Pourquoi faire un business plan ? (7 raisons)
Sommaire
Créez votre business plan gratuitement
En résumé
Vous pouvez devenir brocanteur en entreprise individuelle (régime réel ou micro-entreprise) ou en société unipersonnelle (SASU ou EURL).
Aucun diplôme n'est obligatoire, mais il vaut mieux posséder une formation en histoire de l'art, surtout si vous souhaitez expertiser les objets d'art et de valeur.
Avant de vous lancer, il vaut mieux étudier l’activité du brocanteur, faire une étude de marché, et rédiger un business plan pour obtenir des financements si votre projet le nécessite.
Enfin, pensez à vous procurer les documents indispensables à l'exercice de l'activité de brocanteur (carte d’activité ambulante, registre de police, registre d'objets mobiliers, etc.).
Le métier de brocanteur est une activité de vente de biens d’occasion qui consiste à revendre des objets achetés à différents vendeurs, souvent particuliers. En plus de l’achat/vente d’articles d’occasion, son rôle est également de :
chiner des objets anciens dans les vide-greniers, les salles de vente, etc. ;
acheter des biens auprès de vendeurs qui le démarche ;
nettoyer et restaurer certains articles afin de les remettre en état ;
faire appel à un artisan d'art pour déléguer la restauration d'un objet qui des interventions particulières ou délicates ;
exposer et vendre ses « trouvailles » sur un marché, une brocante ou dans sa boutique, physique ou en ligne.
Bien que ce soit surtout le rôle de l’antiquaire, certains brocanteurs expérimentés sont également à même d'estimer la valeur, dater et authentifier les objets qui lui sont présentés.
Attention
Les métiers de brocanteur et d'antiquaire sont dissemblables :
Le brocanteur est plus itinérant que l’antiquaire. Il vend davantage dans des vide-greniers, des brocantes et des marchés aux puces, tandis que l'antiquaire travaille principalement dans son propre magasin.
L'antiquaire est généralement plus formé ou diplômé qu’un brocanteur. Le métier d’antiquaire imposant davantage de missions d'expertise, sa formation doit lui permettre notamment d'authentifier les objets anciens et/ou de valeur.
Le métier d’antiquaire est principalement tourné vers les objets d'art et de valeur, alors que le brocanteur va plus généralement revendre toutes sortes d'articles d’occasion.
Pour devenir brocanteur, certaines qualités sont nécessaires.
Un minimum de connaissances historiques : ce métier de brocanteur repose généralement sur la capacité à authentifier et à estimer des objets anciens avant de les revendre au meilleur prix. C’est pourquoi il est important d'être un fin connaisseur, voire un passionné, de l'histoire de l'art. Non seulement pour bien faire son métier, mais également afin de ne pas passer à côté de belles opportunités.
Être curieux et à l’affût : le brocanteur est continuellement à la recherche de pièces d'exception et pour cela, il doit aimer chiner un peu partout sur son secteur géographique comme au-delà. La connaissance du marché, la curiosité et le sens de l'observation sont donc des atouts indispensables pour repérer les objets qui en valent la peine et pourraient être revendus à bon prix.
Un bon sens commercial : pour réussir dans ce métier, un brocanteur doit avoir un bon relationnel, mais également savoir négocier ses prix d'achat comme de revente. Sans quoi son activité risque de ne pas devenir rentable.
Ouvrir une brocante ne nécessite pas de justifier d'un diplôme ou d'une expérience professionnelle. Cependant, suivre une formation spécifique peut être judicieux pour s’assurer de la réussite du projet. Des connaissances en histoire de l'art ou en techniques de vente seront plus que nécessaires.
Il peut notamment s’agir des diplômes suivants :
Licence histoire de l'art et archéologie
Licence Pro commerce spécialité antiquaire-brocanteur
Diplôme de commerce de l'art et d'antiquités
Licence ou Master (professionnel ou recherche) en histoire, histoire de l'art, archéologie
Peu importe votre parcours, il peut être pertinent de contacter l'un des syndicats professionnels liés à la profession d'antiquaire et à celle de revente d'objets mobiliers, de sorte à trouver un stage d'immersion et vous confronter à la réalité du terrain.
Avant de vous lancer dans le métier de brocanteur, vous devez définir clairement votre projet.
Commencer par faire le point sur vos compétences et votre expertise :
Quels sont vos domaines de prédilection ? (jouets anciens, pop art, bijoux, mobilier et objets anciens, vaisselle et verrerie, objets militaires, texte et vêtements vintage, etc.)
Possédez-vous certaines compétences qui vous démarquent ? (estimation, négociation, restauration, etc.)
