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Comment devenir maçon et ouvrir son entreprise ?

6 min. de lecture
Mis à jour le 08 Juillet 2024
maçon
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En résumé

  • L’activité de maçon est réglementée et nécessite une formation diplômante ou une expérience qualifiante validée par une attestation pour exercer ou créer son entreprise.

  • Il est possible de se reconvertir comme maçon sans être obligé de passer un diplôme, grâce à une formation certifiante délivrée par un organisme d’État.

  • Deux assurances sont obligatoires pour devenir maçon : l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) et la garantie décennale.

Étape 1 : Se former pour devenir maçon

Quels sont les diplômes requis pour devenir maçons ?

Maçon est un métier réglementé qui nécessite des qualifications pour exercer ou créer son entreprise, au même titre que le métier d’électricien ou de carreleur. Il est donc obligatoire de disposer d'un diplôme adapté afin d'apprendre les bases indispensables à ce métier manuel. Voici les deux principaux diplômes pour devenir maçon :

  • CAP de maçon ;

  • Brevet Professionnel en maçonnerie.

Pour parfaire ses compétences ou se spécialiser, un maçon peut également suivre une formation diplômante telle que :

  • Bac Pro technicien du bâtiment organisation et réalisation de gros œuvre ;

  • Bac Pro intervention sur le patrimoine bâti ;

  • Titre Professionnel maçon du bâti ancien ;

  • BTS en bâtiment.

Peut-on devenir maçon sans diplômes ?

Le manœuvre, également appelé ouvrier polyvalent ou ouvrier d'exécution, est le seul poste accessible sans diplôme sur un chantier du bâtiment.

Pour intégrer le secteur du bâtiment sans diplôme, vous pouvez donc commencer en tant que manutentionnaire. Mais pour accéder à un poste d’ouvrier qualifié comme maçon, il sera indispensable de suivre une formation en alternance.

Si vous n’avez pas de diplôme de maçon mais que vous pouvez justifier de 3 années d'expérience professionnelle en maçonnerie, vous pouvez obtenir une attestation de qualification professionnelle qui vous permettra d’exercer comme maçon indépendant.

💡 Pour obtenir une attestation de qualification professionnelle de maçon, vous devez adresser une demande écrite à la chambre de métiers et de l'artisanat de votre département, accompagnée des pièces justifiant vos trois années d’activité en maçonnerie.

Bon à savoir

Un maçon peut également suivre une formation pour se spécialiser dans d’autres domaines de compétences comme :

  • la construction de réseau d’assainissement en travaux publics ;

  • la maîtrise du béton armé ;

  • les chantiers de gros œuvre, etc.

Comment se reconvertir en tant que maçon ?

Si devenir maçon est un projet de reconversion pour vous, vous n’êtes pas obligé de retourner à l’école pour passer un CAP ou un BTS Bâtiment en alternance. Vous pouvez choisir de suivre une simple formation certifiante afin d’obtenir un titre professionnel de maçon.

Le titre professionnel de maçon est notamment destiné à attester de votre maîtrise à :

  • réaliser des ouvrages en béton coffré traditionnel ;

  • construire des ouvrages en maçonnerie ;

  • réaliser des dallages et des planchers de type poutrelles hourdis…

Ces certifications professionnelles, délivrées au nom de l'État par le ministère du Travail, sont reconnues pour faciliter le démarrage d'une nouvelle carrière. En effet, plus de 70 % des certifiés sont des demandeurs d’emploi ou entrepreneurs en reconversion.

Étape 2 : Faire son étude du marché de maçon

L’étude de marché de la maçonnerie vous aidera à comprendre la demande locale en matière de construction et de rénovation. L’objectif de cette étude de marché est de savoir s’il existe une opportunité commerciale et d’identifier les niches potentielles où vous pouvez vous démarquer.

Vous devez aborder les points suivants :

  • votre marché cible : qui sont vos clients potentiels (particuliers, promoteurs immobiliers, entreprises de construction, administrations publiques, etc.) ?

  • la concurrence : combien de maçons et d’entreprises de maçonnerie sont déjà établis dans votre région ? Analysez leurs tarifs et leurs services.

  • la demande : y a-t-il des niches spécifiques que vous pouvez cibler ?

  • les tendances du marché : quelles sont les réglementations en vigueur ? Comment évoluent les coûts des matériaux ? Quelles sont les tendances de l’immobilier ?

Bon à savoir

En 2020, on dénombre 125 526 entreprises dans le secteur de la maçonnerie avec un chiffre d’affaires s’élevant à 40,404 milliards d’euros.

Étape 2 : Chiffrer ses travaux de maçonnerie

En règle générale, un maçon auto-entrepreneur applique un tarif horaire entre 40 et 60 € de l’heure. Pour déterminer ce tarif, vous devez prendre en compte :

  • les frais de déplacement d’un chantier à l’autre ;

  • les consommables (briques, sacs de ciment, sable…) ;

  • le matériel.

Il est également possible d’appliquer un tarif forfaitaire pour certains travaux spécifiques comme la construction de fondations ou de murs. Cela permet au client d’avoir une vision claire sur le coût total du projet et d’éviter les mauvaises surprises.

