domicile, Les Opticiens Qui Bougent, Les Opticiens Mobiles) mais également des opticiens indépendants se sont lancés sur cette voie.
Conclusion
Le marché des lunettes et de l'optique poursuit une croissance constante, touchant environ trois quarts de la population, qui souffrent de divers troubles ou maladies visuelles. On compte un chiffre d'affaires d’environ 7,8 milliards d'euros en 2023.
de paires de lunettes sont vendues chaque année, générant un revenu principalement distribué par près de 44 146 opticiens et 12 418 magasins d’optique.
Ce marché est vital pour la santé visuelle des Français.
Avec le vieillissement de la population, la demande de solutions visuelles augmente : 50 % des quadragénaires et 90 % des octogénaires sont équipés de lunettes.
de croissance ont marqué l'année 2023 par rapport à 2022, atteignant un niveau record.
Les prochaines années s’annoncent pleines de défis : la hausse des coûts, la baisse du pouvoir d’achat des Français, le développement des offres à domicile, la montée des acteurs e-commerce ou encore les récentes réformes concernant le financement de la Sécurité sociale.
La Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2023 a instauré l’encadrement des marges des distributeurs de dispositifs médicaux. Bien que les opticiens ne soient pas encore concernés, le marché craint que cet encadrement soit étendu aux équipements optiques, ce qui pourrait bouleverser les stratégies commerciales et les marges de l'ensemble des acteurs.