Étude de marché de la jardinerie

Les chiffres clés du marché de la jardinerie

3,25 milliards d'€

chiffre d’affaires total du secteur en 2022

+4 %

prix dans le secteur du jardin en 2023

63 €

budget moyen consacré aux végétaux d’extérieurs

1 630

jardineries en 2022

68 %

des jardineries vendent des produits label Fleurs de France

83 %

des foyers ont achetés au moins un végétal en 2022

Dans cet article

ouvrir jardinerie

Code APE/NAF pour les jardineries : 47.76Z

Les commerces de détail spécialisés dans les plantes, fleurs, graines, engrais, ainsi que les animaux de compagnie et leur alimentation sont classés par l'INSEE sous le code APE 47.76Z. On compte 1 630 jardineries recensées sous ce code en 2022.

Pour le secteur du jardinage, il existe d’autres codes APE/NAF en fonction des catégories d’activités :

  • Le code APE 46.22Z pour le commerce de gros de fleurs et plantes

  • Le code APE 81.30Z pour les services d’aménagement et d’entretien de jardins et espaces verts

L’activité des jardineries

Les jardineries proposent une large gamme de produits : végétaux d’extérieur, végétaux d’intérieur, graines, outils de jardinage, équipements d'aménagement paysager et produits d'entretien pour le jardin. Certains établissements élargissent leur activité avec une offre dédiée aux animaux de compagnie.

L’organisation de l’activité

L’activité des jardineries est structurée autour de différents acteurs.

Plus de 1 630

jardineries en France font des commerces de détail spécialisés dans les plantes et fleurs le principal circuit de distribution des végétaux d'extérieur.

Le marché se compose également d’enseignes spécialisées (Jardiland, VillaVerde, Truffaut), de grandes surfaces de bricolage (Leroy Merlin, Castorama) qui offrent des articles pour le jardinage et de LISAS se positionnant sur les graines et les produits agricoles.

Les grandes surfaces alimentaires (Carrefour, Leclerc, Auchan, etc.) contribuent aussi au marché, avec des espaces dédiés à la jardinerie. En parallèle, près de 2 800 producteurs, comme les horticulteurs et pépiniéristes, vendent directement leurs produits. Les fleuristes, quant à eux, se concentrent sur la vente de fleurs et de plantes d'intérieur.

Les syndicats professionnels

La Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie (FNMJ) représente les intérêts des enseignes spécialisées et les jardineries indépendantes. Ce syndicat a pour objectif de valoriser les métiers du secteur et promouvoir les bienfaits du vivant face aux enjeux environnementaux. En défendant les entreprises et en facilitant le dialogue entre les acteurs du marché, ces syndicats contribuent à la dynamisation du secteur sur le territoire.

Le marché de la jardinerie

Le contexte du marché

Le marché de la jardinerie en France est dynamique, soutenu par un intérêt croissant pour le jardinage et la nature. Pendant la crise sanitaire, le jardin s'était imposé comme une véritable pièce de la maison, où les Français passaient beaucoup de temps. Aujourd’hui, le télétravail et la recherche de bien-être encouragent également les gens à investir dans l’aménagement de leurs espaces verts (jardin, balcon ou terrasse).

En 2022, il représente environ 3,25 milliards d’euros, malgré des périodes de ralentissement économique.

11 %

de baisse en volume a marqué le marché des végétaux d'extérieur et d'intérieur, principalement en raison de la forte inflation.

Un autre facteur majeur influençant le marché des jardineries est la dépendance à la météo. 2/3 du chiffre d'affaires est réalisé entre mars et juin, période durant laquelle les conditions climatiques peuvent impacter sur les ventes et les reports d’achats.

Pour contrer ces difficultés, les jardineries se sont diversifiées au fil des ans pour réduire la saisonnalité. Des articles de décoration, des loisirs créatifs, du petit mobilier ou encore des produits alimentaires locaux sont proposés dans les points de vente.

Les commerces spécialisés de jardinerie font face à une concurrence croissante : les grandes surfaces alimentaires, les grandes enseignes de bricolage et plus récemment les pure players spécialisés (OoGarden, Alice's Garden, etc.) accentuent la pression sur les prix.

Évolution du chiffre d’affaires du marché

L’évolution du chiffre d'affaires des jardineries en valeur montre une croissance progressive entre 2015 et 2023, malgré quelques variations. Le secteur enregistre un chiffre d'affaires de 3,25 milliards d'euros en 2022, en progression de 4 % par rapport à 2020.

