Comprendre les impôts en micro-entreprise (2025)

En résumé :

  • Un professionnel en micro-entreprise paie différents impôts : l’impôt sur le revenu (IR), la cotisation foncière des entreprises (CFE), et parfois la TVA.

  • Le calcul de l’impôt de l’auto-entrepreneur est simple : vous déclarez votre chiffre d’affaires à l’administration fiscale, qui lui applique un abattement forfaitaire.

  • Vous pouvez aussi, sous certaines conditions, régler votre IR à l’Urssaf en même temps que vos cotisations sociales, grâce au système du versement libératoire.

  • À votre lancement, vous bénéficiez du régime de la franchise en base de TVA, qui vous dispense de facturer cette taxe. Vous pouvez en profiter tant que votre chiffre d’affaires ne dépasse pas certains plafonds.

Dans cet article

Micro-entrepreneur : comment déclarer mes impôts ?

Impôts de l’auto-entrepreneur : Tableau récapitulatif

Impôt en micro-entreprise

Fonctionnement

Impôts sur le revenu (IR)

Vous renseignez votre chiffre d’affaires encaissé sur votre déclaration fiscale personnelle, à déposer en mai N+1. Il est intégré aux autres revenus de votre foyer fiscal, après application d’un abattement forfaitaire.

Vous pouvez opter pour le versement libératoire, et ainsi régler votre impôt en même temps que vos cotisations sociales.

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

Vous bénéficiez du régime de franchise tant que votre chiffre d’affaires ne dépasse pas les plafonds légaux. Au-delà, vous devez inclure la TVA sur vos factures de vente et établir des déclarations de TVA régulières. 

Cotisation foncière des entreprises (CFE)

Son montant dépend de la valeur locative de votre local professionnel et du taux d’imposition fixé par votre commune. Si vous exercez depuis votre domicile, l’administration retient une base minimale.

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Quels sont les différents impôts à payer en micro-entreprise ?

Un micro-entrepreneur est automatiquement soumis au régime micro-fiscal. Il bénéficie ainsi de règles plus souples que dans le cadre du régime réel d’imposition.

👉 Vous devez malgré tout vous acquitter de plusieurs impôts :

  • l’impôt sur le revenu (IR) ;

  • la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;

  • la cotisation foncière des entreprises (CFE).

Bon à savoir

En micro-entreprise, vous relevez par ailleurs du régime micro-social. Vous devez payer des cotisations sociales à l’Urssaf. Elles sont calculées sur le chiffre d’affaires encaissé tous les mois ou tous les trimestres, et vous permettent d’obtenir une protection en cas de maladie, ou encore de cotiser pour votre retraite.

Le régime micro-fiscal de l’auto-entrepreneur

En tant qu’entrepreneur individuel, vous êtes redevable de l’impôt sur le revenu (et non pas de l’impôt sur les sociétés). En devenant micro-entrepreneur, vous êtes soumis d’office au régime micro-fiscal.

Concrètement, les recettes issues de votre activité sont prises en compte dans le calcul du revenu fiscal de référence de votre foyer.

La particularité de ce régime est que vous ne pouvez pas déduire vos charges en micro-entreprise. Autrement dit, vous ne pouvez pas retrancher vos frais professionnels réels de votre chiffre d’affaires pour le calcul de l’impôt en tant qu’auto-entrepreneur.

👉 Vous avez le choix entre 2 systèmes.

  1. Le régime classique de l’impôt sur le revenu, dans le cadre duquel vous déposez votre déclaration fiscale au mois de mai N+1. L’administration applique alors un abattement forfaitaire pour calculer votre revenu imposable. Vous payez votre IR tout au long de l’année par le biais du prélèvement à la source. Vous réglez ensuite le solde de votre dette fiscale en septembre N+1, comme n’importe quel contribuable.

  2. Le versement libératoire, avec un règlement mensuel ou trimestriel (sur option).

Bon à savoir

Vous payez l’IR dès l’année de création de votre micro-entreprise, si vos revenus sont suffisants pour être imposables.

Le régime classique de l’impôt sur le revenu pour les auto-entrepreneurs

Ce régime s’applique par défaut, si vous n’avez pas opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu.

L’abattement forfaitaire en micro-entreprise

Pour rappel, vous ne pouvez pas déduire le montant de vos charges réelles de votre revenu imposable. En revanche, vous profitez d’un abattement forfaitaire, dont le taux varie selon la nature de votre activité. Il est censé couvrir les frais professionnels engagés au cours de l’année.

