Étude de marché de la coiffure

Les chiffres clés du marché de la coiffure

105 513

entreprises en 2023

199 000 €

chiffre d’affaires moyen d’un salon en 2023

108 900

salariés dans la coiffure en 2022

6 493

immatriculations en 2023

1 163

cessations en 2023

60 %

des entreprises de coiffure n’ont pas de salarié

Dans cet article

coiffeur

Code APE / NAF de la coiffure : 96.02A

Le code NAF des salons de coiffure est 96.02A. Il couvre le lavage, la coupe, la mise en plis, la teinture, la coloration, l'ondulation, le défrisage de cheveux et les services analogues pour hommes et femmes, ainsi que le rasage et la taille de la barbe.

Il est attribué par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) à toutes les entreprises qui exercent cette activité de manière artisanale ou industrielle.

Il existe également des codes NAF spécifiques pour d'autres activités proches du secteur de la coiffure :

  • 96.02B : soins de beauté

  • 96.04Z : entretien corporel

  • 32.99Z : fabrication de perruque

L'activité d’un salon de coiffure

Le 2nd secteur

de l'artisanat en France est celui de la coiffure.

Activité de service destinée aux particuliers, la coiffure représente le 2e secteur de l'artisanat en France.

La coiffure reste dominée par la coupe (76 %). Les soins (31 %), la coloration (26 %) et les mèches (13 %) complètent les prestations et peuvent se conjuguer. La vente de produits représente 13 % du chiffre d’affaires.

On distingue différents types de prestataires :

  • Les salons de coiffure indépendants représentent 90 % du secteur. 

  • Les salons de coiffure sous enseigne ou franchise représentent 9,5 % du secteur. Ils bénéficient de la notoriété d’une marque, d’emplacements privilégiés dans les centres commerciaux ou les centres-villes et d’une mutualisation des frais de marketing.

  • Les prestations de coiffure à domicile : En plein développement, les coiffeurs à domicile offrent une flexibilité dans les horaires. Ils peuvent également se rendre dans les maisons de retraite ou les hôtels. Les prestations comprennent la coupe mais aussi la coloration, les coiffures de mariage, etc.

  • La location de fauteuil : un coiffeur indépendant loue un fauteuil dans un salon. Ainsi, il peut accueillir sa clientèle dans de bonnes conditions tout en mutualisant les coûts fixes. Pour le salon, l'avantage est l’optimisation du remplissage de son salon. Une activité en plein essor depuis 5 ans, qui concerne 1,5 % des salons en 2022.

Bon à savoir

13 % des salons proposent des services esthétiques annexes comme les soins du visage, des ongles, du maquillage.

L’organisation de la profession

Le marché de la coiffure en France se caractérise par un grand nombre d’entreprises, essentiellement des petites structures.

62 %

des entreprises n’ont aucun salarié (entreprise individuelle en micro-entreprise ou non) en 2022.

24,5 % des salons emploient 1 à 2 salariés, tandis que seul 0,5 % des salons emploie plus de 10 salariés.

Les fournisseurs

Côté fournisseurs, les coiffeurs nouent des partenariats avec des marques de produits de coiffure professionnels. Ils vendent d’ailleurs ces produits dans les salons.

En parallèle, l’équipement et les appareils (sèche-cheveux, bacs à laver, sièges massants, etc.) connaissent quelques évolutions technologiques. La plupart des franchises imposent un changement régulier de matériel pour adapter et uniformiser le style des salons.

Les syndicats

La profession s’organise autour de la CNEC (Conseil national des entreprises de coiffure) et de l’UNEC (Union nationale des entreprises de coiffure). Ces organismes défendent les intérêts des salons de coiffure, auprès des pouvoirs publics, notamment en matière de réglementation.

La convention collective de la coiffure porte le numéro IDCC 2596.

Le marché des coiffeurs 

Le contexte du marché

Depuis la pandémie de Covid-19, le secteur de la beauté en général souffre. L’inflation et les difficultés économiques en font un des premiers postes supprimés dans le budget familial. Pour autant, la coiffure résiste plutôt mieux même si les rendez-vous s’espacent, les ventes de tondeuses pour les particuliers augmentent.

