Tout savoir sur l’impôt sur les sociétés (IS)

En résumé :

  • L’impôt sur les sociétés est l’un des deux modes d’imposition des bénéfices des entreprises en France. Il s’applique aux entreprises en fonction de leur statut juridique.

  • Deux taux d’imposition existent : 15 % pour le taux réduit et 25 % pour le taux normal.

  • L’IS se calcule sur la base du résultat fiscal imposable d’une entreprise.

  • Vous devez réaliser une déclaration d’impôts tous les ans et payer 4 acomptes annuels.

  • Il est possible d’être exonéré d’IS dans certains cas.

Dans cet article

sociétés et impôts

Qu’est-ce que l’impôt sur les sociétés et comment fonctionne-t-il ?

L’impôt sur les sociétés (IS) est un impôt sur les bénéfices réalisés par une société ou une entreprise exerçant en France. Les bénéfices réalisés à l’étranger ne sont en principe pas taxables à l’IS.

L’impôt sur les sociétés est l’un des 2 modes d’imposition existants pour les entreprises : l’autre régime fiscal est l’impôt sur le revenu (IR). 

Les sociétés de capitaux comme la SARL ou la SAS peuvent opter pour une imposition des bénéfices à l’impôt sur le revenu pour une période de 5 exercices maximum (sous conditions).

➡️ Quelques différences avec l’impôt sur le revenu :

  • Le taux de l’impôt sur les sociétés est fixe. Il n’y a pas de barème progressif en fonction des bénéfices dégagés comme à l’IR.

  • C’est la société qui paie l’impôt à l’IS alors que les bénéfices sont imposés entre les mains de chaque associé à l’IR.

Bon à savoir

IR ou IS ?

Le choix de votre fiscalité dépend de nombreux facteurs : statut juridique, situation du dirigeant, chiffre d’affaires… Globalement, l’IS est recommandé pour les PME, les grandes entreprises et les holdings. N’hésitez pas à vous faire conseiller pour vérifier si ce choix est adapté à votre structure !

Quelles sont les sociétés concernées par l’impôt sur les sociétés ?

L’impôt sur les sociétés est le mode d’imposition des bénéfices par défaut de certaines formes juridiques. Le statut juridique détermine en effet l’imposition des bénéfices mais aussi le régime social (y compris les cotisations sociales), la responsabilité du dirigeant, etc.

Les entreprises soumises d’office à l’IS

Les sociétés soumises par défaut à l’impôt sur les sociétés sont :

  • les sociétés anonymes (SA) ;

  • les sociétés en commandite par actions (SCA) ;

  • les sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;

  • les sociétés par actions simplifiées (SAS) ;

  • les sociétés par actions simplifiées unipersonnelles (SASU) ;

  • les sociétés d’exercice libéral (SEL) ;

  • certaines sociétés civiles.

Les entreprises soumises de façon facultative à l’IS

Certaines entreprises ne relèvent pas par défaut de l’IS mais ont la possibilité de choisir cette option d’imposition si elles le souhaitent :

Bon à savoir

Le choix pour l’impôt sur les sociétés s’effectue lors des formalités de création de société, sur le formulaire M0 de création de société. Ce formulaire doit être déposé auprès du guichet unique de l’INPI avec d’autres documents comme les statuts, l’attestation de dépôt de capital, etc.

Quel est le taux de l’impôt sur les sociétés ?

Le taux réduit d’IS

L’impôt sur les sociétés dispose d’un taux réduit et d’un taux normal.

Le taux réduit s’applique pour tous les bénéfices jusqu’à 42 500 € en 2023.

Il est de 15 %.

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?

  • Vous devez avoir libéré entièrement le capital de votre société.

  • La société réalise un chiffre d’affaires HT inférieur à 10 millions d’euros.

  • Au moins 75 % du capital est détenu par des personnes physiques.

Le taux normal d’IS

Le taux normal d’impôt sur les sociétés est de 25 %.

Il s’applique pour tous les bénéfices au-delà de 42 500 €.

Bon à savoir

Le gouvernement a réduit progressivement le taux d’impôt sur les sociétés pour arriver à ces taux de 15 % et 25 % en 2023.

Calcul de l’impôt sur les sociétés : comment faire ?

