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Étude de marché de l'épicerie bio : chiffres et éléments

2 min. de lecture
Mis à jour le 27 Novembre 2023
Étude de marché de l'épicerie bio
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Êtes-vous fait pour ce secteur d'activité ?

COMPÉTENCES
  • Qualification professionnelle
  • Aptitudes commerciales
  • Maîtrise de la gestion
SPÉCIFICITÉS
  • Poids des investissements
  • Importance de la qualité de l''emplacement
  • Intensité de la concurrence
VIE PRIVÉE
  • Niveau de rémunération
  • Degré des contraintes horaires
  • Facilité de remplacement

Contexte

Le marché des épiceries bio, dont le chiffre d’affaires avait triplé au cours de ces dix dernières années, est confronté à un retournement de conjoncture. Malgré un effet prix positif, le marché en valeur poursuit son recul entamé en 2021 (- 1,3% puis - 4,6% en 2022).

En plombant le pouvoir d’achat des ménages, la poussée inflationniste entraîne une baisse marquée de la consommation de produits bio dont les prix sont plus élevés que ceux des produits dits conventionnels.

Tous les circuits de distribution souffrent de la baisse de la part du bio dans le panier des ménages, à l’exception de celui de la vente directe.

Premier circuit de distribution du bio avec plus de la moitié des ventes en valeur, les grandes surfaces alimentaires s’adaptent à ce nouveau contexte en réduisant le nombre de références proposées en rayon et en axant leur offre sur les produits premiers prix et les marques de distributeur.

Ce sont les distributeurs spécialisés qui enregistrent le plus fort recul de leur vente. Ce coup de frein brutal met en difficulté les enseignes du secteur (disparition de l’enseigne "Les Nouveaux Robinsons" en 2022, placement en procédure de sauvegarde pour "L’Eau Vive" et "NaturéO" en 2023) et les contraint à rationaliser leurs parcs de magasins après avoir mené d’ambitieuses politiques de maillage territorial ces dernières années. A l’instar de la grande distribution, les spécialistes retravaillent leur offre en mettant en avant une sélection de produits à prix plus bas ("prix engagés" chez Biocoop, "prix bas" chez Naturalia, "petits prix bio" chez La Vie Claire) et réduisent leurs marges. On observe également un repositionnement des concepts, à l’image de Naturalia qui a décidé en 2023 d’étendre son offre à des produits non bios, mettant l’accent sur la santé et non plus uniquement sur le bio.

Au-delà des arbitrages budgétaires défavorables au secteur, le bio est confronté à un déficit d’image. La profusion des marques et labels alimentaires (production locale, rémunération plus juste des producteurs, respect du bien-être animal, score de qualité nutritionnelle, mentions "sans" comme "sans pesticides", "sans OGM", "sans nitrite", etc.) tend à rendre illisible le paysage des labels bio et à les dévaloriser aux yeux des consommateurs.

La tendance du marché de l'épicerie bio

Les tensions inflationnistes sur les produits alimentaires (effet combiné de la hausse des cours des matières premières agricoles et de la flambée des prix de l'énergie) continueront de plomber la consommation de produits bio en volume. Confrontés à la baisse de leur pouvoir d’achat, les consommateurs privilégieront les produits dits conventionnels.

Alors que la crise de la filière bio rebat les cartes du marché, la distribution se consolidera autour des enseignes leaders.

L'organisation du marché

  • Les grandes surfaces alimentaires captent plus de la moitié des parts du marché du secteur.

  • Les magasins spécialisés réalisent plus du quart du chiffre d'affaires du secteur, dont près de 90% sont réalisés par les réseaux sous enseigne.

Les magasins indépendants non rattachés à un réseau sous enseigne sont en perte de vitesse : leurs parts de marché ont diminué de moitié ces 10 dernières années au profit des réseaux sous enseigne et de la grande distribution.

Les principaux réseaux du secteur sont Biocoop (coopérative), La Vie Claire (franchise) et Naturalia (franchise du groupe Casino).

  • Les producteurs qui commercialisent leurs produits directement auprès des consommateurs ou via des associations (Amap) ou plateformes locales (La Ruche qui dit Oui, etc.). La vente directe représente plus de 10% du marché en valeur.

  • Les pure players : bien qu'ils aient enregistré une croissance exceptionnelle en 2020 sous l'effet de la crise sanitaire, ils peinent encore à peser réellement sur le marché alimentaire du bio.

Bon à savoir

On dénombre 3 086 magasins bio spécialisés en 2022¹.

En 2022, les ventes de produits bio se sont élevées à 12,076 milliards d'euros¹.

(1) Source : L'Agence Bio

Article mis en ligne le 27 Novembre 2023