Code APE/NAF pour une activité de maroquinier : 15.12Z
Un maroquinier exerce son activité sous le code APE/NAF 15.12Z qui correspond à la fabrication d’articles de voyage, de maroquinerie et de sellerie.
Ce code est attribué par l'INSEE lors de l'immatriculation de l'entreprise et permet de classifier son activité principale. Il s'applique à toutes les entreprises fabriquant des produits en cuir ou matériaux similaires, comme des sacs, portefeuilles ou ceintures. 3 452 sociétés sont recensées sous ce code.
L’activité de maroquinier
Les entreprises de maroquinerie sont spécialisées dans la création, la fabrication et la vente d'articles en cuir ou matériaux similaires. Ces produits incluent les sacs à main, portefeuilles, valises, étuis et autres articles. Le maroquinier maîtrise également le travail du cuir.
Représentant un secteur clé de l'industrie française, la maroquinerie se distingue par la qualité de ses créations, son savoir-faire artisanal et une demande croissante pour des produits durables et haut de gamme.
L’organisation de l’activité
L'organisation de l'activité de maroquinerie en France repose sur une diversité d'acteurs. On trouve les petits ateliers indépendants, souvent composés de 1 à 3 artisans. Ces établissements, souvent peu connus, se spécialisent dans la production locale de divers articles, allant des sacs aux ceintures, en passant par des pièces sur mesure.
Les détaillants multimarques (Dalery, Bleu Cerise, etc.) occupent une place majeure, principalement sur les segments de maroquinerie moyen et haut de gamme. Ces boutiques spécialisées proposent des articles de différentes marques et attirent une clientèle à la recherche de qualité.
Les distributeurs exclusifs, comme Louis Vuitton, Hermès ou Chanel, dominent le marché de la maroquinerie de luxe. Ces grandes maisons, qui fabriquent et commercialisent uniquement leurs propres produits, détiennent des boutiques en propre ou occupent des corners dans les grands magasins comme Printemps ou les Galeries Lafayette.
Les syndicats professionnels
Le secteur de la maroquinerie est soutenu par plusieurs organisations. La Fédération Française de la Maroquinerie défend les intérêts des entreprises françaises de maroquinerie, en contribuant à la valorisation et à la promotion de ce savoir-faire artisanal.
De son côté, la Fédération Nationale des Détaillants Maroquinerie et Voyage défend les intérêts de la profession en participant activement à plusieurs organisations, telles que le CDNA (Commerce des Détaillants Non Alimentaires) et l'Alliance France Cuir.
Le marché de la maroquinerie
Le contexte du marché
En 2023, le marché de la maroquinerie représente plus de 3,5 milliards d'euros, avec une croissance continue soutenue par la demande étrangère. La maroquinerie est un secteur clé de l'industrie française de la mode et du luxe, avec une renommée internationale portée par des marques prestigieuses telles que Louis Vuitton, Hermès, et Longchamp.
La crise sanitaire de la COVID-19 a particulièrement touché ce secteur, fortement dépendant du tourisme international et de la demande extérieure. Avec la fermeture des frontières et de la baisse de l’activité touristique, le chiffre d'affaires du secteur a initialement plongé. Mais la reprise a été rapide : le marché a connu une augmentation de 10 % du chiffre d'affaires en 2021, notamment grâce à l'essor du commerce en ligne.
des ventes totales proviennent désormais du commerce en ligne
Les entreprises du secteur continuent de faire face à une forte concurrence. Les professionnels doivent aussi s'adapter aux nouvelles tendances de consommation, les clients devenant de plus en plus conscients de la durabilité et cherchant à acheter de manière responsable.
Évolution du chiffre d’affaires du marché
Pénalisé en 2020 par la chute du tourisme et de la fermeture des points de vente, le secteur a rapidement rebondi. Le retour progressif des touristes étrangers et l’essor du commerce en ligne ont stimulé les ventes, malgré un contexte mondial encore incertain.
En 2022, le chiffre d’affaires a même dépassé les niveaux d’avant-crise, soutenu par un effet prix positif et une demande toujours forte pour les articles de maroquinerie haut de gamme.
Évolution du nombre de création d'établissements du secteur
L'évolution du nombre de créations d'établissements dans le secteur de la maroquinerie a suivi une trajectoire marquée par la crise sanitaire. Durant la pandémie, la baisse de la demande, l'incertitude économique et le ralentissement des investissements ont entraîné une diminution des nouvelles entreprises dans ce domaine.
Avec la reprise post-COVID, le secteur a retrouvé un élan positif. L'intérêt croissant pour l'artisanat et les produits durables ont également encouragé de nouveaux entrepreneurs à se lancer dans la maroquinerie, favorisant ainsi la reprise du secteur et une diversification de l'offre.