Attention, vos clients feront souvent plusieurs devis avant de choisir leur artisan. Pensez à bien connaître les tarifs de vos concurrents.

Exemple

  • Construction d’un mur : entre 40 et 60 € par m2

  • Fondations d’une maison : entre 100 et 200 € par m3

  • Construction d’une dalle de béton : de 45 à 70 € par m2

Étape 3 : Choisir le statut juridique de son entreprise maçonnerie

Pour devenir maçon, vous devez créer votre entreprise. Le statut le plus adapté pour vous lancer est celui de la micro-entreprise (maçon auto-entrepreneur). Si votre entreprise requiert un investissement de départ important, que vous aimeriez vous associer ou tout simplement que votre micro-entreprise se développe bien, il est plus judicieux d’opter pour l’EURL ou la SASU.

Critères

Micro-entreprise

EURL

SASU

Formalités de création

Simplifiées et gratuites

Simplifiées

Simplifiées mais création de statuts complexe

Responsabilité

Illimitée

Limitée aux apports

Limitées aux apports

Plafonds de chiffres d’affaires

Oui (77 700 € en prestations de services et 188 700 € pour la vente de marchandises)

Non

Non

Charges sociales

12,3 % ou 21,1 % du CA

Environ 40-45 %

Environ 65 %

Régime fiscal

Impôt sur le revenu (micro-BIC ou micro-BNC)

Impôt sur le revenu


(option pour l’IS)

Impôt sur les sociétés (option pour l’IR)

Statut social du dirigeant

Travailleur non-salarié

Travailleur non-salarié, couverture sociale spécifique

Assimilé-salarié, meilleure couverture sociale

Capital minimum

/

1 € symbolique

1 € symbolique

Comptabilité

Simple

Vraie comptabilité obligatoire

Comptabilité simplifiée possible

Déduction des charges et de la TVA

Impossible

Oui

Oui

Facilité pour s’associer

Non

Oui, en passant en SARL

Oui, en passant en SAS

Étape 4 : Financer la création de son entreprise de maçonnerie

Quel budget pour se lancer en tant que maçon ?

Pour démarrer, prévoyez un investissement initial d’environ 25 000 €. Ce budget comprend :

  • les outils : de 3 000 € à 10 000 € ;

  • le véhicule utilitaire : entre 5 000 € et 20 000 € ;

  • les matériaux de construction : de 1 000 à 5 000 € (n’achetez que ce dont vous avez besoin pour vos premiers projets) ;

  • les frais marketing (site web, bannière publicitaire sur votre véhicule…) : environ 500 € ;

  • les assurances : entre 1 500 et 4 000 € par an.

Vous pouvez bien entendu réduire les coûts en décidant de louer du matériel ou de commencer par une installation à domicile en utilisant votre garage ou un petit hangar comme atelier de stockage.

Comment financer son projet ?

Il existe plusieurs solutions de financements pour compléter votre apport et réduire vos charges :

  • l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi), une aide financière versée par France Travail ;

  • l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) ;

  • l’ACRE (Aide à la création ou reprise d’entreprise) qui permet une exonération partielle ou totale des cotisations sociales la première année ;

  • le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise) pour bénéficier d’un prêt à taux zéro ;

  • l’Aide PRO BTP, dont le montant peut aller jusqu’à 5 000 €.

Il existe également des subventions spécifiques au financement des entreprises BTP telles que :

  • Subvention Prévention TPE Bâtir + : financement à hauteur de 40 % du budget pour l’équipement de l’entreprise ;

  • Subvention Prévention TPE Échafaudage + : jusqu’à 25 000 € d’aides.

Attention, elles sont réservées aux entreprises du BTP comptant moins de 50 salariés.

Bon à savoir

Si vous disposez du label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), vos clients peuvent bénéficier des aides de l’État comme l’éco-PTZ.

Réaliser son business plan de maçon

Le lancement de votre entreprise de maçonnerie nécessitera des fonds. Pour convaincre les banques de la rentabilité de votre projet et obtenir des financements, vous devez rédiger votre business plan de travaux de maçonnerie . Il comporte cinq parties :

  1. La présentation de votre projet de maçonnerie : présentez-vous et décrivez vos services (construction de maisons, montage de cloisons, rénovation de façades, coulage et fondations…).

  2. L’étude de marché : données récoltées en amont (concurrence, demande, profil clientèle cible, réglementation et tendances).

  3. Votre modèle économique : vos entrées et sorties d’argent.

  4. Votre statut juridique : micro-entreprise, SASU ou EURL.

  5. Les prévisions financières : compte de résultat prévisionnel, plan de trésorerie, bilan prévisionnel, plan de financement et besoin en fonds de roulement.

Étape 5 : Créer son entreprise de maçonnerie

Les étapes pour immatriculer votre entreprise dépendent de la structure juridique choisie (entreprise individuelle, EURL, SASU, SARL, SAS). Les démarches de création d'entreprise s'effectuent en ligne sur le site du Guichet unique de l’INPI.

