Un auto-entrepreneur peut-il solliciter un prêt ?
Qu’il s’agisse de financer des frais de démarrage ou de développement de son activité, un micro-entrepreneur peut avoir besoin de solliciter un prêt. Pour cela, le réflexe c’est généralement de se tourner vers un établissement bancaire afin de demander un prêt professionnel.
Qu’est-ce qu’un prêt professionnel auto-entrepreneur ?
Le prêt professionnel est destiné aux personnes physiques ou morales qui exercent une activité indépendante. Une banque utilise généralement ce mécanisme de financement pour aider un micro-entrepreneur à lancer ou développer son entreprise. Des modalités de remboursement sont alors fixées, tant au niveau montant des mensualités que de la durée d’amortissement et du taux d’intérêt.
Bon à savoir
La durée d’amortissement d’un prêt professionnel, pour se lancer et devenir micro-entrepreneur, est généralement comprise entre 2 et 7 ans.
Comment obtenir un prêt quand on est auto-entrepreneur ?
Première solution de financement des entreprises, le prêt bancaire n’est cependant pas facile à obtenir quand on a le statut de micro-entrepreneur. En effet, pour accorder un emprunt, les établissements bancaires demandent des documents comptables attestant que l’activité de l’entreprise est stable et rentable. Mais, la comptabilité étant assez sommaire sous le régime de la micro-entreprise, il est généralement compliqué de produire de telles preuves.
Pour obtenir un prêt quand on est auto-entrepreneur, il est donc indispensable d’être convainquant :
En soignant son dossier de demande de prêt
Présenter au banquier un dossier solide et rassurant quant à la viabilité et la rentabilité du projet, est la première étape cruciale pour un auto-entrepreneur qui demande un prêt professionnel. En phase de création, c’est notamment le rôle du business plan d'une micro-entreprise de faciliter la compréhension du projet aux partenaires financiers.
En proposant un apport personnel
L’apport financier personnel de l’auto-entrepreneur est un élément rassurant pour la banque. Car, investir ses ressources personnelles démontre que l’entrepreneur croit au succès de son projet. De plus, le fait d’avoir des économies prouve également qu’il sait gérer ses finances.
En apportant des garanties
En plus de l’apport de fonds propres, les banques peuvent demander que le micro-entrepreneur apporte une garantie qui couvrira le prêt en cas de défaillance de paiement. Il s’agit ici d’une condition d’octroi d’un crédit bancaire professionnel qui tend à se généraliser. Pour cela, il sera question de souscrire à :
une hypothèque : le prêt hypothécaire consiste à donner un ou plusieurs bien immobiliers en garantie. cela signifie que les biens du micro-entrepreneur peuvent être saisis et vendus s’il ne respecte pas ses remboursements ;
un nantissement : pour garantir son prêt, l’auto-entrepreneur s’engage alors à céder des biens mobiliers incorporels lui appartenant : valeurs mobilières, assurance-vie, fonds de commerce… ;
une caution : dans ce cas, une personne physique ou morale s’engage à régler les sommes dues si le micro-entrepreneur n’est pas en mesure d’honorer sa dette.
Bon à savoir
Si le micro-entrepreneur emprunteur est marié sous le régime de la communauté, la banque demande généralement le cautionnement du conjoint. S’il y consent, cela étend le gage du créancier aux biens de la communauté. Il est donc indispensable de bien considérer l’importance d’un tel engagement et de ses conséquences avant de signer un prêt avec caution du conjoint !
Quelles alternatives en cas de refus du prêt auto-entrepreneur ?
Pour pouvoir obtenir un prêt professionnel, il peut également être nécessaire de continuer à cumuler les statuts auto-entrepreneur et salarié, le temps du remboursement. Mais pour lancer un projet de micro-entreprise cela n’est pas toujours possible notamment en termes d’emploi du temps. En effet, se démarrer une activité en freelance demande un gros investissement pour se faire connaître et réussir à suffisamment développer sa micro-entreprise pour pouvoir en vivre.
Mais en cas de refus des établissements bancaires, d’autres solutions alternatives au prêt auto-entrepreneur existent :
Le prêt d’honneur
Il s’agit d’un crédit à taux zéro, sans garantie ni caution, dont le montant varie selon les organismes sollicités et le type de projet d’entreprise. Pour obtenir un prêt d’honneur, l’auto-entrepreneur doit présenter un business plan solide et réaliste au comité d’agrément de l’organisme de son choix. Il peut s’agir de réseau d’accompagnement comme :
Initiative France ;
Réseau Entreprendre ;
Association pour le droit à l’initiative économique (Adie).
Bon à savoir
Les critères de recevabilité ne sont pas les mêmes d’un organisme à un autre.
Le microcrédit professionnel
Le microcrédit professionnel est destiné aux auto-entrepreneurs dont les faibles ressources ne permettent pas d’accéder aux prêts bancaires classiques. Proposé par des organismes comme l’Adie ou un réseau accompagnant (Initiative France, Réseau Entreprendre…), son montant ne peut excéder 12 000 € et les intérêts sont souvent aux environs de 5%. Généralement, le micro-entrepreneur doit rembourser ce crédit sur une période comprise entre 36 et 48 mois.
Le prêt d’honneur solidaire
Le prêt d’honneur solidaire s’adresse aux auto-entrepreneurs dont la situation financière est fragile afin de les aider à constituer ou renforcer leur apport personnel en vue d’accéder à un crédit. Il s’agit d’un prêt personnel à taux zéro dont le montant peut atteindre jusqu’à 8 000 €.
Bon à savoir
La durée de remboursement du prêt solidaire varie de 1 à 5 ans. Le micro-entrepreneur peut également bénéficier d’un différé d’amortissement modulable (0 à 18 mois).
Le crowdfunding ou financement participatif
Né au début des années 2000, le crowdfunding ou financement participatif est un mécanisme de financement qui consiste à récolter des fonds par le biais de dons, de prêts ou d’investissements par la souscription de titres de capital ou de créances. Pour lancer une campagne de crowdfunding l’auto-entrepreneur doit passer par une plateforme en ligne dédiée qui bénéficie d’un statut réglementé.
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