45 %

de hausses de fermetures en 2023

En 2023, la hausse de défaillance est encore élevée pour les entreprises de coiffure avec 1 163 fermetures d’entreprises, en hausse de 44,8 %. 2023 aura été l’une des pires années :

  • 1er trimestre 2023 : 320 défaillances

  • 2e trimestre 2023 : 295 défaillances

  • 3e trimestre 2023 : 265 défaillances

  • 4e trimestre 2023 : 283 défaillances

Quand l’augmentation générale des défaillances en France est de +23%, la coiffure affiche près du double. Il faut dire que le nombre de créations de salons et de coiffeurs à domicile a augmenté de 15 000 entreprises depuis 5 ans.

Évolution du nombre de défaillances dans la coiffure

Année

Défaillance

2018

908

2019

908

2020

561

2021

456

2022

805

2023

1163

Pour autant, le nombre de création d’entreprises reste très largement au-dessus. Ce secteur d’activité attire beaucoup d’entrepreneurs.

Les défaillances des années 2020 et 2021 sont artificiellement basses, compte tenu des mesures de soutien à l’économie pendant la crise sanitaire. De 2015 à 2019 on comptait entre 900 et 1000 défaillances d’entreprises de coiffure chaque année, un chiffre dépassé en 2023.

Évolution du nombre de salons de coiffures en France

Le nombre de créations de salons de coiffure croît de manière régulière globalement.

+10 000

salons de coiffure en 10 ans

On compte 10 000 salons de coiffure en plus en 10 ans (69 173 en 2022 contre 59 345 en 2012). Dans le même temps, les coiffeurs à domicile ont presque doublé passant de 15 542 à 26 920.

3 établissements du secteur sur 5 se trouvent dans les 5 grandes régions :

  • Île-de-France (16% des établissements),

  • Auvergne-Rhône-Alpes (12%),

  • Occitanie, PACA et Nouvelle-Aquitaine (10%).

Le nombre de micro-entreprises dans la coiffure connaît un essor. Il a triplé en 10 ans, passant de 9 682 micro-entrepreneurs en 2011 à 28 136 en 2021. En 2021, 89 % des micro-entrepreneurs sont des femmes. La tranche d’âge des 30-49 ans est la plus nombreuse (62 % de l’ensemble des micro-entrepreneurs).

Évolution du nombre de créations 

Les créations d’entreprise étaient stables, autour de 9 000 nouvelles entreprises, de 2009 à 2015. Depuis cette date, elles tournent autour de 7 000 créations chaque année, avec une baisse en 2023.

Année

Création

2018

7 443

2019

7 937

2020

7 203

2021

7 594

2022

8 063

2023

6 493

Évolution du nombre de création et de défaillance - coiffure

En dépit de la croissance des défaillances depuis 2 ans, le solde net (créations - fermetures) est très positif ! Cela signifie qu'il y a beaucoup plus d’ouvertures que de fermetures d’entreprises de coiffure !

Année

Défaillance

Création

2018

908

7 443

2019

908

7 937

2020

561

7 203

2021

456

7 594

2022

805

8 063

2023

1163

6 493

Évolution du chiffre d’affaires dans la coiffure

199 000 €

c'est le chiffre d'affaires moyen d’un salon de coiffure en 2023, en hausse (164 000 € en 2022). 

Cela représente un chiffre d’affaires moyen de 379 € par personne active. Les salons de coiffure réalisent en moyenne un chiffre d’affaires de 544 € par jour.

Evolution du chiffre d'affaires moyen du secteur 

2023

199 000 €

2022

163 000 €

2021

130 000 €

2020

105 000 €

2019

135 000 €

2018

111 000 €

L’environnement réglementaire

La réglementation du secteur de la coiffure garantit la sécurité et la santé des clients. Les normes sont de plus en plus strictes notamment concernant :

  • la formation initiale et continue du personnel

  • les mesures strictes d’hygiène et de sécurité

  • l’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle

L'offre en coiffure

Le secteur de la coiffure en France est constitué de coiffeurs indépendants (majoritaires), en franchise ou non, et de coiffeurs à domicile. Une nouvelle tendance émerge depuis quelques années, avec un concept hybride entre coiffeur indépendant et salon avec la location de fauteuil.