Pendant la pandémie, les commerces de détail de fleurs ont subi une baisse de fréquentation et un ralentissement de l’activité, au profit des ventes en ligne. L’engouement des Français à créer des espaces verts chez eux et la hausse des prix expliquent en partie le maintien du chiffre d’affaires en valeur.

Répartition du chiffre d'affaires par catégorie de produits

Plus de 33 % du marché

est généré par les végétaux d’extérieur (produits de pépinière, plantes à massif, bulbes, semences et autres végétaux d’extérieur), ce qui en fait le segment le plus rentable pour les jardineries.

Les autres produits manufacturés, suivis par l’animalerie, constituent respectivement 21 % et 18 % du chiffre d’affaires. Ceux-ci ont pris de l’ampleur ces dernières années avec la stratégie de diversification des commerces de détail de fleurs pour prospérer sur le marché face aux grandes enseignes et à la grande distribution.

L’environnement réglementaire

Les commerces de détail de fleurs et de plantes sont réglementés en matière de sécurité des produits phytosanitaires, l’environnement et la gestion des déchets. Les jardineries doivent se conformer aux normes imposées par l'ANSES concernant la vente de produits phytosanitaires, limitant l'accès de certains produits aux particuliers. En parallèle, elles sont tenues de respecter les réglementations relatives à la gestion des déchets.

L’offre sur le marché des jardineries

Le marché de la jardinerie est particulièrement concurrentiel. Divers acteurs se partagent le marché et proposent des offres distinctes.

Les jardineries

Leader sur le marché des végétaux d’extérieur, les jardineries indépendantes se distinguent par une offre diversifiée et souvent spécialisée : plantes, accessoires de jardinage et conseils personnalisés adaptés aux besoins des clients. Les jardineries sont encore très prisées pour leur expertise.

Avec des prix plus élevés et une capacité d'approvisionnement parfois limitée, les jardineries indépendantes perdent du terrain face aux jardineries sous enseigne et les autres concurrents. En effet, Jardiland, Truffaut ou encore Gamm Vert ont l’avantage de proposer une large gamme de plantes et d’équipements de jardinage.

Les grandes surfaces de bricolage

Leroy Merlin, Castorama et Bricorama ont su capter une grande part du marché en proposant des prix compétitifs sur les outils et matériels de jardinage. Ces grandes surfaces de bricolage profitent d'une forte notoriété et d'un vaste réseau de distribution, mais peuvent manquer d'expertise, ce qui peut être un inconvénient pour les jardiniers amateurs en quête de conseils.

Les Libres-services agricoles (LISAS)

Les LISAS se concentrent principalement sur les produits destinés à un public professionnel ou semi-professionnel. Ils offrent des produits en gros à des prix avantageux, attirant les paysagistes et les agriculteurs. Leur offre est souvent moins accessible aux particuliers.

Les grandes surfaces alimentaires

La grande distribution est un canal de distribution qui prend de l’ampleur sur le marché. Carrefour, Leclerc, Intermarché, Super U disposent de rayons de jardinage à des prix attractifs. Bien que leur offre soit pratique pour les achats de dernière minute, la qualité et la diversité des produits sont souvent inférieures à celles des jardineries spécialisées.

Les pures players

Le commerce en ligne, avec des sites spécialisés comme ManoMano, OoGarden et Alice's Garden, gagne en popularité. Les pures players concurrencent les jardineries notamment sur les segments des outillages et des équipements de jardin.

L’étude de la demande

Segment de clientèle

La demande sur le marché de la jardinerie est généralement portée par les propriétaires de maisons avec jardin, mais également des citadins désireux d'aménager leur balcon ou leur intérieur avec des plantes. Alors que les personnes de plus de 65 ans représentent un segment de clientèle important, on constate l’engouement des Millennials pour la jardinerie.

D’après l’étude « Les achats de végétaux par les Français en 2023 » pour FranceAgriMer et VALHOR, les individus âgés de 25 à 44 ans représentent 25 % des acheteurs de végétaux d'extérieur. Plusieurs raisons expliquent l'engouement des Millennials pour le jardinage. Cette génération, soucieuse de l'environnement, cherche à créer des espaces verts (jardin ou balcon), même dans des environnements urbains. Ce segment de clientèle privilégie davantage des végétaux faciles d'entretien et résistants aux conditions climatiques changeantes, ce qui répond à leur style de vie souvent actif.

Habitudes de consommation

En 2022, 52 % des foyers français ont acheté des végétaux d'extérieur. En termes de quantités achetées par les consommateurs, les jardineries restent toujours leader, mais se font légèrement rattraper par la grande distribution. Les sommes dépensées, quant à elles, restent les plus importantes chez les jardineries.

