La comptabilité en entreprise : les notions principales
Sommaire
En résumé
Calculer son besoin de trésorerie est indispensable pour éviter les problèmes financiers.
Le besoin de financement existe lors de la création d’entreprise mais aussi lors de phases de croissance rapide ou lors de baisse de commandes. Vous devez donc évaluer le besoin de trésorerie fréquemment pour réajuster vos modes de financement à court terme.
Le besoin de trésorerie est un indicateur clé de performance de toute entreprise, à surveiller.
Le besoin de trésorerie, aussi connu sous le nom de besoin en fonds de roulement (BFR), représente l'argent nécessaire au fonctionnement quotidien d'une entreprise. Il sert à couvrir le décalage entre les dépenses payées et les recettes encaissées.
Dans un business plan de création d'entreprise, on trouve généralement deux grandes parties :
La partie descriptive qui a pour but de présenter de manière claire et concise votre projet d'entreprise.
La partie financière qui permet d'évaluer la viabilité économique de votre projet. C'est cette partie qui s'intéresse à votre trésorerie, parfois appelée cash-flow pour plaire aux anglo-saxons.
Cette dernière est cruciale car elle montre les différents flux de trésorerie et s'avère indispensable à une bonne gestion du cash-flow de l'entreprise.
⚠️Les entrées et sorties financières, les dépenses et les achats génèrent des décalages de trésorerie qu'il faut anticiper.
Exemple
Entre le début d'une prestation de services, sa facturation et le paiement par le client, plusieurs mois peuvent s'écouler.
C'est pourquoi il est souvent judicieux de facturer un acompte pour financer ses propres dépenses.
Le besoin en trésorerie vise à couvrir tous les besoins de l'entreprise, préalablement listés et chiffrés. Il correspond à l'argent nécessaire au fonctionnement quotidien, comme disposer de suffisamment de liquidités pour payer les salaires et les factures dans l'attente du paiement des clients.
Bien anticiper sa trésorerie de départ et son besoin au cours des premiers mois n’est pas simple. En effet, votre entreprise va décoller mais à quel rythme ?
Le premier conseil est de prendre une marge d’erreur. L’idéal est de partir des hypothèses basses de votre business plan et d’ajouter une marge de sécurité pour évaluer un besoin de trésorerie souple.
Si le chiffre d’affaires ne génère pas autant d’encaissements que prévu, il faudra également faire face à ce décalage de trésorerie, voire couper certaines dépenses non indispensables.
C’est alors un cercle vicieux de frein au développement. Anticiper correctement ses flux de trésorerie a donc un impact direct sur la croissance de l’entreprise.
Le besoin de trésorerie d’une entreprise prend en compte plusieurs paramètres :
les délais de paiement de vos clients : vous vendez un produit ou réalisez une prestation et êtes payé plus tard. Ce décalage doit être couvert. Entre entreprises, le délai de paiement est à 30 jours à compter de la réalisation de la prestation ou de la réception des marchandises. C’est l’article L 441-10 du Code de commerce qui régit les délais de paiement entre professionnels. En aucun cas, le paiement ne peut intervenir plus de 60 jours après l’émission de la facture.
les stocks : vous achetez des produits, générez un stock payé et immobilisé jusqu’à la vente et à son encaissement. Cela met en lumière l’importance d’une gestion de stocks optimisée. Sur-stocker immobilise une trésorerie trop importante, sous-stocker vous prive de ventes potentielles. Tout dépend également de votre activité : certains fournisseurs imposent un minimum de commande ou font vous bénéficier de tarifs plus intéressants à partir d’un certain volume.
les délais de paiement à vos fournisseurs : payer vos fournisseurs avec des délais de paiement proches de ceux de vos clients permet de minimiser votre besoin de trésorerie.
Les premiers investissements seront financés avec le capital de départ ou les premiers emprunts. C’est pourquoi un tableau de trésorerie est indispensable au lancement d’une entreprise. Il doit ensuite être suivi de près par tout dirigeant.
Bon à savoir
Une entreprise sur quatre échoue en raison d’une mauvaise gestion, en particulier de sa trésorerie !
Il ne s’agit pas d’attendre la fin de l’année avec le bilan de votre expert-comptable pour se rendre compte des problèmes. La trésorerie se suit chaque trimestre, chaque mois, voire plus si besoin. C’est la réactivité de l’entrepreneur face à un problème de cash-flow qui permet la réussite d’une entreprise.
