Étude de marché du camping : chiffres et éléments
L'installation
Du fait de la saturation des secteurs à forte densité de campings, les possibilités de création sont de moins en moins nombreuses. On compte trois postes d'investissements principaux lors de la création : acquisition du terrain lui-même qui est très onéreuse (20% à 40% du coût total), les frais d'aménagements obligatoires (sanitaires, local d'accueil, coût des emplacements), ainsi que les coûts des bâtiments ou équipements et locaux de loisirs et d'animation (piscine, espace de restauration, etc.).
En cas de reprise, la valeur du fonds dépend de l'emplacement géographique, du classement, de la surface du terrain par rapport au nombre d'emplacement, de la qualité des équipements (sanitaires, équipements de loisirs, commerces annexes…), du chiffre d'affaires et du potentiel de développement. Plusieurs éléments sont évalués séparément lors de la reprise d'un camping : la valeur du terrain, la valeur des immeubles bâtis et la valeur du fonds de commerce.
Les investissements
Les équipements doivent être rénovés et améliorés en permanence. Les principaux postes concernent la voirie, les hébergements locatifs (mobil-home etc.), les sanitaires, les infrastructures de loisirs (piscine, spa, tennis, parc aquatique etc.) et de restauration. Avant chaque début de saison, l'exploitant entreprend rénovations et aménagements.
Enfin, le professionnel doit réaliser des investissements de communication de plus en plus importants pour promouvoir son établissement : adossement à une centrale de réservation, participation à des salons liés au tourisme, création de site Internet, référencement dans des guides touristiques ou sur des sites spécialisés etc.
Les professionnels qui exploitent depuis plus de trois ans peuvent recourir au « Prêt Tourisme » proposé par Bpifrance et la Banque des Territoires. Le montant de ce prêt est compris entre 50 000 et 2 000 000 € sur 2 à 10 ans (différé de remboursement en capital de 6 à 24 mois) et ne nécessite aucune garantie sur les actifs de l'entreprise ou de caution personnelle du dirigeant. Il intervient en co-financement d'un crédit bancaire ou participatif ou d'une levée de fonds d'un montant au moins équivalent. Ce prêt est destiné à financer les investissements immatériels (dépenses de communication, de recrutement et de formation, coût de mise aux normes ou de rénovation), l'augmentation du besoin en fonds de roulement générée par le projet de développement, les investissements corporels à faible valeur de gage (équipements, matériels, etc.), les opérations de transmission (acquisition de fonds de commerce ou achat de titres permettant de devenir majoritaire à l'issue de l'opération) et les besoins de trésorerie liés à la situation conjoncturelle.
La gestion
Le suivi au quotidien
Le professionnel suit le taux d'occupation. Le taux de réservation est également un indicateur très important. Le professionnel suit également la répartition des recettes entre l'activité principale (hébergement) et les activités annexes (bar, restauration, services…).
Les recettes de l'activité
L'essentiel des recettes est constitué par l'activité d'hébergement. Le prix de l'emplacement varie en fonction du classement, de la situation et de la période de réservation. Les prix des hébergements locatifs (mobil-home etc.) varient aussi beaucoup selon la période, la localisation géographique, la surface et les équipements. Les activités annexes (animation, bar, activités sportives ou culturelles…) génèrent des recettes également importantes, surtout dans les campings haut de gamme.
Les recettes sont bien entendu très saisonnières, plus des trois quarts du chiffre d'affaires étant réalisés sur juillet et août. Toutefois, le développement de l'hébergement locatif (mobil-home, bungalows, chalets, etc.) tend à accroître la fréquentation des campings en dehors de la période estivale, la clientèle étant moins sensible aux aléas climatiques dans ce mode d'hébergement.
Les charges à surveiller
Les charges de personnel sont variables en fonction de la taille du camping, de son classement et des services annexes proposés. Généralement elles sont comprises entre 20 et 25% du chiffre d'affaires.
Les frais généraux (entretien et réparations, eau, électricité, assurances, animations, transport…) constituent aussi un poste de charge important (18 à 22% du chiffre d'affaires).
Les amortissements représentent 10 à 15% du chiffre d'affaires.
Le montant des loyers pour le foncier est également important.
Enfin, les frais de publicité ne sont pas négligeables (entre 2 et 5 % du chiffre d'affaires).
La maîtrise du résultat
Le résultat dépend essentiellement des taux d'occupation, soumis aux aléas climatiques et de fréquentation touristique. Il dépend également de l'équilibre entre le montant des investissements et la capacité de l'affaire à les amortir. Ces investissements doivent être en rapport avec la capacité d'accueil et la durée d’hébergement. La maîtrise des frais de personnel, rendue délicate par l’extrême saisonnalité et les aléas climatiques, est également essentielle.
La gestion financière et les besoins en trésorerie
Les fonds propres doivent représenter au minimum 30% des capitaux permanents. Les besoins de trésorerie sont fréquents compte tenu de la saisonnalité de l'activité. Il est indispensable de débuter l'activité avec une trésorerie positive permettant de couvrir les charges d'ouverture et de démarrage de la saison.
Evolution du nombre de création¹ | |
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2021 | 219 |
2020 | 186 |
2019 | 208 |
2018 | 175 |
2017 | 179 |
2016 | 206 |
2015 | 179 |
Ratios de gestion clés² | |
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Marge brute | 94,42% |
Excédent brut d'exploitation | 31,88% |
Rotation des stocks | / |
Crédits clients | 15 jours |
Crédits fournisseurs | 47 jours |
Besoin de fonds de roulement | - 18 jours |
(1) Source : Insee, Démographie des entreprises et des établissements – champ marchand non agricole, Créations d’entreprises, Terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs.
(2) Source : Moyenne indicative. Données exprimées en % et jours.