Étude de marché de l’épicerie en France

Les chiffres clés du marché de l’épicerie fine

5 300

épiceries fines en France

1,5 milliard d’€

ventes totales du secteur

76 %

des Français favorisent le commerce de proximité

2,6

salariés en moyenne par épicerie

7,625 milliards d’€

chiffre d’affaires total du secteur

+3,5 %

perspectives de croissance estimées d’ici 2025

Dans cet article

Étude de marché de l'épicerie

Code APE / NAF de l’épicerie : 47.29Z

Dans le cadre de la nomenclature des activités françaises (NAF) établie par l'INSEE, les épiceries fines exercent généralement sous le code APE 47.29Z - Autres commerces de détail alimentaires en magasin spécialisé. Ce code inclut les entreprises spécialisées dans la vente de produits alimentaires spécifiques, de haute qualité, souvent artisanaux ou issus de productions locales, qui se différencient des grandes surfaces et épiceries générales.

Certains commerces peuvent utiliser des codes spécifiques :

  • 47.00.18 - Commerce de détail de produits laitiers

  • 47.00.19 - Commerce de détail d’œufs

  • 47.00.21 - Commerce de détail de café, thé, cacao et épices

L’activité de l’épicerie fine

L’activité des épiceries fines consiste à proposer une sélection de produits alimentaires de haute qualité, souvent artisanaux ou régionaux. Ces établissements se distinguent par leur exigence en matière de provenance et de qualité des produits.

Il existe plusieurs types d’épiceries fines :

  • les épiceries fines traditionnelles : elles offrent une gamme variée de produits, tels que des confitures artisanales, des huiles d'olive premium, des charcuteries, des fromages affinés, des vins d'exception ou encore des épices rares.
    Exemple : Fauchon, La Grande Épicerie de Paris, Comtesse du Barry…

  • les épiceries fines spécialisées : certaines épiceries choisissent de se spécialiser dans une catégorie précise de produits comme les produits italiens, les thés et infusions, ou encore les chocolats et confiseries artisanales.
    Exemple : Le Palais des Thés, Oliviers & Co, La Trinitaine…

  • les épiceries fines en ligne : elles proposent des sélections de produits via des plateformes e-commerce ainsi que des abonnements ou des coffrets cadeaux thématiques, axés sur la découverte de nouveaux produits.
    Exemple : BienManger.com, Le Comptoir de Mathilde, Gourmet du net…

L’organisation de la profession 

Le marché des épiceries fines en France compte plus de 5 300 établissements, la plupart étant des petits commerces indépendants. Quelques grandes enseignes dominent le marché en intégrant souvent la production de leurs propres produits.

Le secteur a également vu une augmentation notable de l'emploi, en particulier dans les épiceries fines et les magasins bio, avec une croissance de 22 % du nombre de salariés ces dernières années. Bien que le secteur de l’épicerie fine ne représente qu'une petite partie de l'ensemble du commerce de détail alimentaire (5 %), il joue un rôle crucial en répondant à la demande croissante des consommateurs pour des produits de qualité locaux et naturels.

Les fournisseurs 

Les épiceries fines travaillent principalement avec des producteurs locaux, des artisans, et des fournisseurs spécialisés pour offrir des produits de qualité supérieure. Elles peuvent également collaborer avec des grossistes comme Célika ou SDP Rungis. Ces partenariats permettent aux épiceries fines de garantir une authenticité et une traçabilité des produits afin de renforcer la confiance des consommateurs.

Les syndicats 

Le secteur des épiceries fines s’organise autour de plusieurs associations. Les Épiciers de France, par exemple, représentent et défendent les intérêts des commerçants indépendants, tandis que L'Association Française des Maîtres Restaurateurs (AFMR) valorise les produits locaux et artisanaux au sein des épiceries fines.

Le marché de l’épicerie fine 

Le contexte du marché 

Les épiceries fines, qu'elles soient multimarques ou monomarques, bénéficient d'une image de marque forte, souvent ancrée dans une tradition et un savoir-faire régional. Bien que le contexte économique soit difficile, avec une inflation croissante et des changements dans les habitudes de consommation, les épiceries fines parviennent à maintenir leur position grâce à leur capacité à allier innovation et tradition. Estimé entre 7 et 9 milliards d'euros, ce secteur continue d'attirer une clientèle fidèle, attachée à la qualité et à l'authenticité des produits.

