Code APE / NAF des micro-crèches : 88.91A
Selon la nomenclature des activités françaises (NAF) de l’INSEE, les micro-crèches peuvent être enregistrées sous le code APE 88.91A - Accueil de jeunes enfants.
Ce code s’applique aux établissements dont l'activité principale est la garde d'enfants de moins de 6 ans, qu’il s’agisse de crèches, de haltes-garderies ou de micro-crèches.
Les micro-crèches peuvent également être associées à d'autres codes APE en fonction des services annexes qu'elles proposent, comme des activités éducatives ou d'accompagnement parental, mais le code 88.91A reste le plus fréquent.
L’activité de la micro-crèche
L’accueil collectif des enfants est géré par des Établissements d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE). Il existe plusieurs types de structures offrant des services de garde et d'éducation aux enfants de moins de 6 ans :
les crèches collectives : gérées par une collectivité territoriale ou un opérateur privé, ces crèches peuvent accueillir jusqu'à 60 enfants de moins de 3 ans. Les enfants sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire (auxiliaires de puériculture, éducateurs de jeunes enfants).
les micro-crèches : elles fonctionnent comme une crèche collective, mais avec une capacité maximale de 10 enfants de moins de six ans.
la Maison d’Assistants Maternels (MAM) : regroupement d’assistants maternels qui n’exercent pas à leur domicile mais dans un lieu dédié exclusivement à l’accueil des enfants. Chaque assistant maternel peut accueillir jusqu’à 4 enfants simultanément.
les crèches familiales : elles emploient des assistantes maternelles qui accueillent les enfants à leur domicile et sont gérées par une collectivité territoriale ou un organisme privé. Elles peuvent se regrouper ponctuellement dans les locaux de la crèche.
les crèches parentales : ces crèches associatives accueillent jusqu'à 25 enfants et sont gérées en partie par les parents, en collaboration avec des professionnels de la petite enfance.
les haltes-garderies : un mode d'accueil ponctuel pour les enfants de moins de 6 ans, offrant des services de courte durée.
les jardins d’enfants/d’éveil : ces établissements sont destinés aux enfants de plus de deux ans non scolarisés ou scolarisés à temps partiel.
L’organisation de la profession
En France, on compte 16 734 Établissements d’Accueil de Jeunes Enfants sur l’ensemble du territoire, soit environ 430 555 places en crèches et EAJE. Avec une moyenne de 700 000 naissances par an en France, il n’y a que 140 000 places disponibles chaque année puisque les enfants peuvent y rester jusqu’à 3 ans.
Aujourd'hui, la Fédération Française des Entreprises de Crèches regroupe 1 100 entreprises employant 28 000 salariés. Cependant, près de 49 % des crèches rapportent un manque de personnel, situation aggravée par le départ à la retraite de plus de 150 000 assistantes maternelles d'ici 2030.
Malgré une augmentation de 31 % des places en crèches entre 2011 et 2021, le nombre de nouveaux professionnels n’a pas suivi le même rythme, générant ainsi à une tension sur l’offre de services.
Les fournisseurs
Parmi les fournisseurs clés des crèches, on retrouve des entreprises d’aménagement d’espaces de petite enfance comme Wesco ainsi que des fabricants de produits alimentaires tels que Blédina et Babybio. Ces partenariats permettent aux micro-crèches de bénéficier de tarifs préférentiels grâce à des accords négociés avec les fournisseurs ainsi qu’un support technique pour l’installation et la maintenance des équipements.
Les syndicats
La Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC) est l'une des principales associations représentant les intérêts des entreprises privées de crèche. Elle dialogue avec les pouvoirs publics et propose des recommandations pour améliorer le cadre législatif et réglementaire.
D'autres associations, comme l’ACEPP (Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels), sont très actives dans la promotion de la parentalité et l'amélioration des conditions d'accueil des jeunes enfants. Elles offrent un soutien aux crèches parentales et micro-crèches dans la gestion quotidienne et le respect des normes en vigueur.
Le marché des micro-crèches
Le contexte du marché
La France affiche le taux de natalité le plus élevé d'Europe, avec 1,79 enfant par femme en 2022, ainsi qu'un taux d'activité des femmes parmi les plus élevés du continent. Ces facteurs créent une forte demande, notamment dans les zones urbaines où les listes d'attente pour les crèches publiques sont souvent longues.
