Code APE / NAF du kinésithérapeute
Le code APE ou NAF du masseur-kinésithérapeute est : 8690.E - Activités des professionnels de la rééducation.
Ce code est délivré par l'INSEE lors de la création d'une entreprise ou d'un cabinet. Il permet de classifier les activités professionnelles et d'assurer une cohérence statistique. Les salariés ou libéraux concernés par ce code APE exercent dans le secteur de la rééducation motrice et sensorielle. Sont concernés :
les kinésithérapeutes ;
les chiropraticiens ;
les orthophonistes ;
les ostéopathes ;
les ergothérapeutes ;
les orthoptistes ;
les pédicures-podologues.
L’activité du masseur-kinésithérapeute
Les masseurs-kinésithérapeutes exercent leur activité dans différents types d’établissements :
cabinets libéraux, souvent en collaboration avec d’autres professionnels de santé ;
centres de rééducation pour des patients nécessitant une prise en charge intensive ;
hôpitaux et cliniques pour les patients hospitalisés ou des consultations externes ;
structures de soins à domicile lorsque les kinésithérapeutes se déplacent directement chez leurs patients.
C'est le nombre de professionnels du secteur de la kinésithérapie inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier 2022, dont seulement 14 594 exerçant exclusivement en salariat.
Les fournisseurs
Les kinésithérapeutes collaborent essentiellement avec des fournisseurs proposant des équipements spécialisés et des dispositifs médicaux spécialisés. Des entreprises comme Thuasme, Zimmer Biomet ou Compex fournissent des orthèses, des prothèses, des appareils de rééducation ou d’entraînement. Il est important de collaborer avec des fournisseurs innovants pour rester à la pointe de la technologie et des pratiques thérapeutiques.
Les syndicats
La profession s’organise autour du Conseil National de l'Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes et de la Fédération Française des Masseurs-Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR).
Ces institutions assurent la défense des intérêts des masseurs-kinésithérapeutes, offrent des formations continues et veillent au respect des normes déontologiques et de la qualité des soins. Elles sont également essentielles pour la reconnaissance de la profession de kinésithérapeute en France.
Le marché du masseur-kinésithérapeute
Le contexte du marché
Le secteur de la kinésithérapie en France occupe une place importante parmi les professions de santé, se classant en 4ème position après les infirmiers, aides-soignants et médecins. Ces 20 dernières années, le nombre de kinésithérapeutes a nettement augmenté, dépassant même les populations de pharmaciens et de chirurgiens-dentistes.
La demande pour les services de kinésithérapie continue de croître en raison du vieillissement de la population, de l'augmentation des pathologies chroniques et d’une demande accrue de rééducation et de prévention.
Malgré cette croissance, il existe une forte disparité régionale : les zones urbaines ont une concentration plus élevée de professionnels comparé aux régions rurales.
Cette profession est également marquée par une féminisation progressive et une diversification des spécialisations, notamment dans le domaine du sport, de la pédiatrie et de la gériatrie.
Évolution du nombre de kinésithérapeutes
Les kinésithérapeutes constituent en nombre la 1ère profession de rééducation et la 4ème profession de santé. Sur le plan national, la densité moyenne des kinésithérapeutes est en augmentation constante. De 2018 à 2022, elle est passée successivement de 128,5 à 130,2 puis 134,6 et 139,2 pour atteindre aujourd’hui 144,2 (densité pour 100 000 habitants).
L’inégale répartition géographique des masseurs-kinésithérapeutes se traduit par de fortes disparités de densité de praticiens (dans un rapport de 1 à 5 selon les départements). Dans ce contexte, depuis plusieurs années l’Assurance Maladie instaure des mesures pour inciter les professionnels du secteur à s’installer en zones sous-dotées.
Évolution du chiffre d’affaires des kinésithérapeutes
En 2022, la consommation des soins en masso-kinésithérapie a augmenté de 3,5 % en valeur sur un an, soutenue par une hausse du volume des soins.
L’augmentation du volume d’activité des praticiens du secteur entraîne une hausse du total des honoraires des praticiens libéraux du secteur. Les honoraires moyens de la profession progressent beaucoup plus faiblement sous l’effet du fort accroissement des effectifs de praticiens libéraux dans cette spécialité (+ 50 % sur la dernière décennie).