Malgré une baisse globale de la consommation alimentaire due au choc inflationniste (- 4,6 % en 2022), les épiceries fines se démarquent en maintenant des ventes stables. Elles sont portées par une clientèle attachée à la préservation du patrimoine culinaire français, avec une demande soutenue pour les produits gourmets et fins, particulièrement lors des fêtes ou occasions spéciales.

Alors que les grands distributeurs alimentaires subissent une volatilité accrue des consommateurs, les formats de proximité (épiceries, supérettes) parviennent à tirer leur épingle du jeu en étant adossés aux grands groupes de la distribution alimentaire.

Évolution du nombre d’épiceries 

Le nombre d'épiceries fines en France est en nette augmentation. En 2023, on compte plus de 5 300 épiceries fines, contre 4 000 en 2014. Cette hausse significative démontre l’attrait croissant pour les produits gourmets.

Le marché français continue de croître, avec une perspective d’évolution de +3,5 % d'ici 2022. En Europe, la France et l’Italie sont en tête. Cette évolution positive du nombre d'épiceries fines, tant en France qu'à l'international, souligne l'attrait grandissant pour ce type de commerce et laisse présager un avenir prometteur pour le secteur.

Évolution du chiffre d’affaires des épiceries

350 000 €

c’est le chiffre d’affaires moyen d’une épicerie fine. 

Le secteur de l’épicerie fine a connu une année 2022 très dynamique en termes de chiffre d’affaires. Par rapport à 2015, le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié par 2,49.

Selon Xerfi, les prévisions indiquent une croissance annuelle de 3 % pour les enseignes leaders et de 2,5 % pour les épiceries indépendantes d'ici les années suivantes.

Année 

Évolution du chiffre d'affaires du secteur en valeur

2022

248,9

2021 

215,8

2020

193,6

2019

166,1

2018

142,6

2017

123,1

2016

109,3

2015

100,0

L’environnement réglementaire 

Les épiceries fines en France sont soumises à des réglementations strictes visant à garantir la qualité, la traçabilité et la sécurité des produits alimentaires. Ces règles incluent des normes sur l'étiquetage, la conservation des produits, et les conditions d'hygiène. Les épiceries fines doivent également se conformer aux réglementations spécifiques liées à la commercialisation de produits de luxe, tels que les alcools et les denrées à base de foie gras.

L’offre en épicerie fine

Le secteur de l’épicerie fine est dominé par la grande distribution alimentaire. La pression concurrentielle peut également venir des enseignes de produits surgelés, des petits commerces de bouche, des plateformes de circuits courts, de restaurants gastronomiques…

Les grandes surfaces alimentaires

La grande distribution domine le marché de l'épicerie fine en France, avec des ventes estimées entre 2,5 et 3 milliards d'euros (hors boissons). Malgré cette domination, leur contribution à la croissance du marché stagne. Les grandes surfaces alimentaires ont tenté de se repositionner en montant en gamme, notamment avec des marques de distributeurs premium et des concepts de supermarchés haut de gamme, comme Auchan Gourmand. Toutefois, ces efforts ne parviennent pas toujours à répondre aux attentes des consommateurs en matière de conseil, de découverte de produits et d'expériences gustatives.

Les réseaux sous enseigne 

Les réseaux sous enseigne, dominés par des groupes tels que Carrefour et Casino, jouent un rôle crucial dans la distribution alimentaire de proximité. Ils représentent plus de la moitié du chiffre d'affaires des petites surfaces alimentaires non spécialisées, soit 52 % en 2020 selon l’INSEE. Ces réseaux permettent aux commerçants indépendants de bénéficier de la notoriété et de la puissance d'achat des grandes enseignes, offrant ainsi un soutien significatif en termes de logistique et de marketing. Ce modèle est particulièrement présent dans la franchise et la location-gérance, qui sont largement représentées dans ce secteur.

Les indépendants non rattachés à une enseigne 

Les épiceries fines indépendantes représentent une part significative du marché. On estime que 54 % des petites surfaces alimentaires sont gérées par des indépendants. Ces petits commerces, souvent gérés par des entrepreneurs passionnés, se distinguent par leur capacité à offrir des produits uniques et artisanaux. Contrairement aux grandes enseignes, ces indépendants traitent directement avec quatre ou cinq fournisseurs principaux, favorisant une relation de proximité avec leurs producteurs et une offre plus authentique.

