Étude de marché VTC et Taxi

Les chiffres clés du marché des VTC et Taxis

56 000

entreprises actives en 2023

3,4 milliards d'€

chiffre d’affaires du secteur (taxi + VTC)

38,4 €/heure

chiffre d’affaires moyen d'un VTC en 2022

20 808

nouvelles cartes en 2023

87 %

des VTC sont des entreprises unipersonnelles

81 %

des VTC sont en Ile-de-France

Dans cet article

Étude du marché des VTC

Code APE / NAF d’un VTC ou d'un Taxi : 49.32Z

Le code NAF du VTC (véhicule de transport avec chauffeur) est 49.32Z. C'est le même que pour les taxis.

Il est attribué par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) à toutes les entreprises qui exercent cette activité de manière artisanale ou industrielle.

Ce code APE concerne le transport de voyageurs par taxis, y compris les services des centrales de réservation. Sont aussi visés :

  • la location de voitures particulières avec chauffeur

  • le transport non médicalisé de personnes à mobilité réduite

  • les radio-taxis

  • le transport de voyageurs par moto-taxis

Il existe également des codes NAF spécifiques pour d'autres activités proches comme :

  • 49.31Z pour le transport urbain et suburbain de voyageurs

  • 49.39A pour le transport routier régulier de voyageurs

  • 86.90A pour les ambulances

  • 51.10Z pour l’exploitation d’avion-taxi

  • 53.20Z pour l’exploitation de taxis-marchandises

L'activité du transports de voyageurs par taxis ou VTC

Les chauffeurs de VTC ont pour activité principale le transport routier et privé de particuliers, au même titre que les taxis. Le transport public de personnes (T3P) se segmente en 3 catégories :

  • Les taxis : activité possible après délivrance d’une carte professionnelle et d’une licence (autorisation de stationnement ou ADS). Le tarif est réglementé. Ils sont l'exclusivité de la maraude (transport non commandé).

  • Les VTC (véhicule de transport avec chauffeur) : activité possible après délivrance d’une carte professionnelle. Le chauffeur doit exercer pour le compte d’une entreprise inscrite au registre des exploitants VTC (REVTC). Les tarifs sont non réglementés mais l’activité est limitée aux courses réservées à l’avance.

  • Les VMDTR (véhicules motorisés à deux ou trois roues) : carte professionnelle délivrée après examen.

L’organisation de la profession

Le marché du transport de personnes en France est caractérisé par une répartition entre taxis (62 300 en 2022) et les VTC (47 000 en 2022). 

La majorité des VTC exerce dans les métropoles et 81 % des VTC travaillent en Ile-de-France.

56 000 entreprises de VTC

sont actives en France en 2023

94 000 chauffeurs VTC

ont une carte professionnelle sécurisée déclarée active mais seulement 47 000 sont considérés actifs.

Pour être considéré chauffeur actif, le titulaire de la carte professionnelle inscrit sur une plateforme doit avoir réalisé plus de 100 courses dans l’année et s’il a exercé au moins 20 jours dans l’année.

93 % des VTC en 2023 sont des hommes. 67 % ont entre 30 et 49 ans. 

La compétitivité entre les plateformes de VTC et avec les taxis est intense.

Les fournisseurs

Côté fournisseurs, les VTC collaborent en amont avec des garagistes et des constructeurs automobiles. 50 % des modèles de véhicules VTC sont des hybrides non rechargeables et 41 % sont des voitures diesel.

Le principal partenaire du VTC est la plateforme de mise en relation avec les clients. 78 % des chauffeurs sont inscrits et actifs sur plus d’une plateforme (soit plus de 10 courses réalisées dans l’année via cette plateforme). Les plateformes les plus connues sont Uber, Bolt, Heetch, LeCab, Wheely, Freenow.

Les syndicats

La profession est organisée autour d’associations professionnelles comme la CSNERT, l’organisation patronale des entreprises de voitures avec chauffeurs mais aussi la FFEVTC (fédération française des Exploitants de Voiture de Transport avec Chauffeur), Union-indépendants ou AVF (association des VTC de France). Ces organismes défendent les intérêts des chauffeurs par la promotion du métier auprès des pouvoirs publics français et européens et la négociation auprès des partenaires (plateformes) et des concurrents (taxis).

Le marché du transports de voyageurs par taxis ou VTC

Le contexte du marché

Sous l’effet conjugué de la libéralisation du secteur (création du statut de VTC en 2009) et de l’accélération de la digitalisation (généralisation des smartphones, émergence des plateformes d’intermédiation entre chauffeurs et clients), le marché des VTC s’est fortement développé au cours des dix dernières années.