Règles générales

L’abattement du micro-entrepreneur s’élève à :

  • 71 % pour les activités commerciales et d’hébergement (hors location de meublés de tourisme) ;

  • 50 % pour les prestations de services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;

  • 34 % pour les professions libérales redevables des bénéfices non commerciaux (BNC).

Bon à savoir

L’abattement ne peut pas être inférieur à 305 €.

👉 Vous renseignez votre chiffre d’affaires hors taxes encaissé au cours de l’année sur votre déclaration de revenus. C’est l’administration fiscale qui se charge ensuite d’appliquer l’abattement !

Bon à savoir

Si vous exercez des activités mixtes, les abattements sont appliqués séparément à chaque catégorie de revenus. L’abattement minimal est alors porté à 610 €.

Abattements spécifiques pour la location de meublés de tourisme

Le taux d’abattement applicable aux loueurs de meublés de tourisme a été revu à la baisse dans le cadre de la loi anti-Airbnb. Le tableau suivant présente les nouveaux taux en vigueur.

Situation des logements loués

Revenus 2024

Revenus 2025 et suivants

Meublés de tourisme classés et chambres d’hôtes

71 %

50 %

Meublés de tourisme non classés

50 %

30 %

Comment calculer l’impôt sur le revenu d’un auto-entrepreneur ?

Votre revenu imposable est calculé après application de l’abattement, puis divisé par le nombre de parts de quotient familial. Ce système permet d’adapter le montant de l’impôt à la situation personnelle du contribuable (célibataire, marié, nombre d’enfants à charge, etc.).

👉 L’administration fiscale applique ensuite le barème progressif de l’IR sur votre revenu par part.

Bon à savoir

Les contribuables peuvent être exonérés d’impôt sur le revenu en dessous de certains seuils révisés chaque année.

💡 Au cours de l’année, vous réglez le prélèvement à la source vers le 15 de chaque mois. Vous pouvez aussi demander à ne réaliser que des versements trimestriels. Le taux du PAS est défini sur la base de vos derniers revenus déclarés.

Les sommes ainsi versées sont ensuite déduites du solde de votre IR à payer sur votre avis d’imposition. Si elles dépassent l’impôt dû, l’excédent vous est automatiquement restitué.

Le barème de l’impôt sur les revenus perçus en 2024

Voici les 5 tranches pour l’imposition de vos revenus perçus en 2024 et déclarés en 2025.

Tranche du revenu imposable

(pour une part)

Taux d’imposition à appliquer sur la tranche

Jusqu’à 11 497 €

0 %

De 11 498 € à 29 315 €

11 %

De 29 316 € à 83 823 €

30 %

De 83 824 € à 180 294 €

41 %

À partir de 180 295 €

45 %

Bon à savoir

Pour bénéficier du régime micro-fiscal, votre activité doit impérativement respecter les plafonds de recettes de la micro-entreprise, c’est-à-dire :

  • 188 700 € pour les activités d’achat-revente, de vente de denrées à consommer sur place ou à emporter, et la fourniture de logements ;

  • 77 700 € pour les prestations de services et les professions libérales.

Ces plafonds de chiffres d’affaires s’entendent hors taxes (HT) et pour une année civile.

Si votre activité principale est la location de meublés de tourisme, vous relevez de seuils spécifiques, dont le montant évolue pour les revenus 2025.

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Le versement libératoire en micro-entreprise (sur option)

Qu’est-ce que le versement libératoire ?

Le versement libératoire est une option réservée aux micro-entrepreneurs sous certaines conditions. Elle vous permet de payer votre impôt à l’Urssaf en même temps que vous faites votre déclaration de chiffre d’affaires, chaque mois ou chaque trimestre.

Bon à savoir

Si vous optez pour le versement libératoire, vous n’êtes pas soumis au prélèvement à la source.

La nature de votre activité détermine votre taux d’imposition :

  • 1 % pour les activités d’achat-revente et de fourniture de denrées à consommer sur place ou à emporter ;

  • 1,7 % pour les activités de prestations de services relevant des BIC ;

  • 2,2 % pour les activités libérales ou les prestations de services relevant des BNC.

L’administration applique tout simplement ce taux sur votre chiffre d’affaires de la période, afin de définir le montant de l’impôt que vous devez payer.

Attention

Le versement libératoire ne vous dispense pas de déclarer vos revenus professionnels sur la déclaration 2042-C-Pro.

💡 Le versement libératoire peut présenter plusieurs avantages.