Les pures players généralistes

Les pure players généralistes, comme Amazon, commencent à s'intéresser au marché de l'épicerie fine, mais ils ne représentent encore qu'une petite part du marché, estimée entre 500 millions et 1 milliard d'euros (5 à 10 % du marché selon Xerfi). Les plateformes de circuits courts, telles que Pourdebon, qui mettent en avant les produits régionaux et traditionnels, connaissent une croissance rapide.

Cependant, l'influence de ces pure players reste limitée pour l'instant, bien que leur potentiel de développement soit considérable. Ces acteurs du web pourraient transformer la distribution de l'épicerie fine en facilitant l'accès à des produits de qualité pour un public plus large.

L’étude de la demande 

Besoins et attentes des consommateurs 

L'épicerie fine occupe une place particulière dans le patrimoine gastronomique français. Elle incarne l'art de vivre à la française, attirant aussi bien les gourmets locaux que les touristes étrangers.

Les consommateurs d'aujourd'hui sont de plus en plus exigeants et informés. Ils s'intéressent à la nature des produits, leur traçabilité et leurs qualités nutritionnelles. Les modes de production sont également scrutés et plusieurs critères sont importants pour les consommateurs :

  • utilisation de produits chimiques,

  • respect du bien-être animal,

  • rémunération équitable des producteurs.

Cette conscience se traduit par une préférence pour les produits sains, souvent bio, ainsi que les produits gourmets reconnus pour leur qualité, et les spécialités du terroir.

Si le prix reste un facteur décisif pour 77 % des Français lors de leurs achats alimentaires, la qualité gustative (43 %) et la provenance (31 %) gagnent en importance. Cette évolution des mentalités profite aux épiceries fines, qui misent sur l'excellence et l'origine de leurs produits.

Enfin, la proximité est devenue un atout majeur. les consommateurs privilégient les commerces de centre-ville. L'implantation est désormais le troisième critère de choix, après le prix et la qualité, ce qui favorise les épiceries fines au détriment des grandes surfaces périphériques.

Habitudes d’achat des consommateurs 

Les Français ont développé un véritable désir de bien manger, privilégiant une gastronomie de qualité.

40 par jour

c’est le nombre moyen de clients dans une épicerie fine. 

Les produits comme le foie gras, le saumon fumé, le caviar, les condiments raffinés, le chocolat, ainsi que le thé et le café haut de gamme font partie des incontournables pour les consommateurs, surtout lors d'occasions spéciales telles que les fêtes de fin d'année. Ces moments sont propices à des achats plaisir, ce qui contribue à maintenir le dynamisme du marché de l'épicerie fine.

Panier moyen 

112 €

c'est le budget moyen hebdomadaire des ménages français (¼ pour la viande et ¼ pour les fruits et légumes). 

Au sein d’une épicerie fine, le panier moyen s’établit à environ 30 € par achat. La clientèle est prête à dépenser davantage pour des produits de qualité supérieure. En proposant des articles haut de gamme, elles justifient des prix plus élevés et fidélisent une clientèle prête à investir dans le plaisir gustatif.

L’analyse des canaux de distribution

Vente directe en boutique

La vente directe en boutique reste le canal de distribution le plus traditionnel et apprécié dans le secteur des épiceries fines. Ce mode de distribution permet aux clients de voir, sentir et parfois goûter les produits avant l'achat. La dégustation et le conseil personnalisé sont au cœur de la stratégie de vente.

Toutefois, ce canal de distribution nécessite un emplacement stratégique et génère des coûts élevés liés à la location et à la gestion des stocks. La fidélisation de la clientèle repose essentiellement sur la qualité des produits et la relation client.

La livraison à domicile

La livraison à domicile a connu une croissance significative, notamment depuis la crise sanitaire. Ce canal permet aux épiceries fines d'élargir leur base de clients en offrant la possibilité de recevoir des produits gourmets directement chez soi. C'est un service particulièrement prisé par les clients des grandes villes.

Cependant, il faut veiller à la logistique, aux coûts de livraison, et au maintien de la qualité des produits pendant le transport. Le plus souvent, les épiceries investissent dans des solutions de livraison efficaces et rapides tout en assurant une communication transparente avec les clients.