Depuis 2004, l'ouverture du marché de la petite enfance aux opérateurs privés a permis un développement significatif du secteur. Les crèches privées, bien qu'elles représentent aujourd'hui moins de 20 % des places existantes en accueil collectif, se développent rapidement depuis une dizaine d'années. Cette croissance est en grande partie due aux mesures fiscales incitatives telles que le Crédit Impôt Famille ou l’extension du bénéfice du Complément de libre choix du Mode de Garde aux familles recourant aux micro-crèches (micro-crèches dites « PAJE »).
Par ailleurs, la réforme NORMA a également permis d’accélérer la création de milliers de places en augmentant les capacités d'accueil des micro-crèches, renforçant ainsi la vitalité de ce marché.
Évolution du nombre de places en micro-crèches
Depuis plus de 10 ans, le nombre de places offertes par l’ensemble des EAJE progresse nettement. Entre 2018 et 2019, on note une augmentation de 2,4 %, principalement pour les micro-crèches financées par la Paje (Prestation Accueil Jeune Enfant).
Année |
Nombre de places offertes en EAJE |
---|---|
2010 |
365 700 |
2011 |
376 800 |
2012 |
390 500 |
2013 |
403 700 |
2014 |
419 200 |
2015 |
428 500 |
2016 |
437 200 |
2017 |
448 800 |
2018 |
460 200 |
2019 |
471 000 |
Évolution du nombre des créations et fermetures de places en crèche
En 2023, les entreprises de crèches ont poursuivi leurs efforts de création de places pour répondre à la demande des familles, enregistrant une augmentation de 16,7 % du nombre de places créées.
Les places créées correspondent au nombre de places ayant obtenu un agrément PMI (Protection Maternelle et Infantile) dans l'année civile, soit par l'ouverture d'un nouvel établissement, soit par l'augmentation de la capacité d'un établissement existant. À l'inverse, les places fermées désignent celles qui ont fait l'objet d'une annulation d'agrément PMI, soit par la fermeture définitive d'une crèche, soit par une réduction de capacité pour des raisons économiques.
Les crèches PSU (Prestation de Service Unique) et les micro-crèches PAJE (Prestation d'Accueil du Jeune Enfant) diffèrent par leur modèle économique.
Les crèches PSU, généralement plus grandes, sont subventionnées par la CAF (Caisse d'Allocations Familiales) et bénéficient d'un financement public pour offrir des tarifs modulés en fonction des revenus des familles.
Les micro-crèches PAJE, en revanche, sont de plus petite taille (accueillant jusqu'à 12 enfants) et financées principalement par la PAJE, ce qui limite leur capacité à ajuster leurs tarifs.
En 2023, les crèches PSU ont connu une forte croissance avec une augmentation de 37,4 % des places créées, tandis que les micro-crèches PAJE ont subi une réduction de 5,39 % des places disponibles, en partie à cause d'une absence de revalorisation du plafond de tarification depuis 2016.
Évolution du chiffre d’affaires des micro-crèches privées
Les crèches privées connaissent une croissance significative. Plusieurs grands groupes se démarquent, comme Babilou, leader du marché avec un chiffre d’affaires dépassant 850 millions d’euros en 2021. La Maison Bleue, avec ses 18 000 enfants accueillis chaque jour, atteint 250 millions d'euros la même année. Les Petits Chaperons Rouges, du groupe Grandir, affichent un chiffre d'affaires de plus de 400 millions d'euros en 2022.
La demande, en constante augmentation, pousse ces grands groupes à se développer rapidement, notamment face à la réduction du nombre d'assistantes maternelles et à la fermeture de 9 500 places en crèche en 2022 par manque de personnel.
Groupe |
Chiffre d’affaires (2021-2022) |
Nombre de places |
---|---|---|
Babilou |
850 millions d’euros |
12 000 |
La Maison Bleue |
250 millions d’euros |
18 000 |
Les Petits Chaperons Rouges |
400 millions d’euros |
21 000 |
L’environnement réglementaire
La réglementation dans le secteur des crèches garantit la sécurité et le bien-être des enfants. Elle impose des normes strictes en matière d'encadrement, d'hygiène, et de sécurité des locaux. Ces normes déterminent par exemple le ratio entre le nombre d'enfants et les professionnels présents, ainsi que les qualifications requises pour ces derniers. L’objectif est de créer un environnement sain et sécurisé, tout en offrant un cadre éducatif de qualité. Ces règles impactent directement les coûts de fonctionnement des crèches.
L’offre en crèche
Les différents modes d’accueil sont déterminés en grande partie par l'activité professionnelle et les horaires des parents. La crise sanitaire n’a pas bouleversé leurs préférences. En 2021, 30 % des parents souhaitent mettre leurs enfants en crèche, mais seulement 18 % le font. La plupart des familles choisissent de s’occuper elles-mêmes de leurs enfants.