Plus d’1 foyer sur 10

achète des végétaux d’extérieur sur internet.

L'e-commerce émerge comme une alternative appréciée, offrant une plus grande variété de produits et la possibilité de commander facilement depuis chez soi.

En termes de fréquence d’achat, la consommation des Français révèle une forte saisonnalité, avec des pics d'achat au printemps (sur les mois de mars à juin), lorsque les jardiniers amateurs s'activent pour préparer leurs espaces extérieurs.

Les consommateurs privilégient les plantes d’ornement, les fleurs saisonnières et les accessoires de jardinage. L'intérêt croissant pour les potagers urbains a également poussé de nombreux Français à se tourner vers les jardineries pour acquérir des semences et des plantes comestibles.

63 €

c'est le budget moyen consacré à l’achat de végétaux d’extérieur.

L’analyse des canaux de distribution

La boutique physique reste le principal point de contact pour une jardinerie indépendante, avec une forte demande pour des conseils personnalisés et la découverte des produits. En forte croissance depuis la pandémie, la vente en ligne est un canal stratégique pour capter des consommateurs en quête de commodité. De nombreuses jardineries ont fait le choix d’adopter une approche multicanale en combinant vente en ligne et conseils en magasin.

D’autres stratégies permettent de développer l’activité :

  • Animation d’une communauté sur les réseaux sociaux en partageant des photos, des vidéos de produits, des conseils de jardinage

  • Organisation de ventes saisonnières et des promotions spéciales

  • Animation de cours de jardinage et des ateliers pratiques

  • Organisation d’événements : festival autour des plantes, journées dédiées aux légumes anciens ou encore des conférences sur les pratiques durables ou de permaculture

Les tendances du marché de la jardinerie

Les grandes tendances

La crise sanitaire a profondément transformé les modes de consommation du marché, notamment avec la montée des achats en ligne. Pour rester compétitives, les jardineries doivent poursuivre leur digitalisation en adoptant des solutions comme le click & collect, le drive et la livraison à domicile.

En parallèle, une tendance vers la durabilité émerge. 68 % des jardineries et graineteries proposent des produits labellisés Fleurs de France, et 63 % s'approvisionnent auprès de producteurs labellisés Plante Bleue.

Dans cette dynamique, on observe une forte demande pour des produits écologiques, des solutions sans pesticides et des techniques de jardinage durable, comme la permaculture. Les potagers urbains, même à petite échelle (balcons, terrasses), gagnent en popularité, les Français cherchant à cultiver leurs propres fruits et légumes. Le jardinage est de plus en plus perçu comme une activité bénéfique pour le bien-être.

Malgré l'intérêt croissant des Français pour le jardinage, les jardineries font face à la baisse du pouvoir d'achat des ménages, qui peut impacter le budget en matière de végétaux.

Les perspectives du marché

Les perspectives des jardineries sont prometteuses, en particulier dans des segments en croissance comme le jardinage plus durable. Il y a des opportunités de développement, pour les professionnels qui misent sur la diversification des produits (décoration, produits locaux) et des services, comme la conception d'espaces verts ou la réparation d'équipements de jardin.

Se positionner sur la vente en ligne et l’approche multicanale est un levier essentiel pour répondre aux attentes des consommateurs. Les jardineries qui sauront s’adapter aux attentes écologiques et offrir une expérience client personnalisée auront un fort potentiel de croissance sur ce marché.

Conclusion

Le jardinage est un loisir prisé en France. Il touche près de trois-quarts des ménages disposant d’un jardin ou d’une terrasse, soit plus 20 millions de foyers. L'engouement pour le jardinage ne se limite plus aux personnes âgées, car de plus en plus de jeunes s’y intéressent, attirés par le bricolage et le désir de cultiver leurs propres produits. Les achats de plantes ont augmenté, dépassant les niveaux d’avant la pandémie. En 2022, le marché français du jardinage s’élevait à 3,25 milliards d’euros.

Les jardineries, LISAS, grandes surfaces de bricolage et grande distribution se partagent un marché diversifié, répondant à des besoins variés allant des végétaux à l’outillage et les équipements de jardin. La digitalisation du secteur a fait émerger des acteurs du e-commerce et de nouvelles habitudes de consommation (achat en ligne, click & collect). Face aux transformations du marché, les professionnels doivent être également en mesure de se réinventer pour répondre aux attentes croissantes des Français vers le jardinage bio et durable.

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