La base de calcul de l’impôt sur les sociétés

Pour déterminer la base imposable de l’entreprise, il faut déterminer ce qu’on appelle son résultat fiscal (autrement dit, son résultat imposable).

1️⃣ Le calcul du résultat comptable

On commence par calculer le résultat comptable = produits - charges.

À l’IS, de nombreuses charges peuvent être déduites, ce qui permet à l’entreprise de diminuer son résultat imposable.

Exemple

➡️ Quelques exemples de charges déductibles :

  • achats de matières premières ;

  • dépenses de personnel ;

  • loyers ;

  • frais de publicité…

💰 Le cas de la rémunération du dirigeant : en tant que dirigeant de la société (gérant salarié, président ou gérant non-salarié, etc.), votre rémunération est une charge déductible à l’IS.

2️⃣ Les réintégrations et déductions fiscales

Pour obtenir le résultat fiscal, il faut encore procéder à :

  • Des réintégrations extra-comptables : certaines charges doivent être réintégrées dans le résultat de l’entreprise. Exemples : les amendes, les dons, les dépenses somptuaires…

  • Des déductions extra-comptables comme les reprises sur provision pour licenciement économique, les déficits antérieurs, etc.

Exemple

Votre société réalise 100 000 € de chiffre d’affaires. Vous avez 60 000 € de charges déductibles. La base de calcul de votre impôt est de 100 000 - 60 000 = 40 000 €. On applique le taux d’IS correspondant : 15 % x 40 000 = 6  000 € d’impôt.

Le cas des déficits à l’IS

Si vous êtes soumis à l’impôt sur les sociétés et que vous subissez un déficit, il est possible de bénéficier d’un report en avant ou d’un report en arrière des déficits.

  • Le report en avant permet de faire peser les pertes sur les exercices ultérieurs à N+1. Quand vous réaliserez un bénéfice, il sera diminué des pertes en question.

  • Le report en arrière (ou « carry-back ») autorise à faire supporter les pertes par le dernier résultat de N-1. Il est valable si vous avez réalisé des bénéfices antérieurement. Dans ce cas, vous pouvez demander un remboursement de l’impôt payé.

Comment déclarer et payer l’impôt sur les sociétés ?

La déclaration d’impôt sur les sociétés

La déclaration d’impôt se fait via :

Elle s’effectue par voie dématérialisée de 2 façons :

  • La procédure d’EFI (échange de formulaires informatisé) : vous devez faire la déclaration vous-même via le site impots.gouv.fr.

  • La procédure d’EDI (échange de données informatisé) : un partenaire s’occupe de transmettre votre déclaration (votre expert-comptable le plus souvent).

🗓 Le calendrier à respecter :

  • Pour les exercices clos au 31 décembre : au plus tard le 2e jour ouvré suivant le 1er mai de l’année suivante.

  • Pour les exercices clos entre janvier et novembre (et pas au 31 décembre) : il faut déposer une déclaration dans les 3 mois.

Le paiement de l’impôt sur les sociétés

Le paiement de l’impôt sur les sociétés s’effectue via un système d’acomptes. Il faut verser 4 acomptes dans l’année (1 pour chaque trimestre) :

  • 15 mars ;

  • 15 mai :

  • 15 septembre ;

  • 15 décembre.

Le montant des acomptes est calculé en fonction des résultats du dernier exercice clos.

💸 Il n’y a pas d’acompte provisionnel si le montant d’IS à verser est de moins de 3 000 €.

Quelles sont les exonérations d’impôts sur les sociétés ?

Certaines entreprises peuvent bénéficier d’exonérations d’impôts sur les sociétés.

C’est surtout le cas des entreprises situées dans des zones géographiques spécifiques qui peuvent être non-imposables ou bénéficier de réductions d’impôts.

Exemple

  • les jeunes entreprises innovantes (JEI) ;

  • les entreprises implantées dans les zones franches urbaines (ZFU) ;

  • les entreprises implantées dans les zones de revitalisation rurale (ZRR) ;

  • les entreprises implantées dans les bassins d’emploi à redynamiser (BER) ;

  • les entreprises implantées dans les zones de restructuration de la défense (ZRD) ;

  • les entreprises implantées dans les zones d’aide à finalité régionale (AFR)…

Bon à savoir

⏳ La plupart du temps, l’exonération est limitée dans le temps et plafonnée à un certain montant de chiffre d’affaires.