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Étude du marché des VTC

2 min. de lecture
Mis à jour le 14 Septembre 2023
Étude du marché des VTC
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Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?

COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l'emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Sous l’effet conjugué de la libéralisation du secteur (création du statut de VTC en 2009) et de l’accélération de la digitalisation (généralisation des smartphones, émergence des plateformes d’intermédiation entre chauffeurs et clients), le marché des VTC s’est fortement développé au cours des dix dernières années.

Malgré les évolutions législatives et réglementaires successives visant à réguler la profession (loi dite Thévenoud de 2014, loi dite Grandguillaume de 2016), le secteur attire chaque année de nombreux nouveaux entrants, encouragés par la simplicité du statut de micro-entrepreneur pour lequel la plupart d’entre eux optent au démarrage de l’activité. Les chauffeurs de VTC évoluent donc dans un contexte de très forte concurrence, renforcée par l’adoption de nouvelles pratiques par les chauffeurs de taxi (développement d’applications de géolocalisation par les principaux groupements, montée en gamme des services) qui tendent à uniformiser l’offre des VTC et des taxis. De plus, on assiste à l’essor de nouveaux modes de déplacements (vélos ou trottinettes en libre-service, autopartage, covoiturage) qui constituent des alternatives aux services de VTC.

Sur le plan économique, les chauffeurs de VTC sont tributaires des plateformes de réservation qui imposent leurs politiques tarifaires et prélèvent des commissions élevées (entre 15% et 25% du montant de la course selon les plateformes).

Déjà fragilisée par une concurrence exacerbée et par les fortes pressions tarifaires, la profession a été lourdement impactée par la crise sanitaire (baisse de la mobilité des particuliers et des professionnels, effondrement de la fréquentation touristique, fermeture des bars, restaurants et discothèques), accentuant le turn-over déjà très important dans ce secteur d’activité, inhérent aux conditions de travail difficiles (très larges amplitudes horaires notamment) et à la difficulté à dégager des revenus suffisants.

Tendances

Afin d’améliorer les conditions d’activité des travailleurs des plateformes, les instances européennes œuvrent à l’élaboration d’une nouvelle législation (Digital Services Act) visant à encadrer les services numériques au niveau européen (instauration du principe de présomption de salariat pour les chauffeurs de VTC notamment). Si à terme cette législation était adoptée, sa transposition dans le droit national pourrait entraîner une mutation profonde du modèle économique du secteur.

Bien qu’elle reste encore atomisée, la profession s’organise de plus en plus autour de groupements d’indépendants afin de s’affranchir des grandes plateformes, à l’instar de l’initiative menée début 2022 par 500 chauffeurs de VTC franciliens réunis en coopérative qui ont développé leur propre application (les commissions prélevées sur les courses sont de l’ordre de 10% contre 25% pour la plupart des plateformes du marché).

L'organisation du marché

Le transport public particulier de personnes (T3P) est segmenté en trois catégories :

  • Les taxis : ils doivent obtenir une autorisation de stationnement (soit en rachetant une autorisation à un autre professionnel soit en s’inscrivant sur les listes d’attente en mairie pour obtenir une licence gratuite) et bénéficient de l’exclusivité de la maraude.

  • Les VTC (véhicule de transport avec chauffeur) : ils ne peuvent prendre que des courses ayant fait l'objet d'une réservation préalable. Contrairement aux taxis, les tarifs des VTC ne sont pas réglementés.

  • Les VMDTR (véhicules motorisés à deux ou trois roues) : ils doivent eux aussi passer un examen pour obtenir une carte professionnelle. Ils doivent être titulaires d’une attestation d’entretien de leur véhicule établie chaque année par un professionnel qualifié.

Selon le type de clientèle :

  • Clientèle issue des plateformes (Uber, Lyft, Heetch, etc.) : adossées à des groupes ou des fonds d’investissement puissants, les grandes plateformes, dont beaucoup ne sont toujours pas encore rentables, cherchent à s’imposer sur le marché en misant sur une offre tarifaire très agressive. Si le nombre d’utilisateurs de leurs applications est important et offre donc un potentiel de clientèle élevé aux chauffeurs VTC, ces derniers sont aussi confrontés à de fortes pressions tarifaires et à des taux de commissions élevées. Certaines plateformes proposent un accompagnement aux porteurs de projets (préparation à l’examen, achat de véhicules, etc.).

  • Clientèle privée : cette clientèle de particuliers et/ou de professionnels est développée directement par les chauffeurs VTC sans intermédiaire. Il existe aussi des groupements de VTC indépendants d’envergure nationale ou régionale. Certains de ces groupements se spécialisent sur un type de clientèle (clientèle d’affaires, acteurs de l’évènementiel ou du tourisme, etc.) et ils développent parfois des prestations complémentaires (excursion avec guide touristique, services de conciergerie, etc.).

Bon à savoir

On dénombre 54 336 VTC en 2019¹.

En 2020, le chiffre d'affaires total du secteur était de 4,416 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2021 127,5
2020 108,4
2019 142,5
2018 130,4
2017 116,4
2016 106,4
2015 100,0
2014 93,6
2013 90,3
2012 86,7
2011 81,5
2010 77,1

(1) Source : Registre des exploitants de VTC.

(2) Source : Insee, Esane, Transports de voyageurs par taxis.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Transports de voyageurs par taxis.

Article mis en ligne le 14 Septembre 2023