59 % : garde à domicile par la famille
La majorité des parents préfèrent garder leurs enfants à domicile, surtout lorsque l'un des parents ne travaille pas. Environ 59 % des enfants de moins de 3 ans sont principalement gardés par leur famille. Ce choix est souvent motivé par des raisons économiques, mais aussi par la volonté de garder un contrôle direct sur l'éducation de l'enfant. Cependant, ce mode de garde peut limiter les interactions sociales des enfants, un aspect que certains parents considèrent comme un inconvénient.
20 % : assistante maternelle
Près de 20 % des parents optent pour une assistante maternelle pour la garde de leurs enfants. Ce mode de garde est souvent choisi pour sa flexibilité et la proximité de l'assistante maternelle avec le domicile familial. Toutefois, certains parents trouvent ce choix moins avantageux sur le plan financier et regrettent que leur enfant n'interagisse pas autant avec d'autres enfants, comme c'est le cas dans les structures collectives. De plus, dans certaines zones rurales, les parents sont parfois contraints de recourir à une assistante maternelle faute d'autres solutions disponibles.
18 % : EAJE (crèches, micro-crèches…)
Les Établissements d'Accueil de Jeunes Enfants (EAJE), qui incluent les crèches et les micro-crèches, accueillent environ 18 % des enfants de moins de 3 ans. Ces structures sont particulièrement populaires dans les grandes agglomérations, notamment à Paris, où l'offre est plus diversifiée. Les EAJE offrent un cadre éducatif structuré et permettent aux enfants de socialiser. Cependant, les parents soulignent souvent le coût élevé de ce mode de garde et des horaires parfois peu adaptés à leurs besoins professionnels.
3 % : autre mode d’accueil
Environ 3 % des enfants sont gardés via d'autres modes d'accueil, tels que les baby-sitters, la garde à domicile par une personne extérieure à la famille, ou l'école pour les plus grands. Cette solution est généralement utilisée en complément d'autres modes de garde, ou pour répondre à des besoins spécifiques et ponctuels. Les grands-parents jouent également un rôle important dans ce type de garde, bien qu'ils soient souvent sollicités de manière plus occasionnelle.
L’étude de la demande
Besoins et attentes des clients
Les parents qui choisissent d'inscrire leurs enfants en crèche ont des attentes précises et bien définies. La crèche, au-delà de son rôle éducatif, permet aux parents de concilier vie professionnelle et familiale. Pour 52 % d'entre eux, la crèche permet de reprendre le travail plus rapidement.
Parmi les critères principaux, l'accès à un mode d'accueil collectif est particulièrement apprécié, avec 59 % des parents y voyant un avantage majeur. Le choix de la crèche repose souvent sur la confiance en un encadrement qualifié et sur l'assurance que les enfants évolueront dans un environnement stimulant, entourés d'autres enfants du même âge.
Enfin, la garantie d’une place en crèche via l’employeur est plus rassurante pour de nombreux parents, leur permettant de reprendre le travail sereinement, sachant que leur enfant est entre de bonnes mains.
Comportements de la clientèle
sont présents dans les crèches chaque jour.
En France, le besoin en matière d’accueil de jeunes enfants est particulièrement élevé. Les parents qui travaillent à temps plein sont ceux qui ont le plus recours aux EAJE (Établissements d’Accueil du Jeune Enfant), avec deux tiers des enfants y étant gardés cinq jours par semaine. Pour les familles où un parent travaille à 80 %, la garde en crèche se limite souvent à quatre jours par semaine, illustrant l'influence du temps de travail parental sur les choix de garde.
60,5 % des enfants de moins de 3 ans sont gardés par leurs parents ;
19,4 % par des assistantes maternelles agréées ;
12,9 % sont accueillis en EAJE.
Montant des prestations
c'est le coût moyen pour faire garder un enfant en crèche après les aides sociales et fiscales.
Les familles déboursent en moyenne 411 € par mois pour 137 heures d’accueil. Ce budget varie selon le type de garde (1,80 € par heure en crèche contre 3,70 € par heure chez une assistante maternelle). Grâce aux aides sociales et fiscales, ce coût peut être réduit de 55 %.
L’analyse des canaux de distribution
Les crèches collectives
Les crèches collectives se divisent principalement en deux catégories : les crèches publiques, souvent appelées crèches municipales, et les crèches privées.
Les crèches publiques sont gérées par des collectivités territoriales, telles que les mairies. Elles sont destinées aux enfants des habitants de la commune ou des communes avoisinantes. Le financement de ces crèches repose sur trois acteurs :
la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ;
la famille ;
la collectivité.