Segmentation de la branche maroquinerie par type de produit
Les sacs à main sont le produit phare du secteur. Ils représentent environ 73 % du marché en valeur, en raison de la forte demande pour ces accessoires emblématiques du luxe français. Viennent ensuite les articles de petite maroquinerie qui constituent une part importante des ventes. Le segment des articles de voyage est également stimulé par le retour du tourisme.
L’environnement réglementaire
L'activité de maroquinier est encadrée par un environnement réglementaire strict. Des normes environnementales sur l’usage des substances chimiques (normes REACH), la gestion des déchets, la gestion de la qualité (normes ISO 9001) sont imposées.
Les professionnels doivent également utiliser des matériaux traçables et provenant de sources légales. Des réglementations internationales, comme la convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées) réglementent l’utilisation de peaux de certaines espèces.
L’offre sur le marché de la maroquinerie
Le marché de la maroquinerie en France est structuré autour de divers types d'acteurs, rendant le secteur fortement concurrentiel.
Les maroquiniers indépendants
Ces entreprises sont spécialisées dans la fabrication de produits de maroquinerie à petite échelle. Ils peuvent proposer des produits uniques et sur mesure, mettant en avant leur savoir-faire artisanal. Certains ateliers et artisans-maroquiniers se sont orientés dans des niches particulières, comme le cuir végétal ou les produits fabriqués à la main en France. Leur principal avantage est la personnalisation et l'unicité de leurs produits.
Pour ces professionnels, la digitalisation du secteur offre l'opportunité de toucher un public plus large et de dynamiser leurs ventes.
Les grandes maisons de luxe
Des grandes maisons de luxe comme LVMH, Hermès et Kering sont les leaders du marché, avec leurs diverses prestigieuses marques : Louis Vuitton, Christian Dior, Birkin, Kelly, Gucci ou encore Yves Saint Laurent. Ils se distinguent par leur notoriété internationale et leur réseau de distribution exclusif.
En effet, ces maisons de luxe bénéficient d'une puissance marketing, mettant en avant le Made in France, notamment sur les marchés internationaux. Avec la Chine et les Etats-Unis comme principaux clients, elles jouent un rôle clé dans l'exportation des produits de maroquinerie.
Au premier semestre 2024, Hermès a encore affiché des résultats remarquables, avec une hausse de 19 % des ventes de sacs à main et d'articles de maroquinerie, confirmant leur position de leader dans le secteur.
Les marques intermédiaires
Les marques comme Longchamp et Lancel occupent une position intermédiaire sur le marché. Ces acteurs proposent des articles de maroquinerie de qualité supérieure à des prix plus accessibles que ceux des grandes maisons de luxe.
Ces marques sont bien implantées dans les grandes villes et disposent souvent de boutiques en propre ainsi que de points de vente dans les grands magasins.
Les détaillants multimarques
Les enseignes multimarques comme Dalery et Bleu Cerise regroupent plusieurs marques sous une même enseigne. Elles sont particulièrement appréciées par leur sélection variée de produits de maroquinerie, de l’entrée de gamme à une gamme de luxe.
Ces détaillants permettent aux consommateurs de comparer différents styles et gammes de prix. Ils sont concurrencés par les enseignes de prêt-à-porter qui cherchent à s’imposer sur ce segment de marché.
Les enseignes du prêt-à-porter
Les enseignes de prêt-à-porter (H&M, Zara, etc.) se lancent également dans le secteur de la maroquinerie en proposant des accessoires à des prix compétitifs. Ces enseignes s’appuient sur leur vaste réseau de distribution et leur capacité à offrir des prix bas pour attirer une clientèle large.
Majoritairement positionnées sur le segment d'entrée de gamme, elles parviennent à capter près d'un quart des parts de marché en valeur. Mais leur offre est souvent perçue comme moins exclusive et leur qualité peut varier.
L’étude de la demande
Type de consommateurs
Le marché de la maroquinerie attire une variété de profils de consommateurs avec des attentes spécifiques.
Les amateurs de luxe recherchent des articles de haute qualité avec un artisanat raffiné, tandis que les amateurs de voyage privilégient des articles robustes et pratiques. Les jeunes générations Z et Alpha, qui montrent un intérêt croissant pour les articles de luxe et les marques engagées, deviennent également des cibles importantes.
Habitudes de consommation
des consommateurs achètent des articles en cuir en France.