Malgré les évolutions législatives et réglementaires successives visant à réguler la profession (loi Thévenoud de 2014, loi Grandguillaume de 2016), le secteur attire chaque année de nombreux nouveaux entrants, encouragés par la simplicité du statut de micro-entrepreneur pour lequel la plupart d’entre eux optent au démarrage de l’activité.

Devenir chauffeur VTC peut se faire en complément d’un autre métier, salarié ou non, en travaillant essentiellement le week-end et le soir.

Les chauffeurs de VTC évoluent dans un contexte de très forte concurrence, renforcée par l’adoption de nouvelles pratiques par les chauffeurs de taxi (développement d’applications de géolocalisation par les principaux groupements, montée en gamme des services).

De plus, la circulation automobile devenant difficile dans les métropoles, on assiste à l’essor de nouveaux modes de déplacements (vélos ou trottinettes en libre-service, autopartage, covoiturage) qui constituent des alternatives aux services de VTC.

Sur le plan économique, les chauffeurs de VTC sont tributaires des plateformes de réservation qui imposent leurs politiques tarifaires et prélèvent des commissions élevées (entre 15% et 25% du montant de la course selon les plateformes).

Fragilisée par une concurrence exacerbée et par les fortes pressions tarifaires, la profession est confrontée à un turn-over très important inhérent aux conditions de travail difficiles (très larges amplitudes horaires, travail le week-end notamment) et à la difficulté à dégager des revenus suffisants.

Évolution du nombre de VTC et taxis

Le secteur du transport de voyageurs par taxis connaît une croissance importante depuis l'arrivée sur le marché des VTC.

Évolution du nombre d’entreprises créées avec le code APE 4932Z

Année

Nombre d’entreprises immatriculées 

2023

11852

2022

9186

2021

8507

2020

7138

2019

9172

2018

8413

Le nombre de chauffeurs de VTC actifs sur une plateforme a connu une croissance de 20 % en 2022 par rapport à 2021.

Évolution du nombre de créations et de fermetures

En 2022, 475 défaillances sont prononcées (+ 34 % par rapport à 2021) dans le secteur des transports de personnes. Le pic a été atteint en 2019 avec 700 entreprises. Au cours des années 2020 et 2021, les entreprises ont pu profiter des mesures gouvernementales à la suite de la crise sanitaire.

Le secteur des VTC continue pourtant d’attirer : 44 793 candidats se sont inscrits en 2023 pour passer l’examen d’obtention de la carte professionnelle VTC. La taux de réussite est de 53 % pour les VTC. 20 808 nouvelles cartes professionnelles ont été délivrées en 2023, soit une hausse de 35 % sur un an.

Les candidatures progressent de 50 % par rapport à 2022. Cette augmentation peut s’expliquer notamment par la perspective des JO 2024 et par l’ouverture au CPF de formations de préparation à l’examen. Les candidats ont en moyenne 36,5 ans.

28 808

nouvelles cartes professionnelles VTC en 2023

70 % obtiennent une carte par diplôme et 30 % par équivalence.

Une fois cette carte professionnelle obtenue, le chauffeur peut exercer en indépendant ou rejoindre une entreprise déjà immatriculée au registre des exploitants de VTC (REVTC).

Au 1er janvier 2023, 56 000 entreprises exploitantes de VTC étaient enregistrées dans le REVTC. Attention car l’entreprise n’est pas tenue de déclarer sa cessation d’activité sur ce registre !

Évolution des inscriptions de chauffeurs VTC sur le REVTC

Année

Nombre d’entreprises inscrites

2023

56000

2022

53000

2021

51000

2020

49000

2019

39000

94 000

chauffeurs VTC ont une carte professionnelle sécurisée active en 2023.

Seulement 47 000 chauffeurs sont inscrits sur une ou plusieurs plateformes de VTC.

Évolution du chiffre d’affaires des VTC

1,80 € / km

c'est le montant perçu moyen par un VTC

38,4 €

c’est le chiffre d’affaires horaire moyen en 2022 pour un chauffeur VTC sur une plateforme.

Le prix est libre et peut s’établir au forfait ou en fonction de la distance et du temps passé en course.

L’activité des plateformes VTC, mesurée en nombre de courses, s’effectue pour la moitié le week-end (vendredi et samedi).

Les chauffeurs actifs réalisent en moyenne 9 courses par jour, avec des disparités :

  • 9,7 courses par jour travaillé du vendredi au dimanche

  • 8,2 courses par jour travaillé le reste de la semaine.