Après avoir établi le besoin de trésorerie de départ, la question demeure cruciale tout au long du développement de l’entreprise.
Voici quelques points de vigilance supplémentaires :
La saisonnalité de l’activité est primordiale pour bien gérer sa trésorerie annuelle. Si les encaissements se font principalement pendant quelques mois, ils doivent couvrir les dépenses du reste de l’année.
les investissements : tout achat d’immobilisation est nécessaire pour développer son activité. Le paiement est réalisé avant que les investissements ne produisent d’effets sur la croissance du chiffre d’affaires. Le financement des investissements ne doit pas mettre en péril la trésorerie de l’entreprise. Les investissements peuvent être financés par des crédits professionnels, du crédit-bail ou d’autres.
La croissance du chiffre d’affaires : une croissance hyper rapide peut mettre en péril la trésorerie ! En effet, vous multipliez alors les dépenses fixes (salaires, achats, etc.) et devez bien gérer le ratio entre vos charges fixes et la croissance pérenne du chiffre d’affaires. Trop d’entreprises échouent faute d’avoir bien gérer le risque client ou la soumission à un client important qui ne paie pas ou paie en retard.
Attention
Un besoin en trésorerie fluctue avec le temps !
Exemple
Un client qui paie toujours ses factures avant l’échéance peut connaître des difficultés et retarder le paiement.
Un client qui prend de l’importance peut négocier des délais de paiement plus importants.
Depuis la crise sanitaire ou dans les périodes de crise économique, les délais de paiement des entreprises se tendent. Réévaluer régulièrement votre besoin de trésorerie est donc indispensable.
Le fonds de roulement correspond à la différence entre vos fonds stables (capitaux propres + dettes à long terme) et vos actifs immobilisés (les biens non destinés à la vente mais nécessaires à l'activité : bâtiments, équipements, brevets…).
Fonds de roulement = (Capitaux propres + Dettes à long terme) - Actifs immobilisés
Le fonds de roulement est donc positif si les fonds stables de l'entreprise suffisent à financer les immobilisations. L'excédent peut alors être affecté aux besoins générés par le cycle d'exploitation (activité) de l'entreprise.
Le besoin en fonds de roulement (BFR) sera alors calculé à partir de :
la valeur du stock ;
le délai de paiement accordé à vos clients (il s'agit de la créance client) ;
le délai de paiement accordé par vos fournisseurs (il s'agit du crédit fournisseur).
BFR = Stocks + Créances clients - Crédits fournisseurs
Selon votre activité, votre besoin en fonds de roulement ou besoin en trésorerie est :
❌ positif : votre activité nécessite des besoins en trésorerie.
Si votre trésorerie est positive (fonds de roulement > besoin en fonds de roulement), les ressources financières de votre entreprise vous permettent de couvrir les besoins liés au cycle d'exploitation. Vous pouvez alors placer vos excédents de trésorerie.
✅ négatif : votre activité dégage alors des excédents de trésorerie.
Si votre trésorerie est négative (fonds de roulement < besoin en fonds de roulement), vous devez améliorer votre gestion et trouver des modes de financement à court terme.
Il existe plusieurs leviers pour améliorer un besoin en trésorerie négatif.
Augmenter votre fonds de roulement, notamment par un apport en fonds propres, afin de sécuriser la trésorerie de l’entreprise.
Réduire votre besoin de fonds de roulement (BFR). Pour limiter votre besoin de fonds de roulement (BFR) vous pouvez :
améliorer la gestion de vos stocks pour en réduire le délai de rotation ;
optimiser le suivi de vos encaissements (gestion de la facturation, relance des clients …) pour réduire le montant des créances clients (factures clients en attente de règlement) ;
négocier des délais plus longs auprès de vos fournisseurs (ces délais sont encadrés par la loi et n'excèdent généralement pas 60 jours à compter de la date d'émission de la facture ou 45 jours fin de mois.
Bon à savoir
Mettez en place des bonnes pratiques dès la création de l’entreprise !