Les consommateurs de maroquinerie privilégient de plus en plus des produits alliant qualité, authenticité et responsabilité. Bien que les articles en cuir de luxe restent populaires, la demande pour des produits éthiques (en cuir végétal ou recyclé) et le Made in France est en forte croissance. Les milléniaux, en particulier, préfèrent les marques engagées dans le développement durable.
des 18-24 ans achètent des produits d'occasion, et 13 % d'entre eux combinent produits neufs et de seconde main, ce qui témoigne d'un intérêt marqué pour la seconde main.
Selon l’Observatoire Économique du Conseil National du Cuir, l'origine géographique est le critère principal pour définir un article en cuir responsable.
est prêt à payer jusqu'à 10 % de plus pour un article en cuir fabriqué en France.
Panier moyen
est la dépense moyenne des Français pour l’achat d’un sac à main.
Par ailleurs, 85 % d'entre eux consacrent moins de 250 € à cet accessoire.
L’analyse des canaux de distribution
Pour développer son activité, un maroquinier indépendant peut adopter une approche multicanale. Ouvrir une boutique physique ou un atelier est le canal de vente traditionnel. Pour toucher une clientèle plus large, la vente en ligne est indispensable. La création d’un site e-commerce et la présence sur des plateformes de marché (Etsy) peut étendre la portée.
La collaboration avec des magasins spécialisés, des boutiques éphémères ou la participation à des marchés artisanaux sont d’autres stratégies pour rendre visible son activité.
Les tendances du marché de la maroquinerie
Les grandes tendances
Le marché de la maroquinerie en France est actuellement marqué par plusieurs grandes tendances. L’inflation a conduit à une baisse du pouvoir d'achat des Français, exerçant une pression sur la demande. Mais le segment de la maroquinerie luxe, soutenu par le retour des touristes étrangers, continue de prospérer.
En parallèle, le marché est de plus en plus compétitif avec l’arrivée de nombreux acteurs. Les marques de prêt-à-porter se lancent également dans la maroquinerie pour trouver de nouveaux relais de croissance.
L’innovation transforme la dynamique du marché. On voit de nouvelles initiatives comme l’upcycling par Authentic Material qui recycle les invendus et les matières organiques des grandes maisons de luxe.
Les consommateurs expriment de plus en plus leurs attentes en matière de maroquinerie Made in France.
privilégient désormais le Made in France, selon une étude récente.
Il y a aussi la montée en puissance de la consommation de seconde main qui reflète un changement significatif dans les comportements d'achat. Les consommateurs, particulièrement les jeunes générations, privilégient de plus en plus les articles de maroquinerie d'occasion pour leurs avantages économiques et écologiques.
Les perspectives de l’activité de maroquinier
Le marché de la maroquinerie connaît une dynamique favorable. Aujourd’hui, la revente et l’achat d’articles de luxe d’occasion sont aujourd’hui totalement décomplexés. Le segment de marché de la seconde main permet de cibler des clients à forte valeur ajoutée.
La demande croissante pour des produits durables et éthiques offre une opportunité pour se démarquer. En valorisant un savoir-faire artisanal et des matériaux écoresponsables, tels que le cuir végétal ou recyclé, un maroquinier indépendant peut capter l'intérêt des consommateurs sensibles à ces enjeux.
On trouve également une demande croissante envers des produits uniques ou personnalisés, en particulier pour les cadeaux et les accessoires sur mesure. Une occasion pour les professionnels indépendants de se différencier des produits de masse. Le savoir-faire traditionnel est une tendance soutenue par les politiques publiques qui encouragent la relocalisation et la préservation des savoir-faire artisanaux.
Conclusion
Le marché français de la maroquinerie vaut 3,5 milliards d’euros en 2023. Ce secteur réputé pour son artisanat raffiné et l’excellence de ses produits, est en pleine expansion. La maroquinerie française contribue activement à l'image prestigieuse du Made in France à l’international.
En effet, les exportations de maroquinerie ont dépassé les 7 milliards d’euros en 2021, avec une croissance annuelle de 8 %, soutenue principalement par les marchés asiatiques. Les grandes maisons de luxe telles que LVMH, Hermès et Kering dominent le secteur en France, représentant une part majeure des ventes mondiales.
Le marché de la maroquinerie se diversifie aussi grâce à l’émergence des artisans indépendants, qui valorisent le savoir-faire local et répondent à une demande croissante de produits personnalisés et uniques. Ces artisans, tout comme les grandes maisons, s’adaptent à la tendance vers des articles durables, de haute qualité et traçables.
La hausse des consommateurs soucieux d’éthique et de durabilité pousse les professionnels à repenser leur fabrication en intégrant des matériaux plus respectueux de l’environnement et non dérivés d’animaux.
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