Ouvrir un salon de coiffure : le guide complet
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Deuxième secteur de l'artisanat en nombre d'entreprises, la coiffure poursuit sa mutation.
Bien que ce dernier soit traditionnellement très atomisé, le développement des réseaux sous enseigne s'accélère sous l'effet des stratégies de maillage territorial. Ils disposent de capacités d'investissement importantes (modernisation des salons, renouvellement des concepts, formations internes pour proposer des prestations plus techniques à haute valeur ajoutée), déploient des stratégies marketing efficaces (outils de fidélisation, évènements ponctuels, offres promotionnelles) et bénéficient d'une forte notoriété à l’échelle nationale. Cette évolution nuit aux indépendants isolés qui souffrent d’une image vieillissante (baisse de leur fréquentation, pression tarifaire).
Par ailleurs, favorisée par les plateformes d'intermédiation, la coiffure à domicile est en plein essor (elle représente aujourd'hui un quart des entreprises du secteur) et séduit de plus en plus une clientèle d'actifs en quête de gain de temps (prestations sur le lieu de travail, larges amplitudes horaires, etc.). Son attractivité est renforcée par un positionnement prix compétitif alors que les arbitrages budgétaires des ménages se font de plus en plus au détriment des dépenses de soins personnels.
Confrontés à la volatilité des clients, à la baisse de la fréquence des visites par client et à la stagnation du ticket moyen, les professionnels du secteur sont contraints de développer leur clientèle alors même que les pressions concurrentielles sont exacerbées (réseaux sous enseigne, coiffure à domicile). Bien que l'accroissement de la clientèle masculine, soutenu par l'engouement pour les services de barbier notamment, compense en partie le repli de la fréquentation de la clientèle féminine, le ticket moyen de leurs dépenses reste plus faible. En outre, cette nouvelle clientèle est principalement captée par les réseaux sous enseigne spécialisés.
Dans ce contexte, les professionnels du secteur cherchent à se différencier et à développer des relais de croissance. Ainsi, de nouveaux concepts émergent : coiffage express sans rendez-vous, offre globale de soins, salons conçus comme des lieux de vie (offre de restauration, exposition d'art, etc.), coiffure par abonnement, etc.
Enfin, la digitalisation des salons devient incontournable : prise de rendez-vous en ligne, services de réservation de prestations à prix réduit pendant les plages horaires de faibles affluences, valorisation du savoir-faire sur les réseaux sociaux, etc.
La crise sanitaire a lourdement pesé sur l'activité du secteur en 2020 (périodes de fermeture, espacement des visites lié au développement du télétravail, annulation des cérémonies) : son chiffre d'affaires en valeur a reculé de plus de 18% sur un an.
Malgré un contexte plus favorable, le secteur n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise en 2021. En 2022, le secteur restera négativement impacté par les tensions sur le pouvoir d'achat et les difficultés de recrutement.
A plus long terme, les salons de coiffure devront répondre aux enjeux de l'évolution des modes de consommation, notamment l'espacement des rendez-vous et le plébiscite de la coiffure à domicile.
les salons indépendants non rattachés à une enseigne : ils sont encore très largement majoritaires dans le secteur (90% des salons). Ces professionnels réalisent un chiffre d'affaires moyen de 80 000 euros et emploient un salarié.
les réseaux sous enseigne : alors qu'ils fédèrent 10% des salons de coiffure, ils captent 1/3 du marché en valeur. En moyenne, ils réalisent 250 à 300 000 euros de chiffres d'affaires et emploient quatre à six salariés.
Quatre groupes leaders sont présents dans ce secteur : Provalliance (enseignes Franck Provost, Jean-Louis David, Saint Algue, Fabio Salsa, Coiff&Co, Intermède, Intervew), Dessange (enseignes Dessange et Camille Albane), Vog (enseignes Tchip, Vog, Shampoo Expert) et Novaly (enseignes Frédéric Moréno, Jack Holt).
Ces dernières années, les réseaux low cost ont prospéré (Coiff & Co, Tchip) et on assiste aujourd'hui à l'émergence de nouveaux concepts comme la coiffure bio (utilisation de produits capillaires naturels) ou la coiffure express (salons implantés dans des gares, métros, aéroports, etc.).
les coiffeurs à domicile : ils représentent un quart des entreprises du secteur. Le chiffre d'affaires moyen réalisé se situe autour de 30 000 euros par an. La plupart des professionnels exercent sous le statut de micro-entrepreneurs.
Bon à savoir
On compte 91 393 entreprises dans le secteur de la coiffure en 2020¹.
En 2020, le chiffre d'affaires total du secteur était de 5,216 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2021 | 106,6 |
2020 | 90,6 |
2019 | 110,7 |
2018 | 108,4 |
2017 | 106,8 |
2016 | 104,7 |
2015 | 100,0 |
2014 | 96,3 |
2013 | 93,9 |
2012 | 92,5 |
2011 | 91,0 |
2010 | 87,7 |
(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Coiffure.
(2) Source : Insee, Esane, Coiffure.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Coiffure.
Voir aussi