L’environnement réglementaire
Afin de garantir la qualité des soins et la sécurité des patients, les kinésithérapeutes sont soumis à un cadre réglementaire strict. C’est le Code de la Santé Publique qui régit leur exercice. Par exemple, l’obtention du Diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute (DEMK) et l’inscription au Conseil National de l'Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes et à l’Agence Régionale de Santé (ARS) sont obligatoires. Ces démarches garantissent le respect des normes déontologiques et légales en vigueur.
Les kinésithérapeutes doivent également respecter des protocoles de soins et des obligations de formation continue pour maintenir et actualiser leurs compétences.
L’offre en kinésithérapie
Les kinésithérapeutes peuvent exercer au sein de différentes structures : leur propre cabinet en libéral, en centre de rééducation, en clinique privée ou en service hospitalier.
Le secteur est dominé par les kinésithérapeutes libéraux : sur 97 790 inscrits au tableau de l’Ordre, 83 196 sont inscrits dans le collège libéral et mixte, soit 85,1 %. En revanche, l’exercice en groupe ou en société s’est développé : 42 % des masseurs-kinésithérapeutes libéraux ou mixtes exercent en groupe ou en société en 2016, contre 30 % seulement en 2000.
Les kinésithérapeutes libéraux
des masseurs-kinésithérapeutes exercent en libéral en 2022
Les kinésithérapeutes en exercice libéral représentent la majorité du marché. Ils sont présents partout en France, avec une nette préférence pour les régions du sud (Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Corse) ainsi que les îles de la Réunion et Mayotte. Certaines régions comme la Normandie et le Centre-Val de Loire sont délaissées. Leur cabinet se situe le plus souvent en zones urbaines, là où la demande est plus élevée.
Leur flexibilité et leur proximité avec les patients sont des atouts majeurs. Ils peuvent personnaliser les soins et s’adapter rapidement aux besoins individuels.
En libéral, les masseurs-kinésithérapeutes peuvent exercer sous différents statuts : remplaçant, assistant, collaborateur ou titulaire.
Sont titulaires en 2024.
Les centres de rééducation
En France métropolitaine et dans les DROM, l’offre en soins de suite et de réadaptation (SSR) est assurée par 1 847 établissements en 2018. Ces centres offrent des services de rééducation intensifs pour les patients nécessitant une prise en charge prolongée, souvent après des interventions chirurgicales ou des traumatismes graves. Les SSR sont généralement situés dans des zones urbaines à proximité des grands hôpitaux.
Ils ont l’avantage d’être dotés d’équipements sophistiqués et de personnel pluridisciplinaire. En revanche, le temps d’attente pour les patients peut être un frein.
L’étude de la demande en kinésithérapie
Besoins et attentes des patients
Les patients recherchent principalement des traitements efficaces et personnalisés pour soulager la douleur et améliorer la mobilité après une blessure ou une chirurgie. La demande est également forte pour des soins de prévention et de bien-être, notamment dans le cadre de la gestion du stress et de la prévention des troubles musculo-squelettiques.
considèrent les soins de masso-kinésithérapie comme efficaces pour soulager la douleur.
Habitudes des patients
La proximité géographique et les recommandations de l’entourage ou des professionnels de santé sont des critères essentiels pour les patients qui choisissent leur kinésithérapeute.
Les consultations sont généralement planifiées à intervalles réguliers, avec une fréquence qui dépend de la nature du problème à traiter et des recommandations du praticien. Les services de kinésithérapie en ligne sont également de plus en plus recherchés.
Bien souvent, les patients sont fidèles et préfèrent continuer avec le même professionnel s’ils sont satisfaits des résultats.
Montant des prestations
c'est le prix d'une séance de kinésithérapie
Ce tarif dépend de plusieurs critères :
le secteur d’activité du masseur-kinésithérapeute (conventionné secteur 1 ou 2) ;
le type d’actes de kinésithérapie pratiqué selon la pathologie du patient.
Le remboursement par l’Assurance Maladie est pris en charge à 60 % du tarif de convention, à condition de respecter le parcours de soins coordonnés. Les dépassements d’honoraires appliqués en secteur 2 ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie.
La prise en charge peut être intégrale (sur base du tarif conventionnel) en cas de :
affection de longue durée (ALD) ;
maternité ;
accident du travail ;
maladie professionnelle ;
enfants de moins de 16 ans ;
personnes blessées lors d’un acte de terrorisme.
L’analyse des modes d'exercice
Le secteur est segmenté par les professionnels selon le type d’actes et selon le mode d’exercice.
Type d’actes
La quasi-totalité des masseurs-kinésithérapeutes est conventionnée et rattachée au secteur 1, ce qui implique que la plupart des actes qu'ils réalisent sont remboursables par la Sécurité Sociale s'ils sont prescrits par un médecin.
