
Quelle est la différence entre chiffre d’affaires brut et net en micro-entreprise ?
Chiffre d’affaires brut : ce que vous facturez à vos clients
Votre chiffre d’affaires brut en micro-entreprise correspond à l'argent qui entre réellement sur votre compte. Ce n'est pas le montant total de vos factures, mais uniquement les sommes que vos clients ont déjà réglées.
Contrairement aux salariés qui reçoivent un salaire brut fixe, un auto-entrepreneur ne comptabilise que les sommes encaissées.
Exemple
Vous facturez 2 500 € de prestations en février, mais vos clients ne vous règlent que 1 500 € à la fin du mois. Votre chiffre d’affaires brut du mois de février sera donc de 1 500 €, même si vous avez émis des factures pour un montant plus élevé.
Votre chiffre d’affaires brut représente les revenus que votre activité génère avant toute déduction des charges et des impôts. Il va vous servir de base pour votre déclaration Urssaf (mensuelle ou trimestrielle) et pour le calcul de vos cotisations sociales. Notez qu’une micro-entreprise sans chiffre d’affaires doit quand même être déclarée à l’Urssaf.
Revenu net : ce qu’il reste après charges et impôts
Votre revenu net d'auto-entrepreneur représente la somme dont vous disposez réellement après avoir payé toutes vos charges. C'est ce qui reste de votre chiffre d'affaires une fois déduit :
les cotisations sociales Urssaf ;
l'impôt sur le revenu ;
les autres contributions obligatoires ;
les frais professionnels.
Le montant final que vous conservez dépend donc directement de votre activité et du régime fiscal choisi.
Simulateur : calculer son revenu net en auto-entrepreneur
Pour calculer votre revenu net en tant qu’auto-entrepreneur, vous devez donc soustraire l’ensemble de vos charges à votre chiffre d’affaires brut. Cela inclut les cotisations sociales, l’impôt sur le revenu (selon l’option choisie), ainsi que les autres dépenses professionnelles.
L’Urssaf propose un simulateur en ligne qui facilite cette estimation. Simple d'utilisation, il prend en compte vos cotisations sociales, vos impôts et autres charges obligatoires. Le simulateur s'adapte aussi aux entrepreneurs qui combinent plusieurs types d'activités, comme un artisan qui fait à la fois de la vente de matériel et de la prestation de services.
👉 Avec cet outil, vous pouvez :
estimer votre revenu net ;
ajuster vos tarifs en fonction de vos objectifs ;
comprendre la répartition de vos charges.
Quelles sont les charges à payer en micro-entreprise ?
Les cotisations sociales
En tant qu'auto-entrepreneur, vous devez payer des cotisations sociales à l’Urssaf sur votre chiffre d'affaires (CA). Le paiement de ces cotisations vous ouvre des droits sociaux : assurance maladie, retraite et allocations familiales. C'est votre protection sociale en tant qu'entrepreneur.
Le taux de cotisation varie selon votre secteur d’activité.
Activité |
Taux de cotisations sociales en 2025 |
---|---|
Achat/revente de marchandises (BIC) |
12,30 % |
Prestations de services commerciales et artisanales (BIC) |
21,20 % |
Autres prestations de services (BNC) |
24,60 % |
Professions libérales réglementées relevant de la Cipav* (BIC ou BNC) |
23,20 % |
À cela, il faut également ajouter la contribution à la formation professionnelle (CFP). Le montant dépend de la nature de l’activité exercée :
0,1 % du montant du CA pour les activités commerciales ;
0,2 % du montant du CA pour les activités libérales ;
0,3 % du montant du CA pour les activités artisanales.
Les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires brut. Votre revenu net final sera donc plus faible que votre chiffre d’affaires encaissé.
Vous devez payer ces cotisations tous les mois ou tous les trimestres, selon la périodicité choisie lors de votre immatriculation. Le calcul est simple : il se fait automatiquement lors de votre déclaration de chiffre d'affaires à l’Urssaf.
Bon à savoir
Avec l’ACRE (Aide à la Création et à la Reprise d’Entreprise), vous pouvez profiter d’une exonération partielle de cotisations sociales (50 %) pendant la première année d’activité.
L’impôt sur le revenu
Dès la première année d’activité, un micro-entrepreneur doit payer des impôts sur son chiffre d’affaires (selon sa tranche d’imposition).