  • La somme à régler est prévisible et immédiate. Il n’y a pas de rattrapage possible. Attention cependant : il n’y a pas non plus de remboursement si vous avez trop payé…

  • Cette option peut vous permettre de payer moins d’impôts en micro-entreprise ! C’est notamment le cas si vous dépassez certains montants de chiffre d’affaires. Bien sûr, tout dépend de votre situation personnelle, n’hésitez pas à faire des simulations pour optimiser votre fiscalité.

Quelles sont les conditions pour bénéficier du versement libératoire en 2025 ?

Pour pouvoir bénéficier de ce régime, votre revenu fiscal de référence de l’année N-2 ne doit pas excéder un certain seuil, variable selon la composition de votre foyer fiscal.

Situation familiale

Nombre de parts

Plafonds 2025

Personne seule

1

28 797 €

Couple sans enfants

2

57 594 €

Couple avec un enfant

2,5

71 992,50 €

Couple avec deux enfants

3

86 391 €

Exemple

Pour bénéficier du versement libératoire en micro-entreprise en 2025, l’administration prend en compte votre revenu fiscal de référence de 2023.

Comment choisir le versement libératoire en micro-entreprise ? 

Pour opter pour ce régime, vous devez en faire la demande auprès de l’Urssaf avant le 30 septembre. Le versement libératoire sera appliqué au 1er janvier de l’année suivante.

💡 Vous pouvez aussi choisir de vous y soumettre dès le lancement de votre activité. Vous disposez alors d’un délai de 3 mois après la création de votre entreprise pour exercer l’option.

Bon à savoir

La demande peut se faire directement depuis votre espace personnel sur autoentrepreneur.urssaf.fr.

De la même façon, si vous souhaitez renoncer à l’option pour le versement libératoire, vous devez en faire la demande avant le 30 septembre sur le site de l’Urssaf.

Attention

Si vous optez pour le versement libératoire, pensez à déprogrammer l’acompte retenu par l’administration fiscale au titre du prélèvement à la source. Pour cela, rendez-vous sur votre espace particulier sur le site impôt.gouv.fr.

La cotisation foncière des entreprises (CFE) 

La CFE fait aussi partie de vos impôts en micro-entreprise. Vous ne pourrez pas y échapper, sauf si vous bénéficiez d’un des cas d’exonération prévus par la loi.

Qu’est-ce que la CFE ?

La CFE est un impôt local. Elle compose la contribution économique territoriale (CET), avec la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

Bon à savoir

La CVAE ne concerne que les entreprises qui réalisent plus de 500 000 € de chiffre d’affaires annuel. Ainsi, vous ne devez pas la verser en micro-entreprise.

La plupart des professionnels doivent s’acquitter de cette cotisation. Un auto-entrepreneur doit donc payer la CFE, comme tout travailleur indépendant ! Chaque année, il la règle selon les conditions applicables dans la commune où il a domicilié son activité.

Vous pouvez toutefois bénéficier d’une exonération de CFE dans les cas suivants.

  • Au titre de votre première année d’activité.

  • Si vous réalisez moins de 5 000 € de chiffre d’affaires annuel.

Bon à savoir

Les textes prévoient une multitude d’autres cas d’exonération de CFE, qui peuvent s’appliquer en vertu de la nature de votre activité ou de votre zone d’implantation.

Quel est le montant de la CFE en micro-entreprise ?

Pour calculer le montant de votre CFE, vous devez connaître :

  • la valeur locative des locaux utilisés pour votre activité professionnelle ;

  • le taux d’imposition fixé par la commune où vous avez domicilié votre entreprise.

Bon à savoir

Vous pouvez vous rapprocher de votre préfecture ou de votre mairie pour connaître ce taux.

➡️ L’administration calcule le montant de votre CFE en multipliant ces deux éléments.

Si vous travaillez à domicile (sans local professionnel), votre CFE est calculée à partir d’une base minimale, à laquelle on applique le taux d’imposition de votre commune.

Bon à savoir

Vous devez régler la CFE au mois de décembre. Vous pouvez aussi opter pour la mensualisation de cet impôt.

La TVA en micro-entreprise

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect sur la consommation.

Lorsque vous créez votre micro-entreprise, vous bénéficiez du régime de la franchise de TVA.

Qu’est-ce que la franchise en base de TVA ?

Souvent, la TVA ne vous concerne pas en vertu du régime de franchise en base de TVA pour les micro-entrepreneurs.

💡 Grâce à lui, vous ne facturez pas la TVA à vos clients et vous n’établissez aucune déclaration de TVA. En revanche, vous ne pouvez pas récupérer la taxe acquittée sur vos achats professionnels.

Bon à savoir

Si vous bénéficiez de ce régime, vous devez inclure la mention « TVA non applicable, article 293B du CGI » sur vos factures de vente.