Le marché de la coiffure présente plusieurs forces :

  • l’intérêt des Français pour leur apparence physique, notamment chez les hommes.

  • la diversification des prestations avec la vente de produits et les soins esthétiques.

  • la digitalisation du secteur : accueil sans rendez-vous, prise de rendez-vous sur des plateformes digitales, partenariat avec des influenceurs, exploitation des réseaux sociaux.

  • Le développement d’offres low cost et d’offres haut de gamme.

  • L’adaptation aux nouvelles habitudes de consommation : amplitude horaire, coloration végétale, etc.

Les points de vigilance proviennent de :

  • la forte concurrence du secteur de la coiffure avec un nombre important de coiffeurs

  • les difficultés de recrutement du secteur

  • l’essor du DIY (do it yourself) depuis la pandémie, portée par les tutos sur les réseaux sociaux et les ventes de tondeuses et autres appareils à lisser, à boucler, etc.

  • La volatilité des clients qui ont de plus en plus souvent recours à des comparateurs et sites d’avis clients.

Les atouts pour résister résident dans l’innovation, la qualité du service pour fidéliser la clientèle, le positionnement prix pour une prestation qualitative.

Répartition par offre de services

La coiffure reste dominée par la coupe (76 %). Les soins (31 %), la coloration (26 %) et les mèches (13 %) complètent les prestations. La vente de produits représente 13 % du chiffre d’affaires.

Parmi les nouveaux services proposés en 2022, viennent principalement :

  • le lissage : 20 %

  • les soins au botox : 10 %

  • les prestations barbe : 8 %

  • la coloration végétale : 5 %

L'étude de la demande

Besoins et attentes des consommateurs

Il y a 20 ans, un Français se rendait 6 fois par an chez le coiffeur. En 2021, c’est 4,3 fois par an.

81 % des Français fréquentent un salon de coiffure à moins de 20 minutes de chez eux. La proximité est donc importante. La fidélisation l’est aussi car 74 % des clients sont fidèles à un salon ou à un coiffeur. La quête de changement n’est donc pas une attente des clients, qui cherchent plutôt un rendez-vous pratique près de chez eux.

Le développement du télétravail permet de lisser les rendez-vous en semaine et de transformer le samedi en une journée moins dense.

Les prix doivent être justifiés par une expertise et un savoir-faire de qualité. Se rendre chez le coiffeur reste un acte important dans le budget beauté mais il se fait moins souvent pour durer plus longtemps.

Bon à savoir

5 % des Français ne vont jamais chez le coiffeur !

Habitudes d'achat des consommateurs

Le secteur femme représente 76 % du CA global et le secteur homme 24 %.

Pour les hommes : Le développement du port de la barbe a porté l’essor des barbers. Coupe et taille de barbe sont en augmentation de 27 % par rapport à 2021.

Pour les femmes : Les services autres que la coupe sont en légère baisse (-1%). Les femmes limitent le recours aux produits chimiques et assument leurs cheveux blancs.

Panier moyen

Le panier moyen s’établit à 50,11 € en 2023, avec une forte disparité entre les femmes (65 €) et les hommes (28 €).

L'analyse des canaux de distribution

Salons de coiffure indépendants

Les salons de coiffure indépendants représentent près de 90 % de l’offre. Le développement d’une clientèle locale et fidèle est un atout indispensable pour réussir, sachant que le taux de fidélisation après une première visite, tous coiffeurs confondus, est de 35 %.

Les difficultés de recrutement pèsent sur les salons de coiffure. Passé quelques années d’expérience, un coiffeur peut vouloir se lancer en micro-entrepreneur ou en louant un fauteuil pour gagner en liberté sur ses horaires et développer sa propre clientèle.