Après cette première réflexion, vous pouvez vous lancer dans votre étude de marché de la brocante. Elle vous permettra de créer une offre adaptée à la demande. Plusieurs points sont à travailler :
Analyse des concurrents et des offres déjà existantes
Compréhension de la demande, des besoins et des comportements des clients cibles
Tendances du secteur de la brocanterie
Opportunités et menaces du marché
Exemple
Pour mettre en place votre offre de services, posez-vous plusieurs questions :
Qui seront mes clients ?
Quels produits vais-je vendre ?
Qu'est-ce qui me différencie des autres brocanteurs et antiquaires ?Quelle sera ma niche ?
À quel prix vais-je vendre mes articles ? Quelle sera ma marge ?
Pour fixer ses prix en tant que brocanteur, commencez par consulter des sites de revente en ligne comme Leboncoin ou eBay pour vous faire une idée des prix généralement fixés. Visitez ensuite des brocantes physiques et en ligne, en gardant à l'esprit que les prix en ligne sont souvent plus élevés.
Vous pouvez ensuite catégoriser les objets, par exemple :
Vêtements : 1 à 3 € pour bébés, 3 à 5 € pour adultes. Les pièces de marque peuvent être plus chères.
Chaussures : 5 à 7 €.
Jeux vidéo, CD, DVD : 3 à 5 €, jeux vidéo 5 à 10 €.
Meubles robustes : 50 à 100 €, le mobilier scandinave/vintage peut valoir plus.
Décoration, lampes, tapis : environ 5 €.
Ustensiles de cuisine : 1 à 3 €.
Quant aux objets anciens et antiquités, faites appel à un commissaire-priseur pour une estimation précise.
Pour finir, prenez en compte trois caractéristiques clés pour fixer les prix de vos articles de brocantes :
La qualité de l’objet : assurez-vous que les objets sont en bon état, propres et sans défauts apparents.
Le timing : adaptez les prix selon l'heure de la journée. Les meilleures affaires se font tôt le matin. Diminuez les prix en fin de journée pour écouler le stock, mais évitez de brader les pièces de valeur.
Le lieu et la concurrence : ajustez les prix en fonction de l'affluence et de la réputation de l'événement. Différenciez-vous des concurrents en mettant en valeur vos objets et en proposant des pièces uniques.
Deux options s'offrent à vous : l'entreprise individuelle ou la société.
Si vous souhaitez vous lancer en solo, tournez-vous vers l'entreprise individuelle. Sous cette forme juridique, vous vous lancez en nom propre, c'est-à-dire que vous ne formez qu'un avec votre entreprise qui porte nécessairement votre nom. Contrairement à la société, vous n'avez pas besoin de créer une personne morale, ce qui facilite les démarches de création et de gestion d'entreprise.
En entreprise individuelle, vous pouvez choisir le régime réel ou le régime de la micro-entreprise. En tant que micro-entrepreneur, vous bénéficiez de deux avantages :
Le régime micro-social : vos cotisations sociales sont calculées proportionnellement à votre chiffre d’affaires (12,8 % pour un brocanteur).
Le régime micro-fiscal : vous profitez d’un abattement forfaitaire (71 % pour un brocanteur) pour le calcul de votre revenu imposable.
La création d'une société suppose des formalités de création plus lourdes, mais offre plusieurs avantages :
Pas de plafond de chiffre d’affaires.
Une société possède un capital social, ce qui renvoie une image plus solide, auprès des investisseurs potentiels.
Vous pouvez vous associer.
Les sociétés les plus plébiscitées par les brocanteurs pour se lancer seul sont l’EURL et la SASU.
Bon à savoir
Si vous souhaitez vous associer, il vous suffit de transformer votre EURL en SARL ou votre SASU en SAS. En entreprise individuelle, vous devrez fermer votre entreprise pour passer en société.
Critères |
Entreprise individuelle |
SARL/EURL |
SAS/SASU |
---|---|---|---|
Formalités de création |
Simplifiée |
Simplifiée |
Plus souple, mais création de statuts complexe |
Protection du patrimoine personnel |
Protégé |
Limitée aux apports |
Limitée aux apports |
Régime fiscal |
Impôt sur le revenu |
Impôt sur les sociétés (impôt sur le revenu possible au bout de 5 ans et sous conditions) |
Impôt sur les sociétés (impôt sur le revenu possible au bout de 5 ans et sous conditions) |
Régime de TVA possibles |
Franchise de TVA, régime simplifié ou régime réel normal |
Franchise de TVA, régime simplifié ou régime réel normal |
Franchise de TVA, régime simplifié ou régime réel normal |
Cumulable avec emploi salarié |
Oui |
Sous conditions |
Oui |
Charges si CA nul |
Charges minimales dues |
Charges minimales dues (les deux premières années) |
Charges minimales dues |
Plafonds de chiffre d'affaires |
Non, sauf en micro-entreprise |
Non plafonnée |
Non plafonnée |
Régime social du dirigeant |
TNS |
TNS si gérance majoritaire, sinon assimilé salarié |
Assimilé salarié, meilleure couverture sociale, mais charges élevées |
Capital minimum |
1 € symbolique |
1 € symbolique |
1 € symbolique |
Développement et associés |
Pas d'associé possible |
Jusqu'à 100 associés maximum (SARL) / 1 seul en EURL |
Pas de limitation pour les associés / 1 seul en SASU |
Prévoyez entre 5 000 € et 35 000 €. Votre budget prévisionnel dépendra de plusieurs éléments, notamment :
la quantité de marchandises à acquérir au départ ;
le type de véhicule utilisé pour le transport des articles ;
si vous souhaitez vendre vos articles sur internet ;
les frais de création d'entreprise.