Le paiement des clients est un processus normal et indispensable. Dès le premier retard de paiement, un appel ou un email de relance peut suffire à combler un simple oubli. Au-delà, des procédures de rappel et de mise en demeure sont possibles jusqu’à une action en justice ou la sollicitation de société de recouvrement de créances. Bien évidemment, le client est alors perdu en général. Ne dépendez jamais d’un seul client ou d’un très gros client…
Quel que soit votre besoin de trésorerie et la situation de votre entreprise, il existe des solutions simples à mettre en place ! Plusieurs options s'offrent à vous pour financer le besoin de trésorerie d’une entreprise :
Facilités de caisse : vous négociez des facilités de caisse auprès de votre banque. Celle-ci tolère un compte débiteur pendant plusieurs jours (en général une quinzaine de jours).
Découvert bancaire : sur le même principe, négocier un découvert bancaire permet de gérer les manques de trésorerie sur une durée plus longue, jusqu’à 3 mois, à des taux fluctuants. Il est préférable de négocier ces agios ou taux d’intérêts dès l’ouverture du compte.
Crédit entreprise : outil de financement à court terme comme à long terme, le crédit bancaire peut également combler un besoin de trésorerie de l’entreprise. Il doit évidemment être remboursé et la banque peut prendre des garanties selon le montant et le risque.
Escompte : l’escompte commercial consiste à diminuer le montant de la facture adressée à un client en échange d’un paiement immédiat. Simple et pratique, ce peut être une solution gagnante pour les deux parties, dès lors que son client dispose d’un excédent de trésorerie.
Affacturage : vous déléguez le recouvrement des créances clients à un tiers. Une société paie vos factures clients en souffrance et se charge d’en obtenir le remboursement auprès de vos clients professionnels. Cette pratique s’étudie au cas par cas en fonction de la relation commerciale spécifique avec vos clients. Elle se développe de plus en plus auprès de TPE et PME. Le factor prélève alors une commission d’affacturage en complément des taux d’intérêt.
Crédit-bail : la location de véhicules de société est parfois plus judicieuse que leur achat.
Dès la création de l’entreprise, l’entrepreneur doit piloter sa trésorerie avec vigilance et régularité.
Votre activité d'entrepreneur pourra vous exposer à des décalages entre vos encaissements (chiffre d'affaires) et vos décaissements (dettes fournisseurs, charges fixes, dettes fiscales et sociales).
Ces décalages peuvent s'expliquer pour différentes raisons :
votre activité se développe, engendrant une augmentation de vos besoins en trésorerie (stocks supplémentaires, recrutement, etc.) ;
vos clients tardent à vous régler ;
vos fournisseurs imposent des délais de règlement limités ;
vous êtes confrontés à une baisse temporaire d'activité ;
votre gestion manque de rigueur : vos marges sont trop faibles, vos fonds propres insuffisants, vos stocks trop importants ou votre relance client pas assez efficace…
Les problèmes de trésorerie ne sont pas réservés aux entreprises en difficulté. Le développement du chiffre d'affaires impacte aussi la trésorerie.
En effet, avant même d'encaisser de nouvelles recettes, votre entreprise va devoir disposer de ressources pour faire face au développement de son activité : achats de matières premières, nouveaux équipements, embauches supplémentaires, etc.
Vous pouvez donc vous retrouver dans la situation paradoxale de voir votre carnet de commandes augmenter tout en ayant de graves difficultés de trésorerie !
Pour suivre votre trésorerie, vous devez établir un plan de trésorerie prévisionnelle sur l'année.
Ce plan reprend tous vos encaissements et décaissements prévus mois par mois : vos recettes et l'ensemble de vos charges y sont mentionnés, en tenant compte des délais de paiement (créances clients, crédits fournisseurs, récupération de la TVA sur les achats, etc.).
Grâce à lui, vous serez en mesure d'anticiper toutes les difficultés éventuelles, donc de préparer avec votre partenaire bancaire la mise en place de solutions pour y faire face.
Votre trésorerie doit s’adapter à votre activité et à votre entreprise. Le besoin en trésorerie d'un micro-entrepreneur freelance n’est pas le même que celui d’un fabricant de produits naturels.
En phase de lancement, votre besoin en fonds de roulement sera intégré dans votre plan de financement.
En phase de développement, vous pouvez vous rapprocher de votre partenaire bancaire pour trouver des solutions adaptées à vos besoins en trésorerie. Selon qu'il s'agisse de financer un stock, une créance client ou de faire face à une baisse ponctuelle d'activité, des solutions existent.
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