Évolution du chiffre d’affaires du secteur en valeur (base 100 en 2015)

2022

172,8

2021

129,6

2020

108,8

2019

142,5

2018

130,4

2017

116,4

2016

106,4

2015

100

L’environnement réglementaire

Pour pouvoir exercer son activité, un chauffeur VTC doit :

  • Disposer d’une carte professionnelle VTC, après réussite à l’examen ou par équivalence (1 an d’expérience professionnelle en transport routier au cours des 10 dernières années). Le Préfet vérifie le droit de conduire et l’honorabilité du demandeur.

  • Exercer pour le compte d’une entreprise inscrite au registre des exploitants VTC (REVTC).

  • Apposer un macaron sur le pare-brise justifiant le numéro d’inscription de l’exploitant, le numéro d’immatriculation du véhicule, un code-barre et un numéro de référence.

Les véhicules utilisés doivent avoir au moins quatre portes, des dimensions et une puissance minimale et être en circulation depuis moins de six ans, exception faite des véhicules électriques, hybrides ou de collection.

👉 Pour en savoir plus consultez notre guide sur la réglementation des VTC

L'offre en transport de particuliers

Le secteur du transport public de particuliers en France est dominé par les taxis et les VTC. Au sein des VTC, un chauffeur peut exercer en indépendant ou être salarié d'une entreprise de transport privé.

Répartition de l’offre de transport de particuliers en France

Type de transport

Nombre d’acteurs actifs en 2022

Pourcentage

Taxi

62 300

57 % 

VTC

47 000

43 %

Taxi 

Le taxi doit disposer d’une licence ou autorisation de stationnement. Un nombre limité existe. Les tarifs sont réglementés, que ce soit au kilomètre ou au forfait (aéroports), ainsi que les suppléments (bagages, personnes, attente, etc.).

Les taxis se regroupent souvent au sein de plateformes de mise en relation comme G7.

VTC indépendant

En 2018, 87% des exploitants de VTC étaient des entreprises unipersonnelles :

  • EI (entrepreneur individuel),

  • EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée),

  • SASU (société par action simplifiée unipersonnelle).

Ils travaillent adossés à une ou plusieurs plateformes (Uber, Heetch, LeCab) dont ils sont très dépendants. Ces plateformes cherchent à conquérir le marché par une politique agressive. La pression tarifaire sur les chauffeurs est importante et le taux de commission élevé.

Certaines plateformes accompagnent les porteurs de projet dans leur création d'entreprise, à chaque étape (achat ou location du véhicule, préparation à l’examen, choix du statut juridique, etc).

VTC à clientèle privée

L’autre moyen de vivre pour un chauffeur VTC consiste à développer sa propre clientèle de particuliers ou de professionnels.

Pour cela, il opte pour le statut d’indépendant ou rejoint une entreprise en tant que salarié. Ces entreprises se positionnent sur des segments spécifiques : géographiques, clientèle d’affaires, acteurs de l’événementiel, tourisme, etc..

En complément, elles développent des services annexes comme excursion avec guide touristique, conciergerie, prise de bagage, etc.

Déterminez les forces et les faiblesses de vos concurrents en utilisant la matrice SWOT.

L'étude de la demande

Besoins et attentes des clients

Les clients des VTC se trouvent principalement dans les grandes villes et à 83 % en Ile-de-France. Les habitants ne possèdent plus dans ces métropoles leurs propres véhicules personnels. Le VTC devient un des modes de déplacement ponctuel, aux côtés des transports en commun, du vélo et de la marche.

Les consommateurs doivent se montrer vigilants : En 2022, le DGCCRF a contrôlé les taxis et les VTC. 35 % présentaient des anomalies :

  • non remise de note au client,

  • pratiques commerciales trompeuses et des manquements à l’obligation générale d’information précontractuelle,

  • non-respect de l’information sur les prix et conditions particulières,

  • pratiques commerciales trompeuses et du non-respect de la réglementation sur les prix.

Comportements de la clientèle

Depuis l’arrivée d’Uber en France en 2009, le mode de consommation des VTC a évolué. Uber domine encore le marché mais 16 % des utilisateurs utilisent au moins 2 plateformes. Sans trop de surprises, les jeunes (15-35 ans) et les CSP+ sont les plus friands des VTC.

Les pratiques tarifaires des VTC ont conduit les taxis à revoir également leur offre, notamment par la mise en place de forfaits pour les aéroports parisiens. Les plateformes ont suivi, au bénéfice des clients. Un client ne paie pas forcément moins cher un VTC qu’un taxi.

Aujourd’hui, certaines entreprises font appel aux services des VTC pour leurs déplacements professionnels, en alternative aux taxis et aux voitures de location.

