Tout savoir sur les charges en freelance

En résumé :

  • Les différentes charges fiscales et sociales à payer en freelance dépendent en grande partie de votre statut juridique.

  • Au-delà de ces charges, il ne faut pas oublier les charges de fonctionnement qui sont directement liées à l’activité exercée.

  • Pour réduire vos charges, vous avez peut-être le droit à des exonérations. Il faut aussi faire attention à choisir le bon statut juridique.

Dans cet article

Liste des charges sociales en freelance

Les charges sociales en freelance

En freelance, le montant de vos charges sociales va principalement dépendre du statut choisi.

Les charges sociales d’un freelance en entreprise individuelle

👉 La majorité des freelances choisissent le statut d’auto-entrepreneur pour son régime social et fiscal simplifié. Dans le cas d’une micro-entreprise, les charges sociales sont calculées en fonction d’un pourcentage du chiffre d’affaires :

  • 12,3 % du CA pour les activités d’achat revente de marchandises ;

  • 21,2 % du CA pour les prestations de services commerciales et artisanales BIC ;

  • 23,2 % du CA pour les professions libérales relevant de la CIPAV ;

  • 24,6 % du CA pour les prestations de services libérales BNC.

Vous payez vos charges sociales chaque mois ou chaque trimestre via la déclaration de chiffre d’affaires à l’URSSAF.

👉 Vous pouvez aussi opter pour l’entreprise individuelle classique (hors régime de la micro-entreprise). C’est une option fréquente en freelance car elle reste simple à gérer par rapport à une société.

Dans ce cas, vos charges sont plus élevées : elles représentent environ 44 % du revenu imposable.

Bon à savoir

Il faut rajouter à vos cotisations en micro-entreprise la contribution à la formation professionnelle (CFP). Elle va de 0,1 % à 0,3 % du CA.

Les charges sociales du freelance en EURL

Devenir freelance en choisissant le statut juridique de l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) implique :

  • d’être soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS) ;

  • de dépendre de la Sécurité sociale des indépendants (SSI).

Le gérant de l’EURL a un taux moyen de cotisations sociales de 45 % de ses revenus professionnels.

Bon à savoir

Les freelances TNS doivent payer des cotisations minimales même en l’absence de rémunération. Elles sont de l’ordre d’environ 1 000 € par an.

Les charges sociales d’un freelance en SASU

Travailler en freelance comme dirigeant d’une SASU, c’est être assimilé-salarié.

Vous dépendez du régime général de la Sécurité sociale. Dans ce cas, vous ne payez des cotisations sociales que si vous vous versez une rémunération.

Le montant de celles-ci correspond à environ 80 % du revenu net versé au titre du mandat social.

Les charges fiscales en freelance

L’impôt sur les bénéfices en freelance 

Selon le régime fiscal qu’il a choisi, un freelance sera soumis à l’un de ces deux types d’impôts en freelance.

Les freelances à l’impôt sur le revenu (IR)

Dans ce cas, vos revenus d’indépendant sont imposés selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Les freelances soumis à l’IR sont :

  • les entrepreneurs individuels au régime de la micro-entreprise et les entrepreneurs individuels au régime réel ;

  • les EURL par défaut ;

  • les SASU sur option et sous conditions.

Voici les montants pour 2025.

Tranches d’imposition

Taux d’imposition

Jusqu'à 11 520 €

0 %

De 11 521 € à 29 373 €

11 %

De 29 374 € à 83 988 €

30 %

De 83 989 € à 180 648 €

41 %

Supérieur à 180 649 €

45 %

Bon à savoir

Les revenus de votre activité freelance se cumulent avec ceux de votre foyer fiscal. De plus, l’IR est calculé en fonction de votre nombre de parts et de votre quotient familial.

Les freelances à l’impôt sur les sociétés

Les freelances en SASU sont automatiquement soumis à l’IS par défaut. Vous pouvez également opter pour l’IS si vous êtes en EURL.

❌ En revanche, l’IS n’est pas accessible en micro-entreprise.

Les taux appliqués sur les bénéfices d’une activité soumise à l’impôt des sociétés sont :

  • 15 % pour la part des bénéfices inférieure à 42 500 € ;

  • 25 % au-delà de 42 500 €.

La cotisation foncière des entreprises en freelance

Dès la deuxième année d’activité et même s’il travaille depuis chez lui, un freelance doit s’acquitter de la cotisation foncière des entreprises (CFE).

Tous les statuts juridiques sont concernés. Vous devez payer la CFE tous les ans.

Le montant de cette taxe se base sur la valeur locative des biens rattachés à l’activité professionnelle durant l’année N-2. Ce sont les communes qui fixent le montant de la CFE : elle dépend donc de la localisation de votre activité.

Bon à savoir

Il existe une exonération de CFE pour la première année d’activité.

La taxe sur la valeur ajoutée en freelance

La TVA fait aussi partie des charges du freelance bien qu’elle ne soit pas une véritable dépense puisque ce sont les clients qui la paient.

Mais il faut la prendre en compte dans votre gestion comptable afin de ne pas risquer de manquer de trésorerie. Vous devez en effet d’abord la facturer à vos clients avant de la reverser périodiquement à l’État.