Immatriculer son entreprise de maçonnerie

➡️ Cela s'adresse uniquement aux entreprises individuelles (dont micro-entreprise).

La création d'une entreprise individuelle de maçonnerie est relativement simple. Vous devez simplement immatriculer votre entreprise via le Guichet unique (procedures.inpi.fr).

Vous aurez besoin de plusieurs justificatifs :

  • une pièce d’identité valide ;

  • un justificatif de domicile ;

  • un justificatif de qualification professionnelle.

À l’issue de l’immatriculation, vous obtiendrez votre numéro SIRET et pourrez dès lors débuter votre activité.

Bon à savoir

Le Code APE (Activité Principale Exercée) associé aux entreprises de maçonnerie est généralement 43.99C. Ce code correspond à « Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment ».

Immatriculer sa société de maçonnerie

➡️ Cela s'adresse uniquement aux sociétés (SCI, SASU, EURL, SAS, SARL).

Si vous créez une société de maçonnerie, vous devez d'abord déposer le capital social. Il s'agit des ressources que les associés mettent à la disposition de l’entreprise.

Avant l’immatriculation de la société, vous devez ouvrir un compte dédié à la société en formation dans une banque pour artisan.

La banque vous remettra une attestation de dépôt des fonds après que tous les versements aient été effectués. Cette attestation est nécessaire pour l’immatriculation de la société.

Une fois votre attestation de dépôt de fonds entre les mains, rendez-vous sur le site du Guichet unique pour compléter les formalités de création d'entreprise.

Vous recevrez ensuite par mail une attestation de déclaration de début d’activité et votre numéro de SIRET sous 8 à 15 jours.

Étape 6 : Respecter les obligations du secteur de la maçonnerie

La réglementation du secteur de la maçonnerie vise à assurer la qualité des travaux, la sécurité des travailleurs, et la protection des clients.

Obtenir le titre d’artisan

L’usage du titre artisan est réglementé. Il est réservé aux artisans, artisans d'art, maîtres artisans ou personnes morales inscrites au registre national des entreprises (RNE) et dont le dirigeant est artisan.

Détenir une carte d’identification professionnelle du BTP

La carte d'identification professionnelle (BTP) est obligatoire pour toute personne travaillant sur un chantier de BTP (bâtiment ou travaux publics) depuis le 1er octobre 2017.

Vous devez faire la demande sur le site CIBTP France. Elle est valide pendant toute la durée du contrat de travail.

Souscrire aux assurances obligatoires

Comme tous les professionnels du bâtiment, les maçons indépendants ont une obligation d’assurances en termes de :

  • responsabilité civile professionnelle : l’assurance RC Pro couvre les dommages matériels et physiques causés à un tiers durant l’exercice de son activité ;

  • garantie décennale : couvre les dommages qui impactent la solidité d’un ouvrage, et ce, dans les 10 ans qui suivent la fin d’un chantier.

Exemple

  • Un passant se blesse en trébuchant sur des outils laissés sur le chantier : la RC Pro prend en charge les frais médicaux et l’indemnisation.

  • Une fissure apparaît dans un mur porteur deux ans après la fin des travaux : la garantie décennale prend en charge les réparations nécessaires.

Étape 7 : Lancer sa société de maçonnerie

L'outillage indispensable du maçon pour démarrer

Pour démarrer votre activité, vous devez vous procurer tout le matériel nécessaire :

Équipement

Description

Prix moyen

Outils de mesure et
d’alignement

Truelle, niveau à bulle, fil à plomb,
équerre de maçon, cordeau,
mètre ruban

80 €

Outils de préparation et
transport de matériaux

Pelle, bétonnière, brouette,
malaxeur à béton,
seau de maçon

700 €

Outils de coupe et
de perforation

Perforateur, meuleuse d’angle,
scie à main, ciseaux à briques,
marteau

320 €

EPI
(Équipements de protection individuelle)

Lunettes de protection, gants de travail,
casque de chantier,
chaussures de sécurité, vêtements de travail

130 €

Échafaudage

Pour le travail en hauteur

400 €

Comment trouver des clients en tant que maçon ?

Pour trouver vos premiers chantiers en maçonnerie et remplir facilement votre carnet de commandes, voici quelques astuces :

  • s’inscrire sur une plateforme de travaux et sur les sites de mise en relation artisans/particuliers (AlloVoisins, Kiwiiz, Travaux.com) ;

  • répondre à des appels d’offres sur des marchés privés du BTP ;

  • se faire connaître sur les réseaux sociaux (une page professionnelle Facebook fonctionne très bien pour les artisans et une page Instagram permet de partager vos réalisations) ;

  • faire de la publicité sur votre véhicule utilitaire ;

  • consulter les permis de construire délivrés dans votre région et proposez vos services en avance ;

  • faire de la sous-traitance ;

  • participer à des discussions sur des forums en ligne en offrant votre expertise ;

  • rejoindre un groupement d’artisans BTP (rapprochez-vous de la Fédération française des coopératives et groupements d’artisans).

Ensuite, il ne restera plus qu’à faire fonctionner le bouche-à-oreille !

Questions les plus posées

Article mis en ligne le 08 Juillet 2024