⚠️ La franchise de TVA cesse de s’appliquer au-delà de certains plafonds de chiffre d’affaires, qui sont différents des seuils de la micro-entreprise. Pour 2025, leur montant est le suivant.

Activité exercée

Seuil de franchise 2025

Seuil majoré 2025

Vente de marchandises et fourniture de logements

85 000 €

93 500 €

Prestations de services et professions libérales

37 500 €

41 250 €

Des seuils spécifiques s’appliquent à certaines professions : avocats, auteurs et artistes-interprètes.

Attention

Le parlement doit se prononcer sur un possible abaissement du plafond de la franchise en base de TVA au moment de l’étude de la loi de finances 2026. Son montant pourrait être porté à 25 000 € pour toutes les activités.

Que se passe-t-il en cas de dépassements des seuils de TVA ?

En cas de dépassement, vous devez vous soumettre à cette taxe :

  • au 1er janvier de l’année suivante, si vous avez franchi le seuil du régime de franchise ;

  • immédiatement, lorsque vous dépassez le seuil majoré.

👉 Vous devez alors vous rapprocher de votre service des impôts des entreprises (SIE), afin d’obtenir un numéro de TVA intracommunautaire. Vous pourrez ensuite choisir votre régime d’imposition à la TVA, qui détermine les modalités de déclaration et de paiement.

Surtout, vous devez inclure la TVA sur l’ensemble de vos factures, sauf si les biens ou services vendus bénéficient d’une exonération de TVA.

Bon à savoir

Vous pouvez demander à dépendre directement d’un régime réel de TVA, même si votre chiffre d’affaires est inférieur aux seuils de la franchise.

Comment remplir sa déclaration d’impôts en tant qu’auto-entrepreneur ?

Pour déclarer vos revenus en tant que micro-entrepreneur, vous devez utiliser la déclaration n° 2042-C-PRO.

Le formulaire 2042-C-PRO en micro-entreprise

Vous devez effectuer votre déclaration d’impôts sur le revenu en ligne. Pour cela, rendez-vous sur votre espace particulier, sur le site impots.gouv.fr.

formulaire 2042-C-PRO

Bon à savoir

Commencez par télécharger votre attestation fiscale sur le site de l’Urssaf. Vous obtenez ainsi le montant annuel de votre chiffre d’affaires encaissé, à indiquer à l’administration.

💡 Vous devez utiliser un formulaire spécifique pour renseigner les recettes de votre micro-entreprise : le formulaire 2042-C-PRO. Il est automatiquement intégré à votre déclaration d’impôts en ligne, dès lors que vous mentionnez percevoir des revenus non salariés.

Si vous cumulez plusieurs formes de revenus, vous devez cocher les cases correspondantes (salaires, revenus mobiliers, loyers perçus, etc.). Pour votre activité de micro-entrepreneur, utilisez l’une des cases suivantes.

  • « Revenus industriels et commerciaux professionnels » si vous relevez des BIC.

  • « Revenus non commerciaux professionnels » pour les BNC.

  • « Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu », si vous bénéficiez de ce régime.

Déclaration de vos bénéfices industriels et commerciaux professionnels

Vous devez tout d’abord indiquer le nombre de mois durant lesquels votre entreprise a été active, si elle a été créée ou arrêtée en cours d’année. Pour cela, utilisez la case 5DB. Ensuite, renseignez votre chiffre d’affaires annuel :

  • dans la case 5KO, si vous exercez une activité commerciale ;

  • dans la case 5KP, si vous vendez des prestations de services.

Attention

Si votre micro-entreprise exploite plusieurs types d’activité, vous devez répartir votre chiffre d’affaires dans les cases adéquates.

Déclaration de vos bénéfices non commerciaux professionnels

Deux champs vous intéressent normalement ici.

  • La case 5XI pour indiquer le nombre de mois durant lesquels votre entreprise a été active (s’il est inférieur à 12).

  • La case 5HQ pour renseigner votre chiffre d’affaires annuel.

J’ai opté pour le versement libératoire : dois-je déclarer mes revenus ?

Même si vous avez choisi le versement libératoire, vous devez déclarer les revenus de votre micro-entreprise grâce à la déclaration n° 2042-C-PRO.

💡 Ne vous inquiétez pas, cela ne signifie pas que vous paierez une seconde fois ! Vous devez simplement cocher la case « Micro-entrepreneur ayant opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu » et reporter votre chiffre d’affaires de l’année dans la case :

  • 5TA pour les activités de vente de marchandises ;

  • 5TB pour les prestations de services qui relèvent des BIC ;

  • 5TE pour les professions libérales.

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