Tous les freelances ne doivent pas appliquer la TVA sur leurs factures. Ainsi, vous ne facturez pas la TVA si votre chiffre d’affaires annuel est inférieur à :

  • 37 500 € pour les prestations de services ;

  • 85 000 € pour l’achat vente de marchandises.

Si vous êtes au-delà de ces seuils, vous devrez facturer la TVA. Le taux applicable dépend de votre activité (le taux normal est de 20 %).

Il existe 2 régimes de TVA :

  • le régime réel simplifié ;

  • le régime réel normal.

Le premier implique un paiement de la TVA 2 fois par an sous forme d’acomptes. Le deuxième implique que vous reversez la TVA tous les mois aux impôts.

Les charges de fonctionnement en freelance

Au-delà des charges fiscales et sociales, le freelance doit aussi payer des charges pour faire tourner son activité.

Parmi les dépenses les plus fréquentes, on trouve 📝 :

  • les frais de domiciliation d’entreprise ;

  • la location de bureaux ou d’un espace de coworking ;

  • l’achat d’outils et de logiciels pour votre activité ;

  • l’achat de matériel informatique (ordinateur, chaise…) ;

  • les dépenses de communication (création d’un site web, publicité pour les réseaux sociaux…) ;

  • les abonnements ;

  • le recours à des prestataires pour déléguer certaines parties de votre activité ;

  • les dépenses de comptabilité ;

  • un compte bancaire pro pour freelance ;

  • la complémentaire santé (mutuelle) et la prévoyance ;

  • les assurances (notamment, l’assurance responsabilité civile professionnelle)…

Ces dépenses sont bien évidemment variables selon votre activité et vos choix professionnels. Pour y voir clair et connaître le montant exact de vos dépenses, listez vos charges récurrentes dans un tableau !

Bon à savoir

Certaines de ces dépenses sont parfois obligatoires. Par exemple, avoir un compte bancaire professionnel est obligatoire en société (EURL, SASU).

Peut-on déduire ses frais professionnels en freelance ?

En freelance, vous pouvez déduire certaines de vos charges pour faire baisser votre bénéfice imposable. L’avantage ? Payer moins d’impôts !

👉 Avant toute chose, il faut savoir que si vous êtes auto-entrepreneur, vous ne pouvez déduire aucune charge. C’est impossible sous ce statut.

À la place, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire avant impôt de :

  • 34 % du CA pour les prestations BNC ;

  • 50 % du CA pour les prestations BIC ;

  • 71 % du CA pour les activités d’achat vente.

👉 Pour les autres statuts, une charge est déductible si :

✅ Elle est directement rattachée à l’activité professionnelle.

✅ Elle est utile à cette activité.

✅ Elle est justifiable (vous avez gardé une facture, un ticket de caisse, etc.).

Une fois ces conditions remplies, vous pouvez normalement déduire de nombreux frais : votre nouvel ordinateur, le loyer d’un local, un expert-comptable, etc.

Attention

Certaines charges ne sont pas déductibles. C’est le cas de l’impôt sur les sociétés.

Comment réduire ses charges en freelance ?

Les exonérations et réductions de charges en freelance

Il existe de nombreuses réductions ou exonérations de charges, encore faut-il les connaître !

  • Les exonérations de CFE : vous pouvez être exonéré de CFE si vous exercez une activité comme l’enseignement, si vous habitez dans certaines zones géographiques ou encore si vous faites moins de 5 000 € de chiffre d’affaires par an. Sachez qu’il faut demander l’application de certaines de ces exonérations de CFE pour pouvoir en bénéficier !

  • L’exonération de cotisations sociales ACRE (aide à la création et à la reprise d’entreprise) : l’ACRE permet de profiter d’une exonération partielle ou totale de charges durant la première année d’activité. Elle est soumise à conditions en micro-entreprise mais elle est automatique pour les autres statuts.

  • Les aides à la création d’entreprise : vous avez peut-être le droit à une exonération d’impôt en fonction de votre domaine d’activité ou de l’implantation de votre entreprise.

Bon à savoir

En freelance, vous pouvez aussi demander les aides de la CAF comme la prime d’activité. Elles ne réduisent pas vos charges mais permettent d’augmenter vos revenus.

Nos conseils pour faire baisser vos charges en freelance 

Vous trouvez que votre rémunération est trop impactée par vos charges ? Cela affecte votre rentabilité et votre salaire ? Il est temps de réagir ! Voici des pistes à creuser :

  • Interrogez-vous sur votre statut juridique. C’est la toute première chose à faire car selon votre statut (micro-entreprise, EURL, SASU ou EI), vos charges ne sont pas du tout les mêmes !

  • Jetez un œil sur votre rémunération : en société, il est intéressant de voir si votre rémunération peut être optimisée en fonction de votre situation personnelle et de vos besoins (salaires, dividendes…).

  • Listez vos dépenses professionnelles et faites la chasse aux dépenses inutiles ou en double : abonnements, logiciels, etc. Vérifiez aussi que vous déduisez bien tout ce qui peut l’être.

  • Optimisez vos dépenses de fonctionnement tous les ans : profitez d’offres pour trouver une assurance professionnelle moins chère ou changez de banque pour ouvrir un compte pro en ligne chez Propulse !

Exemple

Vous êtes freelance informatique et vous avez opté pour la micro-entreprise. Mais aujourd’hui, vos charges dépassent largement l’abattement de 34 % accordé ! Il est peut-être temps de changer de statut.😉

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