Contrairement aux entreprises classiques, la micro-entreprise est soumise à l’impôt sur le revenu (IR) et non à l’impôt sur les sociétés. Les charges professionnelles (loyer, matériel, transport, etc.) ne sont donc pas déductibles. À la place, l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire qui couvre les frais professionnels et réduit la base imposable.
Cet abattement varie selon la nature de l’activité :
71 % pour les activités de ventes de marchandises, de fourniture de logements classés meublés de tourisme, de chambre d’hôtes ou de denrées à emporter ou à consommer sur place ;
50 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
34 % pour les activités relevant des BNC ;
30 % pour les locations meublées de tourisme non classé.
Exemple
Vous êtes développeur web et vous relevez des bénéfices non commerciaux (BNC). Sur un chiffre d'affaires de 45 000 €, l'abattement de 34 % s'applique. Vous serez donc imposé sur 29 700 € seulement.
💡Vous pouvez également opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette option vous permet de payer votre impôt en même temps que vos charges sociales, selon un taux fixe appliqué au chiffre d’affaires.
Activité |
Taux forfaitaire du versement libératoire de l'impôt sur le revenu |
---|---|
Vente de marchandises |
1 % |
Prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) |
1,70 % |
Prestations de services et professions libérales non réglementées (BNC) |
2,20 % |
Professions libérales non réglementées |
2,20 % |
Locations de meublés de tourisme classés |
1 % |
Cette option peut être avantageuse pour lisser les paiements et éviter une grosse régularisation en fin d’année. Mais si vous choisissez le prélèvement libératoire, vous ne bénéficiez pas de l’abattement fiscal forfaitaire. Faites une simulation pour savoir quelle option est la plus intéressante selon votre situation.
La CFE
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est un impôt local obligatoire pour tous les auto-entrepreneurs, même si vous n’avez pas de local et que vous travaillez depuis chez vous. Son montant, qui varie entre 243 € et 7 533 €, dépend de votre commune et de votre chiffre d'affaires.
La CFE doit être réglée chaque année en décembre, après réception d’un avis d’imposition de l’administration fiscale.
Vous pouvez être exonéré de CFE dans plusieurs cas :
Checklist
Première année d’activité.
Chiffre d’affaires inférieur à 5 000 €.
Certaines professions (enseignants indépendants, moniteurs d’auto-école…).
Exercice dans certaines zones géographiques (Zones de Revitalisation Rurale, quartiers prioritaires ou zones franches urbaines).
Même si vous pensez être exonéré, n’oubliez pas de remplir votre déclaration initiale de CFE. C’est ce qui vous permettra de demander votre exonération.
La TVA
En micro-entreprise, vous démarrez automatiquement en franchise de TVA. Concrètement, vous ne facturez pas de TVA à vos clients tant que votre chiffre d'affaires reste sous un certain seuil.
Ces seuils ont évolué en 2025. Voici les nouveaux plafonds :
Activité |
Seuil de franchise |
---|---|
Vente de marchandises |
85 000 € |
Prestations de services |
37 500 € |
Attention
La mesure visant à abaisser le seuil d’exemption de TVA des micro-entreprises à 25 000 € de chiffre d’affaires annuel dès le 1er mars 2025 n’entrera finalement pas en vigueur pour le moment.
La TVA modifie votre façon de calculer vos revenus nets. Quand vous la facturez, elle est incluse dans le prix total payé par vos clients (prix TTC). Mais attention : cet argent ne vous appartient pas, vous devez le reverser à l'État. Il faut donc bien le déduire de vos revenus.
Les autres charges à anticiper
En plus des cotisations sociales et fiscales, certaines dépenses peuvent impacter votre revenu net réel en tant qu'auto-entrepreneur. Ces charges ne sont pas obligatoirement prélevées par l’Urssaf, mais elles doivent être intégrées dans votre calcul.
Au quotidien, vous devrez prendre en charge les frais liés à votre activité : compte bancaire professionnel, logiciels ou encore votre matériel. Le développement de votre activité nécessite aussi un budget pour vous former et pour travailler sur votre communication.
Enfin, ne négligez pas la gestion de votre trésorerie en micro-entreprise. En tant qu'indépendant, vos revenus peuvent fluctuer. Il est donc important d’avoir un matelas de sécurité pour faire face aux périodes creuses ou aux retards de paiement.
Exemple
Mettez de côté 10 % de votre chiffre d’affaires pour anticiper les imprévus.

Centralisez et automatisez votre comptabilité grâce à votre compte professionnel Propulse