Ouvrir un cabinet d'avocat
Les avocats évoluent dans un secteur en profonde mutation. Bien qu'ils jouissent d'un monopole de représentation devant les instances judiciaires, ils sont de plus en plus exposés aux pressions concurrentielles.
Les risques à l'installation
Les dix premières années d'installation s'avèrent cruciales dans la mesure où les choix effectués (spécialisation, clientèle, mode d'exercice, etc.) déterminent en grande partie le futur parcours professionnel. Se constituer une nouvelle clientèle prend au minimum cinq ans et les difficultés à l'installation sont nombreuses : revenus plus faible durant les premières années d’exercice, concurrence des grands cabinets, importance des charges et des investissements pour les indépendants, etc.
L'augmentation des pressions concurrentielles
Le développement de la part des prestations librement tarifées sur des activités hors monopole expose davantage les professionnels du secteur à la concurrence des professions connexes (consultants, experts comptables). Ces dernières années, la profession est également exposée à la concurrence des plateformes de conseils juridiques sur Internet : un nombre croissant de sites Internet offre des conseils juridiques, propose un accompagnement à la résolution de litiges et génère automatiquement des documents juridiques et administratifs (des algorithmes adaptent les clauses du document en fonction des informations renseignées par l'internaute). Les petits cabinets positionnés sur le segment des particuliers (droit de la consommation, droit d'Internet, droit immobilier) et des TPE/PME (droit du travail, création d'entreprises, propriété intellectuelle) sont les plus exposés à cette concurrence.
Le manque de formation à l'international
Seulement 25 à 30% des avocats français ont une spécialisation adaptée au marché des affaires et sont formés pour intervenir dans les dossiers internationaux. Ils rivalisent difficilement avec les grands cabinets anglo-saxons, bien rodés dans ce genre d'activité.
Le positionnement des cabinets de taille moyenne
Les cabinets de taille moyenne, et particulièrement les généralistes, subiront à la fois la concurrence des grands cabinets (dans le domaine du droit des sociétés, droit international, etc.) et celle des petits cabinets sur les missions de représentation des intérêts des particuliers (droit civil, droit pénal, etc.).
Dans ce contexte, les cabinets se regroupant en unités de taille suffisamment importante pour proposer des prestations complètes, ceux se spécialisant sur des segments porteurs ou encore ceux se développant à l'international, seront plus à
même de résister aux pressions concurrentielles.
Bon à savoir
75,2% des entreprises créées, tous secteurs confondus, sont encore en activité 3 ans plus tard¹.
(1) Source : Insee, Taux de Survie à 3 ans pour la génération des entreprises créées en 2014.