Les crèches municipales représentent une part importante de l'offre publique, mais la demande y est souvent supérieure à l'offre, ce qui entraîne de longues listes d'attente. Elles sont réputées pour leur coût abordable et leur encadrement par des professionnels qualifiés.
Les crèches privées sont des structures gérées par des entités privées, souvent dans le but de pallier le manque de places dans les crèches municipales. Ce marché en pleine expansion représente un chiffre d'affaires de 1,7 milliard d'euros et environ 80 000 places à travers la France. Les grands groupes comme Babilou, Grandir (Les Petits Chaperons Rouges), People & Baby, et La Maison Bleue dominent ce secteur.
Les micro-crèches
Les micro-crèches ont connu une croissance rapide ces dernières années et représentent une alternative intéressante aux crèches collectives. Leur petite taille (10 enfants maximum) permet une prise en charge plus personnalisée des enfants, ce qui attire de nombreux parents. Toutefois, les micro-crèches doivent gérer des coûts plus élevés par enfant en raison de leur capacité limitée, ce qui peut entraîner des défis économiques, surtout dans les zones où la demande est plus faible.
Les crèches d’entreprise
Les crèches d’entreprise appartiennent au secteur privé. Elles sont conçues pour répondre au déficit de places dans les crèches municipales. En France, selon la Fédération Française des Entreprises de Crèche (FFEC), ces structures représentent 2 300 établissements et offrent 57 000 places. Les crèches privées peuvent être des crèches d’entreprise, destinées aux enfants des employés d'une seule entreprise, ou des crèches inter-entreprises, qui proposent des places en crèche à plusieurs sociétés.
Les assistantes maternelles
Les assistantes maternelles, souvent regroupées en MAM, représentent un canal de distribution important, en particulier dans les zones rurales où les crèches collectives sont moins présentes. Ce modèle offre un cadre plus familial, apprécié par de nombreux parents, mais il est confronté à des défis liés à la réglementation stricte et à la nécessité de maintenir un environnement sécurisé et stimulant pour les enfants.
Les tendances du secteur
Les grandes tendances
Le secteur des crèches évolue en permanence. Les approches pédagogiques alternatives, comme celles de Montessori ou Reggio Emilia favorisent l'autonomie et la créativité des enfants. Elles sont de plus en plus prisées par les parents qui privilégient des environnements éducatifs et enrichissants pour leurs enfants.
Parallèlement, la flexibilité horaire devient une tendance clé, avec des services adaptés aux horaires de travail variés des parents. Certaines crèches offrent désormais des options de garde en soirée ou tôt le matin, répondant ainsi à la réalité des familles modernes.
L'alimentation bio et équilibrée est également de plus en plus valorisée, avec des menus conçus pour assurer une nutrition saine dès le plus jeune âge.
Enfin, la communication parentale est renforcée via des applications mobiles et des plateformes en ligne, permettant un suivi quotidien plus interactif et transparent entre les crèches et les parents.
Les perspectives du secteur
En raison du déficit de 230 000 places en accueil collectif pour les enfants de moins de trois ans, le potentiel de croissance des micro-crèches est très important. Cette forte demande, largement supérieure à l'offre actuelle, ouvre des opportunités pour le développement des micro-crèches, malgré les défis liés au recrutement de personnel qualifié.
Les opportunités professionnelles du secteur sont donc nombreuses : 10 000 postes sont à pourvoir en crèche et 200 000 nouvelles places d’accueil sont prévues d’ici 2030.
Conclusion
Le secteur des micro-crèches en France se développe rapidement pour répondre à une demande croissante de solutions d'accueil pour les jeunes enfants. Avec un déficit de 230 000 places en accueil collectif, ce marché connaît une expansion rapide, soutenue par des incitations fiscales et une forte natalité.
Les micro-crèches offrent une alternative plus flexible et personnalisée aux crèches traditionnelles, bien qu'elles soient confrontées à des défis économiques liés à leur petite taille. Pour maintenir leur développement et leur qualité de service, les acteurs du marché devront continuer à innover, en adoptant des approches pédagogiques alternatives et en misant sur un engagement éco-responsable.
En 2020, on dénombrait environ 4 400 micro-crèches en France, avec un chiffre d'affaires moyen de 250 000 euros par établissement. Ces structures répondent à un besoin pressant de solutions de garde, particulièrement dans les zones urbaines où les listes d'attente pour les crèches publiques sont longues. Le marché est également marqué par une pénurie de personnel qualifié, un défi que le secteur devra surmonter pour répondre à un besoin pressant de solutions de garde.