
Quelle est la différence entre freelance et auto-entrepreneur ?
Bon à savoir
Il est important de ne pas confondre le terme freelance, qui est un mode d’exercice professionnel, avec le régime auto-entrepreneur (ou plutôt micro-entreprise, son nom officiel depuis 2016), qui est un régime fiscal et social simplifié applicable à l’entreprise individuelle.
Qu’est-ce qu’un freelance ?
Le terme freelance n’a aucune valeur juridique en droit français, mais il est largement utilisé pour désigner un travailleur indépendant.
Devenir freelance signifie exercer une activité professionnelle de manière autonome, souvent dans le domaine des prestations de services (consulting, design, développement web, marketing, etc.). La majorité des freelances relèvent de la profession libérale, mais ce n’est pas une règle absolue.
Travailler en freelance signifie :
Être son propre patron, sans lien hiérarchique ou de subordination avec un client (ce qui distingue le contrat de prestation de freelance du contrat de travail).
Organiser librement son emploi du temps et son équilibre vie pro / vie perso.
Fixer ses propres tarifs, souvent exprimés en TJM (taux journalier moyen), qui prend en compte les charges sociales et fiscales du freelance et les périodes non facturées.
Avoir un statut juridique adapté au freelance (micro-entreprise, EURL, SASU, etc.) pour émettre des factures légalement.
Qu’est-ce qu’un freelance auto-entrepreneur ?
Le freelance auto-entrepreneur est tout simplement un travailleur indépendant qui a choisi d’exercer son activité sous le régime micro-entreprise.
C'est le nombre de micro-entreprises créées en 2024 d'après l'INSEE.
Ce régime, rattaché à l’entreprise individuelle, offre une création simplifiée, des formalités allégées, une comptabilité simplifiée, et un régime fiscal et social forfaitaire (le micro-fiscal et le micro-social). Il est idéal pour tester une activité ou démarrer progressivement.
Comment devenir freelance auto-entrepreneur ?
Les démarches pour devenir freelance en micro-entreprise sont relativement simples. Le régime est accessible à toute personne majeure résidant en France.
Déclarer sa micro-entreprise en ligne
Créer sa micro-entreprise signifie déclarer son activité. Pour ce faire, vous devez vous rendre sur le portail de l'INPI (le Guichet unique) : https://procedures.inpi.fr/?/
Vous pouvez préparer avant de commencer votre déclaration :
Votre état civil complet et coordonnées ainsi qu'un justificatif d'identité ;
La description de votre activité ;
Votre adresse professionnelle (souvent le domicile).
⚠️ Certaines activités sont impossibles à exercer en micro-entreprise, notamment des professions juridiques ou judiciaires, de santé ou certaines professions réglementées.
Bon à savoir
Les démarches de création sont 100 % gratuite en passant par le Guichet unique des formalités des entreprises.
Une fois la déclaration validée, vous recevrez :
Votre numéro SIRET (dans un délai de 1 à 4 semaines) ;
Votre code APE (il correspond a l'activité principale exercée) ;
Un courrier d’affiliation à l’URSSAF.
Félicitations ! Vous êtes officiellement auto-entrepreneur et pouvez commencer à facturer vos clients ! 🎉
Gérer sa facturation et ses obligations comptables
Même si le régime de la micro-entreprise est simplifié, certaines obligations comptables demeurent incontournables. En tant que freelance, vous devez :
Émettre des factures de freelance conformes aux exigences légales. Si vous bénéficiez de la franchise en base de TVA, vous devez obligatoirement faire figurer la mention : « TVA non applicable – article 293 B du CGI ».
Tenir un livre des recettes, dans lequel vous consignez chronologiquement tous les encaissements liés à votre activité. Si vous exercez une activité mixte (achat-revente + prestation de services), vous devez également tenir un registre des achats.
Conserver l’ensemble de vos justificatifs, tels que devis, factures, relevés de paiements, notes de frais, etc., pendant au moins 10 ans, conformément aux obligations légales en vigueur.
Ouvrir un compte dédié à son activité
L’ouverture d’un compte dédié en freelance est obligatoire uniquement si votre chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années civiles consécutives.
Il ne s’agit pas nécessairement d’un compte professionnel : un compte personnel dédié à votre activité freelance est suffisant.
Si vous réalisez moins de 10 000 € de chiffre d’affaires pendant deux années consécutives, vous n’êtes pas tenu d’ouvrir un compte séparé. Toutefois, cela reste fortement recommandé, afin de séparer clairement vos opérations professionnelles et personnelles. Cette distinction facilite la gestion de votre activité, la tenue de votre comptabilité et les éventuels contrôles fiscaux.
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Les aides pour devenir freelance auto-entrepreneur
Des aides et réductions de charges ont été mises en place pour devenir freelance et développer son auto-entreprise :
L’ACRE permet d’être exonéré de cotisations sociales partiellement, la première année d’activité, selon certaines conditions.
L’ARCE permet de demander le versement des ARE en deux fois (60% du solde) sous forme de capital social. L’ARCE est conditionné à l’obtention de l’ACRE et à d’autres conditions.
Opter pour le congé à la création d’entreprise ou passer à temps partiel, pendant 1 an renouvelable. Le salarié ne touche plus son salaire (sauf s’il reste à temps partiel), mais peut revenir dans son entreprise, si son projet échoue.
Notez qu'il est également possible de toucher le chômage tout en conservant son activité de freelance.
Quels sont les autres statuts pour travailler en freelance ?
L'entreprise individuelle (EI) en freelance
Outre la micro-entreprise, de nombreux freelances (notamment ceux exerçant en profession libérale) choisissent d’évoluer en entreprise individuelle (EI) au régime réel d’imposition.
Dans cette configuration, le freelance exerce en son nom propre, comme en micro-entreprise, mais sans bénéficier du régime simplifié micro-fiscal et micro-social.
En quoi l’EI au régime réel diffère-t-elle de la micro-entreprise ?
Le freelance est toujours en entreprise individuelle, mais les plafonds de chiffre d’affaires plus élevés que ceux de la micro-entreprise s’appliquent.
Il est assujetti à la TVA : il la facture à ses clients et la déduit de ses dépenses professionnelles, ce qui peut être avantageux selon son activité.
Les charges sociales et l’imposition sont calculées au réel, c’est-à-dire sur le résultat net (bénéfice ou perte), contrairement à la micro-entreprise où elles sont calculées forfaitairement sur le chiffre d’affaires.
Une comptabilité complète est obligatoire : tenue d’un livre-journal, d’un grand livre, d’un bilan et compte de résultat, etc.
La société unipersonnelle (SASU / EURL) pour exercer en freelance
Pour certains freelances, opter pour une forme sociétale unipersonnelle, comme l'EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), peut offrir davantage de flexibilité et de protection que l’entreprise individuelle.
Bon à savoir
Il est possible d'opter pour le régime de la micro-entreprise en EURL.
Souplesse juridique (notamment avec la SASU).
Responsabilité personnelle limitée aux apports.
Possibilités d’optimisation fiscale, notamment avec le choix entre l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS).
Image plus crédible auprès de certains clients ou partenaires (comparée à une micro-entreprise).
Démarches de création plus complexes (Rédaction de statuts, dépôt du capital social, publication d’une annonce légale, immatriculation).
Gestion quotidienne (comptabilité, déclarations, assemblées générales) plus contraignante qu’en micro-entreprise.
Charges sociales et patronales plus élevées, notamment si l’on se rémunère en tant que dirigeant salarié (cas de la SASU).

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