La professionnalisation des VTC a contribué à développer des services complémentaires. La question de la forte dépendance aux plateformes incite les chauffeurs à se regrouper ou à intégrer des sociétés, hors plateformes.

Montant des prestations

Un accord entre les syndicats et les plateformes fixe à 7,65 euros le montant minimal perçu par le chauffeur pour une course à compter du 1er février 2023. Toutefois, dans 83 % des courses réalisées en septembre et octobre 2022 le montant perçu par le chauffeur était supérieur à 9 euros.

Il est difficile d’obtenir des données fiables sur la rémunération des chauffeurs VTC. Selon, l’Insee, le salaire moyen d'un chauffeur VTC travaillant à temps complet en France s'établit aux alentours de 2 000 à 3 500 euros par mois. Il varie selon les villes et dépend aussi de son statut juridique et des ses charges. D’autres sources évoquent un salaire autour de 1500 €.

L'analyse des canaux d'acquisition

Prestation via une plateforme

La maraude étant réservée aux taxis, les chauffeurs VTC ont l’obligation d’obtenir une réservation préalable du client. Dans la plupart des cas, le chauffeur s’inscrit sur une ou plusieurs plateformes, en échange d’une commission importante sur le chiffre d’affaires apporté.

Notez que de nombreux chauffeurs VTC ont le statut de micro-entrepreneur : il paie donc des cotisations sociales sur le chiffre d'affaires encaissé (avant commission). Une étude de l’Insee en 2020 nous apprend que 57 % des chauffeurs VTC sont micro-entrepreneurs, possèdent une autre activité salariée ou non car ils génèrent un chiffre d’affaires mensuel moyen de 570 €.

Prestation directe

Le chauffeur VTC peut aussi développer une clientèle propre et régulière, hors plateforme. C’est particulièrement intéressant auprès des professionnels, mais peut être difficile en phase de lancement.

Les tendances du secteur des VTC et des Taxis

Bon à savoir

  • Les VTC sont entrés dans la vie des Français urbains.

  • Ils sont professionnalisés : d’un côté, la réglementation est désormais bien établie. De l’autre côté, les chauffeurs militent pour des conditions de travail plus décentes vis-à-vis des plateformes.

  • L’un des enjeux du secteur se situe au niveau européen : les travailleurs de plateformes numériques bénéficieront-ils d’une présomption de salariat ? Si cette législation était adoptée, sa transposition dans le droit national pourrait entraîner une mutation profonde du modèle économique du secteur.

  • Bien qu’elle reste encore atomisée, la profession s’organise de plus en plus autour de groupements d’indépendants afin de s’affranchir des grandes plateformes.

Les grandes tendances

Les chauffeurs VTC sont aujourd'hui concentrés dans les métropoles. L’attrait des VTC dans les zones touristiques ou les campagnes peut être un axe de développement.

Autre perspective : le développement des services aux professionnels, notamment avec des prestations spécifiques avec des partenaires (tournage de films, événementiel, sport, etc.).

La demande pour des transports propres dans les grandes villes est une tendance commune aux taxis et aux VTC. Le nombre de véhicules électriques ou hybrides est en plein essor, répondant à une demande des clients et à la concurrence des taxis (option taxi green sur G7 notamment).

Enfin, la sécurité des passagers et des chauffeurs est un autre enjeu. Plusieurs faits divers ternissent l’image du secteur.

Les perspectives du secteur

C’est un secteur d’activité jeune et déjà en pleine mutation. Les entreprises oscillent entre quête de croissance rapide et rentabilité.

L’un des enjeux pour l’avenir du secteur concerne la réglementation européenne. Si les chauffeurs VTC bénéficient du salariat, le business model des plateformes sera complètement à revoir. Or, le Parlement européen a adopté une proposition de directive en ce sens. Le texte ambigu et fruit de nombreuses négociations établit une présomption de relation de travail entre le chauffeur et la plateforme. Toutefois, les États-membres n’ont pu se mettre d’accord sur les critères… Un texte à suivre pour toute entrepreneur qui envisage de devenir chauffeur VTC.

Conclusion

Le secteur des VTC s’est construit récemment comme un concurrent des taxis. La profession a grandi et est désormais plus réglementée. Avec 47 000 chauffeurs actifs en France, la profession continue d’attirer chaque année.

La future réglementation européenne et les négociations avec les plateformes peuvent améliorer les conditions d’exercice d’une profession. Un entrepreneur doit garder en tête les contraintes (travail le soir et le week-end, exigences des plateformes) avant de se lancer.

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