Outre les produits à vendre, pour devenir brocanteur (ambulant notamment), vous devrez obligatoirement vous procurer certains équipements :
Le matériel de base du brocanteur : tables et tréteaux, chaises, tentes ou parasols.
Le matériel de vente : sacs et emballages, étiquettes de prix, boîte à monnaie, calculatrice.
La logistique : rallonges électriques, multiprises.
Si vous avez besoin de financement, il vaudra mieux rédiger un business plan de brocanteur. Il vous permettra, en plus, d'estimer la faisabilité et la rentabilité de votre projet.
Le business plan se compose de plusieurs parties :
Résumé opérationnel : présentation du projet, proposition de valeur, porteur de projet, forme juridique choisie.
Étude de marché : chiffres et données du secteur de la brocanterie, tendances, demande, concurrence.
Modèle économique : politique tarifaire, stratégies marketing, plan de développement.
Prévisionnel financier : compte de résultat prévisionnel, bilan prévisionnel, plan de trésorerie, plan de financement et besoin en fonds de roulement.
Peut-être que vous possédez les économies suffisantes pour ouvrir votre brocante ? Si ce n'est pas le cas, la solution la plus courante est de faire un emprunt professionnel auprès d'une banque. Sinon, d'autres options existent :
Le prêt apport en capital de l’Adie : avance de 3 000 € à taux zéro, remboursable en différé de deux ans.
Le prêt d’honneur Création-Reprise (à taux 0 %) : prêt de 1 000 € à 80 000 € à rembourser pendant 1 à 7 ans.
La location d’un véhicule : tournez-vous vers l'ADIE pour profiter d'avantages pour louer un véhicule en LLD (location longue durée) ou en LOA (location avec option d'achat).
En outre, des aides à destination des créateurs d'entreprises existent :
Aide aux créateurs et repreneurs d'Entreprise (ACRE) : exonération partielle ou totale des charges sociales durant la première année ;
Aide à la reprise ou à la création d'entreprise (Arce) : 60 % des allocations chômage versées sous forme de capital.
À ce stade, vous devez avoir choisi votre statut juridique : entreprise individuelle (EI) ou société unipersonnelle.
Vous devez tout d'abord domicilier votre entreprise. Cette étape est obligatoire avant l'immatriculation. L'adresse administrative et juridique de votre entreprise peut être soit celle de votre domicile ou celle d'un local dédié à votre activité.
Rendez-vous ensuite sur le site procedures.inpi.fr pour créer votre compte. Vous aurez besoin de votre pièce d'identité et d'un justificatif de domicile. Là, vous pourrez remplir le formulaire de déclaration de début d'activité. Les informations suivantes vous seront demandées :
Vos informations personnelles (nom, prénom, adresse, etc.)
Votre activité principale
Le nom de votre entreprise
Votre statut juridique
Votre régime fiscal
Votre choix d'option pour la TVA (franchise ou régime réel)
Pour une entreprise individuelle ou une société, des justificatifs seront à joindre au formulaire : une attestation sur l'honneur de non-condamnation, un justificatif de domicile et une copie du Kbis (pour les sociétés).
Une fois l'immatriculation faite, vous recevrez une attestation de déclaration de début d'activité par e-mail. Ce document vous permettra de justifier de l'existence de votre entreprise. Vous obtiendrez également votre numéro de SIRET.
Le compte bancaire professionnel n'est pas obligatoire pour les entreprises individuelles. Vous pouvez lancer votre brocante avec votre compte personnel, mais sachez qu'un compte pro présente l'avantage de simplifier la gestion de la comptabilité.
Attention
Vous serez tenu d'ouvrir un compte pro à partir du moment où vous atteindrez les 10 000 € de chiffre d'affaires pendant deux années de suite.
Pour une société, le compte professionnel est obligatoire dès la création.
L'idéal pour le brocanteur est de souscrire l'assurance multirisque professionnelle. Elle couvre le local professionnel ainsi que les biens présents à l'intérieur. Cette garantie est de toute façon obligatoire dès lors que vous êtes locataire et que vous exercez à votre domicile. La multirisque couvre également votre responsabilité civile et vous donne droit à une protection juridique.