La vente en ligne  

La vente en ligne représente un canal de distribution en pleine expansion pour les épiceries fines. Les boutiques en ligne permettent d'accéder à une clientèle nationale et même internationale, ce qui offre un énorme potentiel de croissance. Les épiceries fines en ligne mettent souvent en avant des produits exclusifs ou difficiles à trouver en magasin.

En revanche, elles doivent relever le défi de la logistique, notamment en matière d'expédition et de gestion des retours, ainsi que de la fidélisation de la clientèle à travers des stratégies digitales efficaces.

La vente sur les marchés et les foires gastronomiques

La vente sur les marchés locaux et les foires gastronomiques permet aux épiceries fines d'interagir directement avec les clients, de promouvoir leurs produits et de renforcer leur image de marque.

Ce canal est particulièrement efficace pour les produits locaux ou artisanaux et contribue à fidéliser une clientèle régionale attachée à la qualité et à l'authenticité des produits. Cependant, il nécessite une présence régulière sur les marchés et une gestion efficace des stocks pour répondre à la demande fluctuante des événements.

Les tendances du secteur 

Les grandes tendances 

La demande pour des produits sains et de qualité continue de croître, notamment avec l'influence des applications mobiles comme Yuka qui permettent aux consommateurs de mieux comprendre les repères nutritionnels des produits qu'ils achètent.

Le marché de l'épicerie fine est également marqué par une forte saisonnalité, avec un pic de demande lors des fêtes de fin d'année, période propice aux achats de produits gourmets.

Enfin, le bio gagne en popularité, soutenu par une majorité de producteurs qui voient ces tendances comme incontournables pour l'avenir du secteur. Les Français ont besoin d’être rassurés sur leur alimentation et plus de 92 % des producteurs pensent que le bio va s’imposer en épicerie fine.

En résumé, voici les 6 tendances actuelles des produits d’épicerie fine :

  1. Produits locaux : les consommateurs préfèrent des produits de proximité, favorisant le "Made in France" ;

  2. Produits végétariens : demande croissante pour les options végétariennes pour des raisons de santé et de durabilité ;

  3. Produits naturels : tendance vers des aliments avec moins d'additifs et de conservateurs ;

  4. Vente en vrac : popularité croissante du vrac pour sa réduction de déchets et sa flexibilité d'achat ;

  5. Produits bien-être : aliments enrichis en nutriments pour renforcer la santé ;

  6. Produits haut de gamme : Demande pour des produits premium et sophistiqués.

Les perspectives du secteur 

Les perspectives du secteur de l’épicerie fine en France sont prometteuses, malgré un contexte économique marqué par l’inflation et une forte concurrence :

  • 53,3 % des producteurs envisagent de se concentrer davantage sur des événements et éditions limitées pour attirer les consommateurs.

  • 46,7 % pensent produire sous marque de distributeur pour s'adapter aux changements du marché.

  • 40 % prévoient des coproductions avec de grands chefs ou des producteurs renommés pour élargir leur offre.

Pour rester compétitifs, les acteurs du marché explorent de nouvelles voies de développement, notamment en diversifiant leurs activités et en adoptant des stratégies digitales. Les opportunités à l'international représentent également un axe de croissance potentiel, permettant aux épiceries fines de se positionner sur des marchés étrangers tout en valorisant le savoir-faire et la qualité des produits français.

Conclusion  

Le secteur de l'épicerie fine en France est marqué par son attachement aux produits de qualité et à l'artisanat local, répondant à une demande croissante pour le "bien-manger" et le commerce de proximité. Avec plus de 5 300 épiceries et un chiffre d'affaires estimé entre 7 et 9 milliards d'euros, ce marché continue d'attirer les consommateurs malgré la hausse des prix. Les produits gourmets tels que le foie gras, le saumon fumé, et le chocolat restent des achats privilégiés, notamment pendant les fêtes.

Malgré un contexte économique difficile marqué par l'inflation, l'épicerie fine résiste bien. Les perspectives de croissance, estimées à 3,5 % d'ici 2025, sont soutenues par l'intérêt des consommateurs pour des produits authentiques et la montée en gamme des produits alimentaires.

L’épicerie fine en France présente de solides opportunités de croissance, portées par l'essor du commerce de proximité et une demande soutenue pour des produits de qualité. Les acteurs du secteur doivent continuer à innover et à diversifier en introduisant des produits bio, végétariens, en vrac, en proposant des éditions limitées, et en collaborant avec des chefs ou producteurs renommés.

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