Ouvrir une librairie : Guide 2024
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Bien que les librairies restent le premier circuit de distribution de livre avec 40% de parts de marché, les professionnels du secteur évoluent dans un marché en profonde mutation :
la concurrence du e-commerce : forts de nombreux atouts (large choix, livraison sous 24 heures, livres d'occasion, etc.), les pure players (Amazon) comme les enseignes multicanal (Fnac) ne cessent de capter des parts de marché supplémentaires dans la distribution de livres. Les ventes en ligne de livres représentent aujourd’hui 15% du marché. Des plateformes spécialisées dans la collecte et la revente de livre d'occasion (Recyclivre, Momox, etc.) renforcent cette concurrence,
le renforcement du poids des grandes surfaces culturelles (Fnac, Cultura, Espace Culturel Leclerc) : elles proposent sur un même lieu de vente une offre culturelle diversifiée (musique, films, etc.) et disposent de davantage de moyens pour valoriser l'offre en livres (évènements autour de l'auteur, mise en scène des nouveautés, etc.),
le développement des supports numériques (ebook, livre audio) : bien que le poids du livre numérique reste modeste au sein du marché du livre (10,3% du chiffre d’affaires total des ventes de livres des éditeurs en 2022), le nombre de références croît régulièrement et le taux d'équipement en tablettes et liseuses est élevé. La consommation des livres audio tend également à progresser.
Pour faire face à ces évolutions, les professionnels du secteur s'organisent en développant leur propre site (mollat.com, sauramps.com, gibertjoseph.com, etc.) ou en rejoignant des plateformes communes (librairiesindependantes.com, leslibraires.fr, placedeslibraires.fr, etc.). Dans le cadre du plan France Relance, la profession a bénéficié d’aides financières pour moderniser ses portails et sites de vente en ligne (soit 1,2 million d'euros en 2022).
Sur le plan conjoncturel, après avoir enregistré une année record en 2021, les libraires sont aujourd’hui confrontés au recul de leurs ventes. Les poussées inflationnistes contribuent à l’augmentation de leurs charges d’exploitation (loyers, énergie, revalorisations salariales), ce qui réduit leurs marges déjà structurellement très faibles. Alors que la France dispose de l’un des réseaux les plus denses de librairies indépendantes au monde, ce contexte fragilise davantage la filière malgré une législation protectrice (prix unique du livre, encadrement de la vente à distance) et des aides publiques destinées à la soutenir.
Les organisations professionnelles militent pour une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière de l'édition afin de renforcer les marges des libraires qui restent très faibles (remise commerciale minimum, meilleure répartition des frais de transport des livres entre éditeurs, distributeurs et libraires, tarifs postaux spécifiques à la vente de livre sur Internet par les libraires).
Les librairies “pures”, généralistes ou spécialisées, elles revendent des livres acquis auprès des sociétés d'édition. Pour réaliser leurs achats, les libraires doivent passer des contrats avec les éditeurs, dits contrats d'office, qui prévoient le taux de remise, l'obligation d'accepter les nouveautés de l’éditeur et fixent leurs conditions de retour. Elles bénéficient d’une proximité culturelle avec la clientèle(conseils de qualité, clientèle fidèle), d’une offre variée et pour certaines, d’une notoriété locale.
Les grandes surfaces culturelles (Fnac, Cultura, Espace Culturel E.Leclerc) vendent des livres ainsi que toutes les autres formes d'éditions (multimédia, jeux vidéo, disques, etc.).
Les librairies-papeteries vendent des livres et du matériel ou fournitures scolaires. Elles se développent à proximité des écoles, lycées, universités.
Les librairies “discount” achètent des invendus qu'ils revendent à prix bradés. Le choix est plus limité que dans les autres librairies.
Les pure players (Amazon, Rakuten, etc.) : malgré l'encadrement des conditions de vente de livres sur internet et l’instauration de frais fixes pour la livraison, ces acteurs profitent de l’essor du e-commerce et sont très présents sur le marché du livre d’occasion.
Bon à savoir
On compte 3 836 entreprises dans le secteur du commerce de détail de livres en magasin spécialisé en 2020¹.
En 2021, le chiffre d'affaires total du secteur était de 2,669 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2022 | 126,6 |
2021 | 123,4 |
2020 | 104,6 |
2019 | 112,1 |
2018 | 106,8 |
2017 | 105,7 |
2016 | 103,5 |
2015 | 100,0 |
(1) Source : Insee, démographie des entreprises et des établissements 2020 – champs marchand non agricole, Stocks d’entreprises au 31 décembre 2020, Commerce de détail de livres en magasin spécialisé.
(2) Source : Insee, Esane, Commerce de détail de livres en magasin spécialisé.
(3) Source : Insee, Indice de chiffre d'affaires base 2015, Commerce de détail de livres en magasin spécialisé.
Voir aussi