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Après avoir enregistré la plus forte baisse dans la catégorie des soins de ville en 2020 (renoncement ou report des soins, fermeture temporaire des cabinets), la consommation de soins dentaires a fortement rebondi en 2021 sous l’effet conjugué du report des soins sur l’année 2021 et de la montée en puissance de la réforme du 100% Santé dentaire.
Alors que l'activité des chirurgiens-dentistes est portée par de solides facteurs de croissance (vieillissement de la population, campagnes de prévention menées par les pouvoirs publics, préoccupation croissante des Français pour la santé bucco-dentaire), elle tend aujourd'hui à profondément évoluer.
D'une part, la dernière convention nationale conclue en 2018 entre l'UNCAM et les principales organisations professionnelles a réorienté l'activité des chirurgiens-dentistes vers la prévention et les soins conservateurs (actes à plus faible valeur ajoutée) avec l’objectif de réduire le reste à charge des assurés :
mise en place de la réforme 100% Santé dentaire depuis le 1er janvier 2020 avec trois niveaux de prise en charge pour les soins prothétiques (panier 100% Santé, panier aux tarifs maîtrisés et panier aux tarifs libres). Depuis le 1er janvier 2021, le panier 100% Santé a été étendu aux prothèses amovibles,
prise en charge à 100% des examens de prévention pour les 3-24 ans,
renforcement de la prévention auprès de certains publics fragiles (patients diabétiques, patients en situation de handicap sévère).
D’autre part, on assiste au recul de l’exercice en cabinet libéral au profit des centres dentaires dont le nombre ne cesse de croître ces dernières années. Ils ont ainsi réalisé près de 15% des soins dentaires en 2021, soit une progression de 5 points en cinq ans.
La mise en place de la réforme 100% Santé dentaire les contraint toutefois à repositionner leur modèle économique fondé sur des volumes importants de soins prothétiques de base, en développant la part des soins à tarifs maîtrisés ou libres.
Enfin, plus globalement, l'exercice des professionnels de santé de ville est en pleine mutation. En effet, pour faire face aux enjeux du virage ambulatoire et garantir à tous un accès égal au système de santé, les pouvoirs publics souhaitent accélérer le développement de l'exercice coordonné en s'appuyant sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), composées de professionnels de santé (médecins, auxiliaires médicaux), d'établissement de santé et d'acteurs médico-sociaux et sociaux réunis autour d'un projet de santé sur un territoire donné. La loi santé de 2019 renforce ce dispositif qui devrait encore monter en puissance (35,6% de la population est couverte par une CPTS en 2021 alors que l'objectif est d’atteindre 100% de la population à l'horizon 2023).
Alors que les centres dentaires restent encore relativement atomisés à ce jour, ils seront amenés à se concentrer pour former des réseaux importants qui leur offriront davantage d’atouts pour rester compétitifs. Toujours plus convoités par les fonds d’investissement et les grands réseaux de cliniques dentaires européens, ils disposeront de solides appuis pour continuer à se développer tout en se structurant.
Dans ce contexte de financiarisation du secteur, les cabinets libéraux seront contraints de se regrouper pour mutualiser leurs coûts alors que l’exercice libéral individuel, quant à lui, se marginalisera.
Selon le type d'activité
Les omnipraticiens pratiquent tous les actes de chirurgie dentaire. Ils représentent près de 95% des dentistes libéraux.
Les spécialistes qualifiés en orthodontie effectuent principalement des actes d'orthopédie dento-faciale.
Selon le conventionnement
Près de 100% des dentistes libéraux sont conventionnés, c'est-à-dire que leurs actes sont remboursés intégralement ou partiellement par l'Assurance Maladie et les organismes privés (mutuelles, assurances de prévoyance, etc.). Deux modes de conventionnement sont possible :
le secteur 1 : Les praticiens sont conventionnés et relèvent de ce secteur quand les actes facturés selon une nomenclature générale sont remboursés aux assurés à hauteur de 70 %.
le secteur 2 : Les praticiens relevant de ce secteur fixent librement leurs honoraires qui sont remboursés aux mêmes conditions que ceux du secteur 1, la différence restant à la charge des patients.
Selon le mode d'exercice
L’exercice libéral
La majorité des chirurgiens-dentistes exerce à titre libéral (88% des effectifs de dentistes en 2021). L’exercice en groupe est aujourd’hui prédominant. Les structures les plus fréquentes sont la société d’exercice libéral (Selarl), suivi de la société civile de moyens (SCM).
L’exercice salarié
Les praticiens salariés (12% des effectifs de dentiste en 2021) exercent principalement dans les centres dentaires.
Les centres dentaires
Les centres dentaires sont en plein développement. L’Assurance Maladie en dénombrait près de 1 400 en 2021. Ils réalisent aujourd’hui près de 15% des soins dentaires. Plus de la moitié d’entre eux ont un statut d’association loi 1901.
Bon à savoir
On compte 37 152 chirurgiens-dentistes libéraux en 2020¹.
En 2021, le total de leurs honoraires était de 11,316 milliards d'euros¹.
(1) Source : Cnamts.