Si vous possédez un véhicule pour vos déplacements professionnels, l'assurance auto est conseillée.
Enfin, la prévoyance pour les indépendants est à envisager pour vous couvrir contre des pertes de revenus dus à des accidents ou des maladies.
Bon à savoir
Pour les brocanteurs et antiquaires, les codes APE sont :
pour les sédentaires : 47.79Z — Commerce de détail de biens d'occasion en magasin) ;
pour les ambulants : 47.89Z — Autres commerces de détail sur éventaires et marchés.
En plus des points de vigilance avant de se lancer dans une activité de vente, devenir brocanteur réclame de respecter certaines règles spécifiques au marché de la brocante :
Pour expertiser et vendre des objets anciens ou des œuvres d'art peut nécessiter l'obtention d'un agrément délivré par les autorités judiciaires (Cour de cassation, Cour d'appel), administratives (douanes) ou par une organisation syndicale (Syndicat français des experts professionnels en œuvres d'art et objets de collection).
Les vendeurs d'objets mobiliers usagés ont l'obligation de déclarer leur activité auprès de la préfecture dont ils dépendent. Cette déclaration vaut demande d'inscription sur le registre des revendeurs d'objets mobiliers.
Cette demande peut se faire grâce au Cerfa n° 11733*01, accompagné d'une attestation d'immatriculation au registre du commerce et des sociétés ou une attestation d'inscription au répertoire des métiers.
Votre activité de brocanteur pouvant vous amener à détenir des objets en métaux précieux (or, argent, ou platine), vous avez l'obligation d'en informer la Direction générale des douanes et droits indirects.
Cette déclaration doit être accompagnée d'un extrait KBis ou d'une attestation d'enregistrement de votre entreprise de brocante faite auprès de la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) ou de la CMA (Chambre de métiers et de l'artisanat).
Vendant régulièrement sur les marchés, dans des brocantes ou sur la voie publique, un brocanteur est considéré comme un commerçant ambulant. Par conséquent, il a l'obligation d'obtenir une carte professionnelle d’activité.
La carte de commerçant ambulant, dont le coût est de 30 €, s’obtient auprès de la CCI ou de la CMA, et elle a une validité de quatre ans.
Pensez également à demander l'autorisation d'occuper l'espace public (AOT).
Un brocanteur doit tenir à jour un registre d'objets mobiliers (ROM), qui énumère et décrit les objets achetés ou détenus en vue de les revendre. Cet inventaire doit permettre d'identifier les biens et leur vendeur.
Le ROM d’un brocanteur peut être tenu au format papier ou électronique, mais il doit respecter un certain nombre de règles : paraphes du commissaire de police ou du maire, être conservé pendant au moins cinq ans, etc.
Les objets en or, argent ou platine, doivent normalement faire l’objet d’un registre supplémentaire du brocanteur qui recense l'achat, la vente, la réception et la livraison du bien en question.
Il peut être accordé que les informations du livre de police soient uniquement indiquées dans le ROM. Mais, en cas de litige important avec la justice, comme le recel, le brocanteur peut être mis en défaut s’il n’a pas tenu ce second registre.
Le brocanteur en auto-entreprise a une obligation d'affichage des prix des biens d'occasion et œuvres d'art originales qu'il revend.
L’obligation pour un brocanteur de communiquer les prix des objets fait partie de la réglementation du secteur du commerce de détail et des biens d’occasion.
Pour faire venir les clients sur votre stand (ou dans votre brocante si vous possédez une boutique physique), voici quelques idées :
De nombreuses associations de brocanteurs existent. Ces regroupements de brocanteurs forment un syndicat professionnel. Devenir membre de ces associations vous permettra de faire valoir votre expertise et votre savoir-faire dans le secteur de la brocante. Vous pourrez ainsi rassurer vos clients.
Que vous vendiez ou non votre marchandise en ligne, les réseaux sociaux demeurent un moyen efficace pour développer votre notoriété. Pensez également à créer votre propre site internet pour diffuser votre catalogue en ligne.
Vous aurez tendance à mieux vendre si votre stand se trouve à l'extérieur, à l'entrée de la brocante ou sur une allée passante. Avant de vous inscrire, regardez bien le plan du vide-grenier et choisissez l’emplacement qui vous semble le plus stratégique.
Organisez votre stand : triez vos articles par catégorie, donnez du volume à votre étal en disposant les pièces volumineuses dans le fond et les plus petites sur le devant. Donnez envie aux acheteurs en créant un stand attractif. Vos objets doivent être nettoyés, utilisez une nappe, décorez votre étal. Enfin, mettez en avant l'authenticité des articles et l'histoire derrière les objets pour vous distinguer sur ce marché concurrentiel.