Contexte
A l’image de l’habillement, le secteur du commerce de détail de chaussure est confronté à une baisse structurelle de la consommation qui s’est amorcée au début de la décennie 2010.
Soumis à de très fortes pressions concurrentielles, le commerce spécialisé de chaussures (détaillants spécialisés, grandes surfaces spécialisées, réseaux sous enseigne) ne réalise que 40% du chiffre d'affaires en valeur du secteur.
En tant que premier circuit de distribution non spécialisé, les magasins de sport captent aujourd’hui 30% du marché de la chaussure en valeur. Ce circuit de distribution tire profit de l'engouement des consommateurs pour les chaussures sportives qui ne sont plus exclusivement réservées à la pratique sportive. Les baskets représentent aujourd'hui près de la moitié du marché de la chaussure en valeur.
Par ailleurs, le poids des pure players ne cesse de progresser et s'est renforcé pendant la crise sanitaire. Leur positionnement prix attractif, associé à la profondeur de leur offre et à leurs services (livraison à domicile, retour gratuit), exacerbe les pressions concurrentielles sur les distributeurs physiques.
L’arrivée récente des enseignes de l’ultra fast fashion (Shein, Temu, etc.) accroît les pressions concurrentielles sur le segment d’entrée de gamme. Elles poussent à l’extrême le modèle économique de la fast fashion : renouvellement permanent des collections, forte réactivité aux tendances de la mode et positionnement prix très agressif.
Dans ce contexte, les restructurations des enseignes historiques s’enchaînent : liquidation judiciaire du groupe Vivarte en 2021, cession de Sarenza par le groupe Casino au groupe Beaumanoir en 2022, liquidation judiciaire de San Marina en février 2023, placement en redressement judiciaire de l’enseigne André reprise partiellement par une société belge au printemps 2023, placement en redressement judiciaire en septembre 2023 de l’enseigne Minelli reprise début 2024, etc.
Pour tirer leur épingle du jeu, les détaillants du secteur doivent se démarquer en se spécialisant (baskets, chaussures haut de gamme, produits écoresponsables, chaussures Made in Europe, etc.), valoriser leurs services (personnalisation des produits, conseil, réparation) et leur offre (rénovation des points de vente, accélération du renouvellement des collections). La digitalisation est également indispensable pour faire face à la concurrence des pure players. Enfin, les articles de mode génèrent une part prépondérante des ventes de seconde main. Les spécialistes de la chaussure doivent innover pour tirer profit de ce marché : implantation de corners dédiés à la seconde main, collecte et valorisation de chaussures d’occasion, création de sites internet dédiés à la seconde main, etc.
Tendances
Malgré le ralentissement de l'inflation, laquelle est particulièrement défavorable aux dépenses d'équipement de la personne dans les arbitrages de consommation des ménages, les volumes de ventes de chaussures peinent à retrouver leur niveau de la période prépandémique.
Dans ce contexte, les mouvements de restructuration se poursuivront, particulièrement pour les enseignes ayant un positionnement moyenne gamme.
L'organisation du marché
Les indépendants non rattachés à un réseau sous enseigne : ils captent 12% du marché de la chaussure. Leur nombre décroît en raison des pressions concurrentielles exercées par les réseaux sous enseigne.
Les réseaux sous enseigne : plus de la moitié des magasins de chaussures appartiennent à un réseau et ils représentent près de 30% du marché de la chaussure en valeur. Les enseignes succursalistes sont prédominantes.
Avec 30% de parts de marché, les magasins de sport constituent le premier circuit de distribution de la chaussure non spécialisé.
Le e-commerce capte une part croissante de parts de marché ces dernières années (près de 15%). Les services de livraison et de retours gratuits, conjugués à une offre profonde, rendent ce canal de plus en plus attractif.
Les enseignes d'habillement se diversifient de plus en plus en proposant une gamme de produits de maroquinerie et de chaussures.
Les grandes surfaces alimentaires se positionnent sur le segment bas de gamme mais leur poids en valeur reste marginal dans le secteur.
Bon à savoir
On compte 4 281 entreprises dans le secteur du commerce de détail de la chaussure en 2021¹.
En 2022, le chiffre d'affaires total du secteur était de 4,902 milliards d'euros².
Evolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur³ | |
---|---|
2023 | 105,6 |
2022 | 103,3 |
2021 | 87,4 |
2020 | 75,4 |
2019 | 96,1 |
2018 | 95,2 |
2017 | 96,5 |
2016 | 97,7 |
2015 | 100,0 |
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