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Le marché de la peinture en bâtiment

2 min. de lecture
Mis à jour le 24 Novembre 2023
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Compétences
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
Spécificités
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
Vie privée
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Très dépendants du segment de l’entretien-amélioration (qui représente près des 2/3 de l’activité des entreprises spécialisées dans les travaux de finition), les professionnels des travaux de peinture en bâtiment ont bénéficié de sa dynamique (+2,5% en volume sur un an en 2022). Sur le segment de la construction neuve, ce sont les mises en chantier de bâtiments non résidentiels (+5% en 2022) qui ont alimenté les carnets de commandes des professionnels du secteur alors que les mises en chantier de logements neufs reculaient (- 3,6% en 2022 en raison de la chute du logement collectif).

Au cours de l’exercice écoulé, les entreprises du secteur ont été confrontées à de nombreuses difficultés : problèmes d’approvisionnement (stratégie zéro covid en Chine, conflit en Ukraine), hausse des coûts des matériaux de construction, flambée des coûts de l’énergie (carburant, électricité) et alourdissement des charges de personnel (revalorisations salariales). Les hausses des coûts n’ont pu être que partiellement répercutées aux clients notamment en raison de la faible pratique de l’indexation des marchés par les artisans du bâtiment (la commande privée représente 97% des débouchés des entreprises spécialisées dans les travaux de finition).

Alors que le chiffre d’affaires en valeur des entreprises du secteur des travaux de peinture en bâtiment a progressé de 7% en 2022, principalement en raison d’un effet prix, les pressions sur les marges se sont considérablement accentuées.

L’activité est particulièrement exposée aux fraudes au travail dissimulé qui constitue une concurrence déloyale portant préjudice aux acteurs du secteur.

Tendances

Amorcé en 2022, le ralentissement de la croissance du volume d’activité des entreprises du bâtiment s’intensifiera en 2023. 

La poursuite de la remontée des taux d’intérêt, le durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers, la hausse des coûts de construction (entrée en vigueur de la RT 2020 depuis le 1er janvier 2022, persistance des prix élevés des matériaux et de l’énergie, hausse du Smic) ainsi que les fortes tensions sur le pouvoir d’achat des ménages, seront autant de facteurs qui freineront l’activité en volume sur l’ensemble des débouchés d’activité.

Ainsi, après avoir bénéficié d’un fort rebond mécanique post-covid, la construction de logement neuf sera confrontée à un très fort repli. 

Sur le segment du non résidentiel neuf, les investissements privés et publics fléchiront (dégradation de la conjoncture économique, rationalisation des espaces de travail, mise en œuvre de la démarche zéro artificialisation nette).

L’entretien-amélioration résistera davantage que la construction, tiré par le dynamisme des travaux d’amélioration de la performance énergétique. En effet, la demande pour ce type de travaux sera soutenue par la flambée du prix de l’énergie (électricité, gaz), l’augmentation des crédits alloués au dispositif MaPrimeRénov (relèvement de 2,4 à 4 milliards d'euros du budget alloué à MaPrimeRénov’ en 2024) et par l’exclusion des passoires thermiques de la location. En comprimant le pouvoir d’achat des ménages, les tensions inflationnistes pèseront toutefois sur la demande en travaux. Par ailleurs, le nombre de transactions dans l’ancien, indicateur permettant d’évaluer l’activité à venir en travaux d’entretien-amélioration, pourrait fléchir après avoir enregistré des niveaux historiques ces dernières années.

L'organisation du marché

Selon la taille des entreprises :

  • Les entreprises de taille artisanale : elles représentent l’essentiel des entreprises du secteur (98% d’entre elles emploient moins de 10 salariés, 79% n’en emploient aucun). Ce type d’entreprises intervient localement sur de petits chantiers, soit directement pour un maître d’oeuvre, un particulier ou un syndic, soit en qualité de sous-traitant sur des chantiers de plus grande envergure ou pour le compte d’enseignes de distribution de peinture proposant un service de pose (spécialistes, grandes surfaces de bricolage).

  • Les PME et ETI : elles opèrent à l’échelle régionale ou nationale sur des chantiers plus importants pour le compte de bailleurs, d’entreprises privées ou de collectivités locales. Elles réalisent près de la moitié du chiffre d’affaires de la branche des travaux de finition.

Bon à savoir

On compte 81 251 entreprises dans le secteur des travaux de peinture et vitrerie en 2020¹.

En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 12,480 milliards d'euros².

Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³
2022 135,9
2021 126,8
2020 108,0
2019 117,3
2018 110,2
2017 106,5
2016 102,5
2015 100,0

(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprise au 31 décembre 2020, Travaux de peinture et vitrerie.

(2) Source : Insee, Esane, Travaux de peinture et vitrerie.

(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Travaux de peinture et vitrerie.

Article mis en ligne le 24 Novembre 2023