Salons en coiffure en franchise

Les salons de coiffure franchisés représentent 9,5 % du secteur. De nombreuses marques sont présentes dans toute la France comme :

  • Franck Provost (apport personnel de 40 000 €, droits d’entrée de 10 000 €)

  • Camille Albane (apport personnel de 40 000 €, droits d’entrée de 8 000 €)

  • Dessange (apport personnel de 50 000 €, droits d’entrée de 15 000 €)

  • Saint Algue (apport personnel de 40 000 €, droits d’entrée de 12 000 €)

  • Jean-Louis David (apport personnel de 30 000 €, droits d’entrée de 15 000 €)

Ces salons franchisés génèrent pourtant près de 45 % du chiffre d’affaires en 2021. Les 3 principaux groupes Provalliance (Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue), VOG (Tchip Coiffure, Shampoo Expert, Vog Coiffure,) et Pascal Coste (Pascal Coste, Shampoo Expert, People Coiffure,) représentant plus de 2 700 salons !

L’enseigne Addict’ Paris propose des prestations illimitées de coiffure en échange d’un abonnement. Tchip coiffure se spécialise sur le low cost tandis que VOC coiffure focalise sur la coloration.

Coiffure à domicile

La coiffure à domicile se développe pour l’ensemble des prestations, y compris la coloration ou le lissage.

Les prises de rendez-vous se font par téléphone pour une clientèle plus âgée ou via des plateformes digitales. Les réseaux sociaux et le bouche à oreille constituent les principaux moyens de développer sa clientèle.

Les tendances du secteur de la coiffure

Bon à savoir

  • Le secteur de la coiffure s'adapte aux évolutions des modes de vie et des attentes des consommateurs.

  • Les difficultés économiques influencent les choix des consommateurs avec l’essor des soins rapides à bas prix.

  • La digitalisation et la technicité des soins apportent des innovations nécessaires pour se démarquer.

  • La marque, l’expertise et la qualité demeurent des critères importants pour les clients.

Les grandes tendances

Le pouvoir d’achat pèse sur les consommateurs. Pour autant, la coiffure reste un moment de plaisir et un service utile. Seulement, les clients se rendent moins souvent et consomment moins de soins non essentiels (coupe sans shampoing pour les hommes, diminution des soins et des achats de produits pour les femmes).

Le marché est dominé par une grande concurrence. L’étude de marché avant toute implantation est donc primordiale pour bien identifier sa cible, son secteur géographique et ses prestations.

Le chiffre d’affaires reste en augmentation et les coûts d’achat restent stables (10,6 %) en dépit de l’inflation, grâce à une hausse des prix de vente. Les marges sont donc stables.

La tendance au bien-être avec de bons produits se poursuit. Coloration végétale, lissage à la kératine, les produits chimiques sont de plus en plus décriés tandis que les femmes assument leur couleur naturelle et les cheveux blancs.

Les perspectives du secteur

Le secteur de la coiffure se transforme lentement avec une diversification des services proposés (bar à ongles, maquillage, relooking, etc.). Certaines prestations techniques (comme le lissage brésilien) font l’objet de véritables spécialisations.

La digitalisation du secteur permet de répondre aux attentes : accueil sans rendez-vous, prise de rendez-vous sur des plateformes digitales, partenariat avec des influenceurs, exploitation des réseaux sociaux.

La personnalisation avec le développement des coiffeurs à domicile ou sur le lieu de travail et une large amplitude horaire. L’essor des espaces de coworking dans la coiffure comme la Fabrika illustre la volonté d'indépendance des coiffeurs.

Conclusion

La grande majorité des salons de coiffure sont indépendants. Le nombre de micro-entreprises est en plein essor, dopée par l’envie d’indépendance des coiffeurs, que ce soit dans la coiffure à domicile ou dans la location de place au sein d’un salon.

Les salons de coiffure sous enseigne représentent pourtant près de la moitié du chiffre d’affaires, dopé par des investissements publicitaires et marketing importants.

La pression concurrentielle est donc forte dans la coiffure. L’inflation est maîtrisée par une augmentation des prix mais si le chiffre d’affaires des coiffeurs est en croissance, le nombre de visites par client diminue.

Depuis la pandémie, le secteur se redresse sous l’effet de leviers de croissance tels que la digitalisation, l'innovation et la spécialisation. La clientèle se montre souvent plus fidèle à une marque ou à un coiffeur, qu’elle peut suivre de salon en salon.

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