L’essor des pratiques alternatives (ostéopathie, kinésiologie, étiopathie, etc.) permet aux masseurs-kinésithérapeutes de développer la part de leurs actes à tarifs libres.
Mode d’exercice
Au sein des différentes professions d'auxiliaires médicaux, la masso-kinésithérapie est l'une des spécialités, avec les orthophonistes, où la part de la pratique libérale est la plus importante (80 % de masseurs kinésithérapeutes libéraux contre 19 % pour les infirmiers ou 57 % pour les orthoptistes).
Bien que plus nombreux, les cabinets individuels sont peu à peu délaissés au profit des cabinets de groupe qui permettent de mutualiser les charges (loyer, électricité, etc.).
Certains praticiens ont une activité libérale en établissement de soins. Ils sont alors rémunérés à l’acte, comme des médecins.
D’autres praticiens optent pour un exercice mixte libéral/salarié (2,5 % des praticiens libéraux). Ils sont généralement salariés d’une clinique ou d’un centre de soins (thalassothérapie, centres thermaux, etc.).
Les tendances du secteur de la kinésithérapie
Les grandes tendances
Le marché de la kinésithérapie est marqué par l’utilisation croissante de la technologie :
intégration de la télé-rééducation permettant aux patients d’accéder à des soins à distance ;
usage de l’intelligence artificielle pour appréhender de nouvelles techniques de rééducation et personnaliser les traitements ;
mise en place de la réalité virtuelle et augmentée dans la rééducation des troubles moteurs et cognitifs.
Les appareils connectés (capteurs de mouvement, vêtements intelligents) permettent un suivi précis des progrès du patient afin d’adapter en temps réel les exercices.
La demande croissante pour les approches holistiques de bien-être global encourage les kinésithérapeutes à collaborer avec d’autres professionnels de santé tels que des ostéopathes, chiropraticiens et coachs sportifs. Les kinésithérapeutes agissent aujourd’hui davantage sur la prévention et les patients deviennent de plus en plus exigeants. Les cabinets doivent donc miser sur leur visibilité et leur approche pluridisciplinaire pour se distinguer.
Les perspectives du secteur
Le dernier avenant à la convention nationale conclu en juillet 2023 (avenant 7) instaure une revalorisation des tarifs applicables aux masseurs-kinésithérapeutes, l’autorisation de réaliser des actes en télésoins et renforce le dispositif de régulation démographique des praticiens :
élargissement des zones sous-dotées et augmentation des aides à l’installation et au maintien dans ces zones ;
élargissement des zones non prioritaires (30 % de la population) avec l’instauration du principe "1 départ pour 1 installation" ;
premier conventionnement des jeunes diplômés, ayant commencé leur formation en 2023, conditionné à au moins deux ans d’exercice salarié en établissement de santé au préalable ou à au moins deux premières années d’exercice libéral en zone sous-dotée ou très sous-dotée.
Avec le développement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), l'exercice libéral coordonné pluriprofessionnel se généralisera dans les prochaines années alors que l'exercice libéral individuel se marginalisera.
Conclusion
Le secteur de la kinésithérapie en France est un pilier essentiel du système de santé, avec près de 97 790 professionnels actifs en 2022. Ce domaine a connu une croissance constante, alimentée par l’augmentation des besoins en soins de rééducation et en bien-être, notamment face au vieillissement de la population et à l’augmentation des affections de longue durée. La kinésithérapie est devenue essentielle au maintien de la santé et de la mobilité.
Les Français perçoivent la kinésithérapie positivement : ils sont 84 % à considérer les soins de kinésithérapie comme efficaces pour soulager la douleur.
La kinésithérapie représente un marché important avec des honoraires atteignant 5,983 milliards d’euros en 2021. Toutefois, le secteur doit faire face à des défis tels que les disparités régionales et les contraintes économiques, qui influencent la répartition des praticiens et la qualité des soins.
Pour se démarquer, les kinésithérapeutes adoptent de plus en plus les innovations technologiques comme la télé-rééducation et l’intelligence artificielle, qui améliorent l’accessibilité et la personnalisation des traitements. De plus, l’approche holistique et la prévention permettent de toucher un public plus large et de répondre aux nouvelles attentes des patients.
Les réformes récentes et l'évolution vers des pratiques coordonnées et pluridisciplinaires renforcent la place de cette profession dans le système de santé français.